Année catastrophique pour l’apiculture : le discours très facile de l’UNAF

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« C’est pas de ma faute, je n’y suis pour rien ! » C’est en substance le message que cherche à faire passer Henri Clément (porte parole de l’UNAF qui revient au premier plan médiatique depuis le départ de la présidence d’Olivier Belval) dans une interview publiée par L’Avenir agricole. Conscient qu’il doit ménager le lectorat auquel il s’adresse (des agris, des vrais !), Henri Clément prend soin de ne pas attaquer bille en tête les phytos mais explique que si 2014 est « la plus mauvaise année de l’histoire de l’apiculture », « c’est d’abord la climatologie » qui en est à l’origine. Mais il ne peut s’empêcher de revenir pointer du doigt « les pesticides néonicotinoïdes comme le Gaucho et le Régent arrivés en 1995 ». Mais, dites-donc, M. Clément, 1995, c’était il y a bientôt 20 ans. Et depuis tout ce temps, quel est le bilan de l’UNAF ? Quel est le bilan de la filière qui a toujours refusé de prêter attention au Varroa ou au Nosema ceranae en accusant encore et toujours les pesticides de tous les maux de l’apiculture. Henri Clément dénonce la FNSEA, qualifié de « lobby très puissant qui n’est pas prêt à changer son modèle de production ». Ainsi donc, si l’apiculture connaît aujourd’hui (et non pas en 1995) une crise comme elle n’en a jamais connu, c’est de la faute aux méchants agriculteurs mais certainement pas à l’UNAF. Que les lecteurs de L’avenir agricole ne s’y laissent pas prendre : l’UNAF ne se remet jamais en question. Ce syndicat est obnubilé par les phytos et est incapable d’avoir une vision pertinente sur les cause de la surmortalité des abeilles : mettre en question de façon aussi caricaturale les phytos et la FNSEA, c’est méconnaitre la réalité du terrain. Un aveuglement qui conduit l’apiculture dans le mur.

22 commentaires sur “Année catastrophique pour l’apiculture : le discours très facile de l’UNAF

  1. L’UNAF même pas foutue de faire entrer les ruchers de ses obligés dans la vaste étude européenne qui essaie d’être un tant soi peu constructive en ce qui concerne ce qui arrive à ses abeilles au lieu de mettre la faute sur les autres.

    On dirait ce champ d’agriculture bidon de Terre et Humanisme qui arrivait même pas au point de faire ses comptes et qui a réussi à faire gober ses chiffres (inexistants depuis des dizaines d’années) à ce pigeons de Bastamag…

  2. L’UNAF s’occupe-t-elle sérieusement des abeilles et des apiculteurs, ou sa mission est-elle de servir de supplétif pour le mouvement dit altermondialiste ?

  3. À propos des abeilles, une suggestion de lecture sur le site de Pierre-Ernest « Climat de Terreur » :

    « Qui raconte des bobards ? Qui essaye de diaboliser certaines inventions modernes ? Dans quel but ?

    Pourquoi accuse-t-on systématiquement les insecticides synthétiques alors que toutes les précautions ont été prises avant leur mise sur le marché, et qu’on se permet d’utiliser en agriculture bio d’autres produits considérés comme naturels comme la Roténone jusqu’au moment où on doit les interdire parce qu’on a constaté qu’ils étaient dangereux ? »

    http://climatdeterreur.info/index.php/fr/environnement-et-ecologie/agriculture-ogm-aliments/einstein-les-abeilles-et-les-mensonges

  4. Très bonne suggestion.

    Il faut aussi rappeler que des études comme EPILOBEE et COLOSS semblent montrer que les abeilles ne se portent pas si mal en Europe.

    La France fait exception dans EPILOBEE (il n’y a pas eu de réponse pour COLOSS). On devrait se demander pourquoi.

  5. Au sujet de l’hécatombe d’abeilles dans les PO cet hiver, le CNRS de Lyon s’est chargé des analyses (à la demande et aux frais des apiculteurs touchés), il en ressort l’affirmation d’une intoxication par des pesticides.
    http://www.francebleu.fr/infos/abeilles/les-abeilles-meurent-bien-intoxiquees-dans-les-pyrenees-orientales-1693833
    J’attendais naïvement le nom des molécules incriminées et rien de ne vient sauf pour le grand public ce reportage entendu ; c’est bien au tour de l’élevage de montagne d’être dans le viseur.
    http://www.bfmtv.com/planete/pourquoi-les-abeilles-disparaissent-836116.html
    12 molécules dont 4 interdites en France mais quelles sont-elles?
    Une est commune aux éleveurs et aux apis, l’Amitraz contre varroa pour les uns, contre les parasites externes pour les autres. Est-elle présente et dans quelle proportion?
    Cette information peu loquace est rapportée par le chercheur Marc-Edouard Colin, déjà l’objet de controverse dans l’affaire du Gaucho
    http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/marion-guillou-directrice-de-l-inra-fait-des-revelations-au-sujet-du-gaucho,173.html
    Faut-il y voir une information tronquée et donc militante?

    En attendant un nouveau pavé dans le marigot apicole signé GRW…
    http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/apiculture,58/apis-mellifera-une-menace-pour-les,949.html

    1. Mortalités ,mortalités!! ah les pesticides .Mais quid des résultats d’analyses des mortalités de cet hiver 2013/2014 en Ariège(un collectif qui parle de 3000 ruches mortes du aux pesticides) qui montre beaucoup de virus mais aussi, dans les échantillons des molécules appelé coumaphos ,amitraz et autres.(issu de l’activité apicole) et rien d’autres.Tellement d’embarras autour de ces résultats-ddcspp/draf que personne ne sait comment manipuler le paquet cadeau.
      Soyons clair ,le débat n’est pas simple ,mais le monde apicole doit accepter de balayer devant sa porte et mettre ses intégristes au pas.

      Ah !au fait, Je suis apiculteur, un apiculteur qui en en raz le bol du discours mensonger ambiant.Quid des apiculteurs qui ne perdent pas de ruche,pourquoi n’ont-il pas la parole?

      1. 1.  Avez-vous un lien vers ce rapport ?

        2.  « Quid des apiculteurs qui ne perdent pas de ruche,pourquoi n’ont-il pas la parole? » C’est qu’ils ne la prennent pas suffisamment…

        Et, il faut le reconnaître, le tapage médiatique sur les catastrophes – tant les mortalités que les effets des pesticides, tous deux allégués – ça a quand même une certaine efficacité…

        1. Restitution public du rapport janvier 2015.

          Prendre la parole? ok! Mais encore faudrait t-il qu’un média autre que confidentiel veuille bien la relayer!Et comme dit quel intérêt pour un média aujourd’hui d’une histoire sans hémoglobine.

          1. « Tellement d’embarras autour de ces résultats-ddcspp/draf que personne ne sait comment manipuler le paquet cadeau. »
            On dirait que vous aviez raison, phil 70660, la conclusion est arrivée + vite que prévu…
            « Les résultats d’analyses ne permettent pas, en l’état, de conclure à une origine commune et unifactorielle pour l’ensemble des départements touchés. »

            http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/Actualites/Les-derniers-communiques-de-presse/Rencontre-entre-une-delegation-du-ministere-de-l-agriculture-et-les-representants-des-apiculteurs

            La réplique risque de ne pas se faire attendre ou bien ça va s’écraser mollement?

    1. Bah, c’était couru d’avance.
      Ils n’ont pas lu ou voulu lire l’étude (ou pu ;)).
      Le communiqué était déjà préparé avant la publication de cette synthèse.
      C’est une technique largement usitée par les propagandistes de tout poil.

          1. Ne mettez pas tous les apiculteurs dans le même sac,il y a des gens compétent qui réprouvent la tournure du débat actuel.
            Rappelez vous simplement que la filière est depuis prés de 20 ans envahie par des olibrius de tous poils qui s’approprient par opportunisme ,pour masquer leurs indigence intellectuelle ,l’apiculture au nom d’une idéologie écologique.

            Si l’on venait antérieurement a l’apiculture par passion, beaucoup trop aujourd’hui s’immisce dans le milieu porteur d’un message pseudo salvateur.
            Qu’il commence déjà par apprendre l’élevage des abeilles (ce qui prend au bas mot 10 ans) et arrêtes de croire que Cfppa,banque, 4X4 et grue les rendent expert en quoi que ce soit.
            Je les engage tous a méditer la chanson de Gabin : »Maintenant je sais »et a faire leurs preuves.

  6. Sur ce sujet de la professionnalisation des apiculteurs je conseille aux néophytes (dont je fais partie) la lecture du livre de Jean Fedon « Devenir Apiculteur Professionnel ».

    1. Ben oui, vous devez avoir raison. Mais je ne vois pas où j’ai pu la commettre. En tout état de cause deux adresses valent mieux qu’une ! En sécurité aéronautique on parle de « redondance » !

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