« Les enfants peuvent-ils manger cru ? »

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Du bon et du moins bon dans cette interview de Patrick Tounian, chef du service de nutrition et gastroentérologie pédiatriques à l’hôpital Trousseau, censée « démêler le vrai du faux ».

Tout à fait d’accord sur le fait de cuire la viande, du fait de la présence de bactérie Escherichia coli, pouvant « entraîner une insuffisance rénale sévère » selon le professeur…et surtout pouvant entraîner la mort ! Rappelons-nous les dizaines de morts provoqués par cette bactérie en Allemagne en 2011 (contamination de graines germées de fenugrec bio).

Sur les légumes, notre scientifique déclare : « il est recommandé de peler ou laver à grande eau les fruits et légumes car les pesticides sont présents sur la peau et peuvent être toxiques pour l’homme », qu’il soit enfant ou adulte. » « Ce conseil est applicable que les fruits soient bios ou non », signale-t-il. En effet, certains pesticides naturels utilisés en agriculture biologique contiennent des éléments, comme le sulfate de cuivre, qui sont inoffensifs pour la planète mais dangereux pour l’homme.

Oui et non ! Oui, il faut laver les légumes « bio ou non », d’abord en raison de la présence potentielle de substances naturelles toxiques (mycotoxines, ex : patuline sur pomme), ou encore de sable (hé oui il reste parfois du sable dans la salade !) puis éventuellement pour les résidus de « pesticides ». A ce sujet, on citera la remarque de bon sens de l’UIPP (Union des industrie de protection des plantes) à propose de la dernière enquête de Générations futures sur les résidus de phytosanitaires sur salades :  » les tests de recherche de résidus sont effectués sur des fruits et légumes non lavés, non épluchés, non transformés … : des étapes en amont de la consommation qui permettent d’éliminer jusqu’à 90% des résidus potentiels.  « 

Quant aux légumes bio, oui, il peuvent contenir certains « pesticides » naturels (enfin un qui l’a compris !) et notamment du cuivre. Quant à la dangerosité de cuivre,  c’est possible, mais rien n’est évident.

 

 

6 commentaires sur “« Les enfants peuvent-ils manger cru ? »

  1. Il faut aussi — et peut-être surtout — laver les fruits et légumes à cause des bactéries, notamment celles mises dessus par des acheteurs aux mains un peu cracra.

    Quant à ce chef de service qui fait dans l’hystérie à propos des pesticides, c’est désolant.

  2. L’UIPP a écrit :

    « S’il est légitime que les ONG jouent leur rôle sociétal de lanceurs d’alerte, il reste nécessaire d’accueillir leurs publications avec un minimum d’objectivité et de rigueur scientifique. »

    Quel manque de rigueur. Il aurait fallu écrire : « S’il est légitime que les ONG jouent leur rôle sociétal de lanceurs d’alerte, il reste nécessaire qu’ils sont aussi tenus de produire des publications avec un minimum d’objectivité et de rigueur scientifique. »

    Ou mieux : « avec objectivité et rigueur scientifique ».

  3. Ce chef de service connait certainement les maladies transmissibles avec agent pathogène mais visiblement rien à la toxicité des pesticides et encore moins à leur écotoxicité, nullité crasse sur ces sujets, il ferait mieux de se taire.

    « certains pesticides naturels utilisés en agriculture biologique contiennent des éléments, comme le sulfate de cuivre, qui sont inoffensifs pour la planète mais dangereux pour l’homme. »

    En fait c’est l’inverse, d’un point de vue chronologique du moins , le cuivre est très dangereux pour l’environnement pire que le pire des pesticides de synthèse, il est responsable de la stérilisation de certains sols, qui ont supporté la vigne pendant plus de 40 ans, il est terrible pour la conchyliculture et les vers de terre, c’est enfin un algicide très efficace, au point qu’il s’agit d’un des principe actif parmi les plus utilisé dans les piscines… entre autres effets environnementaux.

    Une seule de ces raisons ferait qu’il ne serait plus encore autorisé s’il n’était indispensable à l’Agrobio.

    Sa toxicité pour l’homme est une prise en compte récente, on le savait toxique pour les moutons, mortel même, mais les autres vertébrés étaient censés le supporter aux doses d’utilisation.
    Les derniers résultats d’exposition et les conséquences de ces dernières avec les tests valables pour les autres pesticides montrent qu’il ne passe plus aussi au niveau tox, tox chronique et même tox aiguë, et de loin.

    Le lobby bio qui devrait logiquement faire sans aura-t- il une nouvelle fois raison de la raison pure, de la raison pratique aussi?

    1. Vous venez de trouver la solution aux marées vertes bretonnes : le sulfate de cuivre !

  4. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/water-eau/copper-cuivre/index-fra.php
    exposition normale pour un canadien : 2,468 mg/j

    On notera que le rat est une espèce particulièrement résistante au cuivre hors la plupart des tests sont faits sur des rats, raté!

    Chose bizarre alors que le cuivre est un des pesticide les plus employé en volume, le CIRC ne s’est jamais penché dessus.

    Les choix de sujets pour le CIRC seraient -ils très sélectifs?

    « L’ingestion de plus de 15 mg de cuivre s’est révélée toxique pour les humains.(Note de bas de page 34) Dans le cadre d’une étude des cas cliniques observés chez les humains, on a constaté que la plus faible dose orale qui provoquait une irritation gastro-intestinale s’élevait à 5,3 mg/jour.(Note de bas de page 35,Note de bas de page 36) Des quantités de sulfate de cuivre de l’ordre du gramme ont entraîné la mort par suicide, alors que des effets moins graves ont été signalés après l’ingestion de doses se situant entre 40 et 50 mg dans des boissons gazéifiées en contact avec des contenants de cuivre.(Note de bas de page 8)

    Il existe peu de données sur la toxicité chronique du cuivre. Un apport quotidien allant jusqu’à 5 mg/jour semble présenter peu de danger.(Note de bas de page 8) Il existe deux groupes qui sont davantage menacés par les effets toxiques d’une ingestion chronique de doses élevées : les personnes présentant des carences de glucose-6-phosphate (G-6P) déshydrogénase et les personnes touchées par la maladie de Wilson, une erreur innée du métabolisme du cuivre qui provoque l’accumulation de cuivre dans le cerveau, le foie et les reins.(Note de bas de page 28) On a signalé un cas où un nourrisson est mort après avoir ingéré de l’eau renfermant du cuivre à raison de 6,8 mg/L pendant quatorze mois, mais on ne sait pas s’il était atteint de l’une des maladies génétiques susmentionnées. (Note de bas de page 8)

    La sensibilité des différentes espèces animales à l’égard du cuivre serait très variable. Il semble que le mouton soit l’une des espèces les plus sensibles en raison d’une carence en G-6P-déshydrogénase;(Note de bas de page 8) et que le rat soit l’une des espèces les moins sensibles. Des porcs recevant 750 µg/g de cuivre dans leurs aliments présentaient une anémie microcytique hypochromique, de la jaunisse et une augmentation marquée de la teneur en cuivre dans le foie et dans le sérum. Une concentration de cuivre de 250 µg/g dans le régime alimentaire s’est révélée toxique chez le porc en l’absence de zinc et de fer supplémentaires. Aucun signe de toxicité n’a été observé chez les animaux dont l’alimentation contenait 750 µg/g de cuivre lorsqu’ils recevaient des supplé-ments de zinc et de fer de 500 à 750 µg/g par voie alimentaire.(Note de bas de page 28,Note de bas de page 37)

    Des signes comparables à ceux de l’hémosidérose hépatique apparaissaient chez des porcs et des rats dont l’alimentation contenait des excès chroniques de cuivre. L’applicabilité de ces données aux humains a été mise en doute puisque l’ingestion d’un excès de cuivre est rarement associée chez les humains à une hémosidérose hépatique.(Note de bas de page 38)

    Le Centre international de recherche sur le cancer n’a pas évalué le pouvoir cancérogène du cuivre, ni des composés du cuivre. Une incidence accrue des granulomes dans le foie et des tumeurs malignes des poumons a été signalée chez des personnes travaillant dans des vignobles en France, au Portugal et en Italie, qui avaient été exposées à des jets pulvérisés de sulfate de cuivre mélangé à de la chaux pour limiter le mildiou. »

  5. sulfate de cuivre mélangé à de la chaux pour limiter le mildiou, traduire : bouillie bordelaise

    erratum ->lire : On notera que le rat est une espèce particulièrement résistante au cuivre « or » la plupart des tests sont faits sur des rats.

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