Quand le complot n’existe pas, les journalistes le créent !

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Vous en avez assez de l’agro-industrie-bashing ? Ne vous inquiétez pas, les journalistes se chargent de vous en remettre une louche quitte à prendre quelques libertés ! Hervé This, chercheur en gastronomie moléculaire à l’INRA nous révèle l’expérience « croustillante » qu’il a eu successivement avec trois équipes de télévisions : « Cela fait trois chaînes de télévision de suite qui veulent venir dans mon laboratoire pour que, analyse à l’appui, je leur « démontre » que les industriels ajoutent du sucre dans leurs  produits » …en vain puisque notre chercheur n’est pas vraiment adepte de ce genre de combine.

Et Hervé This, en tout bon chercheur de répondre point par point à cette rumeur complotiste qui voudrait que les industriels rajoutent du sucre dans leurs préparations. Les mots sont pesés et très clairs. Extraits :

Mais en quoi l’ajout de sucre est-il un sujet qu’il faille discuter ? 
Je sais bien que, par ces temps de plomb où règne l’orthorexie (la peur de manger), tout devient sujet à discussion minable. Et puis le sucre ferait des carie. Et puis il faut protéger les minorités, dont celles qui souffrent du diabète. Et puis l’industrie du sucre serait une hydre tentaculaire (le grand capital) qui voudrait notre addiction ; elle serait certainement en cheville avec les fabricants de pizza ou des plats tout préparés pour nous faire manger du sucre (le complot, vous dis-je). Et puis il y a ce sucre dans les boissons qu’on veut nous faire acheter et qui nous rendent obèses (au fait, qui prend la décision, finalement ?). Bref, la faute est aux « industriels », et le « bon public » serait bien à plaindre…
Sans compter que quelques personnes surfent sur cette vague complotiste, vendant des livres de recettes « sans sucre ajouté », des régimes « sans sucre ».  Et elles font leur promotion à la télévision. Quand ce sont des journalistes qui font cela, n’y a-t-il pas collusion ?

 

Que des journalistes veuillent que je démontre qu’il y a du sucre ajouté dans les produits alimentaires de l’industrie, est-ce du bon journalisme ? 
Cette fois, je fais naïvement état d’une vision du journaliste qui croit en l’honnêteté, la volonté d’informer justement, de faire de l’investigation propre. Arriver jusqu’à moi en ayant décidé que je montrerais qu’il y a des sucres ajoutés partout, c’est idiot et malhonnête. Mais ne plus vouloir venir (cela s’est produit la semaine dernière) parce que je n’étais pas prêt à vouloir dire et démontrer ce qui avait été décidé par la rédaction en chef, c’est encore pire. J’ajoute que les deux dernières sollicitations, à ce propos des sucres ajoutés, les journalistes qui m’ont contacté appartenaient à des chaînes publiques. Est-ce cela, le « service public » ? Est-ce là un vrai service rendu au public ?
Je ne crois pas !

En quelques lignes, l’état de notre service public « d’information » est résumé : idéologie environnementaliste,  incompétence, malhonnêteté, partialité. Notre président s’échine ces derniers temps à combattre les fakenews et les théories complotistes, peut-être devrait-il commencer à balayer devant sa propre porte !