Néonicotinoïdes : le cirque médiatique va se poursuivre

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Sans titreLe Sénat vient d’achever sa deuxième lecture de la loi biodiversité. Les sénateurs ont « pondu » un amendement de « synthèse » sur les néonicotinoides qui rejette le projet de l’Assemblée nationale. Maintenant la commission paritaire (Sénat et  Assemblée nationale) va se réunir pour essayer de trouver pour l’ensemble du texte une position commune
Le dispositif sénatorial est le suivant : l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, est sollicité d’un rapport avant la fin de cette année dressant un bilan bénéfice-risque de l’usage de ces pesticides par rapport aux produits ou méthodes de substitution disponibles. À partir de ce bilan, sera interdit au 1er juillet 2018 l’usage des néonicotinoïdes pour lesquels un produit présentant un bilan plus favorable existe. Le projet de loi prévoyait ensuite leur interdiction à compter du 1er juillet 2020. Mais la majorité sénatoriale de droite l’a modifié en supprimant cette limite.
Bien évidemment du côté des associations écolos et autres, il s’agit d’un recul inacceptable. Le Monde fidèle porte parole reprend bien évidemment les accusations contre le poids des lobby.
Il est certain que la bataille médiatique va reprendre de plus belle. Il faut s’attendre à de belles prises de parole dénonçant les affreux vendus aux lobbys en faisant un salmigondi avec le dossier de ré-homologation du glyphosate. Notre président nous le dit à chaque intervention « la France va mieux ». Du côté de la démagogie, il est incontestable que la France va toujours bien.

12 commentaires sur “Néonicotinoïdes : le cirque médiatique va se poursuivre

  1. Il faut être honnête , sur blé et orge d’hiver les pucerons d’automne sont facilement contrôlés par un simple insecticide de végétation, souvent en mélange avec un désherbant .
    Par contre , sur betteraves sucrières , les insecticides de végétation ne sont pas très efficaces sauf le Protéus , qui est de la famille des néonicotinoides .
    J’aimerais bien avoir l’avis d’un arboriculteur .

    1. Très peu utilisés sur abricotier bien que très efficaces sur les cibles secondaires pour lesquelles ils sont homologués (capnode avec le thiaclopride…). Peu utilisés sur cerisier (acétamipride sur puceron noir mais là aussi problème secondaire ).Plutôt efficaces (acétamipride et thiaclopride) sur la mouche de la cerise , leur arrivée avait permis d’envisager la disparition du diméthoate il y a une dizaine d’année mais leur insuffisance notoire contre la nouvelle arrivée (drosophila suzukii) ne fait pas envisager un grand role dans le futur pour cette famille de produits sur cerisier. Pour les autres espèces , je ne suis pas compétent.

    2. En blé et orge, le traitement en végétation, c’est à condition de bien le positionner, et ce n’est pas aussi efficace :

      http://arvalisinstitutduvegetal.fr/view-21800-arvarticle.html?servername=www.arvalis-infos.fr&lang=fr

      Comment l’ANSES établira-t-elle dans ce cas « le bilan bénéfice-risque des usages des produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes autorisés en France, par rapport aux produits de substitution ou aux méthodes disponibles » ?

      1. Je ne suis pas d’accord avec vous.

        Une simple cypermétrine a 3 € ha suffit , à l’automne pour régler le problème pucerons.
        Parfois il faut repasser fin novembre , mais cela reste rare .
        Des parcelles traitées Gaucho ont parfois en 2015-2016 un peu de virose ( vu chez un collègue 100% gaucho).
        Le problème des néonicotinoides c’est le prix élevé comparé à un insecticide en végétation. ( sur céréales ).

        1. Marco
          Ok pour un traitement insecticides sur puceron en « traitement en plein » a l’automne (quoique l’exemple de la cyperméthrine comme aphicide pas au top ) mais cette solution n’est possible que POUR CEUX QUI PEUVENT RENTRER DANS LEURS PARCELLES quand il le faut!

          C’est bien Marco toi tu peux a priori.
          Il seraient bien que des agri (comme tu semble l’être) n’oublis pas qu’ils ne sont pas seul sur terre .
          Si tu es agriculteur, tu as quand même bien vue /entendu/discuter avec d’autre agri qui ont du te dire que après des désherbages de « post semis pré levée » sur céréales d’hivers ils ne rentrent plus dans leurs champs avant la fin février les bonnes années. La surfaces de céréales dans cette situation est conséquente.
          Tu as une solution Marco (autre que TS) pour ne pas avoir de JNO sur des orges quand 8 années sur 10 tu ne peux plus intervenir avec tracteur/pulvé a partir du 25/10 ? (même si chez toi tu as la chance d’avoir des terrains qui ressuis très vite et qui peuvent avaler les premières pluies d’automne…)

          1. Mea culpa , tu as raison .
            En terres fortes où l’accès aux parcelles n’est pas toujours aisée ainsi que dans des parcelles entourées de bois ou l’activité des insectes est plus forte , c’est vrai que les traitements de semences sont indispensables .

            Mais bon, il est inacceptable de faire croire à la population que les néonicotinoides sont responsables de la disparition des abeilles .
            Hier encore, j’ai croisé une apicultrice qui possède plus de 1000 ruches et qui a 2 salariés permanent et ceci dans le département de la Marne !!!

  2. Et parmi les pucerons d’automne, une espèce au moins est identifiée résistante aux insecticides utilisés en traitement foliaires, principalement pyrethrinoides.
    Ici exposé de la situation en Irlande qui a évolué depuis.
    http://www.teagasc.ie/publications/2015/3707/Aphid-resistance-An-update-and-practical-advice.pdf
    Les traitements des semences ( avec néonicotinoides) limitent ou évitent les conséquences de ces phénomènes de résistance suivant cet article, en sus des difficultés du positionnement pour les traitements foliaires.
    L’alternative en traitement foliaire serait le chlorpyriphos, substance très décriée par ailleurs.

    BYDV? les lecteurs de ce site peuvent-ils en dire plus, situation en France en 2016? dans votre région? ailleurs en Europe?

    A priori réduction de la récolte, significative si très présent, il est rapporté plus de 3 tonnes par ha en Irlande, idem en France ?… autres effets sur la qualité de la récolte notamment orge de brasserie… qualité sanitaire de la récolte?

      1. OK la jaunisse nanisante sensibilise la plante à différents stress biotiques ( maladies notamment mais pas précisé ) et abiotiques ( stress hydrique et gel – bien identifié en 2012 avec des gelées intenses sur des plantes virosées précocement et disparition de ces dernières) mais quid de l’impact sur des maladies produisant des toxines dangereuses pour les consommateurs, ergot et fusariose de l’épi du blé et de l’orge, Arvalis ne développe pas pourtant dans ce cas, l’interdiction des néonicotinoides comme celle de certains insecticides met en danger la santé d’autrui, autrui consommateur en l’exposant davantage à des risques bien naturels.

        A mettre en relation avec le fait que la France est un des rare pays développé à ne par rappeler l’efficacité des vêtements et moustiquaires imprégnés de permethrine pour lutter contre les arboviroses et autres « cochonneries » transmises par moustiques, le laissez faire devenu habituel, sous peine de réaction de la presse bobo française.
        http://fr.canoe.ca/voyages/themes/trucsetastuces/archives/2016/01/20160125-151407.html
        https://www.thailande-fr.com/actu/44533-dengue-zika

  3. Etonnant que dans une démocratie une simple analyse bénéfices-risques fasse l’objet d’un tel psychodrame parlementaire. Cela devrait pourtant être la norme, la routine. peut-être çà l’est déjà ?

Les commentaires sont fermés.