Décroissance démographique

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Décroissance démographique : Yves Cochet persiste et signe !

La revue Politis du 11 juin, consacre un dossier sur la démographie, dans lequel Yves Cochet récidive concernant sa proposition de « grève du 3e ventre » qui avait récemment déclenché un joli tollé (voir ici notre article à ce sujet). Il est intéressant de voir le journaliste Patrick Piro expliquer que « depuis le 4 avril, Yves Cochet refusait de préciser publiquement sa position, car cela aurait pu gêner la campagne électorale de ses amis d’Europe Ecologie ». Donc, pour préserver les chances électorales d’Europe Ecologie, Yves Cochet a jugé bon de mettre en sourdine l’un des postulats de base des mouvements écologistes : la décroissance démographique.

Maintenant que les élections sont passées, il peut se lâcher sans faire trop de tort à ses amis. Le député Vert affirme ainsi que le problème démographique ne concerne pas l’Afrique, car « sa population, par sa sobriété, ne pèse pas démesurément sur les ressources naturelles », mais plutôt les pays du Nord, car « chaque Européen exerce une pression très importante – ponction sur l’énergie, émissions de gaz effet de serre, dégradation de la biodiversité, pollution des milieux, etc. –, multipliée à quelque 500 millions d’exemplaires ! » Comme il estime que l’on ne peut pas « sérieusement compter sur le seul recul de la consommation matérielle » en Occident (autrement dit que les Européens ne sont pas prêts à vivre avec le même niveau de vie qu’un Burkinabé), il est nécessaire de jouer aussi sur la taille de la population. Mais, rassure-t-il, « je ne suis pas un radical extrémiste, je suis même plutôt modéré. (…) Je me prononce non pas au nom de fantasmes personnels, mais sur des bases scientifiques, en m’appuyant sur la matérialité du monde ».

Evidemment, ses idées ne font pas l’unanimité chez ses amis. Le Vert Hugues Stoeckel reconnaît que « la limitation du nombre d’humains est taboue chez les Verts… » La députée Verte Martine Billard confirme que « les réactions ont été très vives » au sein du parti suite aux propos d’Yves Cochet. Pour elle, « il n’est pas choquant de parler de démographie, mais l’angle d’attaque me paraît absurde. L’objectif écologique est de réduire la consommation mondiale, pas la population, dont la limitation n’est pas un but en soi », tout en ajoutant que « s’il y a un problème démographique à régler, c’est au Sud et pas au Nord ». A ces critiques, Yves Cochet ne se démonte pas et rétorque ; « Ayons le courage d’affronter nos préjugés et nos tabous : nous n’avons pas pris en compte tous les paramètres de la crise écologique. En particulier, il faut interroger cette politique nataliste en vigueur depuis la fin du XIXe siècle. René Dumont, le premier candidat écologiste à la présidentielle en 1974, le disait avant moi. Au mot près, je ne fais que le remettre au goût du jour. » Et en cela, il n’a pas tout à fait tort. René Dumont, adulé par tous les écologistes (Jean-Paul Besset, fraîchement élu sur la liste Europe Ecologie, a par exemple écrit un livre dithyrambique à son sujet), écrivait dans L’Utopie ou la mort (1973) que « l’abandon des petites filles dans les familles pauvres chinoises, ou l’avortement systématique au Japon, avant 1869 comme après 1945, peuvent être, à la lumière de nos récentes observations, considérés comme des mesures comportant une certaine sagesse », ajoutant que dans sa société idéale, « la famille nombreuse y serait bientôt déconsidérée, avant même d’être pénalisée, puis interdite ».

17 commentaires sur “Décroissance démographique

  1. Il suffit de diviser le nombre de km2 de la terre par le nombre d’habitants et le résultat est effrayant, nous disposons actuellement chacun de 21 m2…
    Et encore le calcul est fait sur la totalité des terres immergées qui ne sont pas toutes vivables (désert, montagne, glace, lac, etc..).
    L’homme est un mammifère de type grand singe, dans la nature il faut environ 20 km2 pour un groupe de 20 individus. Les besoins de l’être humain sont bien supérieurs à ceux des grands singes et mathématiquement nous allons arriver très bientôt à une pénurie des ressources naturelles.
    Compte tenu de notre morphologie et de nos besoins nous ne devrions pas être plus de 500 millions sur la terre, nous sommes actuellement 14 fois plus !

  2. Ray113 a dit « Il suffit de diviser le nombre de km2 de la terre par le nombre d’habitants et le résultat est effrayant, nous disposons actuellement chacun de 21 m2… »

    Il suffit aussi de ne pas se tromper dans les chiffres, comme le font d’ailleurs souvent les écologistes. 149.400.000 km² de terres émergées (et non « immergées »!!!) divisés par 6,5 milliards d’individus, ça donne : 22.984 m². Notez que nous n’étiez pas si loin avec vos 21 m²…

  3. C’est pas compliqué. C’est une histoire de soupe et de pilule.

    Une petite partie de politiciens d’esprit élitiste, de grands sashems dans des sociétés secrètes de millionnaires blasés ou de misanthropes dépressifs, ont concoctés une pilule (qui n’a aucune chance, soyons sérieux, de se faire avaler un jour) : un plan pour diminuer la population mondiale. C’est une genre de lubie, comme en était une le « grand choc des civilisations » dans le temps de la guerre de Bush, comme l’étaient la « fin de l’histoire » après la chute du mur de Berlin, etc. Ces grands bonzes peuvent bien dire ce qu’ils veulent, il ont certes, à eux seuls, plus de pouvoir que vous et moi, mais leur pouvoir est dérisoire par rapport à toutes les autres forces qui meuvent la société: intérêts nationaux, commerciaux, syndicaux, patronaux, familiaux (familles de plus en plus composites), la science qui avance toujours, les grands mouvements économiques et écologiques etc. Penser qu’ils peuvent être en mesure de réaliser leur lubie, qu’ils créeront la réalité dans leur petits discussions autour d’une table, c’est peut-être manquer de connaissances sur tous les aspects qui déterminent réellement les mouvements de société.

    À côté il y a un mouvement de prise de conscience sur la place et l’impact des activités de l’être humain sur son milieu (une prise de conscience qui remonte à Pline, et peut-être avant, qui a des sources et des racines possibles dans à peu près toutes les traditions du monde, et des assises puissantes dans la science actuelle) et c’est bien normal: jamais l’être humain n’a eu autant de pouvoir. L’idée n’est donc pas de se priver de ces pouvoirs nouveaux, mais au contraire, de s’adapter à cette nouvelle réalité, et de ne pas garder une mentalité et des comportements du XVIIIe siècle avec nos pouvoir d’aujourd’hui. Cette constatation est à la portée de tous les esprits, et comme de fait, elle fait traînée de poudre. Disons que c’est la soupe de notre métaphore, hétéroclite, multidisciplinaire, pleine d’horizons diverses, et nutritive :-).

    Le passage, de «l’homme a un impact sur l’environnement, faisons gaffe» à «il y a trop d’hommes pour cet environnement» n’est pas un vrais syllogisme. C’est une erreur logique, un sophisme. Puisqu’il y a plusieurs facteurs qui font que l’homme a un impact sur l’environnement, et le nombre n’est qu’un de ces facteurs, et ce facteur prend de moins en moins d’importance à mesure que la société se modernise. C’est un sophisme, et donc, la pilule de nos tristes sires n’est pas du tout de même nature que l’écologisme.

    Mais la population n’est pas bernée, elle a la sagesse, consciente ou non, de faire la différence fondamentale entre la « pilule » et la « soupe »; et elle ne veut pas entendre parler de la « pilule », c’est bien normal.

    On comprend nos quelques tristes sires de vouloir nous faire accroire que leur « pilule » de la diminution de la population mondiale est à la base même de la « soupe » écologiste. On comprend moins la volonté de ce blogue de faire la même chose.

    Pourquoi, si la population est capable de voir d’instinct la différence fondamentale entre l’une et l’autre, ce blogue (et quelques autres) refuse de le faire?

    Vous avez, exactement, le même discours que ceux, la minorité parmi les écologistes, qui amalgament faussement environnementalisme et dénatalité. Comme toujours, les extrémistes, des deux bords, se rejoignent beaucoup plus alors que la masse des nuancés voient beaucoup plus clair.

  4. @ Zardoz Et Ray 113:

    149 400 000 km² cela fait 149,4e+12 m².
    Donc cette surface divisée par la nombre d’habitants cela donne:
    149,4e+12 / 6,5e+9 = 2,3e+4 soit 23000 m² soit 2,3 hectares.

    Je pense (et ce n’est pas une découverte) que les écolos ne savent vraiment pas calculer!!! et vous non plus!!!

    Reprenons le calcul avec la surface des terres habitables: 134 000 000 km2
    total: 2 hectares par habitants!!!

    Allez donc apprendre à jouer avec des billes, après peut-être que vous saurez vous servir des puissance de dix dans les calculs!!!

  5. @ daniel :

    Pour info : 2,3 hectares = 23.000 m²

    C’est bien ce que je disais !!!!!!!!!!!!!!!

  6. Et la surface agricole par habitant : 0,5 ha soit 5000 m2. Dans la surface agricole il n’y a a pas les déserts, la haute montagne, l’antarctique, etc. Pour avoir la surface habitée par l’homme il faut ajouter à la surface agricole les villes, les autoroutes, les aéroports, les forêts, les bois, etc. On arrive alors à bien plus de 5000 m2 par habitant.

    « L’homme est un mammifère de type grand singe ». Ben voyons !

    1° Quand l’homme vit en milieu forestier, la première chose qu’il fait c’est de défricher autour de son village ou de son campement pour faire une clairière. Ce n’est pas le cas des grands singes.

    2° L’homme recherche la compagnie de voisins et un voisinage de trop faible densité l’angoise.

    Ce en quoi l’homme ressemble aux grands singes c’est qu’un certain nombre de ses représentants, comme Ray 133, racontent n’importe quoi et ont l’intelligence limitée des grands singes.

  7. @ Victor:

    Un coup la prise de conscience de l’impact de l’homme est daté des environnementalistes et Maurice Strong, un coup du temps de Rachel Carlson… Maintenant de Pline (l’Ancien ou le Jeune)!!!
    Il faudrait vous mettre d’accord avec vous mêmes!!!

    Par contre de faire une distinction en le malthusianisme primaire de certains politiques et grands écologistes et l’écologisme est une bonne chose.
    A la base Malthus ne voulait pas « sauver » la planète. Il voulait maintenir le statu quo social de son époque. En bref, qu’il y ai des riches (peu nombreux) pouvant assoir leur domination sur des pauvres (plus nombreux). Pour ce faire il ne fallait surtout pas deux choses:
    1) Que les pauvres deviennent trop nombreux. Il aurait alors fallut partager les richesses pour un nombre de plus en plus importantes de personnes. Et donc au final les riches deviendraient pauvres!!!
    2) Que les pauvres restent non conscient de leur état de pauvreté. Donc il ne fallait pas qu’ils aient accès à l’éducation. Ce qui du coup en faisait des esclaves serviles.

    L’écologisme est fondamentalement différent. Sont but est de « sauver » la planète. Pour les écologistes l’homme est la seule espèce à détruire son environnement, la nature. Donc il faut faire prendre conscience aux masses du danger. Pour cela il faut deux choses:
    1)Un accès aux médias pour avoir ensuite un accès au pouvoir.
    2)Un outil pour limiter « la destruction » de la nature. La théorie de Malthus est un excellent outil. En outre ils feront d’une pierre deux coup. Ils se garantiront le pouvoir et les richesses et auront « sauver » la planète. Ce qui fait que personne ne leur reprochera ce génocide.

    Mais l’écologisme est basé sur une affirmation (l’homme est la seule espèce à détruire son environnement) totalement fausse.
    En effet, toutes les espèces vivantes sont en perpétuelle compétition pour les ressources. Elle doivent s’adapter ou mourir (théorie de la reine rouge; Leigh Van Valen). Si une espèce devient plus adaptées que les autres elle va éliminer toute concurrence et devenir maitresse de la place. Et pour cela elle peut (va) modifier son environnement, éradiquer les autres espèces.
    Les preuves scientifiques ne manquent pas:
    – Les mousses sphaignes des tourbières qui acidifie le milieu afin de le rendre invivable pour les autres plantes.
    – Les éléphants, qui sans prédateurs, détruisent les forêts pour s’assurer les pâturages.
    – Les espèces envahissantes, comme la renouée du japon qui élimine toutes les plantes où elles poussent (par des molécules inhibant la germination des autres graines, par un couvert de feuilles denses). Ou bien l’écrevisse américaine, ou la perche soleil…

    L’écologisme se trompe sur un autre point. La destruction de la planète par l’homme devenant de plus en plus importante.
    La réalité scientifique démontre le contraire. Depuis 50 ans les produits synthétiques sont en nette diminution dans les eaux. Les technologies de purification sont plus performantes (et non les filtres naturels sont peu efficaces). La majorité des molécules ont une durée de vie très courte, elles sont biodégradables à plus de 95 %. Les tensio-actifs sont quasiment tous d’origines naturelles… etc etc etc.
    C’est vrai qu’il y a encore des progrès à faire, mais la réalité est que c’est bien pollué aujourd’hui qu’il y a 50, 100 voir 200 ans!!!
    Et là-dessus l’écologisme ment totalement!!!

    Ce qui fait que le malthusianisme n’est pas à la base de l’écologisme; c’est juste un outil parmi d’autres, mais surement le plus effrayant!!!

  8. @ zardoz :

    DSL mais pour moi 22.984 m² ce n’est pas la même chose que 22 984 m².

  9. « C’est une genre de lubie, comme en était une le “grand choc des civilisations” dans le temps de la guerre de Bush, comme l’étaient la “fin de l’histoire” après la chute du mur de Berlin, etc. »

    Sauf que cette lubie dure depuis bien plus longtemps que les deux autres auxquelles vous la comparez. Elle a été inventée par ce clampin de clergyman cul-serré et bitte-molle de Malthus. Elle a repris une nouvelle vigueur depuis cinquante ans qu’elle imprègne tous les tenants d’une gouvernance mondiale, Onuarchie, Unescoarchie, tous ennemis de la démocratie, parce qu’ennemis de l’humanité et qu’évidemment l’humanité n’étant pas suicidaire, le malthusianisme ne poura jamais accéder au pouvoir dans une démocratie.

    Et aujourd’hui cette soupe à l’arsenic nous est resservie par une clique totalitaire qui espère faire mieux que les soces aux prochaines régionales. Mon Dieu, débarassez-nous de la bêtise et de la méchanceté !

  10. Qu’il est difficile de parler de démographie en France de façon dépassionnée sans se voir opposer des reproches pavloviens (« malthusien égoïste » etc…) même chez les écolos ce thème est un tabou !

    Le nombre d’enfants procède d’une coercision sociale : vos parents frêres et soeurs ont eu xx enfants chacun vous devez reproduire le modèle sinon « c’est quand que tu t’y mets », « vous ne voulez pas d’enfant donc vous êtes asocial » s’y ajoute l’effet mode ou mimétisme typique d’un ilote sur le ton je n’en aurai pas moins que ma belle soeur ou pour imiter la dernière starlette qui s’est fait engrosser.

    La description est simpliste certes mais elle traduit les motivations de mettre au monde des enfants ou l’on retrouve l’angoisse féminine attavique doublée du conformisme social.

    Et puis s’y ajoute le discours simpliste des caisses de retraite et l’omniprésence de l’enfant roi typique de ce début de siècle.

    Ayez le nombre d’enfants que vous voulez tant que vous avez les capacités et la volonté de les suivre et les éduquer jusqu’au terme et soyez responsables.

    Mais de grace permettez à ceux qui n’ont pas vos conceptions de vivre leur vie et de nous épargner votre réprobation lancinante.

    Un couple avec un enfant unique ou sans enfant n’est pas un monstre d’égoïsme et ni ne constitue des personnes à qui il manque un but dans la vie.

  11. « La description est simpliste certes… »

    Elle n’est pas simpliste, elle est complètement fausse.

    « Mais de grace permettez à ceux qui n’ont pas vos conceptions de vivre leur vie et de nous épargner votre réprobation lancinante. »

    Vous n’y êtes pas du tout mon pauvre ami. Nous ne reprochons à personne de vivre sa vie sans enfants. Nous nous élevons contre les reproches et la culpabilisation infligés à ceux qui veulent et ont des enfants.

  12. De toute manière, il faut bien reconnaître que vouloir se reproduire sur une grande échelle pourrait être ni judicieux ni… confortable – sauf à la rigueur pour les équilibristes ! 😉
    [OK, je sors…]

    1. Revenez vite, car vous me faites bien rire ! Même votre nom saugrenu imprononçable est marrant… J’ai tort de me moquer, ce n’est pas votre faute, mais celle de vos parents… [OK, je sors…]

  13. 500 millions sur terre est bien suffisant. 1 enfant maximum par couple est souhaitable. Les africains sont trop nombreux et les européens pas assez. Malgré la bonne théorie de la décroissance démographique, cochet ne parvient pas a cacher sa préférence pour l’homme noir africain et sa détestation de l’homme blanc occidental comme tout neo-marxiste qui se respecte.

    Je préfère voir 5 africains et 5 européens vivre à l’occidentale plutôt que 100 africains et 5 européens vivre à l’africaine comme le souhaité cochet.

    1. Grâce à la bonne théorie de la décroissance démographique, Anonyme parvient à dévoiler sa préférence pour l’homme blanc occidental et sa détestation de l’homme noir africain comme tout neo-… qui se respecte.

  14. Anonyme

    « 500 millions sur terre est bien suffisant. »

    == Et ce nombre là, s’où le sortez-vous? De votre chapeau ? Pourquoi pas 350 ou 750 millions?

    « 1 enfant maximum par couple est souhaitable »
    == Il y en a qui ont essayé et ils ont eu des problèmes comme dit un humoriste bien connu. D’ailleurs, il viennent de s’en apercevoir et de supprimer cette règle du « 1 enfant par couple »! Ceux-là sont les Chinois qui ont fait l’expérience en vraie grandeur et la démonstration également en vraie grandeur, de l’aspect fallacieux de la mesure…..

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