Générations Futures accuse l’eau du robinet pour diaboliser les agris

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Evian, Vittel et Cristaline doivent se frotter les mains, et les producteurs de PE/PET avec… Alors qu’elle a changé d’avis sur le glyphosate, l’association Générations Futures part à nouveau en vrille, cette fois-ci sur la qualité de l’eau du robinet. L’ONG a publié le 17 juin un « rapport EXPPERT », en fait « quelques pages (qui) ne sont qu’une trituration de chiffres visant un seul but : servir une communication marketing qui sape le travail remarquable des agriculteurs français », critique le collectif Sauvons les fruits et légumes de France.

Sur le fond, celui rappelle les éléments suivants :

  • Sur 273 447 prélèvements mentionnés par Générations Futures en 2019, « 8 835 ont révélé la présence d’au moins un résidu de pesticide au-delà des limites de quantifications », soit… 3,2 % !
  • « L’eau du robinet est de bonne qualité » selon le service public d’information sur l’eau (source). Les programmes de contrôle de la qualité de l’eau du robinet donnent lieu, chaque année, à la réalisation de plus de 16,5 millions d’analyses, ce qui fait de l’eau du robinet la denrée alimentaire la plus contrôlée en France. Les contrôles sanitaires drastiques ont été considérablement renforcés ces dernières années. En 2000, 50 paramètres physico-chimiques étaient recherchés. En 2019, ils étaient au nombre de 596 (Source : APCA – 2019) !
  • Détection de traces de résidus à des quantités infinitésimales ne veut pas dire dépassement du seuil réglementaire de potabilité et encore moins risque pour la santé: l’eau du robinet est, dans la quasi-totalité des cas, tout à fait propre à la consommation. D’ailleurs, Générations Futures omet volontairement de rappeler qu’un seuil réglementaire établi à 0,1 µg/L pour une substance phytosanitaire (soit l’équivalent d’un sucre dans une piscine olympique !) est instauré pour garantir le contrôle et la sécurité sanitaire de l’eau de boisson. Une analyse simpliste sur la seule base de quantifications n’est absolument pas pertinente compte-tenu des performances analytiques actuelles proposées par les laboratoires.
  • Les principales substances détectées sont d’anciennes molécules retirées du marché compte-tenu de leur rémanence. Les molécules actuellement à la disposition des producteurs ont été autorisées après une évaluation très approfondie de ce critère.
    D’autres problématiques ne sont jamais abordées par Générations Futures, sans doute parce qu’elles ne servent pas ces objectifs marketing. C’est le cas par exemple des résidus médicamenteux et contraceptifs sur certains territoires induisant potentiellement des effets de perturbation endocrinienne.

 

Le collectif Sauvons les fruits et légumes de France conclut sur la nécessité « d’analyser scientifiquement le rapport de Générations Futures et non de répéter les conclusions de cette ONG militante. Les scientifiques compétents, capables d’analyser de telles données ne manquent pas ! »

Quelques dessins d’humeur/humour publiés il y a quelques années par Alerte Environnement sur le sujet de la qualité de l’eau du robinet :

5 commentaires sur “Générations Futures accuse l’eau du robinet pour diaboliser les agris

  1. Le 0,1 microgramme par litre est une norme de qualité et non une norme sanitaire, laquelle est définie par la Vmax (par exemple 900 microgrammes par litre pour le glyphosate, soit 9.000 fois plus).

    Le Fanfan nous fait son caca nerveux sur la base des quantifications. Une quantification… crac, boum, hue…

    Beaucoup de limites de quantification sont à 0,02 microgramme par litre. C’est l’équivalent d’un morceau de sucre de 6 grammes dans 200 piscines olympiques .

    1. Je vais vous raconter une anecdote sur le 0,1µg/ et à la directive 98/83/CE. Cà remonte à la fin des années ’90. Cà devait dans le courant 1999.
      J’avais été invité par le Rotary de Pesaro (ville natale de Rossini sur la côte Adriatique) dont le président de l’époque était un haut responsable de l’environnement au sein du gouvernement provincial. Ce dernier avait organisé un colloque sur la fameuse directive pour clarifier les modalités de son application. Et comme j’étais à ce moment président de la commission « toxicologie » de l’organisation professionnelle des fabricants de produits phytosanitaires français, c’était moi qui s’y était collé. Au cours du diner je me suis trouvé assis auprès d’une grande et élégante jeune femme belge, très sure d’elle même qui s’est avérée être une juriste de la Commission qui avait participé à la « construction » de la directive « eau ». Il y a avait en tout un douzaine d’intervenant de plusieurs nationalités.
      Dans la conversation qui s’est rapidement transformée en discussion sur la question l’établissement du fameux « 0,1µg/L ». A la question de comment avait été déterminé ce seuil, elle nous répondu que le but qui était initialement recherché était 0 (zéro) résidus « because pesticides don’t belong to any kind of water » and we are not stupid, we know that zéro does not exist in the real life therefore we took a figure as close to zéro according to the precision level of the available analytical methods…….
      Maintenant vous savez tout (non! pas sur le zizi!) mais sur le 0,1µg/L!

  2. On considère que les produits phyto ne doivent pas dépasser 0,1 microgramme /l par matière active détecté pour que l’eau soit considéré potable (1 gramme divisé par 10 millions)! La norme pour l’arsenic pour l’eau potable est de 10 microgrammes! 100 fois plus forte! On a pas un seul phyto aujourd hui au niveau du danger de l’arsenic qui lui est naturel ! Plus c’est naturel meilleur ….……….

Les commentaires sont fermés.