Dérives sectaires : la moitié concerne la santé et les marchands de peur

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La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s’inquiète de la hausse des signalements de dérives dans le domaine de la santé et du bien-être, rapporte Le Figaro. Dans un rapport publié le 22 mars, on apprend en effet que près de la moitié des 2 300 signalements reçus en 2016 concernaient la santé, contre seulement 22% en 2010.

Reiki et kinésiologie
« L’année 2016 et le 1er semestre 2017 ont confirmé les inquiétudes sur les nombreuses offres potentiellement sectaires dans le domaine de la santé, du bien-être et du développement personnel », y souligne la Miviludes. Le reiki et la kinésiologie préoccupent notamment l’institution. Ces pratiques sont susceptibles de « faire perdre des chances d’amélioration ou de guérison aux personnes malades » explique-t-elle. Elles ne sont d’ailleurs pas reconnues par les professionnels de santé, l’Ordre des médecins estimant par exemple que « la kinésiologie est une méthode de soin non conventionnelle et que son utilisation constitue une dérive thérapeutique ». Aucune formation ou diplôme n’est reconnus par l’État et n’importe qui peut se déclarer « kinésiologue » ou « maître reiki ».

Les salon bio et les charlatans qui y exposent mis en cause

Outre ces «médecines alternatives », le rapport s’inquiète également de l’offre élargie de pseudos psychothérapeutes (97 cas signalés en 2016), ainsi que de l’émergence de courants promouvant des comportements alimentaires extrêmes, résume Le Figaro. Un marché très lucratif (stages payants, ventes de produits, compléments alimentaires, ventes de livres ou d’appareils), qui s’accompagne systématiquement de la promesse d’une meilleure santé et d’un mieux-être. Des pratiques déviantes qui ont gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux et qui bénéficient de larges espaces de promotion au sein des salons « bio-zen ». Des rendez-vous qui attirent un public de plus en plus nombreux alors même qu’ils s’ouvrent à « de véritables charlatans et à des méthodes dangereuses pour la santé », dénonce la Miviludes. Qui conclut, lucide : « Le public attiré par ces salons est séduit par l’argument de la solution alternative et ‘naturelle’ loin du système de soin institutionnel et de l’industrie, sans être conscient ou voulant ignorer qu’il existe aussi dans les propositions dites alternatives une logique commerciale ».

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