Les eaux québécoises polluées… par la pilule

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Une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Trois-Rivières a analysé pendant 6 mois des échantillons provenant des eaux usées de deux grandes villes du Québec. Résultats, des taux de résidus de cocaïne importants ( !). Mais « plus que les drogues illégales, ce sont surtout les résidus d’antidépresseurs — notamment l’Effexor (Venlafaxine) —, d’anxiolytiques, et de diverses hormones contenues dans les anovulants et les traitements hormonaux qui abondent dans les eaux domestiques usées. »

Bizarrement, sur ce sujet, silence total des associations environnementalistes comme Générations Futures, pourtant sensées être « spécialistes » des perturbateurs endocriniens. D’ailleurs, aucune étude d’envergure n’a été faite sur les résidus hormonaux (issus de la « pilule ») dans nos eaux de rivière. Trop politiquement incorrect probablement.

20 commentaires sur “Les eaux québécoises polluées… par la pilule

    1. Vous préconisez l’interdiction de la pillule contraceptive :
      Les poissons ou les femmes , le choix est déjà fait pour certain ?

      1. Traiter correctement les rejets de station d’épuration, favoriser l’usage de contraceptif non hormonaux (DIU).

        1. karg se
          Traitement des eaux usées inefficace contre ces résidus devenus d’usage courant… coke, contraception, psychotrope, donc vite, restriction de 50% d’ici 2025 à tous les usagers!
          Un peu de cohérence, « bombe à retardement » d’un côté, motorisation diesel honnie ceci après des campagnes de com’ les + extravagantes et pour les citadins bobos branchés-drogués-dépendants, c’est silence radio!
          Ça rappelle la com’ tapageuse sur les dangers du nucléaire en évitant de parler des rejets radio-actifs des hôpitaux avec ses techniques radio médicales.

    2. Cette méthode permettrait donc d’estimer la quantité de drogues consommées en France ( à supposer que la dégradation ne soit pas trop rapide) et donc d’évaluer l’importance du trafic de drogue.Cela dit tout ceci pourrait n’avoir qu’un faible impact environnemental si un traitement correct des eaux usées était réalisé ( ce n’est pas partout le cas).

    3. Au Québec , on utilise plus de filet pour capturer des poissons mais des brassiàres étant donné la féminisation des poissons…

    1. C’est le commentaire le plus pertinent.

      Pour le reste, outre que les contraceptifs concernent autant les hommes qui ont le sens des responsabilités que les femmes, on s’en fout complètement.

        1. C’est la faute aux lobbies qui ont leurs entrées dans les palais de la République !

        2. Qui sont les « représentants environnementalistes » ? Si l’on prend Générations Futures, qui représentent-ils ?

          Oups ! Qui représente-t-il, au singulier ?

          Non, les cabines de bronzage n’intéressent pas la clique. Par exemple parce qu’il n’y a pas d’association possible avec une méchante multinationale… la gentille abeille…

          1. quand je dis représentants environnementalistes , je voulais dire représantants auto proclamés et de plus quand j’use du terme « environnementaliste » c’est par dérision .

  1. Après l’affaire pilule seconde génération, un constat ancien une nouvelle fois relevé avec beaucoup de pertinence.

    Aussi politiquement incorrect que de rappeler que l’essence contient du benzène et que le benzène constitue une des principale cause de lymphomes. Total et autres pétroliers préfèrent voir accusés les pesticides, qui ne sont pas sans danger, mais à des années lumière de l’essence sans plomb distribuée depuis 1985.

    Revenons à l’effet de la pilule contraceptive sur le cancer du sein, on notera un effet significatif facteur 1.6 à plus de 3 selon la dose d’EE, c’est énorme pour un des principaux cancers qui touche les femmes actuellement.

    http://www.informationhospitaliere.com/actualite-23166-pilules-contraceptives-risques-cancer-sein-augmentes.html

    http://www.medicalnewstoday.com/articles/280407.php

    « The results revealed that women who were recent users of oral contraceptives – defined as completing at least one prescription for the pills in the past year – had a 50% increased risk of breast cancer, compared with former users and those who had never used them.

    But the team found that certain pills had a stronger effect than others. Oral contraceptives containing high-dose estrogen increased breast cancer risk 2.7-fold, while those containing moderate-dose estrogen presented a 1.6-fold increased risk. Oral contraceptives containing low-dose estrogen were found to have no effect on breast cancer risk.

    Birth control pills containing ethynodiol diacetate – a form of progestin – increased breast cancer risk 2.6-fold. Triphasic combination pills (that consist of three different doses of hormones in every pack) containing 0.75 milligrams of norethindrone – another type of progestin – increased breast cancer risk by 3.1-fold.  »

    Les auteurs auraient pu corréler avec le taux de prévalence de cancer du sein et le taux d’utilisation de pilule dans les différents pays, France championne du monde à plus de 50% en moyenne et plus de 70% dans certaines tranche d’age pour la pilule, itou pour le cancer du sein, les réserves légitimes exprimées dans l’article voleraient en éclat, pas éclats de rire mais éclats de rage.

    Nous avons ici largement dépassé l’affaire du sang contaminé.
    N’ayons crainte, après le procès monstre , les centres de planning familiaux en sortiront blanchis par la justice comme pour le sang contaminé, ils ne savaient pas, ni les juges, ni les excitées de la pilule des centres de planning.

    On saluera cependant la position raisonnable de l’actuelle ministre de la santé qui a insisté pour des moyens non hormonaux de contraception dans l’affaire de la 3ème génération de pilule. Visiblement elle et ses services mesurent le cyclone médiatique à venir sur le sujet même si la presse officielle arrive à bien étouffer l’affaire jusqu’à présent.

    Pour les oestrogènes dans l’eau de consommation, des effets sur le cancer de la prostate des hommes a été mis en évidence au Quebec, ici comme pour le cancer du sein, une corrélation avec le taux d’utilisation de pilule par les femmes d’un pays et le taux de cancer de la prostate chez l’homme serait particulièrement instructif plus des études de cohortes étudiant l’origine de l’eau consommée.

    Plus les effets sur l’environnement, le changement de sexe des poissons et batraciens, mais vu déjà l’impact santé publique déjà considérable , pas la peine d’en rajouter dans l’immédiat avec l’environnement.

    1. Alzine
      « Pour les oestrogènes dans l’eau de consommation, des effets sur le cancer de la prostate des hommes a été mis en évidence au Quebec, ici comme pour le cancer du sein, une corrélation avec le taux d’utilisation de pilule par les femmes d’un pays et le taux de cancer de la prostate chez l’homme serait particulièrement instructif plus des études de cohortes étudiant l’origine de l’eau consommée. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2015/02/06/les-eaux-quebecoises-polluees-par-la-pilule/#comment-152337
      Bon, mais alors, pour bloquer les effets de la testostérone, les oestrogènes…
      http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/08/20007-patchs-pour-traiter-cancer-prostate

  2. Rageous,

    Effectivement c’est le paradoxe de voir le même produit suspecté de provoquer une maladie et utilisé pour la soigner ensuite.

    Cela dit le cancer de la prostate est un cancer de sujet généralement âgé, alors que l’exposition aux oestrogènes articiels ( liée à la boisson de l’eau puisée dans les cours d’eau) se fait à tout age avec l’eau de boisson.

    Les oestrogènes sont de puissants perturbateurs endocriniens, l’effet dose est possible mais non totalement linéaire, favorisant à faible dose et neutralisant à forte dose, courbe en U inversé.

    Bref l’étude: D.Margel, N.Fleshner. Oral contraceptive use is associated with prostate cancer : an ecological study. BMJ Open, 14 novembre 2011

    mérite que l’on s’y intéresse d’autant que la forte progression des taux de cancers de la prostate indépendamment de l’effet d’une meilleure détection suit la courbe de consommation des pilules contraceptives dans des pays comme la France.

    Reste à étudier sur des modèles animaux pour mieux comprendre le phénomène.
    Segmenter aussi au sein d’ un pays affecté en étudiant un lien entre cancer de la prostate et l’origine de l’eau distribuée et sa teneur en EE.

    Un bon programme de recherche très utile pour la France.

  3. Bon, moi qui bois de l’eau minérale, pas du tout par peur des inoffensifs nitrates, mais parce que j’aime bien les bulles et que le bicarbonate m’aide à digérer, si en plus ça protège ma prostate, tant mieux !

  4. Et pour l’environnement les canadiens travaillent sérieusement eux, il est vrai qu’ils n’ont pas des lobbies pharmaceutiques omniprésents dans les ONG écolos, moins qu’en France du moins.

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2015/02/06/001-medicament-eau-poissons.shtml

    Il est tellement plus facile de mettre le focus sur les pesticides, les nitrates….

    On notera que la quantité d’ethynil oestradiol dans les eaux des fleuves du Canada est infiniment plus faible que celle des fleuves français, population, flux, et omniprésence de la pilule comme moyen de contraception en France. Mais chut, trop gros, trop grave pour être mis dans les journaux…français.

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