Agriculture : Le charabia de Geneviève Gaillard

Partager sur : TwitterFacebook

charabiaComme tout député présentant un amendement, Geneviève Gaillard se doit d’en présenter les raisons en commission et de le défendre. C’est était ainsi hier devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale :

Cet amendement concerne les VRTH, prenant acte de l’absence d’évaluation et d’information et de suivi des cultures rendues tolérantes aux herbicides issues de la mutagénèse et non transgénèse, et bien en l’état actuel d’insuffisance préalable indépendante et transparente des risques pour l’environnement la durabilité des systèmes de cultures et la santé publique, le ministre de l’écologie a saisi l’ANSES, le 4 mars 2015, pour faire le point sur la question. Vous savez que les VRTH ne sont pas issus de la mutagénèse, ils ne sont donc pas catégorisés dans les OGMs et échappent à tout contrôle alors que se sont des produits qui sont dangereux voir plus dangereux quelques fois, ces VRTH sont souvent des colzas, des tournesols, qui va entrainer une résistance accrue de tous les adventices de plantes sauvages, qui va aussi pouvoir transférer des gènes à ces adventices et donc il n’est pas pensable de laisser ces cultures nous envahir. Le rapport n’a pas été aucune date prévue. Je propose un moratoire…etc.

Vous y comprenez quelque chose vous ? Outre une contradiction sur le terme de la « mutagénèse » qui laisse penser que notre député ne maîtrise pas son sujet, Geneviève Gaillard croit que la France serait un république bananière où on pourrait commercialiser des semences et des produits phytos comme ça nous chante. Elle oublie tout simplement que les semences « VTH » sont autorisées car inscrites au catalogue officiel et que les désherbants associés sont homologués. Bref, on est loin de la situation désastreuse décrite.

15 commentaires sur “Agriculture : Le charabia de Geneviève Gaillard

  1. Même si les gènes de résistance passaient sur les mauvaises herbes il y a d’autres familles chimiques pour les détruire ( que ce soit sur la culture elle même ou dans la rotation ou même par voie mécanique ou par d’autres génes de résistance à d’autres molécules ou une combinaison de tout cela…) .Son discours est totalement incohérent car la peur qu’elle souhaite susciter pour ces variétés devrait aussi s’appliquer pour toutes les autres variétés. Seules les semences OGM sont véritablement étudiées au niveau de leur impact. Si elle était logique elle devrait recommander la technologie OGM !

    1. J’ai du mal à voir comment des gènes de résistance peuvent passer d’une plante cultivée à une mauvaise herbe (autre que celle qui est suffisamment apparentée pour qu’il y ait possibilité de fécondation).

      1. C’est un argument des anti OGM qui n’y connaissent rien…
        J’ai déjà lu (voir par exemple l’article de wikimerdia sur l’amaranthe) que les résistances de l’amarante au glyphosate sont dus à des transferts du gène de résistance du colza ou du maïs vers l’amarante

        1. Je viens de supprimer sur Wikipedia les phrases les plus stupides concernant la résistance de l’amarante au glyphosate.
          Pour voir les çonneries que j’ai supprimées, allez dans l’historique, et lisez la version précédente

  2. Autant d’incompétence, cela fait peur.
    Et cette « dame » fais partie de notre représentation Française!
    Quelle honte .
    Pour sa décharge, elle a surement été contaminer lors de ses séances de travail avec la royale Ségolène en Deux sèvre.
    Pauvre département ce 79, après la ségo qui à vidée les caisses (on ne l’entend plus du tout sur le sujet et rien dans la presse nationale )il faut encore que les deux sévriens subissent cela !

    1. A propos des Deux Sèvres, je lisais sur dans une revue professionnelle que le choix de ne pas utiliser de Tx de soja OGM par la plus importante entreprise de nutrition animale de la région, leur coutait 6 millions d’euros par an.
      Il y a 15 ans, l’écart de prix entre du tx de soja non OGM et OGM était de 6 euros par tonne. Aujourd’hui, cet écart va de 50 à 100 euros, et cela ne va pas aller en s’améliorant.
      Il faut dire que cette entreprise et les éleveurs avaient été fortement « incités » à refuser les OGM par l’attribution ou non, d’aides régionales.
      Le problème, c’est que les produits (lait, viande) ne sont pas mieux valorisés pour autant, ce qui fait perdre de la compétitivité à l’ensemble de la filière. D’ailleurs, dans cette région, les productions animales souffrent énormément face aux productions végétales.

  3. On rappellera que les députés sont élus, les deux sévriens ont ce qu’ils ont choisi, le pollen d’ambroisie en prime si la dame réussi à faire passer ses idées.
    L’avantage avec ce type de proposition c’est que les conséquences vont se faire ressentir à moyen terme et déjà à assez court terme puisque la plante ambroisie est à pied d’œuvre dans les 2 Sèvres.
    On notera qu’en Suisse, pays écologiste et rationnel, en situation de présence d’ambroisie, l’agriculture bio est interdite (on broie les champs où l’ambroisie est découverte) et le choix est même de ne cultiver que le maïs, bien plus facile à désherber que le tournesol ou le soja avec obligation d’utiliser des herbicides bien chimiques.
    Bien évidemment dans de telles situations pas question de zones non traitées où l’ambroisie prolifèrerait.
    http://www.ambroisie.info/docs/colloque-2012/Popow_G.pdf
    « Plan d’assainissement
    Prescriptions concernant l’assolement (décision des autorités)
    •Interdiction des tournesols, soja, pois protéagineux, fèves, plantes sarclées (betteraves, pommes de terre)
    •Les seules cultures autorisées sont celles dont la récoltes se fait avant la maturité des graines d’ambroisie (céréales, colza, haricots ou pois pour conserves, etc. ) ou
    pour lesquelles une lutte complète est possible (prairies intensives, maïs avec des herbicides efficaces) »

    A vos souhaits! ( après avoir humé le pollen d’ambroisie)
    et à partager sans retenue … la position des autorités suisses sur le sujet.
    La France est très loin de compte en matière de lutte, à l’age de l’invocation verte, forme de rogation moderne.

  4. et on rappellera :
    http://www.ambroisie.info/docs/ambrosia_fra.pdf
     » Les meilleures stratégies – But principal: supprimer la production de graines fertiles.
    Champs agricoles:les herbicides, qui ont une bonne efficacité contre l’ambroisie, doivent être appliqués selon les recommandations du fabricant. Les traitements séquentiels peuvent améliorer l’activité de l’herbicide. La compétition des cultures peut améliorer les performances des herbicides. Les agriculteurs biologiques devraient explorer la faible compétitivité de l’ambroisie pour un meilleur contrôle. »
    « Tous les traitements aux herbicides utilisés dans cette série d’essai (glyphosate, mésotrione, clopyralid, MCPP et florasulam) réduit la biomasse de l’ambroisie »
     » Le glyphosate est le seul herbicide où l’efficacité a été indépendante du stade de croissance. »

    A la date de ce rapport, les VTH n’étaient pas encore autorisées, en cours d’évaluation, d’où le tournesol considéré comme avec des solutions insuffisantes donc mis à l’index.

  5. Bonjour

    Pouvez vous donner un lien vers la version originale du charabia de la dame ?
    Merci

  6. Le terme mutagenèse – composé de « mutant » et « genèse » – regroupe plusieurs techniques qui visent à introduire volontairement des mutations génétiques chez un organisme vivant. La commercialisation récente de variétés mutées rendues tolérantes aux herbicides (VrTH) a attiré l’attention du public sur ces plantes, que certains qualifient d’ « OGM cachés ».

    Des OGM cachés ?

    Les plantes mutées sont « des organismes dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle ». Ce sont donc des OGM. Mais la directive européenne 2001/18 qui donne la définition d’un OGM a explicitement exclu ces plantes de son champ d’application. Concrètement, dans l’Union européenne, aucune évaluation, étiquetage ou traçabilité n’est imposée aux plantes mutées. D’où le terme d’OGM « caché ». La directive ne précise aucune des raisons qui expliquerait cette exclusion [8]. Cependant, la réponse pourrait tout simplement être trouvée dans les avantages que cette « exemption » procure aux entreprises qui les commercialisent (absence d’évaluation et d’étiquetage). Ainsi, de nombreuses variétés mutées sont aujourd’hui commercialisées à l’insu de l’utilisateur, jardinier ou agriculteur et consommateur.
    http://www.infogm.org/faq-qu-est-ce-que-la-mutagenese

      1. En Europe, la Directive 2001-18 réglemente les OGM (elle est ensuite “transcrite” dans la loi de chaque pays – en France dans la loi n°2008-595 du 25 juin 2008).

        Extraits de la directive 2001/18 Article 2 – définitions. Un organisme génétiquement modifié (OGM) est “un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle. »
        Annexe 1B : “Les techniques/méthodes de modification génétique produisant des organismes à exclure du champ d’application de la présente directive (…) sont :
        la mutagenèse ;
        la fusion cellulaire… »
        L’annexe 1 B est formelle : La mutagénèse est bien une technique de modification génétique qui donne des OGM. Mais, elle est exclue du champ d’application de la loi européenne. Les obligations d’évaluation, traçabilité, étiquetage, surveillance des OGM ne s’appliquent donc pas aux plantes mutées. Celles-ci suivent donc le circuit classique de réglementation (inscription au catalogue officiel).
        Cependant la définition d’un OGM n’est pas uniquement réglementaire, elle est aussi technique, et là, la mutagénèse est bien un OGM sans aucun doute.

        Différence entre mutagénèse et transgénèse

        On appelle communément et à tort, « OGM » les organismes génétiquement modifiés obtenus uniquement par transgénèse. Mais les entreprises utilisent d’autres techniques de biotechnologie, parmi lesquels la mutagenèse.
        Principe de la transgénèse pour rappel :
        Apporter une « nouvelle » caractéristique à une plante en modifiant son patrimoine génétique, par insertion d’une cassette dite transgène.
        Caractéristiques « techniques » :

        – apport de gène « étranger » à l’organisme => franchissement des barrières d’espèce.
        – insertion et nombre de copies du transgène non maîtrisées => augmentation de l’instabilité du génome.
        – sélection des cellules GM à l’aide de gènes marqueurs

        Mutation / Mutagénèse aléatoire / mutagénèse dirigée ?

        Les paysans et paysannes ont toujours sélectionné dans leurs champs des plantes selon leurs caractéristiques locales. Ces caractéristiques sont le fruit de l’adaptation des plantes à leur environnement. Un des phénomènes biologiques à la base de cette adaptation est l’apparition de mutations spontanées. Ces mutations spontanées sélectionnées au champ n’ont rien à voir avec la manipulation artificielle (forçage de la nature) des plantes obtenue par mutagénèse. Cette mutagenèse en laboratoire peut se faire de trois façons :

        – La mutagenèse par sélection au champ : l’exposition intense de plantes cultivées à un herbicide peut conduire à l’apparition au champ de plantes mutées. Ces plantes sont alors sélectionnées, caractérisées et multipliées en vue d’être commercialisées.

        – La mutagénèse aléatoire : consiste à soumettre des cellules végétales à des agents mutagènes (agents chimiques ou physiques (rayons X ou ultraviolets)). Ces agents vont provoquer dans le matériel génétique des lésions dont la réparation imparfaite crée les mutations. Il n’y a ici aucun contrôle sur les mutations générées (nature, lieu). .

        – La mutagénèse dite dirigée consiste à provoquer une mutation dans le génome de cellules végétales à un endroit particulier et d’une nature particulière. Cette mutagenèse s’effectue en utilisant de petits segments d’ADN contenant la mutation et introduit dans la cellule.

        En résumé :
        La mutagénèse consiste à modifier le patrimoine génétique d’une plante, par utilisation d’agents physiques ou chimiques (mutagenèse aléatoire), par exposition à des agents sélectifs (herbicide) (mutagenèse par sélection aux champs), ou par utilisation de petits segments d’ADN (mutagenèse dirigée). Deux éléments fondamentaux sont également à retenir :
        les plantes mutées sont l’objet de brevets qui impliquent donc une propriété industrielle.
        Les trois techniques de mutagenèse accélèrent significativement le temps au cours duquel les mutations sont sélectionnées par rapport à celles qui apparaissent spontanément dans la nature. En laboratoire, on s’affranchit des phénomènes de régulations des mutations « naturelles » par l’environnement dans lequel elles se déroulent.

        Ces deux éléments constituent une différence fondamentale avec le phénomène d’apparition spontanée de plantes mutées que des paysans et paysannes peuvent sélectionner.

        Les plantes mutées tolérantes à un herbicide sur le marché français

        :

        Sont apparus sur le marché deux tournesols tolérants un herbicide obtenu par mutagenèse :

        – Le tournesol Expressun de Pioneer (mutagénèse chimque, exposition à EMS) tolérant l’herbicide tribénuron-méthyl

        – Le colza Clearfield tolérant les herbicides imidazolinones – BASF Agro (microspore mutagénèse)

        – Le tournesol Clearfield de BASF, tolérant les herbicides imidazolinones (Pulsar® 40). Il aurait été obtenu par croisement avec des tournesols sauvages américains tolérant l’imidazonalone, qui auraient traités pendant 7 années avec cet herbicide. (http://ddr.nal.usda.gov/bitstream/10113/6812/1/IND43676087.pdf et Al-Khatib K, Baumgartner JR, Peterson DE and Currie RS, Imazethapyr resistance in common sunflower (Helianthus annuus). Weed Sci 46:403–407 (1998) )

        Les tournesols TH représentent selon Pierre Jouffret, du Cetiom 30 % des cultures de tournesols en Rhône-Alpes cet été 2011. Le colza sera récoltée pour la saison 2012.

        Le fait que ces OGM cachés n’aient pas suivi le circuit d’autorisation propre fait gagner plusieurs années aux firmes qui les commercialisent.
        De plus ils sont mis sur le marché sans toutes les précautions – même si celles-ci sont insuffisantes – prises pour les OGM transgéniques.

        Il s’agit là d’un manque de transparence incontestable pour les agriculteurs qui les sèment et pour les citoyens qui refusent les OGM dans leurs assiettes et dans l’environnement.

        La problématique des plantes mutées tolérantes à un herbicide est bien la même que celle des plantes transgéniques tolérantes à un herbicide, notamment avec le phénomène d’apparition de résistance aux herbicides.

        Risques des plantes mutées

        Impacts environnementaux

        – Maintien d’un modèle agricole basé sur des plantes résistant aux herbicides et risque de dissémination de cette résistance.

        Impacts sociaux-économiques

        – Brevets déposés sur ces plantes

        – Coût environnementaux de l’utilisation excessive d’un même herbicide

        – Dépendance des paysans à l’égard des firmes multinationales

        http://www.resogm.org/spip.php?article166#outil_sommaire_1

        1. @Elise
          Vous affirmez qu’il y a pas de problème avec les mutations  » naturelles  » et qu’il y en aurait avec des mutations provoquées par l’homme mais vous ne démontrez rien. En fait, ce serait plutôt le contraire car l’homme cherche à produire des mutations intéressantes pour lui même alors que la nature s’en moque pas mal: elle peut produire des mutations induisant des substances toxiques, allergènes ….Naturellement la « barrière « d’espèce peut être franchie ( le blé, hexaploide, est la combinaison naturelle de 3 espèces différentes : dans le genre manipulation génétique c’est pas mal!). C’est comme cela qu’en permanence de nouvelles espèces se créent indépendamment de l’action de l’homme. Par idéologie on peut glorifier la nature et accuser l’homme mais ceci n’a aucune base scientifique.
          Par des mutations ( naturelles!) la plante fabrique elle même ses propres pesticides qui ne sont pas sélectionnés pour être peu toxiques pour l’homme! Il n’y a aucune raison de ne pas faire d’études tox au prétexte que les plantes ont muté « naturellement ».

  7. @ Elise,

    Je n’ai pas bien compris, est ce la mutagénèse qui pose problème ou l’obtention de variétés résistantes à des herbicides alors que les variétés non mutées sont sensibles à l’herbicide ?
    Ce n’est pas très clair dans votre argumentaire.
    Ou les deux?

    Si l’on examine les risques cités:
    – Impacts environnementaux : lesquels, aux herbicides ? aux plantes mutées?

    – Maintien d’un modèle agricole basé sur des plantes résistant aux herbicides et risque de dissémination de cette résistance: c’est l’emploi des herbicides qui est en cause, puisque les plantes résistent naturellement à certains herbicides, la voie de la mutation ( ou parfois de l’identification de gènes préexistant dans la nature, variabilité naturelle) permet de voir la plante tolérer de nouveaux herbicides utilisés par ailleurs auxquels les plantes était sensible mais qui sont tolérés par les variétés tolérantes à cet herbicide ( VTH).

    Impacts sociaux-économiques :

    – Brevets déposés sur ces plantes, relève a priori des COV s’il s’agit d’une tolérance naturelle à l’herbicide préexistante dans certaines populations isolées qui s’agit d’identifier mais pas dans l’espèce en général : Plante TH non-OGM issue d’un procédé de sélection traditionnelle telle que la technique utilisée conduit à l’apparition d’un nouveau génotype appropriable exclusivement par la voie du COV

    – Coût environnementaux de l’utilisation excessive d’un même herbicide : quelle différence avec les autres herbicides ou les mêmes utilisés sur des plantes qui les tolèrent.

    – Dépendance des paysans à l’égard des firmes multinationales : comme pour les autres herbicides, existe t-il une différence pour les plantes mutées ?

    On pourra se reporter à « Les variétés végétales tolérantes aux herbicides : résumé en 8 pages EsCo » par l’INRA

    Question : Les plantes VTH portant une tolérance naturelle à l’herbicide, préexistante dans certaines populations isolées, sont -elles plus acceptables que les plantes mutées artificiellement avec des agents mutagènes?

Les commentaires sont fermés.