Pesticides : comment jouer au marchand de peur ?

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Prendre exemple sur Sciences et Avenir qui n’a de rigueur scientifique que le nom. Suite à la publication par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) de son rapport annuel 2012 sur les résidus de pesticides dans les aliments. Sciences et Avenir titre« Plus de 97 % de la nourriture vendue en Europe contient des résidus de pesticides ». Ce n’est évidemment qu’une information partielle…et partiale puisqu’il faut compléter  « dans les limites légales autorisées par l’UE – appelées les limites maximales de résidus (LMR) ». En clair, aucun danger pour personne !
Rappelons que Sciences et Avenir n’en est pas à son premier coup de « désinformation ». Ce média  est habitué à répercuter les infos de l’association anti-phytos Générations Futures, sans aucun recul ni contre-enquête. Bref, pas mieux qu’un Foucart du Monde !

26 commentaires sur “Pesticides : comment jouer au marchand de peur ?

  1. Et en plus le titre de Science et avenir est intrinsèquement faux. Il est d’ailleurs démenti dans le texte lui-même qui précise « 54 % des échantillons analysés ne contiennent absolument aucune trace de pesticides… »
    C’est bien 97% des aliments qui sont conformes, c’est-à-dire en dessous des LMR.

  2. Voici le commentaire que je viens de poster sur S&A :

    Vous vous êtes laissé abuser par le titre du communiqué de presse de l’EFSA… et vous l’avez tronqué… commettant une erreur abominable.

    Le titre de l’EFSA est « Plus de 97% des aliments dans l’UE contiennent des résidus de pesticides dans les limites autorisées ». Vous avez zappé la fin.

    Ce titre est du reste faux. Voici la première phrase du communiqué :

    « Plus de 97% de tous les échantillons analysés dans le cadre du dernier programme de surveillance à l’échelle européenne des pesticides dans les aliments présentaient des niveaux de résidus se situant dans les limites légales autorisées – dont plus de 54% d’échantillons sans aucune trace détectable de produits chimiques. ».

    Un peu de maths, niveau école primaire :

    54 % sans traces de résidus détectables.

    (97 – 54 =) 43 % avec traces dans les limites légales.

    .

    Vous citez ensuite une expertise collective de l’INSERM, du reste avec le mauvais lien.

    Vous vous adonnez ainsi à un télescopage incongru. Le rapport de l’EFSA concerne la présence de résidus dans les aliments et le risque – inexistant sauf exception style cure de longue durée de cerises. Le rapport de l’INSERM concerne l’exposition professionnelle.

    .

    De surcroît, vous le citez mal. Voici, par exemple, le passage concernant le glyphosate et le lymphome non hdgkinien :

    « Aminophosphonates glycine – Glyphosate

    L’absence d’augmentation de risque de LNH observée dans l’étude de cohorte AHS ne semble pas en accord avec les résultats des études cas-témoins. En effet, des augmentations significatives de risque de LNH ont été observées dans les études cas-témoins poolées suggérant la possibilité d’une association entre l’exposition au glyphosate et les LNH. Cependant, une analyse plus détaillée montre qu’aucune de ces études cas-témoins poolées ne tient compte de la durée ou de la fréquence d’utilisation du glyphosate et que les risques diminuent dans les analyses de régression hiérarchiques ou multivariées. Une étude rapporte que les types de lymphomes davantage impliqués seraient les lymphomes de type leucémie lymphoïde chronique/lymphome à petites cellules et LNH non spécifié. »

    Dans la synthèse, page 33, la présomption de lien entre glyphosate et LNH et notée comme +/-.

    Je n’ai aucun intérêt dans les pesticides, y compris le glyphosate. Mais j’ai un intérêt en tant que citoyen que les faits soient correctement relatés.

    Et que la vulgarisation scientifique ne soit pas instrumentalisée pour véhiculer la peur.

  3. C’est un procédé journalistique assez courant qui consiste à « accrocher » le lecteur par un titre-choc avant de produire un article en décalage par rapport à ce à quoi pouvait s’attendre le lecteur.

    Pas très glorieux, en général.
    Et qui l’est d’autant moins pour une revue dont l’objectif estt la diffusion auprès du « grand-public » d’une information scientifique rigoureuse.

    1. Il est fréquent que le chapô (le titre) soit rédigé par la rédaction plutôt que le journaliste.

      1. Naïveté ? Probablement. .Je ne savais pas que cela se pratiquait… Je l’apprends par conséquent.

        Je me permets de faire le rapprochement avec le mode opératoire du GIEC.
        L’organe de l’ONU publie son SPM (Summary for Policy Makers, Résumé pour les Décideurs) après avoir été « retravaillé » par les représentants des gouvernements, diplomates, hauts fonctionnaires, ONG,… (il n’y a plus de scientifiques) et qui se permet de modifier les conclusions de certains rapports de groupes de travail et/ou de les interpréter en faisant apparaître une orientation quelque peu différente – plus « alarmiste » sur les prédictions – à l’insu des contributeurs.

  4. Je suis tombé par hasard hier soir sur un « débat » à France Culture dans l’émission « du grain à moudre », entre Fabrice Nicolino et Serge Michels
    http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-a-quelles-verites-scientifiques-peut-on-se-fier-2014-12-16

    Nicolino a osé sortir le fameux pseudo rapport de 2007 de la FAO sur la possibilité de nourrir la planète avec du bio, information démentie immédiatement après par le directeur général de la FAO.
    Je croyais qu’un journaliste devait vérifier ses sources.

    1. Pas immédiatement, mais en décembre, pour un rapport mis en ligne en mai. Délai un peu long, qui en dit encore plus long. En outre seule l’importance de l’azote était relevée dans le texte du directeur Diouf , pas l’utilité des pesticides. Un vrai bobo qui appartient désormais au passé de la fao.

    2. Nicolino se prétend journaliste, il a sa carte de pesse, mais ce n’est pas un journaliste c’est un militant, un menteur et un bonimenteur. C’est dire le sérieux de la profession, délivrer une carte de presse à un type pareil.

      Hier je n’écoutais pas l’émission d’Hervé Gardette, j’assistais à une conférence sur l’évolution récente de la défense de la prétendue « cause animale ». On peut avoir de très sérieuses inquiétudes sur la société que nous préparent des politicard détestables comme Glavany, sensibles par pur électoralisme, aux sirènes des autoproclamés amis des animaux.

      Les escrolos et les animalistes n’ont qu’un objectif, jeter à la poubelle de l’histoire l’humanisme moderne et nous faire revenir sur les progrès accomplis pour le bien être de l’humanité grâce à lui.

      1. petit rappel :
        http://www.mediasinfos.com/munich71.htm

        on y trouve comme au hasard , cela ne vise personne !
        3* publier seulement les informations dont l’origine est connue ou dans le cas contraire les accompagner des réserves nécessaires ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents .

        6) – rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte

        8*s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement, ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.

  5. Excellente analyse de cette académiciene. On se rappelle le cas de la roténone, qui appartient au passé. Il convient de bien gèrer celui de l’azadiractine et des extraits de neem, joyeux ‘pe’. On ne reviendra pas sur les arsenicaux, très utilisés avant 1940, pourtant d’origine très naturelle, purs minéraux, issus de l’extraction .

    1. On dirait qu’Alerte-environnement a pris aussi ses dispositions face à cette intimidation; le billet sur l’affaire UICN-Task Force a disparu du site…

      Pour résumer;
      Les scientifiques associés de près ou de loin à la recherche au service de firmes phyto, c’est très mal => conflit d’intérêt
      Les scientifiques (triés sur le volet) associés de très près avec des complexes financiers pro-environnementalistes, c’est très bien, vu comment l’Homme-maltraite-la-Nature, avec conclusions de ces « recherches » médiatisées à outrance et la satisfaction d’avoir accomplis sa mission…en toute indépendance!
      Ça vaut bien des remerciements!
      https://pbs.twimg.com/media/B5IaIHdCUAAB19o.png

        1. Bonjour Laurent, je parlais du site ici, billet retoqué par Wackes Seppi sur le thème de « l’hypothèse », alors que les faits de cette manigance sont bien avérés!

          1. @ Wackes Seppi
            « Je ne vous suis pas ici. Quel site ? Quel billet ? Quelle manigance ? »

            – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2014/12/16/pesticides-comment-jouer-au-marchand-de-peur/#comment-143247
            Il y avait bien un billet ici sur l’affaire UICN, non?
            Le titre: « Phytos : fraude de la Task Force anti-néonicotinoïdes ? »
            Vous aviez même commenté en rectifiant que ce n’était pas une « hypothèse » mais bien des faits avérés et par la suite aviez donné le lien de votre excellente analyse sur Imposteurs.
            Si mes souvenirs ne me trompent pas j’avais aussi mis ce lien
            http://www.geneticliteracyproject.org/2014/12/04/neonics-ban-tied-to-corrupted-bee-research-by-scientists-at-eus-ethically-challenged-iucn/
            Pour les commentaires…

          2. @ Wackes Seppi
            Faites une recherche avec le titre, google s’en souvient…
            Phytos : fraude de la Task Force anti-néonicotinoïdes ?

  6. Un article intéressant : De quoi meurt-on dans le monde ?

    L’homme vit toujours plus vieux, et ce partout dans le monde. L’espérance de vie mondiale a progressé d’un peu plus de six années entre 1990 et 2013, passant de 65,3 à 71,5 ans. C’est la principale conclusion de la dernière étude sur la « charge mondiale des maladies » publiée dans la revue médicale britannique The Lancet jeudi 18 décembre, sorte de gigantesque autopsie des 55 millions de personnes décédées l’an dernier à l’échelle planétaire. Certes, le nombre de morts a augmenté depuis les 47,5 millions enregistrés en 1990, mais plus lentement que la hausse annuelle de la population.

    L’ampleur de cette enquête financée par la fondation Gates, qui en est à sa quatrième édition, est vertigineuse : 800 chercheurs internationaux ont ainsi passé en revue 240 causes de décès dans 188 pays du monde − et non plus par grandes régions, comme précédemment − au cours des 23 dernières années. Avec, pour la première fois, suffisamment de recul pour étudier les évolutions des pathologies dans le temps. Et pouvoir en retirer des enseignements pour les politiques de santé publique.
    Recul des maladies infectieuses

    Le principal résultat, c’est donc que nous vivons plus longtemps, femmes (74,3 ans, 6,6 ans de plus depuis 1990) comme hommes (68,8 ans, 5,8 ans de plus). Une longévité qui s’est particulièrement accrue dans une dizaine de pays en développement, tels que le Népal, le Rwanda, l’Ethiopie, le Niger ou l’Iran, qui ont gagné plus de douze ans. Seule exception : le sud du continent africain (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, etc.), où les ravages du sida ont amputé l’espérance de vie de cinq ans en moyenne et restent la première cause de décès prématurés.

    Partout ailleurs, la mort intervient de plus en plus tard, sous l’effet du recul de certaines maladies chroniques dans les pays développés (la plupart des cancers ont diminué de 15 % et les maladies cardio-vasculaires de 22 % en vingt-trois ans) et celle des maladies infectieuses dans les pays en développement (maladies diarrhéiques, tuberculose ou pathologies néonatales). La mortalité infantile, en particulier, a quasiment été divisée par deux, passant de 7,6 millions d’enfants de moins de cinq ans morts en 1990 à 3,7 millions en 2013.
    (…)

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/18/de-quoi-meurt-on-dans-le-monde_4542392_3244.html

    Et tout ça dans un monde plein de vilains produits chimiques et de pesticides… 🙂

  7. « Et tout ça dans un monde plein de vilains produits chimiques et de pesticides – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2014/12/16/pesticides-comment-jouer-au-marchand-de-peur/#comments »

    Effectivement « dans un monde plein de vilains produits chimiques et de pesticides », cette augmentation de l’espérance de vie est la conséquence de ces vilains produits: antibiotiques, vaccins biotechnologiques ( puisque tous ou presque sont produits en fermenteurs par des microorganismes génétiquement modifiés) médicaments, insecticides pour la lutte antivectorielle, tous pesticides pour augmentation la production agricole et la rendre plus saine ( moins de mauvaises herbes toxiques dans l’aliment, moins d’insectes au silo).

    Les principaux reculs de l’espérance de vie sont essentiellement comportementaux ( tabac devenu accessible dans les pays en voie de développement, il faut un PIB suffisant pour être client d’American Tobacco, comportement sexuel à risque ( hétero comme homo), réduction de l’utilisation des insecticides dans les régions impaludées).

    Le dernier est comportemental mais collectif et non pas individuel et lié à la bobologie dans les pays développés qui interdit les insecticides ou par mimétisme impose leur réduction dans les pays en développement exposés à la malaria.

  8. « Sciences et Avenir titre : « Plus de 97 % de la nourriture vendue en Europe contient des résidus de pesticides ». Ce n’est évidemment qu’une information partielle…et partiale puisqu’il faut compléter « dans les limites légales autorisées par l’UE – appelées les limites maximales de résidus (LMR) ». – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2014/12/16/pesticides-comment-jouer-au-marchand-de-peur/#comment-143228 »

    Et il faut ajouter : « dont plus de 54% d’échantillons sans aucune trace détectable de produits chimiques ». Donc ce n’est ps 97 % des échantillons qui contiennent des résidus de pesticides mais 46 % dont seulement 3% au dessus de la norme.

    Même si la phrase du rapport de l’Efsa n’est pas parfaitement rédigée, elle est très claire. Le titre de Science et Avenir est donc un véritable mensonge, largement répercuté par les escrolos sur plein de forums, Twiter, etc !

    1. Non, monsieur !

      Il ne faut pas ajouter… Les 54 % d’échantillons sans résidus détectables sont « sans résidus » selon la nomenclature habituelle.

      Le titre de l’EFSA est faux. Je leur ai écrit… Ils n’ont rien changé.

      Le titre de S&A est encore plus faux. Je leur ai écrit… Ils ont chargé les commentaires… Ils n’ont rien changé.

  9. Ceci est une réponse à Mme Rageous, 22 décembre 2014 à 12:02

    Maintenant, c’est clair.

    Il y avait effectivement un billet. A.-E. a sans nul doute reçu un courriel dont on peut deviner le contenu. Et A.-E. a retiré son billet. Tout comme ForumPhyto, qui l’a remplacé par :

    http://www.forumphyto.fr/2014/12/17/la-task-force-de-luicn-fait-elle-ou-non-de-la-science-militante-note-a-lattention-des-lecteurs-de-forumphyto/

    en renvoyant vers les articles qui restent en ligne.

    Quand la vérité dérange, « on » (pas E.-E. Ou ForumPhyto) peut vouloir l’occulter. Mais cela ne fait pas disparaître la vérité.

    Il faut lire les trois articles, ainsi que le précédent, sur :

    http://risk-monger.blogactiv.eu/

    Notez que je ne partage pas l’avis de M. Zaruk. Mon analyse me conduit à conclure que l’UICN a été instrumentalisée.

    1. @WS,
      « Mais cela ne fait pas disparaître la vérité. »

      De même pour la « liberté » ? Rassurons-nous :

      Un enfant a écrit le mot « liberté » sur le sable d’une plage, à marée est basse.
      Alors que la mer monte, son père lui dit :
      « La mer effacera le mot… mais la liberté demeure ! »

      1. @ JG2433

        >>> C’est beau et pouétic comme si que se serait not’roger à nous qui l’a écrit!

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