Ecophyto dans les couloirs du SIVAL (salon des Fruits et Légumes) : retour au réalisme ?

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Le dossier du plan Ecophyto V2 était dans la tête de nombreux responsables professionnels présents sur ce salon à Angers. Pour quelles raisons ?  L’attente de prochaines décisions à venir du ministre, présent au salon en même temps que le député Dominique Potier, rédacteur d’un rapport sur le plan Ecophyto. Nous le disons clairement : ce rapport doit être lu car il est pose un certain nombre de bonnes questions. Il constate que chaque pays européen fait sa « sauce » dans son coin. Exemple : le fameux taux de réduction de 50 % en France sorti dont on ne sait où alors que l’Europe n’imposait pas d’objectif chiffré. Résultat : des dégâts en terme de distorsions entres les agricultures européennes.

Dominique Potier a évoqué une proposition devant les professionnels (peu nombreux) qui assistaient à une conférence organisée par la chambre régionale d’agriculture : que les produits phytopharmaceutiques par usage soient homologués directement par l’Union Européenne et non pas comme aujourd’hui Etat par Etat. Pour lui, cela serait la fin des distorsions et l’homologation serait plus efficace et pertinente. Mais il constate que ce n’est pas dans l’air du temps à Bruxelles : chaque pays souhaite conserver son libre arbitre. Bref, il s’agit d’une interrogation lucide sur la forme prise par la construction européenne. Un parallèle peut être d’ailleurs être fait sur le dossier OGM avec une « renationalisation  partielle » des autorisations de mise en culture des OGM.

Des points clefs de son rapport peuvent être contestés mais il faut constater une cohérence de raisonnement. S’il ne peut pas, pour des raisons politiques, remettre en cause l’objectif chiffré de 50%, il a le mérite de le casser en deux et de l’étaler dans le temps. Il considère que si la moitié du chemin peut être fait, le reste du chemin (25% restants) impose des changements en profondeur de l’économie agricole. A ce propos, il  déplore la démagogie de Générations Futures et des organisations écologistes qui n’apaise pas l’ambiance sur ce dossier.

Sortir le dossier des ministères pour gagner en réalisme
Une des propositions du député vise à ce que le dossier Phyto et le plan Ecophyto soient gérés par un délégué interministériel et non pas dispersés entre différents ministères : écologie, agriculture, santé, travail… Cette proposition est peut être pertinente pour fixer des orientations réalistes. A propos de « réalisme », c’est Dominique Potier qui a glissé au ministre le calcul suivant repris dans la communication du ministère :  » diminuer de près de 30% le niveau de pesticides en particulier en viticulture et arboriculture. En termes de résultat attendu, cela équivaut à une conversion en agriculture biologique de plus de la moitié des surfaces céréalières françaises. »
Une honnêteté dans le cheminement intellectuel que les agriculteurs peuvent reconnaître, ce qui nous change de la communication des ONG que l’on pourrait résumer de la manière suivante : « la conversion à la décroissance » et « en dehors du bio, point de salut ». Le matin même, les techniciens et les viticulteurs témoignaient que OPTIDOSE (l’Outil d’aide à la décision- développée par l’Institut Français de la Vigne et du vin) permet de réduire significativement la quantité utilisée de fongicides contre l’oïdium et le mildiou avec de nouveaux matériels de traitement. Par contre, les producteurs de pommes ont demandé à D. Potier de glisser à l’oreille du ministre que contre la tavelure, on ne peut pas réduire les traitements. Les techniciens lors d’une présentation sont unanimes : contre la tavelure la réduction d’utilisation des fongicides n’était pas envisageable.

Merci à un certain nombre de participants au SIVAL qui nous ont transmis leurs analyses !

35 commentaires sur “Ecophyto dans les couloirs du SIVAL (salon des Fruits et Légumes) : retour au réalisme ?

  1. Merci pour cette analyse qui me paraît pertinente (je n’ai fait que parcourir le rapport, bien volumineux).

    « …le fameux taux de réduction de 50 % en France sorti dont on ne sait où » ?

    Mais si, on sait ! Du « Grenelle de l’environnement », d’un marchandage entre le gouvernement de l’époque (vous savez, l’omniprésident) et les organisations écolodécroissantistes. La paix sur le nucléaire contre le sacrifice de l’agriculture.

    Une question qui n’a pas été posée est celle de la pertinence de l’objectif de réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques. C’est iconoclaste comme pensée, mais j’ose l’écrire. Ce n’est pas que réduire soit, disons, inconvenant, mais il faudrait remettre cela dans le contexte agronomique et environnemental global. Ainsi, réduire l’usage des herbicides avec, en contrepartie, une augmentation des travaux culturaux et notamment du labour n’est pas forcément une opération bénéficiaire.

  2. « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. »

    Ils ont voulu la paix sur le nucléaire au prix des OGM et des pesticides. Ils les ont sacrifiés et ils n’ont pas eu la paix.

  3. Pour ceux qui ne savent pas , le député Dominique Potier , rédacteur du plan Ecophyto est agriculteur  » bio » dans le civil et co fondateur d’une coop bio !!!
    Là, faut pas déconner, il y a délit d’initié !!!

    Quelle honte d’être Français !!!

    1. Si l’on en croit Houellebecq, on n’est déjà presque plus français ! Il n’a pas forcément tort.

    2. Là, j’ai le plus grand mal à comprendre.

      Je ne vois pas le lien.

      Et j’aurais plutôt cru que quelqu’un s’insurgerait contre le fait qu’un « bio » ait pu proposer autre chose que l’interdiction pure et simple de tous les pesticides. Peut-être ai-je mal regardé. Peut-être que Laure Noualhat ou Fabrice Nicolino n’ont pas encore découvert cet énorme scandale (ironie).

    3. WS n’a pas compris mon commentaire ( mal formulé).

      Le député Dominique Potier est agri bio ( lait, pâtures et céréales) et  » bien sûr » contre les pesticides , quoi de plus logique !
      D’ailleurs, il affirme ceci:
      -l’objectif de – 50% d’utilisation de pesticides à l’horizon 2025 vaut plus que jamais car il y a des quasi-certitudes établies (1)en matière de santé publique.

      Ce  » politique » prêche avant tout pour ca paroisse puisqu’il fournit des cantines scolaires . Si en plus il arrive à effrayer les consommateurs, se sera toujours des clients de gagner !!!

      Dans tous les cas, l’ensemble des instituts techniques Français savent depuis longtemps que ces chiffres sont fantaisistes , au delà de 20 % * , non seulement les rendements baisses mais également le revenu des agriculteurs .( pour rappel, 65 quintaux de gagner sur blé grâce aux fongicides contre la rouille jaune en 2014 et à pleine dose !!! ).

      Avec une baisse des aides  » durables et significatives  » dès cette fin d’année ainsi que des prix des céréales et oléoprotéagineux annoncés encore en baisse en 2015 ( et pour certain sur au moins 5 ans), le plan Ecophyto 2 va faire déborder le vase !!!

      Dès maintenant le moindre faux pas dirigera l’agriculteur vers la ruine !!!

      (1) Rapport collectif de l’Inserm,montrant la nécessité de lieux évaluer l’exposition des opérateurs aux pesticides .Juin 2013.
      Perturbation du système endocrinien.

      * la plupart des produits phytosanitaires, hors insecticides, sont déjà employés en dessous de la dose homologué, de – 15 à – 20 % !!!
      D’ailleurs le fait de traiter en dessous des doses homologués, accélère les phénomènes de résistance , qui sont naturels .

      1. Merci pour la réponse détaillée.

        Mais je ne partage pas votre point de vue.

        D’une part, comme je l’ai déjà implicitement suggéré, si M. Potier avait été un bon petit soldat du « bio », l’orientation du rapport aurait davantage été dans le sens du « 0 phyto » cher à certains .

        D’autre part, il eut été politiquement fort incorrect de larguer l’objectif de la réduction de 50 %. Imaginez le tohu-bohu dans l’« opinion publique » – lire : l’agitation chez les activistes et dans les médias complices – dans l’ancienne majorité qui a validé cette réduction, et chez les nombreux bobos bien-pensants de gauche… Pour s’en sortir, le rapporteur a fort élégamment proposé une démarche en deux temps : – 25% en 2020 et – 50% à l’horizon 2025 (« à l’horizon »… autant dire à la Saint Glinglin).

        Le détail de la démarche vaut aussi lecture :

        « une réduction de 25% en 2020 qui repose surtout sur l’optimisation des systèmes de production à l’aide des solutions actuellement disponibles et à «ferme-France» identique ;

        « une réduction de 50% à l’horizon 2025 permise par des mutations profondes des systèmes de production soutenues par les déterminants politiques du moyen et long terme (PAC 2020, etc.) et par les avancées de la science et de la technique. »

        « À « ferme France » identique », ne serait-ce pas un coup de pied dans le fondement du promoteur de l’« agroécologie » accessoirement ministre de l’agriculture ? Comment ? On ne se réveille pas demain et on dit « hop ! Tout le monde se met à la triple performance économique, sociale et environnementale » ? La question mérite réflexion.

  4. « le député Dominique Potier , rédacteur du plan Ecophyto est agriculteur » bio » dans le civil et co fondateur d’une coop bio  »

    Cela prouve qu’il existe des professionnels bio qui ont une très bonne analyse de la nécessaire diversité des agricultures et de la complémentarité entre les agricultures, du fait que les évolutions des pratiques demandent du temps, doivent être expérimentées avant d’être généralisées. Le député Potier est comme les bons agriculteurs à la fois novateur et prudent, bref réaliste.

    Avec les volumes de production limités qui seuls trouvent preneurs chez les consommateurs français, une progression trop rapide du bio ferait chuter rapidement les cours et rendrait l’activité impossible et non rémunératrice pour les producteurs bio.

    Les producteurs bio français veulent un double étiquetage, bio et produit localement sinon tout le bio consommé sera Italien, ukrainien ou extra européen. Ce qui est intérêt des agriculteurs bio, n’est pas intérêt de la grande distribution qui veut avant tout de la marge et des gammes différentes à offrir, peut importe si une supercherie accompagne l’offre.

    Lu en diagonale le rapport Potier et avec attention certaines parties: très bien présenté, très élégant et globalement exact, il n’y a pas de mensonges flagrants , seulement quelques passages qui mériteraient d’être explicités.

    C’est bien le champ du possible, peut être même le champ des possibles.

    Tout dépendra ensuite des moyens que les citoyens voudront consacrer à l’agriculture hexagonale, la part des dépenses consacrée à l’alimentation, la nature de leurs choix.

    Tout dépendra aussi du prix du pétrole car paradoxalement bien que les pesticides soient issus de la chimie organique, donc encore majoritairement du pétrole ou des hydrocarbures et gaz issus de sa distillation , l’utilisation de pesticides permet d’économiser pas mal de carburant voire au final d’énergie lorsque que l’on rapporte au quintal produit et non à l’hectare.

    A 50$ le baril, l’agrobio est jouable mais à 150$ on peut se poser des questions, même si les engrais constituent le premier poste énergétique de l’agriculture conventionnelle.

  5. Vouloir baisser de 25 % est aussi stupide que de vouloir baisser de 50% .Le « politiquement correct  » est pire que tout car il masque les erreurs de raisonnement et empêche de prendre au plus vite les bonnes décisions.Revenons à un peu de bon sens:
    * l’usage des phytos est à mettre en regard de la production. A ce niveau l’objectif devrait être de l’augmenter et non d’essayer de ne pas la faire trop baisser.Nos concurrents, eux,visent de très forts gains de rendements.c’est le ratio usage phyto/production qui compte
    * Si on souhaite améliorer le raisonnement des agriculteurs ce n’est pas l’usage qui doit baisser mais la variance ( ou somme carrés écarts des usages)qui doit augmenter! Raisonner c’est traiter plus quand il faut et moins quand c’est possible.
    * Amalgamer les phytos n’a aucun sens ( propriétés tox ou écotox spécifiques)
    * si on veut faire baisser les éventuels gaspillages commençons par baisser ou supprimer les subventions.
    * Si certains phytos sont trop problématiques : interdisons les!L’agriculture s’adaptera ( génétique…)
    Il faudra bien crever l’abcès: les tenants d’une agriculture administrée qui cherchent à légitimer les subventions ont inventé cette ânerie d’écophyto ( pour cela les phytos ont été diabolisés). la fin de la récréation sera bientôt sifflée ( faillite de l’état) et les foutaises écophyto heureusement totalement balayées mais on aura perdu du temps. Sortir par le haut signifie produire plus ( donc plus de phyto!)avec plus d’emplois.

  6. « Si certains phytos sont trop problématiques : interdisons les!L’agriculture s’adaptera ( génétique…) » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2015/01/16/ecophyto-dans-les-couloirs-du-sival-salon-des-fruits-et-legumes-retour-au-realisme/#comments

    Phyto problématiques ? tout dépend par rapport à quoi, des phytos problématiques considérés comme problématiques en agriculture sont toujours utilisés comme biocides ou contres des parasitoses humaines ou animales ( fipronil, permethrine, lindane…). S’il sont dangereux pour un agriculteur protégé, pourquoi sur la peau sans protection des humains?

    Attention également à maintenir la diversité des molécules ( site d’action ) pour ne pas être confronté comme en médecine humaine à des impasses liées aux résistances des bactéries aux antibiotiques. Plus problématique que les problèmes liés aux molécules avec la multiplication des infections nosocomiales à l’hôpital ou le retour de la tuberculose, entre autre.

    Enfin la génétique n’est efficace ( mais pas systématiquement) que contre les maladies, contre les insectes ( seulement avec les OGM) mais pas contre les adventices, donc prudence dans l’équilibre génétique /chimie.

    Le rapport Potier a l’avantage de mettre en avant le raisonnement et les OAD comme moyen de réduire les phytos, surtout éviter les applications inutiles pour atteindre les -25%, c’est possible si l’efficacité des phytos n’est pas dégradée par les phénomènes de résistance d’où, comme pour les antibiotiques, la diversité maintenue des molécules efficaces.

  7. Je m’étonne que personne ne mette jamais en avant que le passage en bio aboutit forcément à une augmentation des quantités de produits phytos utilisés en France, ne serait-ce que avec l’exemple de la viticulture: on peut traiter efficacement l’oïdium avec 4 traitements à 0,2 l/ ha de produits ( soit moins encore en matière active )en raisonné ou 6 traitements au soufre mouillable à 12,5 kg /ha ( chaque fois ) en bio voire encore plus avec du soufre poudre. Est-ce que c’est mentionné dans ce rapport ?

    1. @raoul-Hugues
      Oui et tout cela pour un rendement 30 % plus faible et une consommation d’énergie supérieure…. tout en impactant l’environnement ( plus de surfaces,problèmes du cuivre dans le sol…). L’état maintient artificiellement cette illusion en gavant les bios de subventions.Il va bien falloir admettre que ce qui est durable dans le bio c’est la médiocrité de la performance.La seule agriculture qui soit durable , tout en pouvant être améliorée,c’est l’agriculture moderne productive.

    2. Ne vous étonnez pas !

      Nous sommes confrontés à un double problème. Premièrement, la galaxie militante « bio » a réussi à propager le mythe « agriculture biologique = zéro pesticides ». Et, deuxièmement, cette galaxie dispose de relais dévoués dans les médias et le monde politique.

      Il ne peut y avoir de progrès dans la compréhension des réalités de l’agriculture que quand ceux qui savent se seront pris en main et auront décidé de faire un réel effort de communication et d’éducation.

  8. @alzine
    d’accord avec vous sauf sur la dernière phrase
    C’est l’objectif de réduire les phytos qui doit être supprimé totalement. le fait de réduire les ambitions de baisse ne résout rien. Quand on prend un train dans la mauvaise direction il ne sert à rien de réduire la vitesse du train: la solution est de changer de train au plus vite.
    A partir du moment où les produits phytos sont homologués et que leur conditions d’emploi sont respectées le fait de vouloir les faire baisser n’est qu’idéologie.Faire écrire un rapport par un bio ( qui est une idéologie et non le résultat d’une approche scientifique) montre l’aveuglement de ceux qui ont le pouvoir.En annonçant que le marché va baisser fortement il est évident que les firmes vont orienter leurs recherche vers d’autres pays!( elles le font déjà) La conséquence est que le marché français n’aura plus les bonnes solutions phyto ( car c’est une course avec les phénomènes de résistance)et la production chutera ( les écolos auront eux atteints leurs objectifs). Face à cette situation ceux qui savent ( les acteurs économiques du marché) seront responsables car ils n’auront rien dit et ils auront laisser faire.Les écolos font peur avec l’usage des phytos. La profession , si elle est responsable,doit faire peur avec la chute programmée de notre agriculture. Si les énormes ressources ( humaines et financières) étaient allouées sur les opportunités de croissance tout changerait.Il semble que les acteurs économiques soient dans le politiquement correct et l’absence de courage et ils ont une responsabilité historique de dire la vérité et de réorienter les objectifs.

    1. Nos gouvernants sont des lâches. Ils ont refusé de voir la réalité de l’islam dans les banlieues et à l’école. Nous récoltons les fruits de cet aveuglement. Ils refusent de voir l’inconsistance des thèses du Giec et nous pondent une transition énergétique qui va nous coûter la peau des fesses alors que nous sommes en crise. Ils se plantent sur les phytos, les nitrates, les OGM, et ils sacrifient l’agriculture française sur l’autel des peurs infondées agitées par les escrolos.

      Vive la France !

        1. « Il semble que les acteurs économiques soient dans le politiquement correct et l’absence de courage et ils ont une responsabilité historique de dire la vérité et de réorienter les objectifs. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2015/01/16/ecophyto-dans-les-couloirs-du-sival-salon-des-fruits-et-legumes-retour-au-realisme/#comment-148399

          Il n’est pas forcément inutile de rapprocher une attitude des milieux professionnels sur un problème particulier, les phytos, de celle, plus générale, de leurs interlocuteurs gouvernementaux, à savoir, pour les écolos, l’instrumentalisation de la peur et, pour la droite et la gauche classiques, le manque de courage à dénoncer frontalement ces peurs.

          Bon, ce rapprochement peut être contesté, mais je pense que cela fait partie du débat.

          1. « …ils ont une responsabilité historique… » ?

            Non, c’est une responsabilité qui peut n’admettre aucun qualificatif. Et si on veut en mettre un, c’est par exemple éthique, morale, politique, etc.

            Il est aussi insuffisant de stigmatiser les écolos dans ce contexte. En fait (presque) tous les politiques doivent être visés. Qui tient un discours cohérent ? En France, personne !

            Je ne pense pas que ce soit un « manque de courage à dénoncer frontalement ces peurs ». C’est pire. Une partie des politiques, de tous bords, partagent ces peurs, incapables qu’ils sont de penser avec leurs neurones. Et les autres ont fait un calcul de marketing politique : surfer sur les peurs, voire les renforcer, rapporte plus, électoralement, que de faire de la pédagogie.

          2. @Wackes Seppi,
            «Qui tient un discours cohérent ? En France, personne ! »

            Je suis bien d’accord avec vous. Comme argument, je me permets de produire ci-dessous cette courte allusion datant des « Grenelle de l’environnement » (sic).

            À la question posée aux Parlementaires :

            « Les désordres climatiques sont-ils dus aux gaz à effet de serre d’origine humaine ? »

            Répondent OUI

            • 42 % de parlementaires de gauche,
            • 27 % de parlementaires de droite.
            Soit : 30-32 % de la totalité des parlementaires, en moyenne.

            Pour les autres (68-70 % )

            • Il n’y a pas de désordres climatiques
            ou bien
            • Les désordres climatiques sont dus à autre chose que la cause anthropique.

            Conclusion

            Compte tenu du fait qu’ils seraient toutefois en progrès sur les questions environnementales, se pose alors la question de savoir…

            Pourquoi les Parlementaires ont-ils voté les lois « Grenelle »… à l’unanimité ? 😕

      1. La transition énergétique n’a rien à voir avec le GIEC, tu peux construire 50 EPR, électrifié les autoroutes et interdire l’importation de pétrole, gaz et charbon pour des valorisations énergétiques, ça serait très différent de fausse transition énergétique, et ça serait applaudit par le GIEC.

        Le RCA est une excuse utilisé par les partisans de la décroissance, le risque est de relancer l’intérêt pour le nucléaire. C’est pour cela que la lutte contre les GES est bien souvent sacrifié à l’autel de la lutte contre le nucléaire. Les théoriciens écologistes savent que les ressources fossiles déclineront tot ou tard, seul le nucléaire est crédible à long terme. Sympathisant et agitateur écolo eux ignorent et refusent d’admettre que les ENR ne suffiront pas. Si seulement ils savaient…

  9. Ce rapport est un nouvel exemple de ce que notre système étatique est capable de produire comme usine à gaz toxique et inefficace.L’objectif est maintenu bien qu’aucune réduction n’ait été constatée depuis plus de 5 ans et malgré les centaines de millions €investis.Ou bien il faut virer les incompétents qui étaient en charge de ce job pour manque de résultats ou bien il faut changer de cap.Au lieu de cela le rapport Potier ( plus de 200 pages à cause du bla bla inutile) propose de refaire en plus fort ce qui n’a pas marché.L’échec du plan est donc programmé. Pourtant, il aurait simplement fallu remplacer  » réduction de l’usage des pesticides » par « réduction des impacts des pesticides ». Cette attitude gangrène toute notre fonction publique ( éducation, police..) qui s’obstine à juger des moyens, à réglementer, contrôler et punir au lieu de développer une culture du résultat et de l’efficacité en responsabilisant ( et donc en donnant plus de liberté !) les acteurs.Un exemple en sécurité routière: obstination stupide pour punir les excès de vites ( résultat).

    1. La finalité de ce nouveau Plan Ecophyto est encore de taxer, un point c’est tout …

  10. Votre site donne la nausée!!!
    Que de commentaires navrants et mensongers des bons petits soldats frontistes.
    Ce nouveau vernis vert du Front National qui s’approche d’un kaki dégueulasse s’accorde très bien avec le Bleu Marine!
    Ne vous faites pas avoir, nous serons toujours les victimes des riches (la famille Le Pen salement enrichie, par exemple) et des lobbies agro-industriels.
    Chers agriculteurs, ne connaissez-vous aucun collègue ou proche décédé de cancer déclenché par le contact répété avec de dangereux produits phytosanitaires?
    Comment peut-on détruire son propre outil de travail en se détruisant soi-même?
    Je ne comprends pas et espère vivre dans un monde vraiment vert où l’Etat ne fera plus violenter et tuer les défenseurs d’une Nature vivante!
    Vérifiez toujours les sources (et même, allez chercher les informations à la source, encore mieux, plutôt que de vous enfermer dans des préjugés sans connaître véritablement les sujets) avant de suivre aveuglément des discours prémâchés.
    Les moutons de Panurge ont tous finis noyés!

  11. Concernant pesticides et cancers chez les agriculteurs, l’étude épidémiologique Agrican démontre qu’il n’y a pas de lien avéré. Et ce, malgré le fait que l’étude porte forcément sur le passé, période où les agriculteurs étaient très certainement moins regardant à se protéger et où certains pesticides employés étaient des cancérigènes avérés.
    Donc, certes il faut être prudent avec les pesticides, qui sont actifs donc potentiellement dangereux. Mais, SVP @anonymous : arrêtez votre catastrophisme hérité de Hans Jonas…

  12. Concernant Ecophyto V2, il est certain que le fait de rester sur des objectifs quantitatifs est, de la part de Dominique Potier, une erreur profonde, même si elle est tempérée par le fait de scinder l’objectif en 2 étapes. L’unique but devrait être la réduction des impacts.
    D Potier en remet d’ailleurs une couche supplémentaire en adhérant aux CEPP (Certificats d’Economie de Produits Phytos)qui sont à la fois une usine à gaz et un déguisement de taxe supplémentaire. Et d’autres points négatifs…
    Cependant, le rapport Potier contient quelques éléments positifs important. Par exemple:
    – Accent mis sur l’amélioration des agro-équipements
    – Nécessité de résoudre la question des usages orphelins
    – Nécessité d’une harmonisation européenne effective en matière d’homologation
    Le problème majeur est qu’il y a fort à parier que ces points positifs seront complètement « oubliés » par Stéphane Le Foll quand il présentera son projet d’EcophytoV2.
    Voir http://www.forumphyto.fr/2015/01/09/pesticides-agro-ecologie-et-ecophyto-v2-le-rapport-de-dominique-potier/

    1. les points positifs mentionnés ne sont pas de nature à rendre notre agriculture compétitive et conquérante. Si on le voulait on pourrait exporter plus de fromages ( On en exporte moins que les Allemands!!), plus de cognac ( il faudrait autoriser des plantations!), plus de lait ( forte demande mondiale ), plus de produits de conchyliculture/ aquaculture,plus de bois ( au lieu d’en importer d’allemagne ! ), plus de foi gras ( on consomme 85 % de la production mondiale) etc… On pourrait facilement allonger la liste. La France est aussi le numéro un mondial du tourisme avec une solide réputation sur le plan gastronomique et terroirs: en conjuguant les deux il y a un potentiel énorme pour la marque France. Au lieu de cela nos politiques ne font que décourager les investisseurs, agresser la grande distribution et ceux qui réussissent, contraindre la production, s’illusionner sur les  » petits »,le bio,les méthodes alternatives. Ce qu’il nous manque c’est des visionnaires, des stratèges, des conquérants qui fassent sauter tous les verrous qui nous sclérosent.

  13. La grande imposture d’Ecophyto (1, 2 et autres) c’est de se focaliser sur la réduction des phytos et de mettre des moyens importants sur une opération qui n’apporte rien ni sur le plan de l’économie ni sur le plan de l’environnement :
    -imposture des Certiphytos qui ne sont que du bla bla et n’apprennent rien à personne,
    -imposture des Bulletins Sanitaires des Végétaux (BSV) qui ne sont rien d’autres que les anciens conseils de traitement diffusés en fonction de l’évolution de la végétation et des risques parasitaires (sauf que ce changement de nom a entraîné une énorme lourdeur administrative et des coûts afférents),
    -imposture des fermes Dephy où on s’essaie à des réductions de phytos qui ne pénaliseraient pas trop les résultats alors qu’il faudrait plutôt chercher des méthodes qui augmentent les rendements sans pénaliser l’environnement.
    Tout ceci à grand renfort de conseillers, de financement, de paperasserie pour des résultats ridicules puisque ne sont pas visés les produits préoccupants mais tous les produits.
    Ecophyto c’est une mise en oeuvre de moyens et on se fiche des résultats, puisque ce qui est mesuré ce ne sont pas les améliorations de l’environnement mais la baisse des volumes utilisés.
    De la poudre aux yeux, mais une très chère poudre.

    1. @ bertrand

      Vous dites :
      « imposture des Certiphytos qui ne sont que du bla bla et n’apprennent rien à personne. »

      Là, vous faite une généralité de ce que vous avez peut-être vécu en certiphyto !

      De l’avis des 1785 agriculteurs dont j’ai pu analyser les évaluations de formations certiphyto DEA qu’ils avaient passé en pays de la loir (surtout Vendée) , il ressort un tout autre discours.

      Plus de 95% sont très satisfait ou satisfait de la formation certiphyto qu’ils ont suivi !
      Il y a même des remarque étonnantes (et que je trouve justifié) comme :
      Cette formation aurait dû avoir lieu il y a 30 ans
      Ou
      Il faudrait une troisièmes journée en plus pour abordé certain sujet passé trop vite du fait du cahier des charge de la formation trop dense.

      C’est effectivement dommage que vous soyez peut être tombé sur une formation mal faite (et surtout un formateur incompétent puisque responsable de la mise en place des sujet obligatoire à aborder)

      Vous dites aussi :
      -imposture des Bulletins Sanitaires des Végétaux (BSV) qui ne sont rien d’autres que les anciens conseils de traitement diffusés en fonction de l’évolution de la végétation et des risques parasitaires –

      Vous ne les avez pas lus de toutes évidences et vous avez effectivement eu une présentation dans votre formation qui n’était pas bonne. (Si vous en avez réellement suivi une)
      Il n’y a aucun conseil de traitement dans les BSV.
      Ce n’est qu’un état des lieux sanitaire des productions par zone (ex : nord de la Vendée seuil intervention puceron sur blé atteint dans 8 cas sur 10) Cela ne veut pas dire que vous devez intervenir, mais que si vous êtes sur cette zone il faut surveiller votre parcelle .Le BSV donne aussi les Protocols qui permettent à l’agri de vérifier par lui-même si le seuil d’intervention est atteint dans sa parcelle.
      Par contre le BSV ne donne jamais les solutions pour gérer le problème s’il y a et cela n’a jamais été prévu.
      Soit l’agri sait ce qu’il doit faire soit il fait comme avant il se réfère a sont technicien.

      Si vous avez raison sur l’effet doublon que le BSV peut avoir avec les avertissements que peuvent donner certain « Flash culture » mis en place par certaine COOP, tout le monde n’y a pas accès et tous les coopérateurs n’y sont pas abonné (BSV lui est gratuit pour tout le monde).

      Quant au réseau dephy que vous décriez (3000 exploitations engagées dans ces réseau), il est vrai que certain des réseaux sont plus performant que d’autre, mais je constate qu’il en sort déjà des « avancées » sur le terrain (toujours pays de la Loire et Poitou Charente pour mes références).

      Un exemple
      Plante compagne en colza, dans les situations adapté (a cette technique), on supprime un anti dicot , on ne baisse pas les RDT, et on constate très très souvent une augmentation de la marge nette (économie d’N (-30unité du aux légumineuse), un phyto en moins et certaine année comme en 2012 pas de resemi du au nettoyage des parcelles par les noctuelles sur colza classique par exemple)

      Si je trouve des défauts au plan ecophyto (et le plus gros est l’obstination à parler de quantitatif plutôt que du qualitatif des utilisations de produit), vous n’êtes que dans le verre à moitié vide et jamais dans le verre à moitié plein (défaut majeur dans les discours du monde agricole)

      Oui la réduction de 50% annoncé comme elle l’a été, est une absurdité sans nom, mais si demain vous produisez autant en qualité et quantité avec moins de phyto cela vous pose-t-il un problème ?

      Personnellement le programme ecophyto ma obligé à m’ouvrir l’esprit a de nouvelles technique ou façon de faire qui sont loin d’être ridicule (et je ne mets pas dedans les bêtises de la biodynamie par exemple ou le bio qui ne sert qu’à faussement rassurer et faire plaisir à ceux qui en ont les moyens).

      Attention aux généralités qui ne servent à rien n’y a personne et un peu plus « de verre à moitié plein » dans les discours serait plus productif et positif que vos discours très négatif injustifié.

      Les agri doivent maitriser des métier hyper/super technique (en élevage comme en production végétales) et comme tous métier très technique on avance avec notre temps (et surtout avec l’évolution des connaissances)
      Le monde agricole a le droit lui aussi de progresser.

  14. En réponse aux commentaires pertinents de Yan.
    Bien sûr mon discours était outrancier et on peut de ci de là trouver quelques intérêts à des actions Ecophyto. Mais ça ne change pas le fond du problème.
    Pourquoi engloutir tant d’argent au nom d’un credo idéologique et incantatoire (comme tous les credos) « il faut réduire les phytos ». Non! l’objectif de l’agriculture doit être : il faut améliorer la production sans dégâts collatéraux. Le maintien du rendement n’est pas satisfaisant.
    De plus la moindre utilisation des phytos fait courir des risques à la production :une méthode qui marche une année sur 3,sur 4 ou sur 5 n’est pas acceptable.
    Vous me posez la question : « mais si demain vous produisez autant en qualité et quantité avec moins de phyto cela vous pose-t-il un problème » Oui cela me pose un problème :
    l’agriculture française est(était?) connue pour son dynamisme et son aptitude à résoudre les problèmes agronomiques si demain, forcée de s’engager sur des voies de recherche inutiles, elle stagne à son niveau actuel elle irait à sa perte.
    Enfin les avancées que vous signalez auraient pu être testées dans le cadre habituel des expés de CETA et autres organismes de développement. Faut il rappeler toutes les expés antérieures à Ecophyto dont l’objectif étaient d’ajuster les traitements aux objectifs de résultats.
    PS J’ai effectivement lu des BSV (j’y ai même participé) et je sais bien qu’ils ne vont pas jusqu’au conseil de traitements puisque parler de traitement est contraire aux lois de l’Eglise Ecophyto. « Cacher ces traitements que je ne saurais voir »
    Conclusion rien n’est à garder dans Ecophyto.

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