Rencontre avec un agri US d’abord hostile puis grand défenseur des OGM

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Etats-Unis

Dans son numéro du 5 mai, La France Agricole nous fait rencontrer Greg Guenther, agriculteur à Belleville, Illinois. Exploitant d’une « très petite ferme familiale » de 290 hectares (qui produit pour moitié du soja et pour moitié du maïs), il est un fervent défenseur des OGM même si cela n’a pas toujours été le cas. « Dans les années 90, j’ai fermement résisté aux OGM. Mais la prolifération du Hemp dogbane (une variété invasive de chanvre) est devenue incontrôlable par l’arsenal chimique » explique-t-il. « J’ai alors essayé 8 hectares de soja Roundup Ready, ce qui a tout résolu. Je me suis aperçu que si je n’utilisais pas les OGM, mon exploitation était morte. » Aujourd’hui, Greg Guenther ne voit que des avantages aux OGM : « Certes, les semences OGM coûtent plus cher, mais on économise beaucoup d’efforts et d’intrants ». Résultat, des gains de productivité et une meilleure rentabilité pour son exploitation puisqu’en soja, il engrange 1 200 euros/ha avec un rendement de 3,7 tonnes/ha (contre 2 tonnes/ha dans les années 70) et qu’en maïs, il dégage 1 450 euros/ha pour 11,6 tonnes/ha (contre moitié moins il y a quarante ans). Les OGM sont également bons pour l’environnement puisque le tout-OGM signifie moins de travail du sol donc moins d’érosion et moins de traitements annuels : deux pour le maïs comme pour le soja. « A chaque fois que l’on traite au champ, c’est qu’il y a une bonne raison de le faire » se félicite-t-il dans les colonnes de La France Agricole.

5 commentaires sur “Rencontre avec un agri US d’abord hostile puis grand défenseur des OGM

  1. le scandale en France c’est de n’avoir jamais accepté les essais de culture OGM en plein champ et de faire un bilan sur la qualité de la production , son éventuel impacte sur l’environnement et sur les avantages ou inconvénients de les cultiver tant pour les producteurs que pour les consommateurs ! le discours de la peur l’emporte toujours sur la raison ! la question sur les OGM chez nous n’est pas traitée de façon scientifique mais de façon politique ! le principe de précaution qui se voulait protecteur , peut s’avérer mortel en ne donnant pas les outils aux paysans de France d ‘Europe de continuer a mettre sur le marché des produits sains a des prix suffisamment competitif pour TOUS les consommateurs ! bizarement les politiques sans réfléchir plus loin que leur bout de nez ce sont contenté de defendre la promotion de l’agriculture bio , d’avantage subventionné et plus cher pour le consommateur ! La mission des paysans serait-elle de nourrir demain les élites de notre société ?

    1. « promotion de l’agriculture bio , d’avantage subventionnée et plus chère pour le consommateur ! »
      Et France Info ne pouvait pas manquer de se réjouir, pas plus tard que ce matin aux infos de 7h30, d’un taux de croissance de 20 % du marché des produits bio.
      Ce n’est pas elle qui paye…

      1. Un taux de croissance de 20% : oui mais 20% de 0 ( ou presque ) cela fait toujours zéro. Malgré les milliards
        € mis pour subventionner le bio et la propagande mensongère celui-ci ne représente qu’environ 1 ou 2 % de la production mondiale ( dont la moitié sont des prairies et la moitié dans des pays secs comme l’australie). En France si on veut manger bio il faudra l’importer car le climat océanique ( doux et humide) est incompatible avec le bio.Vu les frais fixes/ha ( impôts,…) la France ne peut faire que de l’intensif et non du bio.L’obstination à vouloir faire du bio est absurde.Cela pourrait se concevoir à la rigueur dans des pays comme la Russie ( territoire énorme et peu peuplé).

    2. tout à fait d’accord. De plus, condamner toute la technologie n’a pas de sens: il faudrait parler de chaque ‘ trait « .Si on avait commencé avec des OGM ayant des bénéfices consommateurs pour la santé la réaction aurait peut être été différente. D’ailleurs tous les diabétiques ont de l’insuline OGM. Les bénéfices pour le producteur ne sont pas pris en compte par les consommateurs , les médias, les politiques.

  2. On doit souligner l’extrême maladresse (bêtise?) de toute la communication du monde agricole dit conventionnel quand il s’agit de montrer ou de promouvoir les pratiques efficaces de production. Il serait intéressant de remettre tout ça (promotion des productions et de leurs avantages – discours des semenciers, marketing bêtifiant de « grandes marques » sur les produits « à l’ancienne » – laitière de Vermeer, communication complètement imbécile sur les biocarburants qui a conduit à leur diabolisation quasi-définitive en Europe, etc.) à plat afin de corriger le biais absolument néfaste pris de longue date: selon certains (la majorité), l’agriculture intensive, « c’est pas bien » et il faudrait revenir aux pratiques préindustrielles.
    Mais je doute fortement, pour les fréquenter, du niveau et de la motivation des représentants des secteurs agroindustriels, agricoles et agroalimentaires pour redresser le manche…

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