Cash Investigation persiste et signe… dans l’erreur

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cashDans un billet précédent (voir ici), nous vous avions fait part de notre bonne surprise, suite à l’article de Libé sur le chiffre bidon de Cash Investigation concernant les pesticides. En effet, se basant sur un rapport de l’EFSA, Elise Lucet et son comparse Martin Boudot ont martelé que 97% des aliments contiennent des résidus de pesticides, alors que, comme l’explique Libé, sur ces 97,4%, 42,8% contiennent des résidus détectables mais ne dépassent pas les limites autorisées, alors que 54,6%… ne contiennent aucun résidu détectable. Piqué au vif, Martin Boudot, journaliste auteur de l’enquête, s’est fendu d’un long droit de réponse pour affirmer que les 54,6% d’aliments sans résidus détectables contiennent en réalité des pesticides mais dans des quantités non mesurables. Libé vient de publier un nouvel article dévastateur intitulé « Cash Investigation a toujours tort », dans lequel il est notamment montré que « dans les 54,6%, il y a bien certains aliments qui présentent des traces de pesticides en quantité tellement infimes qu’on ne peut pas les quantifier… mais il y en a aussi, contrairement à ce qu’il affirme, qui n’ont donné lieu à aucune détection du tout ». Les journalistes de Libé apportent différents éléments, venant de la DGAL, de la DGGCRF, de l’ANSES, tous confirmant l’ineptie de Martin Boudot.

Et pour ceux qui ne sont pas encore convaincus que Martin Boudot raconte n’importe quoi sur les chiffres des pesticides, voyons ce que ce journaliste chevronné a déclaré lors de l’émission « C’est pas du vent » sur RFI le 7 février dernier : « Ce chiffre (97%) est un petit peu à modérer dans le sens où, officiellement, il y a 65% des éléments qui contiennent des résidus de pesticides et puis le reste c’est des produits chimiques qu’on ignore. Voilà on ne sait pas ce que c’est. En gros, on estime qu’il y a des produits chimiques en plus. On va pas se mentir, on ne balance pas du mercure ou du plomb dans les pommiers. Donc, il y a de grandes chances que ces produits chimiques soient aussi des pesticides, mais simplement les limites de quantification pour les trouver sont encore trop élevées, donc on n’arrive pas à être sûrs. Donc, 97% en tout cas, c’est assez énorme, impossible d’y échapper. »

Son incompétence, c’est assez énorme aussi, largement au-dessus des limites de quantification ! Car le rapport de l’EFSA qui mentionne ces 97% ne parle nullement d’autres produits chimiques, et ce « 65% de pesticides » est totalement imaginaire. Bref du grand n’importe quoi !

 

Sources

10 commentaires sur “Cash Investigation persiste et signe… dans l’erreur

  1. Le communiqué de l’EFSA qui apparait au début de l’émission se trouve ici : http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/150312 et chacun devrait simplement le lire (40 lignes environ, en français). En particulier sa conclusion :  » L’Autorité a conclu qu’il était improbable que la présence de résidus de pesticides dans les aliments ait un effet à long terme sur la santé des consommateurs. En ce qui concerne l’exposition à court terme, le risque pour les citoyens européens d’être exposés à des concentrations nocives de résidus par le biais de leur alimentation a été considéré comme faible. »

  2. Le problème c’est le titre du billet de l’EFSA : la formulation « Plus de 97 % des aliments contiennent … » est totalement anxiogène !!!
    Le bon sens pour communiquer aurait été de dire : « Moins de 3 % seulement des aliments dépassent les normes légales !!! »

  3. Moins de 3 % pour les végétaux produits en Europe et plus de 6% dans ceux importés de l’étranger.
    Si l’on produit moins en Europe, on va davantage importer de l’étranger des aliments dont certains contiennent des pesticides anciens, moins sécurisés que ceux autorisés dans les pays développés.

  4. La manipulation, voire l’abominable mensonge de Cash Investigation est beaucoup , beaucoup plus grave que ne veut bien le laisser entendre le journal libération ou tel que nous l’avons abordé dans ce blog, revenons sur l’information de l’EFSA, on y lit aussi:
    http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/150312
    « La majorité des échantillons (68,2 %) ont été prélevés dans des aliments originaires d’Europe, tandis que 27,7 % provenaient d’aliments importés depuis des pays tiers. Le pourcentage d’échantillons issus de pays tiers dépassant les limites légales était plus élevé (5,7 %) que celui pour les pays de l’UE/EEE (1,4 %). Toutefois, les taux de dépassement pour les aliments importés ont baissé de près de deux points de pourcentage (depuis 7,5 %) depuis 2012. »

    Les aliments produits en Europe qui dépasseraient les LMR, pour des pesticides très sécurisés, bien évalués et avec des marges de sécurité considérable pour atteindre une dose…sans effet représentent ….1.4% des aliments que nous consommons contre …5.7% pour les aliments importés.

    Le risque, si risque il y a vient donc de ce qui est importé de l’extérieur de l’UE.

    Or quelle va être la conséquence de l’émission d’Elise Lucet, et elle porte avec France 2 l’entière responsabilité de ces mensonges et les conséquences en terme d’exposition à venir de la population française, c’est d’utiliser moins de pesticides dans l’UE et en France en particulier car ce type d’émission ne dépasse pas les frontières de l’hexagone, DOM-TOM compris, donc d’augmenter le prix de la production la plus sécurisée et de diminuer les volumes produits dans l’UE, donc d’augmenter les importations, faut bien se nourrir, d’une alimentation moins sécurisée, donc d’exposer bien davantage la population à plus de pesticides, des pesticides non évalués aux normes restrictives de l’UE.

    Elise Lucet et France 2 sont en cela des imbéciles car au final cela ne représente que 5.7 % des importations.

    Ce seraient des criminels si l’on regardait les vrais risques des aliments importés par rapport à ceux produit dans l’EU , bien plus de métaux lourds ( As, Pb, Hg, Cd….) , de contaminant ubiquitaires ( dioxines, PCB, HAP…) ou de mycotoxines dont les fameuses aflatoxines qui font fureur dans un article scientifique sur le café décaféiné et moulu produit par des espagnol, mais aussi la zéaralenone, terrible perturbateur endocrinien, plus toutes celles mal connues faute de travail pour établir précisément une toxicité révélée dans des accidents sanitaires chez les animaux.

    Ces contaminants on les retrouve bien plus dans les aliments importés que l’aliment soit bio ou pas bio, voire plus présents dans le bio, à cause des méthodes de production, contaminants tels que les mycotoxines, pas toutes et pas tous les aliments, mais en tendance forte surtout pour les mycotoxines produites en conservation des céréales à cause des insectes des denrées stockées que la production bio ne sait pas gérer faute de produits efficaces.

  5. l’article sur le café et les mycotoxines, on notera que seule l’OTA est surveillée, les autres mycotoxines passent au travers de la surveillance et les doses présentes sont dangereuses. C’est le café moulu en particulier en capsule qui est plus concerné,normal la mouture préalable favorise le développement des champignons toxinogènes, comme le processus de « décaféinisation  » qui utilise beaucoup d’eau mouille le café donc permet le développement des champignons toxinogènes.
    http://www.agenciasinc.es/Noticias/Algunos-cafes-presentan-niveles-altos-de-micotoxinas

    Conclusion: investissez dans un appareil qui fasse la mouture juste avant la production du café, n’utilisez que du café en grain. Evitez aussi le café décaféiné.

    Indépendamment de cela la consommation de café parait protéger du principal cancer provoqué par les aflatoxines, le cancer du foie, les tanins et polyphénols du café sont donc plus bénéfiques que les aflatoxines ne présentent de risque pour les buveurs.
    C’est une soustraction bilan sanitaire = bénéfice ( tanins et polyphénol) – risque (mycotoxines).

    Mais on peut aussi améliorer le bilan en réduisant les risques ( café en grain non décaféiné mécaniquement), comme pour les pesticides agricoles qui ne sont pas sans risques mais offre un bilan formidablement positif pour la santé en réduisant les risques naturels qui menacent la sécurité sanitaire de l’aliment.

    Comme les pesticides biocides pour lutter contre les moustiques qui transmettent la dengue, le chik, le Zika entre autres virus très naturels et plus généralement l’agent du paludisme.

    Rachel Carson a plus de 60 millions de morts au compteur de son action et le compteur tourne encore , Elise Lucet aura du mal à rivaliser.

    En fait Elise Lucet : petit jeu, dans un petit pays, petit arguments produits par un petit esprit!

  6. @ Daniel,
    Faut voir, la façon dont est rédigé l’article laisse à penser une certaine rationalité. Toutefois la présence de Noel Mamère dans le groupe moins, quoique l’épisode d’E coli dans la bonne ville de Bègles sur des graines de fenugrec bio, mises à germer selon des standards bio, seul cas en France devrait le conduire à comprendre que la chimie a parfois du bon, un trempage des graines dans de l’eau additionnée d’eau de javel dans son cas, interdit en bio mais bénéfique pour les enfants qui mangent les jeunes pousses, il est passé à coté d’un accident mortel, sa candidature comme maire n’aurait pas survécu à cela, fatal également pour lui.

    Pour revenir sur le zika , recommandations de santé Canada qui prend ce problème très au sérieux, sur les graines de fenugrec bio : de l’eau additionnée d’eau de javel et sur les vêtements de voyageurs qui vont dans les pays où le zika est présent avec des moustiques qui le transmettent , de la permethrine.
    lisez plutôt:
    « – Pour les voyageurs, tentez de réserver un hôtel ou de l’hébergement avec air climatisé, ou équipé de moustiquaires aux fenêtres et portes.
    – Emportez avec vous une moustiquaire portative traitée à la perméthrine, un insecticide.
    – Assurez-vous de vider toute eau stagnante des contenants vous entourant à votre hôtel ou votre lieu d’hébergement. Il s’agit du vivier idéal pour les moustiques.
    – La meilleure prévention consiste à se prémunir contre les piqûres.
    – Portez des manches et pantalons longs lorsque possible et traitez-les avec un insecticide.
    – Pour choisir votre répulsif à insectes, cherchez le DEET, Picaridin ou KBR 3013, l’huile d’eucalyptus citronné (OLE) ou le para-menthane-diol (PMD) ou IR3535 dans la liste des ingrédients.
    – Appliquez votre crème solaire avant le répulsif à insectes.
    – Les répulsifs à insectes ne devraient pas être utilisés sur les bébés de moins de deux ans. Il est plutôt recommandé d’utiliser des vêtements qui les couvrent le plus possible et de munir le porte-bébé d’une moustiquaire. »

    Ce risque n’a rien à voir avec celui des riverains des vignes qui ne risquent rien, en revanche la proximité des aéroports, la proximité des routes, voire des voies de chemin de fer avec des loco à fioul qui circulent encore de temps à autre… c’est bien plus problématique , mais faut -il interdire aux avions de décoller, aux voitures et camion de rouler et aux trains de circuler. L ‘application du principe de précaution et encore pas celui extrême appliqué à l’agriculture par des imbéciles, devrait conduire à cela, pour les avions des études sérieuses hors France, aéroport de Copenhague, infiniment moins problématique que Roissy vu le trafic infiniment moins important, et différentes études sur la proximité des routes ou des stations service sur la leucémie et autres maladies du sang chez l’enfant.

  7. A propos de l’aéroport de Copenhague :
    http://www.euractiv.fr/section/transport/news/l-aeroport-de-copenhague-reduit-la-pollution-de-l-air/

    Quelques morceaux choisis:
    « Quand les syndicats ont commencé à se préoccuper des conséquences de la pollution sur la santé de l’équipage au sol et de bord, dont des liens éventuels avec des cancers, l’aéroport de Copenhague a décidé de restreindre l’utilisation des moteurs et de passer à des véhicules de service plus verts.  »

    « Les techniques de mesure précise des particules ultrafines produites par les émissions de carburant sont assez récentes et aucune loi ne limite les émissions au sol dans les aéroports, a expliqué M. Jacobsen. »
    « Le programme sur la qualité de l’air de l’aéroport de Copenhague a été lancé en 2010 afin de répondre aux craintes des syndicats qui avaient associé des cas de cancers des employés à l’air qu’ils respiraient. Des examens ont indiqué que les employés d’un aérodrome étaient systématiquement exposés à une pollution due aux particules qui dépassait les niveaux les plus élevés des rues les plus encombrées de la capitale danoise. »
     » Personne n’est prêt à donner des indications précises sur les conséquences des matières particulaires ultrafines et cela explique en partie le manque de seuils minimums internationaux dans ce domaine. Les recherches sur les conséquences sanitaires pourraient prendre plusieurs années et nous ne sommes pas disposés à attendre sans rien faire. Nous agissons donc maintenant. » »

    Et on regardera le nombre de fois qu’Elise Lucet et son équipe a pris l’avion pour réaliser cette bouffonnerie de Cash investigation, cache investigation ou investigation pour cacher de problèmes de pollution bien plus sérieux, bien plus immédiats, qui concernent les millions de couillons qui devant leur télévision boivent les paroles à la con!

  8. A propos du trafic des avions et des cancers dans et à proximité des aéroports:
    « The concentration of ultrafine particles in some parts of Copenhagen airport is now
    known to be three times that of Copenhagen’s most heavily trafficked street during rushhour. A fact uncovered only through persistent pressure from the Kastrup1 branch of the United Federation of Danish Workers (3F Kastrup). 3F Kastrup’s two Health and Safety Advisors, Lars Brogaard and Janne Hansen, had
    long suspected that the air pollution at Copenhagen Airport was putting airport workers’ health and safety at risk. But mere suspicion is not good enough
    for an airport that is a workplace for 5,000- 6,000 people and a monthly throughput of more than 1.9 million passengers (April 2012 figures).
    In early 2008, however, the suspicions turned into certainties for the two Health and
    Safety Advisors and the Danish general public. For that was when the first case of bladder cancer from air pollution at Copenhagen Airport was recognized as an occupational disease. The case concerned a baggage handler
    referred by his GP to an occupational medicine clinic. Its recommendation was
    what prompted the Danish National Board of Industrial Injuries to recognize the illness as an occupational disease2.
    News of the recognition of the bladder cancer spurred media interest in air pollution
    at Copenhagen Airport. »
    « Hard fact: air pollution is massive : The Danish Centre for Environment and
    Energy published its final report in 20116. This concluded that point concentration of
    ultrafine particles in Copenhagen Airport was three – rather than 4 as in the interim
    report – times the concentration on Copenhagen’s most heavily trafficked street in rush hour. At peak times in the airport, measurements
    recorded concentrations of five and six times the most heavily trafficked street for
    intervals of half an hour. »
    autumn-winter 2012/HesaMag #06 article de Morten Torbjørn Andersen

    Elise Lucet pourra faire un reportage sur ce phénomène en allant enquêter…en train cette fois. Bien plus sérieux que la pollution par les pesticides et la proximité des vignes et des aéroports comme Orly et Roissy n’ont rien à voir en terme de trafic avec l’aéroport de Copenhague, infiniment plus d’avions qui atterrissent et surtout décollent .

  9. Et chez nos voisins belges : http://www.sante-environnement.be/spip.php?article1032
    « La Libre de ce mercredi 25 février met en évidence les calculs d’un think tank appelé Coeur Europe, calculs relatifs à la comparaison des émissions hebdomadaires de particules des avions décollant ou atterrissant à l’aéroport national de Zaventem et des voitures se déplaçant dans la capitale. Le think tank s’est inspiré, pour ce faire, d’une étude récente faite sur cette pollution aux particules à l’aéroport de Schiphol ainsi que celle menée à Los Angeles. Selon ses calculs, l’aéroport de Zaventem « est la première source de pollution respiratoire sur Bruxelles et les communes avoisinantes du Brabant flamand ». Les mouvements d’avions seraient en effet responsables d’une pollution aux particules supérieure à celle des 190.000 véhicules automobiles circulant dans les artères de la capitale ! »
    « Les moteurs d’avion émettent principalement les polluants suivants : oxydes d’azote (NOx), monoxyde de carbone (CO), hydrocarbures imbrûlés (HC) – également appelés composés organiques volatils (COV), dioxyde de soufre (SO2) et particules solides (PM ou suies). Ils émettent également du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d’eau. En outre, dans certaines conditions atmosphériques, les oxydes d’azote et les composés organiques volatils se combinent pour former de l’ozone (O3). Au décollage et en montée, quand les moteurs sont à régime élevé, les émissions de NOx et de particules sont élevées. Au sol, les moteurs tournent au ralenti ; en raison de la combustion incomplète, ils dégagent peu de NOx mais davantage de CO et de HC. Les polluants ont différents effets (parfois cumulés) sur la santé : irritants de l’appareil respiratoire, générateurs d’allergies et d’asthme, asphyxiants avec un impact cardio-vasculaire, toxiques à divers titres, mutagènes et cancérigènes. ?Voici les effets associés aux différents polluants liés au tranport aérien :

    – le dioxyde de soufre irrite les muqueuses des voies respiratoires supérieures ;
    – le dioxyde d’azote provoque une hyper-réactivité bronchique chez les asthmatiques et augmente la sensibilité des bronches aux infections, surtout chez l’enfant ;
    – l’ozone provoque des irritations occulaires, de la toux et une altération de la fonction pulmonaire lorsque ses concentrations sont trop élevées ;
    – le monoxyde de carbone se fixe sur l’hémoglobine du sang entraînant, à concentrations élevées, un manque d’oxygénation (voire une asphyxie en espace clos) de l’organisme ;
    – les composés organiques volatils ont, selon leur nature, un effet variable. Les benzènes, par exemple, ont des effets cancérigènes indiscutables ;
    – les particules fines pénètrent dans les bronches, d’autant plus profondément que leur taille est petite. Ces particules fines peuvent altérer la fonction respiratoire et avoir des effets mutagènes et cancérigènes à long terme »

    A tout prendre mieux vaut vivre au milieu des vignes qu’à proximité ou sous les axes de décollage ou d’atterrissage des aéroports.

    Un avion au dessus de son village est bien pire que 100 tracteurs qui pulvérisent à proximité de son lotissement, le bruit en plus, seul dont on parle, et auprès de qui protester.

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