Pourquoi l’agriculture française est-elle en crise ?

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Pourquoi l'agriculture française est-elle en crise ?

Les normes environnementales en accusation. Jeudi 15 décembre sur le plateau du JT de 20h de France 2, suite à la présentation des 13 mesures préconisées par la FNSEA pour les 200 premiers jours du futur président de la République, le journaliste Jean-Paul Chapel analyse la chute de la production et des revenus agricoles français. « Première raison : la taille des exploitations agricoles, elle a augmenté en France, mais pas autant que chez nos voisins. En moyenne, 85 hectares pour les céréaliers français, 150 au Royaume-Uni. Chez les producteurs de lait, 53 vaches en France en moyenne, 180 dans l’est de l’Allemagne. Des fermes plus grandes donc plus compétitives », observe-t-il. Et ce n’est pas en criant haro sur l’agriculture conventionnelle comme le font en permanence certaines ONG et médias de masse que les choses vont changer ! Deuxième raison : « le coût de travail, avec les charges, est plus élevé en France : 12 euros de l’heure, 7 euros en Espagne selon la FNSEA ». Dernière raison, conclut Jean-Paul Chapel : « les normes sont aussi plus contraignantes en France, dans la production de fruits et légumes. Une dizaine d’insecticides et de fongicides sont interdits en France, autorisés chez nos voisins ». Voici l’extrait vidéo de son intervention :

25 commentaires sur “Pourquoi l’agriculture française est-elle en crise ?

  1. Quand une norme ou une loi n’existe que dans un seul pays, c’est par définition qu’elle est idéologique et donc inutile !!!

  2. Le reportage oublie une raison importante: l’absence de liberté et la protection des rentes. En interdisant, par exemple, de planter de la vigne on limite la production, on fait fuir les entrepreneurs ( obligés d’aller ailleurs) et on abaisse la performance ( manque de concurrence).Le système est bloqué et les politiques n’ont pas compris qu’il faut sortir de la crise par le haut, donc en permettant aux acteurs de saisir toutes les opportunités. On peut aussi mentionner des outils comme la SAFER, digne de Cuba, ou la corée du nord ou l’ex union soviétique.L’état privilégie le système de subventions pour mieux exercer son pouvoir de domination mais cela ne peut que conduire au lent déclin de notre agriculture.Ce n’est pas en interdisant les innovations ( OGM,…) et en étant obsédés par la baisse des phytos , le  » local  » ou le bio que les choses vont changer. La FNSEA se comporte un peu comme la CGT : à force de quémander des subventions elle devient le fossoyeur de l’agriculture.

  3. @ Visor,
    « La FNSEA se comporte un peu comme la CGT : à force de quémander des subventions elle devient le fossoyeur de l’agriculture. »
    la FNSEA n’est pas monolithique.
    Il y les vieux, les immobiles qui n’ont pas compris que le monde avait changé et qui sont dans une logique ou il suffisait de suivre les fantasmes de politiques sur la bobologie et la bobobiodiversité pour voir quelques centaines d’euros /ha que l’on quémande venant du budget général alimenter leur compte en banque sachant que d’un autre coté le manque de souplesse lié à la sur règlementation pour produire plus et produire avec moins de frais pour gérer la fluctuation de leurs revenus pénalisait leur activité. Ce sont immobiles mais toujours influents qui jouent sur des primes et acceptent l’excès de contraintes inutiles.

    D’un autre coté les dynamiques qui ont compris comme les allemands , les hollandais, les anglais que seuls les volumes et les prix garantissaient le revenu, un état en faillite étant incapable à terme de subventionner son agriculture.
    Dans ce cas, la bobologie est à renvoyer aux orties et au purin qui en est extrait.
    Il faut s’aligner sur les autres pays européens en terme de normes et arrêter de surtransposer voire pousser l’Europe à adopter des standards canadiens, suisse… très protecteurs pour l’environnement et le consommateur, plus protecteur pour le consommateur, mais moins bobologiques que ceux imposés par l’engeance bobo des cités.

    1. Certaines fermes usines allemandes sont dirigées par des patrons ayant fait des écoles de commerce. Ils embauchent ensuite des ouvriers agricoles et techniciens divers. La rentabilité est poussée toujours plus loin… C’est ce que vous voulez en France ? Le travail sera-t-il intéressant? Peu de main d’oeuvre ? La qualité des aliments produits? En Espagne les élevages porcins sont entièrement informatisés afin de limiter la présence humaine au maximum. En Allemagne, en Autriche les vaches laitières ne connaissent plus l’herbe fraiche puisqu’elles restent enfermées toute l’année. C’est déjà le cas en France depuis pas mal de temps mais la taille des exploitations augmente (cf la ferme aux 1000 vaches). Gérer une exploitation »géante » n’est plus le même métier et nécessite une équipe solide et une trésorerie adaptée. Adieu les petits agriculteurs aux activités variées.

      1. Oui, c’est la logique de la compétitivité et de l’amélioration de la performance. Dans le passé 60% des gens travaillaient dans l’agriculture et maintenant c’est 2% : c’est ce qui a permis de développer d’autres secteurs ( tourisme,gastronomie,téléphonie, culture etc….).L’excellence dans la production conduit à un déplacement de l’emploi: moins dans la production mais plus de la transformation ( en donnant de la valeur ajoutée aux biens produits et en exportant) et d’autres métiers ( robotisation, numérique etc…).C’est effectivement un énorme progrès que d’être plus compétitif et d’avoir du temps libre: les générations passées travaillaient 100 heures par semaine … pour se nourrir. Si la performance des agriculteurs français était moindre alors adieu smartphones, voyages et autres.La nouvelle zélande a montré qu’il y a plus d’emploi avec l’agriculture compétitive que l’agriculture subventionnée et « administrée ». Ce qui freine la compétitivité ( des agriculteurs et des autres) c’est le fait d’avoir un état obèse et inefficace qui aspire la majorité de la valeur ajoutée : ceci conduit donc à  » rabioter  » sur la qualité car le prix final payé par les consommateurs ne peut augmenter ( du fait des autres besoins et avec un pouvoir d’achat au mieux constant).

        1. « Dans le passé 60% des gens travaillaient dans l’agriculture et maintenant c’est 2% […] »

          Monsieur de Kervasdoué, dans son dernier livre (qui fait l’objet d’un autre fil sur le site) « Ils croient que la nature est bonne« , page 23, donne des chiffres fort comparables :
          (Je cite) :
          « En 1945, les agriculteurs représentaient 40 % de la population active française […]
          Soixante-dix ans plus tard, les agriculteurs représentent 3 % de la population active. » (Fin de citation).

          1. C’est vrai pour atteindre 60% il faut remonter au début des années 1800 ( selon livre jean Molinier sur  » évolution population agricole du 18 ° siècle à nos jours).Au niveau mondial c’est encore 40 % ( et plus de 50% dans une cinquantaine de pays)

      2. Après 2016 et ses mauvais rendements adieu pour de nombreuses exploitations dont les propriétaires n’avaient pas la trésorerie (entre 10 et 15% selon les régions), dans le meilleur des cas, pour ces agriculteurs au bout du rouleau, notamment à cause de l’excès de normes et le manque de compétitivité , ils vendront à des chinois qui rachètent le foncier ou s’associent à l’agriculteur en payant 3 fois le prix conventionnel. Pas forcement la solution. La ferme de 500 ou 1000 vaches est un passage obligé pour maintenir des structures à capitaux français, sinon la paysannerie petite, moyenne et semi grosse disparaitra, rachetée … au bout de 10 ans ce sera des fermes de 10 000 vaches détenue par des capitaux exotiques.
        Il est intéressant de voir comment les Néo zélandais ont réussi à maintenir leur activité… quoique pas si simple non plus en NZ.

        1. Et plus les concentrations d’animaux seront importantes, plus la consommation d’antibiotiques augmentera avec des risques d’antibioresistances et d’épidémies toujours plus élevés.

            1. Pour commencer, appliquer de toute urgence le judicieux conseil d’Alphonse Allais :
              « On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ! »
              🙄

            1. Rageous
              Mon inculture ne doit pas si importante car je n’ai rien appris.
              Plus de la moitié des antibiotiques fabriquée au niveau mondial est destinée aux animaux et non pas aux êtres humains… Plus les animaux seront concentrés et plus ils se contamineront

            2. Rageous
              Mon inculture ne doit pas si importante car je n’ai rien appris.
              Plus de la moitié des antibiotiques fabriquée au niveau mondial est destinée aux animaux et non pas aux êtres humains… Plus les animaux seront concentrés et plus ils se contamineront par différentes pathologies.

              1. « Plus les animaux seront concentrés et plus ils se contamineront par différentes pathologies. »
                oui, mais en même temps, c’est plus simple à manager car plus rationnel.
                L’exemple de l’épidémie actuelle de H5N8 ,: plus facilement controlable avec le hors sol qu’avec des élevages plein air.
                Ce qui parait comme des évidences peut s’avérer faux dans la pratique.

              2. Tout est une histoire de prix.
                Qui est prêt à payer le kg de viande 2 ou 3 fois plus cher ?
                Personne .

          1. @michel
            C’est l’inverse et vous avez tout faux dans votre déduction typique d’une personne ne connaissant pas du tout les élevages de porc moderne.
            Seul les gros élevage peuvent amortir les nouveaux bâtiments qui permette la démédication (sas de sécurité, séparation des bandes sans possibilité de croisement; pratique de la « marche en avant »……).
            Votre vision est plus que passéiste .
            Fatiguant et vraiment pénible tous ces discours d’incompétent et complétement à l’envers des réalités.

            1. Donc pas de traitement préventif aux antibiotiques dans les élevages porcins conventionnels? Idem dans les élevages de volailles??? Ouvrez les yeux mon cher!

              1. A Marco
                ?? Le porc fermier n’est pas celui qui est le plus produit en France.
                Les élevages conventionnels qui concentrent les porcs en bâtiments sur caillebotis avec moins d’un m2 par animal … c’est de ces endroits sordides que sort une bonne partie des 25 millions de porcs produits en France.

              2. http://www.capbio-bretagne.com/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/17155/$File/FT-porcs-reglementation.pdf?OpenElement

                Voici les normes en vigueur, elles ne vous satisferont certainement pas mais sachez que les porcs fermiers étaient autrefois élevés seul ou à deux dans une rang à cochon qui avait pour dimension 1.5 m de côté soit 2.25 m².
                Ils étaient sur paille , surtout lors du renouvellement de la litière mais il finissaient dans du fumier pour ne pas dire de la merde.
                Les porcs sur callibotis ne sont pas plus sales ou plus mal à l’aise que ceux sur paille d’ailleurs les performances en terme de croissance le prouve .
                Un porc est un porc , une vache est une vache et un lapin est un lapin ….

              3. Marco.
                Aujourd’hui on veut faire de l’élevage sans avoir à nettoyer la litière des animaux, d’où les caillebotis pour les porcs, c’est moins contraignant pour l’éleveur, mais ça existe aussi pour les vaches.

                Le lien que vous m’envoyez sur sur l’élevage de porcs bio… là aussi il y a en a peu en France.
                Si ces documents vous intéressent:
                http://www.journees-recherche-porcine.com/texte/2004/04txtPVerte/08pv.pdf

                http://www.ifip.asso.fr/sites/default/files/pdf-documentations/tp6salaun08.pdf ( page 8 vous avez les pathologies pour les éleveurs . Dans le livre noir de l’agriculture vous avez des explications sur les conséquences pour les porcs élevés sur caillebotis, ils respirent en permanence diffférents gaz issus de leurs excréments qui au final leur abiment les poumons)
                Un porc qui a de la paille peut au moins s’occuper à gratter, à fouiner qui font parti de ses comportements naturels. Sur caillebotis, rien… même la queue des copains a été coupée. Evidement qu’ils grossissent vite, manger est leur seule occupation.
                « Le porc est un porc, une vache est une vache, un lapin est un lapin », ça veut dire? Vite, vite que les scientifiques en éthologie avancent… On sait que le porc est plus intelligent que le chien et malgré tout rien ne change, les conditions de vie des porcs se dégradent même, toujours pour le profit.

      3. Pourquoi interdire l’utilisation des techniques actuelles à tout un secteur clé de l’économie? L’agriculture ne peut pas se cantonner à l’image d’Epinal du « petit producteur ». Je suis persuadé que ce n’est pas un faible nombre de têtes dans un élevage qui garantisse le bien-être animal: nombre de petits élevages sont bien pires que ce qui est montré dans le film (élevage laitier en Allemagne).
        Loin de moi l’idée d’interdire ou de stigmatiser ceux qui veulent acheter « bio » tant qu’ils ne jettent pas l’opprobre sur toute une profession et sur tous ceux qui n’adhèrent pas à ce culte.

  4. 180 vaches laitières dans les Länder de l’Est ? Et 35 vaches de moyenne dans le sud (Bade Würtengerg et Bavière pèsent près de 40% du lait allemand). En cas de crise des produits industriels, ces exploitations modestes sont souvent plus résilientes que leurs consoeurs de l’Est. Sujet complexe que les néophytes ne devraient aborder qu’avec la plus grande modestie. Lors du Milchforum qui se tient à Berlin tous les ans au mois de mars, ces différents « modèles » cohabitent sans se stigmatiser. Leur grande force est sans doute justement de ne pas avoir de « modèle ».
    Quand on pense au procès fait en France à la ferme « des mille vaches », quel contraste ! En grande Bretagne, il y a à peu près 19 exploitations laitières de plus de mille vaches (sur 14 000 au total), autant dire epsilon !
    Par-contre, la structure familiale de la main d’oeuvre présente sur les exploitations évolue comme dans le reste de la société. De plus en plus de jeunes qui s’installent en agriculture ont le (ou la) conjoint(e) qui travaille à l’extérieur. Si l’exploitant veut pouvoir libérer un peu de temps pour se former, se divertir, aller en vacances (ou rester au lit quand il est malade…), il n’a souvent pas d’autres solutions que de se regrouper en association (type GAEC) ou atteindre une dimension économique qui permette d’avoir recours à de la main d’oeuvre salariée). C’est aspect est particulièrement crucial en élevage.

  5. La surconsommation d’antibiotiques est liée en France en grande partie au monopole de la distribution par ceux qui prescrivent: LES VÉTÉRINAIRES LIBÉRAUX.

    Séparez la prescription et la vente, même avec une certaine proximité entre les deux mais pas les mêmes personnes ce qui est le cas actuellement, en coupant ce lien très direct entre les deux et en rapportant la quantité par animaux aux valeurs de pays comparables soucieux du pb, Allemagne ou Angleterre dont le nombre d’animaux moyen par exploitation est infiniment supérieur et vous verrez la quantité revenir à des niveaux acceptables.

    Nous avons ici avec l’antibiorésistance un vrai problème de santé publique contrairement aux pesticides avec un avantage net à la production biologique par rapport au conventionnel du fait de la réduction de cet usage en bio ( qui ne se l’interdit pas cependant car les antibiotiques en élevage restent indispensables).
    C’est ce que rappelaient des toxicologues pas très pro bio très récemment .

    Cette prescription et cette vente constituent une bonne partie du revenu des officines vétérinaires rurales, du moins plus de beurre en fin de mois.
    http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/1_ANSES_Gerard_Moulin_cle4e3341.pdf qui montre que des pays plus intensifs comme le Danemark ou le Royaume Uni font beaucoup mieux.

    Le nombre de cochons ( et non de vaches) en augmentation par exploitation peut entrainer une surconsommation ( cas de l’Espagne où l’optimisation n’est pas un enjeu pour les antibio à cause de l’objectif du prix) ou au contraire une rationalisation si des moyens prophylactiques efficaces sont mis en œuvre.

    Selon l’Institut de veille sanitaire, 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont effectivement destinés aux animaux, pour les soigner ou favoriser leur croissance.
    Selon un rapport de l’Afssa publié en 2009, la consommation d’antibiotiques vétérinaires serait en France de 1 200 tonnes ( pour les pesticides de synthèse à la même période on tourne à 52 000 tonnes mais dans ce cas pas ingérés et infiniment moins actifs que les antibiotiques) , dont 57 % en élevage porcin et 20 % en élevage avicole. il est noté que si les animaux de compagnie ne représentent que 2 % de la consommation posent le pb du niveau d’exposition beaucoup plus présent via la proximité des humains.

    Et la remarque de Visor est parfaitement recevable, on nous vend la ville dense, les écolos en particulier mais ce qui vaut pour les maladies animales que l’on peut gérer en compartimentant dans les élevages avec une gestion de bandes est impossible à gérer pour les Hommes à moins que les zélites ne voient en nous que des animaux de compagnie et d’économie.
    Ajoutez les migrations de populations, tourisme ou pire migrations sauvages de populations en état de faiblesse sanitaire et vous avez tous les éléments pour une pandémie … reste le principal rempart dans les pays développés : une alimentation diversifiée et relativement saine, une politique vaccinale encore efficace et des services médicaux capables d’appliquer les règles de quarantaine en cas d’urgence pour des épidémies faciles et limitées.
    Ce qui explique qu’Ebola est resté en Afrique.
    En revanche pour le Zika et le Chikungunya, belles réactions du CDC américain et des Canadiens ( qui n’ont pas eu à agir) mais catastrophe dans les DOM à cause de l’esprit bobo vis à vis des insecticides qui a gagné les ARS.

    Indépendamment de cela à tous les éleveur bretons:
    Nedeleg laouen ha bloavezh mat e 2017 a hetomb deoc’h
    (pour les autres aussi : Nous vous souhaitons un joyeux Noël et une excellente année 2017)

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