Les perles de Marie-Monique Robin

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Le 21 février, l’émission Mots Croisés (France 2) présentée par Yves Calvi avait comme débat « Du poison dans nos assiettes ? », avec comme invités, Bruno Le Maire, Jean-René Buisson (Président de l’Association nationale des industries alimentaires), José Bové et Marie-Monique Robin. Cette dernière, particulièrement en forme, a réussi à sortir quelques perles monumentales.

Tout d’abord, elle a affirmé que « l’espérance de vie aux Etats-Unis a commencé à baisser ». Et quand Jean-René Buisson a répondu que la cause en était l’obésité, Marie-Monique Robin s’est emportée en disant : « Je vous ai expliqué, il y a des molécules chimiques perturbatrices endocriniennes qui sont obésogènes. » Même Yves Calvi n’en revenait pas, interpellant MMR : « Vous ne pouvez pas comparer l’alimentation française avec l’alimentation des Américains. C’est un non-sens ! » En effet, il ne faut pas être un « journaliste d’investigation » pour comprendre que l’obésité aux Etats-Unis est dû à un régime déséquilibré en graisses et en sucres, ainsi qu’à la sédentarité. Comme lors d’un de ses reportages précédents, où elle incriminait Monsanto de tous les maux de la planète, MMR récidive en affirmant que les produits chimiques sont à l’origine de tous les maux de la planète. On apprendra peut-être bientôt par MMR que l’acné juvénile, la cirrhose du foie et la mort du président Kennedy sont dus aux produits chimiques… Qui sait ?

Ensuite, Marie-Monique Robin, s’adressant au ministre de l’Agriculture, lui a demandé sur un ton hargneux quel est « le pays qui a le taux le plus élevé au monde de cancer au monde, je vous le donne dans le mille… C’est lequel ? C’est la France, bien sûr. » Et de préciser plus tard : « Si on a plus de cancers en France qu’aux Etats-Unis, il y a une raison. Nous avons beaucoup plus de produits chimiques, évidemment. » C’est absolument FAUX ! Selon les chiffres du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon, sur lesquels MMR dit se baser, le taux d’incidence de cancer en France pour 2008 est de 421,7 pour 100.000, plus faible notamment que le Danemark (453,6), l’Irlande (449,1), la Belgique (431,1), la Norvège (422,5) et surtout bien plus bas qu’aux Etats-Unis où il est à 472,9 !

Enfin, elle a repris l’argument habituel des écologistes de tous poils pour expliquer pourquoi l’espérance de vie est si avancée dans les pays occidentaux : « Les vieux dont vous me parlez aujourd’hui sont nés avant la Deuxième Guerre mondiale. Ils n’ont pas été exposés à toutes ces molécules dont on sait qu’elles ont un effet à faibles doses, depuis le fœtus jusqu’aux vingt premières années. (…) Ce sont des maladies chroniques qui ont un temps de latence de 30 ou 40 ans pour la plupart de ces maladies. » C’est à nouveau n’importe quoi. Il suffit de lire par exemple la pionnière écologiste Rachel Carson, auteur du célèbre livre antipesticides Printemps silencieux, dans lequel on apprend qu’avant la guerre les agriculteurs utilisaient de nombreux pesticides qui « avaient pour base l’arsenic, le cuivre, le plomb, le manganèse, le zinc, etc., ou encore le pyrèthre, extrait de chrysanthèmes séchés, le sulfate de nicotine (…), la roténone (…) ». Et cela sans aucun contrôle ni protection ! De plus, selon les dires de MMR concernant le « temps de latence de 30 ou 40 ans », les quelque 5 millions d’agriculteurs qui ont utilisé massivement des pesticides de synthèse entre 1950 et 1970, avec peu de précautions, devraient déjà tous êtres morts d’empoisonnement, ce qui ne semble pas être le cas, fort heureusement.

Sources