Apiculture : Enfin une parole vraie et libre

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Depuis le début de la saison apicole, la presse se fait le relais de mortalités catastrophiques dans les ruchers français. Les titre sont simples et l’analyse outrancière : des millions d’abeilles (pourquoi pas mettre des milliards ?) sont mortes à cause des pesticides, (particulièrement des Néonicotinoïdes) 
Bref une belle opération de désinformation à laquelle participe le site militant Reporterre. Dans le registre de la propagande, le journaliste fait fort en reprenant d’une manière escamotée (sans indiquer le contexte) les propos Axel Decourtye,  directeur technique et scientifique de l’ITSAP (Institut de l’abeille – Apiculture et pollinisation).
Dans cet univers d’endoctrinement, un papier dans le quotidien la Nouvelle République édition des Deux Sèvres ose aller à contre-sens.
Cet article reprend les propos écrits et adressés à la rédaction par Gérard Vennereau, ancien fonctionnaire de la direction générale de l’alimentation (DGAL). Il dit franchement et sans langue de bois ce que pensent les apiculteurs sérieux (il y en a) et la profession agricole sur l’état sanitaire des ruchers français.
« Pour avoir observé bon nombre de ruchers, je me permets de vous dire que l’état sanitaire du cheptel apicole français est désastreux et vous ne pouvez pas ignorer les maux dont il souffre : un parasite, le «  varroa  », une cohorte de virus et des maladies contagieuses (loque américaine, nosémose, etc.). A ce jour, aucune méthode prophylactique cohérente n’a été mise en place au niveau national. Une seule région et plus précisément un département a organisé une lutte collective contre le varroa avec un certain succès même si l’on peut émettre certaines réserves sur la régularité et l’efficacité de certains produits homologués mis à leur disposition […]. »
Dans le fil du papier,  il va plus loin en insistant sur l’utilisation inconséquente d’antibiotiques par les apiculteurs. Des propos toniques et lumineux qui ne vont pas plaire aux extrémistes de la filière apicole notamment sur la question des néonicotinoides sur laquelle il dit clairement qu’une interdiction ne changera pas grand chose à la situation…
Gérard Vennereau est un retraité de la fonction publique originaire des Deux Sèvres. Il a fait une partie de sa carrière à la DGAL et plus particulièrement à la brigade nationale d’enquête vétérinaire. Au cours des dernières années, il a enquêté sur les dossiers les plus importants de mortalité comme exemple en Ariège. Bref, il sait de quoi il parle et on peut espérer qu’il va transmettre son papier aux parlementaires du Département, Delphine Batho et Geneviève Gaillard.

19 commentaires sur “Apiculture : Enfin une parole vraie et libre

  1. La famille d’un viticulteur décédé porte plainte .Pourquoi ?
    Il a été exposé pendant 42 ans, de 1958 à 2000, à de l’arsénite de sodium, un produit utilisé dans les traitements contre l’esca, une maladie de la vigne due à des champignons parasites. Ce produit est interdit en France depuis novembre 2001.

    En savoir plus sur

    http://www.ouest-france.fr/pesticides-la-famille-dun-viticulteur-decede-porte-plainte-3353561

    http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/pesticides-la-famille-d-un-viticulteur-va-deposer-plainte-pour-homicide-involontaire_1674209.html

    1. Le fils du viticulteur décédé déclare : « Je ne veux pas que mon père soit mort pour rien. On a trompé les paysans, on s’est moqué d’eux, on en a fait de bons petits soldats de la chimie ».

      Soit le père était un débile mental soit le fils est un menteur. On n’a pas trompé les paysans sur l’arsenite de sodium. Du temps où il était autorisé tout viticulteur normalement constitué en connaissait la dangerosité et la redoutait. J’en ai eu des témoignages recueillis personnellement.

        1. ben si ça change qquchose :
          si c’est une fille , elle a surement pris la pilule .
          Elle aussi est une victime d’un lobby (comme dirait chantal ) .

      1. Quoique ce viticulteur a tenu le coup , mort après 42 ans de manipulation d’un poison !!!

        Non, il ne faut pas en rire mais les vitis ,agris, etc savaient bien que ce n’était pas du petit lait surtout avec la tête de mort qui figurait en plein milieu du bidon .

        Avant guerre, les doryphores, entre autre, étaient traités avec de l’arséniate de plomb , un copain de 83 ans en a utilisé dans sa jeunesse .

        1. Avant les insecticides modernes dont on dénonce l’invention et l’utilisation, l’arséniate de plomb était l’insecticide le plus utilisé car le plus efficace. Largement utilisé à partir de 1910, c’était en fait un sous produit industriel, dont l’industrie devait se débarrasser mais ici en le valorisant.

          Les ouvriers de l’industrie chimique en touchaient quelques kilos par mois pour leur potager qu’il fallait travailler le dimanche pour manger des légumes et pulvériser l’arséniate pour éviter que les insectes ne les mangent avant la cueillette. Il fallait bien manger à l’époque et l’ardoise de l’épicier empêchait d’aller acheter des légumes dès le 10 du mois (70 % du revenu servait à se nourrir, et assez chichement avec des produits de base).

          A un époque où l’on dénonce le cout de l’alimentation ( qui représente moins de 13% du budget moyen et à peine 20% de ceux qui ont les revenus les plus faibles) imaginer que l’on emprunte à l’épicier pour acheter son pain parait inconcevable. C’était il y a moins de 100 ans en France .

          Aucune émission de télé, ni journaliste bobo pour rappeler ce fait bien réel, bien historique, bien central.

          Le retour aux valeurs de cette époque ferait du bien aux bobos des villes, pour mesurer l’important et l’accessoire. L’important ce n’est pas les vacances au Maroc ou à l’autre bout de la planète.

    1. Ben oui, les abeilles doivent être addictes à la nicotine. A quand les paquets de néonics « neutres » avec des photos d’abeilles à l’agonie ? !

      1. En Alsace l’enfumage des ruches dans des ruchers clos s’est pratiqué pendant longtemps avec une pipe à haut débit utilisant le tabac de mauvaise qualité comme combustible.
        Les apiculteurs avaient simplement remarqué que cet usage était bénéfique car il débarrassait les reines d’abeilles de leurs poux …

  2. « Il a été exposé pendant 42 ans, de 1958 à 2000 », et il est décédé en 2012 ? Quel âge avait-il donc ?

    Il était viticulteur ? Était-il exposé du fait de ses propres décisions, prises dans le cadre de la gestion de sa propre exploitation ?

    Parce que, si les autorités ont maintenu l’usage de l’arsénite de sodium sur la vigne, ce n’était pas pour faire plaisir aux fabricants (qui ne devaient pas gagner grand chose sur le produit), mais parce qu’il n’y avait pas d’autre solution de lutte contre l’esca.

    La plainte est « contre X ». Mais Mme Valérie Murat explique : « La plainte vise très clairement les firmes qui ont fabriqué le produit que mon père a acheté ainsi que les services de l’État. » N’y a-t-il pas là, de ce simple fait, abus de procédure ? Idem pour les griefs : « l’omission de porter secours, l’abstention délictueuse et le délit de tromperie »…

    Voilà donc une plainte déposée avec très grand tapage. Oups ! Elle sera déposée… avec grande manifestation devant le Pôle de Santé Publique. Normal, c’est une opération militante menée par une membre du Conseil d’administration de Phyto-victimes et son avocat.

    Normal aussi, les « journalistes » étant friands de ce genre de nouvelles. Enfin au stade du dépôt de la plainte. Quand la plainte est retoquée, ça ne les intéresse plus… Voir cas récent, pourtant examiné par la Cour de cassation…

    Voir :

    http://www.phyto-victimes.fr/2015/04/pesticides-la-famille-dun-viticulteur-decede-dune-maladie-liee-aux-pesticides-depose-plainte-contre-x-une-1ere-en-france/

    « Il a fait ces traitements sans jamais être alerté de la toxicité de ces produits pour sa santé » ? Il ne savait pas que l’arsenic était un poison ? De qui se moque-t-on ?

    C’est le droit le plus absolu de la famille du défunt de saisir la justice, même par un abus de procédure (que la justice peut sanctionner). C’est notre droit à nous de penser qu’on dépasse les bornes. Particulièrement sur le plan médiatique.

    1. « Il a fait ces traitements sans jamais être alerté de la toxicité de ces produits pour sa santé » ? Il ne savait pas que l’arsenic était un poison ? »

      >>> Et pendant toutes ces années, il n’a pas une seule fois lu ni les étiquettes ni les brochures techniques qui vont avec ces produits?

  3. trouvé pour vous ce petit bijou:

    http://www.euractiv.fr/sections/agriculture-alimentation/40-elus-francais-partent-en-croisade-pour-proteger-les-abeilles

    « J’observe partout en Europe les effets néfastes des néonicotinoïdes. En France, la production de miel est passée de 33 000 tonnes en 1995, à moins de 15 000 tonnes en 2013. La mortalité à quant à elle augmenté considérablement depuis 1995. Le taux de mortalité des abeilles en 1995 était de 5 %, en 2013 il était de 40 % » explique-t-il.

    Il partage la position du sénateur EELV, José Labée, qui appelle à l’interdiction totale des néonicotinoïdes, aujourd’hui encore utilisés sur les cultures de blé, d’orge ou de betteraves.

    « Notre objectif est bien de parvenir à faire en sorte que l’usage des neonicotinoïdes soient totalement interdit dans l’ensemble des pays européens » assure Joel Labée à EurActiv.frl’interdiction totale des néonicotinoïdes, aujourd’hui encore utilisés sur les cultures de blé, d’orge ou de betteraves.

    Fin de citation.

    Un point d’intérêt énorme dans cette déclaration qui de fait recoupe les chiffres dont on dispose par ailleurs.

    En 1995 la situation des abeilles et de l’apiculture est considérée comme très favorable et très satisfaisante. Les plus ultras prennent cette année comme référence et on peut vérifier par les chiffre que le début des années 90 est favorable aux abeilles qui malgré le varroa contenu avec les insecticides qu’ils utilisent largement dans les ruches, se portent bien et supportent le parasite qui n’est pas encore résistant au fluvalinate à l’amitraze.

    En revanche en 1995, l’imidaclopride est autorisée depuis au moins 3 ans et couvre l’essentiel des surfaces de maïs, de céréales et une bonne partie de celles de tournesol. L’arrivée de l’imidaclopride dans les techniques phytosanitaires n’est pas suivi de l’effondrement décrit mais correspond à une période d’embellie qui commence avec le développement du tournesol au début des années 80 puis celui du colza à partir de 1985.

    Tout cela malgré les pesticides dont du diméthoate, dont des pyréthrinoides largement appliqués sur les cultures en fleur et avec de très nombreux accidents ponctuels, notamment les mortalités en floraison du colza lorsque certaines sauces sont appliquées, la règlementation de l’époque et les pratiques n’ont rien à voir avec celles actuelles.

    Que s’est t-il donc passé après 1995, en fait à partir de la fin des années 90 et au début des années 2000 qui puisse expliquer les difficultés des abeilles et effondrement progressif de la production de miel en France?

    Certes le varroa devenu résistant à la plupart des acaricides…mais encore?

    Dans tous les cas le lien de effondrement global de la production de miel avec l’utilisation correcte de l’imidaclopride reste à établir au vu de cette déclaration de Henri Clément lui même: en 1995 tout allait bien!
    il omet de dire malgré l’utilisation massive des néonicotinoides largement utilisés, bien plus qu’en 2014.

    Autre question, des publications dans la prestigieuse (par convention car la qualité de la revue commence à interroger) revue nature suspectent un effet attractif de certains insecticides. Quid alors de ceux identifié répulsifs ? intérêt de leur utilisation dans ce cas?

    La revue Nature qui supporte la campagne anti néonics!!!

    Nous nageons dans un monde vraiment Orwellien!

    Une preuve de plus avec ces publications.

    Patience, le dragon et l’ours sont en train de bouffer l’aigle, ce qui ne veut pas dire que cela sera mieux après…différent, seulement différent.

    1. Les deux articles qui vont faire le tour de l’écolosphère sont des lettres…

      1. Quel est le critère de publication d’une « lettre »?

        Bon sujet à la machine à café?

        Le buzz?

        1. Articles are original reports whose conclusions represent a substantial advance in the understanding of an important problem and have immediate, far-reaching implications. They have no more than 50 references.

          Letters are short reports of original research focused on an outstanding finding whose importance means that it will be of interest to scientists in other fields. They have no more than 30 references.

          C’est là la théorie.

    2. Varroa est arrivé en Alsace en 1980
      Début des années 90 on a constaté des effondrements de colonies dû aux virus injecté dans les tissus profond des abeilles par cet acarien dans cette région .
      Début des années 2000 c’est la nosémose asiatique qui a frappé notre région
      Par contre grâce aux acaricides utilisés pour lutter contre varroa ,un autre acarien qui provoquait l’acariose une maladie capable d’anéantir les ruches de contrées entières a disparu
      De même depuis l’arrivée de Nosema ceranae une autre maladie ravageuse des abeilles du a une amibe ( l’amibiase )a disparu
      Le cycle court du noséma empêche la redoutable amibe au cycle long d’éclore.
      Il est a noter que les apiculteurs ont la mémoire courte concernant les épidémies dévastatrices du passé
      La simple lecture des gazettes apicole du passé en atteste .

  4. Personnellement sur mes 600 ruches hivernées je compte à peine 3% de pertes cette année en zone de polyculture élevage en Lorraine
    Les colonies d’abeilles sont très populeuses.
    La récolte de colza et divers miels de printemps s’annonce prometteuse.

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