Marie-Monique Robin : l’hôpital qui se moque de la charité

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RobinAttention, une Marie-Monique Robin peut en cacher une autre, moins connue, qui contredit la première. Nous voulons parler de la Marie-Monique Robin qui, dans son documentaire complaisant « On les appelait les dames du planning… » (2006) célèbre avec emphase « les premiers combats menés au XIXe siècle par les néo-malthusiens jusqu’à aujourd’hui » et « (raconte) l’histoire du planning et la lutte pour sa création mais aussi l’activité du planning aujourd’hui en suivant l’activité de militantes, bénévoles et salariées, dans le centre plutôt rural de Poitiers ou dans un grand centre urbain, à Marseille, de façon à bien faire ressortir le travail continu pour faire face au besoin crucial d’information et la lutte permanente pour au moins pouvoir appliquer la loi ». Bref, la Marie-Monique Robin qui fait l’apologie de la pilule contraceptive (que le planning familial n’a jamais cessé de préconiser), vous savez ce puissant perturbateur endocrinien dénoncé par la journaliste indépendante Sabrina Debusquat dans J’arrête la pilule :

Aujourd’hui, on associe tellement le terme « perturbateur endocrinien » aux pesticides qu’on ne pense pas que certains médicaments en sont.

Perturbateur endocrinien qui atteint toute la population, même celle (59% en 2013 contre 50% sept ans plus tôt) qui ne la prend pas :

La pilule contient une hormone de synthèse, l’éthinylestradiol (EE2). Les femmes en rejettent dans leurs urines. Or, cette molécule n’est éliminée qu’à 60% par nos stations d’épuration et se retrouve donc dans nos rivières, puis dans l’eau du robinet. Les conséquences en sont connues : les poissons mâles sont féminisés, leur fertilité est gravement altérée.

Avec des conséquences dramatiques pour les hommes :

Les universitaires britanniques Susan Jobling, toxicologue réputée, et Richard Owen ont, en 2013, appelé à un débat public sur l’EE2. Ils le soupçonnent d’avoir des effets préoccupants sur les mâles humains. Depuis l’introduction des perturbateurs endocriniens dans la nature, et dans l’espèce humaine via la pilule, on constate une hausse des malformations de l’appareil génital des petits garçons, comme l’hypospadias [anomalie de l’ouverture de l’urètre, NDLR] ou la cryptorchidie [les testicules qui ne descendent pas, NDLR]. Comment l’expliquer ?

Conséquences d’autant plus dramatiques que l’EE2 est 1 000 fois plus puissant que le bisphénol A :

La toxicologue Annette Lexa (université de Metz, Eurotox) utilise à ce propos une image marquante : en matière de perturbateurs endocriniens, le bisphénol A est une 2CV, tandis que l’EE2 est une Ferrari…

Résultat :

(…) l’EE2 a de forts effets avec une petite dose.

On apprend aussi dans l’essai de Sabrina Debusquat que la prise de la pilule équivaut à une castration chimique :

La pilule fait baisser jusqu’à 50% le taux de testostérone chez la femme. Or, la testostérone est l’une des principales hormones du désir sexuel. Dans le cadre de mon enquête, j’ai mené un sondage auprès de 3.600 femmes. Lorsqu’elles arrêtent de prendre la pilule, la plupart d’entre elles notent une remontée spectaculaire de leur libido. Beaucoup n’étaient pas conscientes de cet effet secondaire car elles n’ont eu de vie sexuelle que sous pilule… Quand elles s’en rendent compte, elles s’estiment flouées !

Sans parler du risque de cancer du sein, multiplié par 1,6 chez les femmes qui prennent la pilule depuis des années :

Le taux de cancers du sein augmente dès qu’on prend la pilule plus de dix ans, ce qui est assez commun chez les Françaises… (…) faisons quelques calculs : cela représente 450 à 950 femmes par an en France ! Le taux de survie à cinq ans étant d’environ 30%, cela signifie quand même 11 à 22 décès par mois.

Pas de quoi perturber Marie-Monique Robin, toute occupée à excuser l’industrie du tabac, à recevoir des décorations, à fuir les débats organisés avec des spécialistes ou encore à dire tout le mal qu’elle pense du glyphosate (mais jamais face au moindre contradicteur sérieux, hein !).

Pour vous donner une idée de ses priorités, voici ce que cette étrange militante anti-arbre mais pro-forêt (pour résumer le niveau de contradiction !) déclarait en 2014 :

j’ai trois filles qui ont 17, 19 et 22 ans et moi je ne veux pas parce qu’elles mangent une pomme ou parce qu’elles achètent une boîte de conserve ou qu’elles se mettent un shampoing sur la tête

Bref, le danger serait partout… sauf là où il réside vraiment. C’est ce qui s’appelle être complètement à côté de la plaque. On se demande comment cette femme peut encore être écoutée dans les milieux écolos. A quand le porte-parole de la cause animale salarié chez Charal ou le militant anti-pollution actionnaire de Philip Morris ?

En matière de contradiction,
les médias bobos parisiens ne sont pas en reste.
Alors qu’ils sont les premiers à relayer
les marchands de peur en Une
(cela fait vendre !),
ils ne tarissent pas d’éloges
sur le film pro-pilule de Marie-Monique Robin.
Allez comprendre !

9 commentaires sur “Marie-Monique Robin : l’hôpital qui se moque de la charité

    1. « L’AFIS a commenté les propos de S. Debusquat : information à charge et largement erronée :http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2871 »
      —————–
      C’est un avis par un auteur de l’AFIS, très peu argumenté et donc qui n’apporte pas de contradiction crédible.

      Le positionnement de l’AFIS sur le réchauffement climatique est un bon détecteur de foutage de gueule : l’AFIS publie plein d’avis climato-alarmistes et pro-GIEC et préfère largement balayer sous le tapis la pseudo-science réchauffiste alors qu’il y a plein de choses à redire et à dénoncer. Elle démontre une grande lâcheté en prenant le parti de ne pas fâcher l’establishment scientifique, donc il ne faut pas compter sur elle sur toutes les controverses.
      Il y a du bon et du bien moins bon chez l’AFIS.

  1. « Ne remplaçons pas des peurs irrationnelles par d’autres peurs irrationnelles »
    La pilule est un cancérigène certain responsable de plusieurs cancers assez communs et que l’on soigne pas forcement très bien. Le raisonnement sur un bénéfice global sur le risque de cancer sent l’argument de marchands d’alcool ou de tabac même si de grands noms de la science s’y associent.
    La France est une exception dans le recours à ce moyens de contraception, les autres pays seraient -ils insuffisamment informés et nos centres de planning familial géniaux?

    Dans l’article de l’AFIS quelles que soient les compétences et les qualités exceptionnelle de Catherine Hill en matière d’épidémiologie, transparaissent les espoirs déçus mais qu’il faut défendre à tout prix lorsque l’on a été une féministe militante.

    On a connu des scientifiques remarquables mais communistes faire de même pour la science Russe , idem pour des adeptes de la psychanalyse face au brûlot d’Onfray sur Freud. Onfray a infiniment plus de talent et de savoir que S. Debusquat évidemment qui ne nous propose qu’un témoignage light mais pas dépourvu d’intérêt malgré de nombreuses erreurs que souligne justement Catherine Hill.

    Catherine Hill va cependant au delà de la rigueur qui la caractérise dans son analyse. Ce n’est plus la scientifique qui écrit ce brûlot sur le témoignage de S. Debusquat mais celle qui certainement avec justesse dans les années 70 a certainement milité pour le libre accès à la contraception et la pilule.
    S. Debusquat appartient à une génération qui ne s’est pas battue pour l’émancipation des femmes et le libre choix d’être mère ou pas, elle s’en prend à un des symbole des combats de ces militantes (combats justifiés à l’époque où ils ont été livrés), Elle doit donc être carbonisée ( médiatiquement), dommage pour Catherine Hill, qui rend compte jusqu’où peut aller l’aveuglement français sur l’EE2 et ses effets négatifs, molécule inventée par Schering en 1938 en pleine Allemagne Nazie, pour servir certains projets racistes d’Hitler puis récupérée pour servir la régulation des naissances volontaire, est devenue alors positive, mais qui souffre d’une effroyable paternité.

    Elle aurait du être mieux examinée sous l’angle médical mais aussi sous l’angle éthique malgré les services incontestables rendus à des générations de femmes.

    1. « …….molécule inventée par Schering en 1938 en pleine Allemagne Nazie, pour servir certains projets racistes d’Hitler …. »

      >>>Quelles sont vos sources? Merci.

  2. Il était dans le même cadre amusant de voir Marisol Touraine (médecin également mais infiniment moins brillante que Catherine Hill dans le domaine des sciences médicales) s’en prendre au glyphosate à cause de ses prétendues propriétés de perturbateur endocrinien et de réhabiliter la pilule dont c’est la principale fonction (PE) après les accidents sur les pilules de 3ème et 4ème génération qui n’ont attiré l’attention que parce qu’ayant des effets aiguës avec de nombreuses victimes qui en réchappaient pour témoigner, en sus de celle décédées bien plus nombreuses qu’annoncées.
    L’énergie dépensée, notamment par le corps médical pour éteindre cet incendie a été impressionnante, pas à cause du lobbying des laboratoires ( même si certains « arrangements » ont pu intervenir) mais à cause du symbole que représente la pilule pour deux générations de femmes engagées et de médecins qui ont milité pour rendre le libre choix aux femmes, ce n’est pas un médicament (qui soigne contre la maternité) mais un symbole, un objet sacré, on ne prend pas la pilule, on communie au combat de générations de féministes.
    Dénoncer ses effets négatifs est hérétique et mérite l’excommunication voire le bûcher, mais le phénomène est surtout franco français vu le niveau d’adoption ou plutôt de rejet ailleurs dans le monde.
    Dans les autres grands pays développés seulement 20-25 % d’utilisatrice, contre plus de 50 % en moyenne en France, elle peut être alors prescrite convenablement en écartant les populations à risque. Impossible de faire une préconisation correcte si 70 % d’une classe d’age est mise sous pilule.

    1. Selon wikipedia, Marisol Touraine n’a jamais fait d’études de médecine.
      En terme d’autorité, Hill, médecin, me parait plus crédible que Debuscat, journaliste.Mais le mieux serait de débattre des résultats scientifiques.En attendant, je vous invite à ne pas remplacer des peurs irrationnelles par d’autres peurs irrationnelles

      1. « Touraine n’a jamais fait d’études de médecine. »

        >>> C’est exact! Elle est seulement issue d’une famille comprenant plusieurs médecins.
        Elle : Ecole normale supé­rieure de jeunes filles , agré­ga­tion en sciences écono­miques et sociales, Ins­ti­tut d’études poli­tiques de Paris

  3. Effectivement certains article concernant Marisol Touraine laissaient planer le doute, doute entretenu par ses positions très affirmatives sur des sujets de santé publique mais la vérification , elle a un profil de formation IEP donc politique et non médical.
    En revanche pour l’origine du EE2 aucun doute
    http://fr.ok-biotech.com/info/ethynyl-estradiol-57-63-6-st-56114.html
    Le premier œstrogènes stéroïdiens semi-synthétiques actif par voie orale, EE2 (17α-éthynylestradiol), l’analogue 17α-éthynyl de E2, a été synthétisé en 1938 par Hans Herloff Inhoffen et Walter Hohlweg à Schering AG à Berlin. réf [3] [4] [5] [6] [7]
    EE2 est absorbé dans l’intestin grêle et atteint un pic sérique environ 2 heures plus tard. Il est métabolisé dans le foie impliquant l’isoenzyme 3 a 4 du cytochrome P450. EE2 et ses métabolites sont excrétés par la bile. En raison de l’effet de la circulation entérohépatique un second pic est vu quelques heures plus tard. Individuellement, les grandes variations existent dans l’ensemble du processus d’absorption et peuvent être modifiées ultérieurement par les médicaments (antibiotiques, par exemple) qui affectent la circulation entéro-hépatique ou des enzymes hépatiques.
    3-Inhoffen, H. H. ; Hohlweg, w. (1938). « Neue par os-wirksame weibliche Keimdrüsenhormon-Derivate : 17-Aethinyl-oestradiol und Pregnen-in-on-3-ol-17 (nouveaux dérivés glandulaires femelles actives par système d’exploitation: 17α-éthynyl-estradiol et pregnen-in-on-3-ol-17) ». Naturwissenschaften 26 (6): 96. doi:10.1007 / BF01681040.
    4- Maisel, Albert Q. (1965). La quête de l’Hormone. New York : Random House. OCLC 543168.
    5-Petrow, Vladimir (décembre 1970). « Les progestatifs contraceptifs ». Chem Rev 70 (6): 713 – 26. doi:10.1021 / cr60268a004. PMID 4098492.
    6-Sneader, Walter (2005). « Analogues de l’hormone ». La découverte de médicaments : une histoire. Hoboken, New Jersey: John Wiley & Sons. p. 188 – 225. ISBN 0-471-89980-1
    7-Djerassi, Carl (janvier 2006). « Naissance chimique de la pilule ». American Journal of Obstetrics and Gynecology 194 (1): 290 – 8. doi:10.1016/j.ajog.2005.06.010. PMID 16389046.

  4. L’autre aspect concerne le risque de cancer lié à l’utilisation de l’EE2 et plus largement des différentes formulation de pilules contraceptives.
    A coté de nombreuses études qui vont dans le même sens, l’étude http://cancerres.aacrjournals.org/content/74/15/4078?sid=ffb4fb68-ccee-494d-ab36-0e12a01e6fe7
    Recent Oral Contraceptive Use by Formulation and Breast Cancer Risk among Women 20 to 49 Years of Age de Elisabeth F. Beaber et al dans Cancer Research revue , est d’excellente qualité , remarquablement bien conduite et souligne, notamment un lien entre la dose d’EE2 et le niveau de risque.

    Les études sur la réduction du risque de cancer de l’ovaire posent question pour leur réalité de la protection, l’âge moyen pour la détection de ce cancer est 63 ans et la plupart des cas sont diagnostiqués chez les femmes de plus de 45 ans, et la principale étude qui fonde l’étude mentionne « Cependant, la protection qu’offre la pilule diminue au fur et à mesure que vous vous éloignez de la dernière prise de contraception orale. En effet, le risque est diminué de près de 30 % si vous avez pris la pilule au cours des dix dernières années, et il est diminué de 15 % si vous l’avez stoppé environ vingt ou trente ans auparavant »
    Read more at http://www.allo-medecins.fr/sante/sexualite/contraception/gynecologue,la-pilule-augmente-t-elle-les-risques-de-cancer-de-l-ovaire-,2849.html#ctk3SdigkOImX3Y1.99
    Or la plupart des femmes arrêtent la contraception orale passé 35 ans, en raison du risque vasculaire l’efficacité devient donc toute relative, seulement sur les cancers de l’ovaire précoce si effectivement cette étude est confirmée.
    http://lesgeneralistes-csmf.fr/2013/03/13/pilule-et-risque-vasculaire-la-preuve-par-les-etudes/ rappel l’effet de l’âge dans l’augmentation du risque
     » le risque vasculaire croît avec l’âge, jusqu’à atteindre 20,8 accidents thromboemboliques veineux annuels pour 10 000 utilisatrices âgées de 45 à 49 ans (contre 5,8 pour 10000 non-utilisatrices) » ce que fait un OR compris entre 3 et 4 et s’accroit avec d’autres facteurs de risque, dont le tabac, l’hérédité, le surpoids….
    Donc le bénéfice sur certains cancers pour compenser ceux qui impliquent entre autre la prise d’EE2 que l »on met en avant parait bien ténu.

    Certes les moyens de contraception orale modernes avec des doses réduites d’EE2, une prescription qui ne serait plus systématique et après analyse de risque solide considérant la situation de la patiente et un arrêt autour de 35 ans ( imposé initialement par la FDA pour les premières générations plus dosées), doit réduire fortement le risque … mais quasiment sans incidence sur la réduction du cancer de l’ovaire car trop éloigné de la plage d’âge à risque.

    Les risques liés à l’excès de prescription de pilules s’appuyant sur l’EE2 ne sont pas une peur irrationnelle, c’est le constat d’un usage excessif en France d’un outil utile, excès d’usage à l’identique à ce qui a pu se passer avec certains pesticides dans les années 80…avec infiniment moins de risque avéré pour les pesticides vu le risque de développer un cancer bien moindre chez les agriculteurs, même si certains pesticides ,comme de nombreux produits chimiques ( ou naturels) sont des agents cancérigènes.

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