La bataille du Round Up

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Les ONG environnementalistes mais (pas seulement elles) ont décidé de faire de l’affaire de la ré-homologation du glyphosate (principe actif du  Round Up) un point fort de l’année 2016. Et cela et en deux temps : à Bruxelles et à Paris.
Dès maintenant, le dossier conduit par l’agence de sécurité sanitaire allemande pour le compte de l’EFSA est remis en cause selon une méthodologie classique :
– La suspicion par des opérations grand public pour décrédibiliser le travail d’évaluation en suspectant des conflits d’intérêt au niveau de l’agence allemande et de l’EFSA.
– La confusion entre l’établissement d’un danger et la gestion du risque. La demande de Génération futures et de Europe d’une étude sur la concérogénité du glyphosate vise à enfoncer dans les médias l’idée que la molécule est dangereuse et donc qu’elle doit être interdite. Cette demande de ce jour tient compte de l’actualité. En effet, le classement de la viande et la charcuterie par CIRC respectivement comme « probablement cancérogène pour l’homme » et comme « cancérogène pour l’homme »  risque de mettre trop en évidence la nécessité de séparer l’évaluation du danger, la gestion du risque ainsi que les bénéfices.
– L’espoir : on peut se passer du glyphosate et « viva » l’agro écologie ! En bon communicant, Génération Futures a parfaitement compris qu’il ne faut pas se contenter de faire peur,  il faut ouvrir une espérance. Pour que le marketing de la peur soit efficace, la croyance en des jours heureux est nécessaire.

Il est évident que cette logique triangulaire – suspicion, confusion et croyance – sera aussi mise en œuvre en France. Il est parfaitement connu que le ministère de l’écologie mettra la pression sur l’Anses pour une position démarquée ou différente de l’analyse de l’agence européenne. Le Monde soutiendra très largement la campagne. La double page publié le  26 octobre  » Roundup L’herbicide qui séme la discorde  » est significative de la démarche de raconter une histoire qui mêle suspicion et confusion.

Cette étape est nécessaire  afin d’ouvrir un débat sur des restrictions nationales voire des interdictions locales. Le glyphosate sera LE dossier pour tester la souplesse « intellectuelle »  de l’ANSES et à terme rentrer dans une nouvelle forme de re-nationalisation de la gestion des autorisations.

9 commentaires sur “La bataille du Round Up

  1. La classement cancérigène certain de la viande transformée, lire la charcuterie, donc avec un niveau de certitude bien supérieur au glyphosate et cancérigène probable de la viande rouge donc au niveau de glyphosate doit relativiser l’argument.

    Ces classements, parfaitement justifiés, pour lesquels on dispose de bien plus d’éléments pour le faire mais aussi d’un discours rationnel sur la séparation entre le danger et le risque d’une part et d’un risque proportionnel à l’exposition d’autre part.

    D’autant que les lymphomes non hodgkiniens, LNH, le type de cancers associé exclusivement au glyphosate, qui sont un des rares cancers qui concernent davantage les agriculteurs concernent surtout les éleveurs, plus ou moins lié à la viande aussi, mais sur pied et vivante dans ce cas.

    http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/4820/?sequence=70

    « Étiologie, facteurs de risque connus
    L’étiologie des LNH reste largement méconnue. Si un certain nombre de
    facteurs de risque ont été établis (certains spécifiques de types particuliers de LNH), ils ne comptent que pour une faible proportion du nombre total de cas. Parmi eux, citons certaines infections virales (virus de l’immunodéficience humaine, le virus du lymphome humain à cellules T de type 1, le virus Epstein Barr (virus de herpès responsable d’environ 8
    % des décès) (Hill et coll., 2009), le virus de l’hépatite C, des infections bactériennes (Helicobacter pilori, Campylobacter jejuni) ainsi que l’affaiblissement du système immunitaire (immunosuppression résultant d’une infection virale, prise de médicaments immunosuppresseurs, maladies auto immunes ou encore troubles héréditaires). Ces dernières dizaines d’années, les recherches sur l’étiologie du LNH se sont davantage orientées vers des expositions à des agents de l’environnement (exposition à des radiations ionisantes ou aux UV), à des agents chimiques résultant d’expositions professionnelles (solvants, benzène, pesticides…) ou autres (colorants pour cheveux), mais les résultats de ces
    études sont souvent contradictoires. »

    « Dans le secteur professionnel agricole, Boffetta et de Vocht (2007) ont distingué les éleveurs des cultivateurs. D’après leurs résultats, les éleveurs seraient davantage concernés par une augmentation (statistiquement significative)du risque de LNH (et plus particulièrement de la forme SLL (small lymphocytic lymphoma); métaRR=5,81; IC95% [2,01-16,8]) que les cultivateurs pour lesquels une augmentation n’a pas été mise en évidence. Ces résultats peuvent soulever l’hypothèse d’une origine virale du LNH chez les éleveurs, bien que ceux- ci soient exposés aux pesticides, et en particulier aux insecticides avec des modalités d’exposition particulières (bains contenant des insecticides). »

    Pour le questionnement sur les herbicides phénoxyherbicides, 2-4D et anciennement 2-4-5T, seul actuellement le 2-4D est suspecté d’un lien possible avec les LNH, contrairement au glyphosate classé de façon surprenante en probable, avec des facteur de confusion pour le 2-4D …et historiquement le 2-4-5T du fait de contaminations de ces herbicides par des dioxines jusqu’en 1980, ces herbicides étant clean ensuite pour le 2-4D mais pas pour le 2-4-5T pour lequel la séparation de ces polluants semblait plus difficiles, dioxines infiniment plus cancérigènes entre autre effet mais infiniment plus présentes du fait des centrales thermique ou de destruction des ordures ménagères…jusqu’en 2000, vrai bon sujet…non traité, et non traitable avant longtemps du fait de l’implication de nombreux responsables politiques dans le fonctionnement de ces centrales et du manque de précaution.

    On recoupera ces données aussi avec la présence de « solvants, benzène » dans certains pesticides dont les fameux phénoxyherbicides mais pas le glyphosate, effet de la substance active phénoxyherbicides, du solvant, ou des dioxines associées pour des usages avant 1980??? ou de l’usage de glyphosate et d’autres herbicides, la monoutilisation d’herbicide étant extrêmement rare.

    Indépendamment de cela les colorations des cheveux sont au moins autant concernées, là aussi des solvants. Focus sur les agriculteurs qui manipulent les pesticides mais quid de coiffeurs moins protégés ou des élégantes qui vont se faire teindre.

    Pour une fois la clope n’est pas citée, c’est bien un des rares cancers…quoique si, indirectement avec le benzène dont une des principale exposition est liée à consommation de tabac, combustion de tabac plus précisément… et on compte toujours 34% de fumeurs en France, un presque record mondial après la Grèce, et les assoc environnementales sont muettes sur le sujet, voire soutiennent les bureaux de tabac dans leur colère contre le paquet neutre.

  2. Le principale problème de la viande se trouve dans les affections périarticulaires.
    Désosser des quartiers toute la journée en étant payer au rendement…

    = Coût pour la Sécurité Sociale (arrêt de travail , chirurgie , etc )
    = Déclassement du salarié.

    1. C’est certain que désosser les carcasses, ce n’est pas franchement drôle. Cependant, des efforts très significatifs ont été réalisés par les abatteurs pour améliorer les conditions de travail.
      De plus, contrairement à ce que l’on pense, les salaires dans ces métiers, ne sont pas aussi bas car sinon, il n’y aurait plus personne à vouloir y travailler.

      1. pas aussi bas !?

        Il y a un salaire de base + une prime au rendement .(ça c’est certain postes )
        Je peux vous dire que vous ne faites pas dix ans à ce rythme si vous voulez conserver votre niveau vie.
        Température froide et humide , horaires décalés ,usant quoi !
        même si des efforts sont fait en ergonomie cela reste un travail pénible.
        Chapeau pour les gens qui y travaillent !
        Travail saisonnier en majorité : 42 %
        Les CDI représentent : 31 % , le reste CDD : 19 % puis autres…

        85% des employé(e)s sont sans diplôme . 12 % un BEP ..
        Grille de salaires : 1120€ net* mois pour un BEP , 1280€ net pour un Bac

        C’est le bonheur , quoi !

        si les gens prennent se boulot c’est qu’ils n’ont pas le choix avec leur niveau d’étude et les conditions d’emplois en secteur rural.

      2. Le salaire d’un boucher en salle de découpe peut atteindre des montants plus que confortables rivalisant avec ceux de métiers bien plus qualifiés encore.

  3. @ Roger,

    « 85% des employé(e)s sont sans diplôme . 12 % un BEP ..
    Grille de salaires : 1120€ net* mois pour un BEP , 1280€ net pour un Bac »
    C’est ce que touche le travailleur pas ce que coute son emploi!

    Ces conditions de rémunération sont effectivement très limites, ne permettent pas un train de vie très brillant mais permettent de se nourrir correctement, disposer d’un véhicule, s’habiller, avoir un minimum de connexions si l’ADSL arrive jusqu’au village ( grosse responsabilité de l’Etat désormais) et à mettre en relation avec la région où l’on travaille et où l’on vit, la distance et le temps entre le logement et le travail, dans une campagne bretonne avec un coût du logement qui représente 25% de ce salaire, c’est jouable même si une automatisation des taches doit permettre d’augmenter la rémunération.

    Le vrai scandale est lié aux conditions de vie et surtout de transport dans les grandes villes, en particulier en région parisienne, deux heures pour aller travailler et en revenir dans des conditions qui sont contraires au minimum du bien être animal, dans le métro, les trains de banlieue, les bus et le tram, pire que des animaux transportés. Situation que l’on ignore lorsque l’on habite les beaux quartiers de Paris. Il n’est pas fait mention au fait que les petits salaires parisiens sont cloués à Paris le WE vu les difficultés qu’il y a à s’en extraire à moindre cout, une prison même pas dorée.

    Même avec 30% en salaire en +, le travailleur parisien vit dans des conditions bien pires qu’en Bretagne, la faute à la mégalopole parisienne , imaginée par des mégalomanes…qui vivent dans les beaux quartiers et prennent le taxi.

    On notera que les allemands, pragmatiques, font appel à des travailleurs détachés étrangers pour ces taches, faut-il faire venir des polonais ou des roumains pour occuper ces emplois…pour encore moins cher?

    L’ automatisation s’accompagnera cependant d’une augmentation de la qualification et de l’exclusion du marché du travail pour une partie de ces travailleurs.

    Il existe un vrai coût du travail en France auquel aucun gouvernement n’a voulu s’attacher avec un blocage total de la part des syndicats. Le concept de TVA modulée ou sociale devant remplacer les taxes sur les salaires mais délégitimerait la main mise des grands syndicats sur la gestion de la sécu.

    Il « semblerait » que la France ait un problème de chômage de masse et qu’à terme, l’ensemble du système soit menacé d’explosion, mais les syndicats… composés en outre en grande partie de fonctionnaires ou d’employés sous statut spécial refusent de changer le système de charges sociales et prennent le risque d’aller jusqu’à l’explosion sociale, qui les balayera aussi certainement, mais plus tard.

  4. L’écologisme est -il une idéologie ex-nihilo ou un simple moyen ?

    La consommation abusive de l’avion ( ou de l’hélico) par ceux qui se revendiquent de cette idéologie ( ceux qui en tirent à la fois les ficelles et les bénéfices) tend à pencher pour la seconde option .

    Les mêmes qui font de l’extinction de la lumière lorsque l’on sort d’une pièce ( ce qui en soit n’est pas idiot) une doctrine.

  5. Idem pour les écologistes qui revendiquent de rassembler toute la population ou presque dans des villes…pour mieux la contrôler?…pour mieux la traire et l’exploiter?

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