L’agriculture urbaine à la sauce médiatique

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Depuis quelques temps la presse s’empare du dossier, toujours d’une manière extatique, pour présenter différents projets.

Le site actu- environnement nous présente la solution « Full SAS ». A la lecture on peut se poser une question simple, quelle est la différence avec une serre actuelle située dans la banlieue d’une ville comme Nantes et qui produit des tomates ? Des lecteurs du site on posté des messages allant dans ce sens.

Le site Rue 89 présente aussi le projet et là on doit dire que les bêtises sont délivrées sans retenue.

« Le premier défi est de proposer une plante de qualité avec 80% en moins de pesticides, tout en réduisant de 90% la consommation d’eau par rapport à l’agriculture conventionnelle.  » Pour cela, l’équipe a misé sur la verticalité. Pendant un cycle de sept semaines, les plantes seront élevées d’un étage à l’autre via un système de tapis roulant, jusqu’à atteindre leur maturation. Au total, 90 000 salades pousseront dans des gouttières sur une surface au sol de 1000 mètres carré de production. Point de lumière naturelle, mais un éclairage LED adapté aux besoins des salades. La FUL pourrait produire jusqu’à 283 salades par mètre carré par an, soit dix fois plus qu’une production agricole en plein champ. »

Dans d’autres articles, on nous présente la permaculture en ville comme une solution de la ville en transition.

Une vaque impression qu’on prend les producteurs de salade pour des idiots. Bonnes vacances !

14 commentaires sur “L’agriculture urbaine à la sauce médiatique

  1. Pesticide dans des salades?

    Ce qui est intéressant c’est ce glissement vers le hors sol pour échapper aux pesticides. Forcément en chambre stérile on n’en a pas besoin.

  2. Les serres sur les toits c’est un marché de niche. Ça plait à une clientèle urbaine qui n’a jamais connu la terre et qui est prête à payer le prix fort pour des légumes «locaux» et quasi-bio. Comme le fait remarquer W. S. dans son commentaire sur l’article d’Actu Env., quid des grandes cultures? Le kale et le mesclun c’est fancy mais où sont les protéines? Vouloir nourrir une ville sans faire de céréales et de légumineuse est un fantasme déconnecté de l’histoire de l’agriculture.

  3. C’est comme dans l’énergie, les journaux passent leur temps de nous parler d’énergies « nouvelles » comme le photovoltaïque ou l’éolien, en oubliant de nous dire que :
    – c’est 0,8% de la production énergétique finale mondiale après 25 ans de croissance « formidable » et des centaines de milliards d’euros d’investissement en réseau, ressources et zéro diminution ni d’émissions de CO2 ni consommation de fossiles
    – et que en plus, ces soit disant « renouvelables » nécessitent 10 à 100 fois plus de ressources non renouvelables par énergie produite que le nucléaire par exemple… https://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=renewable-energys-hidden-costs

    Ca doit venir du fonctionnement des médias en France qui préfèrent, sûrement par paresse, expliquer tout par la « conspiration » ou le « petit a raison » plutôt que de vulgariser l’expertise comme le font d’autres pays anglo-saxons ou nordiques par exemple.

    1. Bernard > Ca doit venir du fonctionnement des médias en France qui préfèrent, sûrement par paresse, expliquer tout par la « conspiration » ou le « petit a raison » plutôt que de vulgariser l’expertise comme le font d’autres pays anglo-saxons ou nordiques par exemple.

      Par paresse… ou par soucis d’audimat (un media vend ses lecteurs/téléspectateurs/auditeurs aux annonceurs), ou par incompétence (j’ai entendu que seulement 10% des journalistes français ont une formation scientifique; à confirmer).

    2. Ne surestimez pas la rationalité des pays anglo-saxons et nordiques. De ce côté là ils ont aussi leurs problèmes. Disons que chez eux le débat est plus ouvert du fait d’une culture libérale absente en France depuis le jacobinisme et la Terreur.

  4. Faut pas se leurrer non plus, c’est pour la même raison que les journaux français ont arrêté de compter les morts du bio en 2011 quand ils ont découvert que ça venait d’aliments bien bobos comme des pousses de soja bio… remercions le ciel que ce n’eût été de produits de consommation plus courante comme des pousses de cresson ou des salades…
    http://www.euro.who.int/fr/health-topics/disease-prevention/food-safety/outbreaks-of-e.-coli-o104h4-infection

  5. S’agissant des bobos urbains, deux informations à croiser:

    1- http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1228281-des-rats-sur-la-pelouse-du-louvre-pour-etre-contamine-il-faut-vraiment-avoir-la-poisse.html

    « Des rats sur la pelouse du Louvre : pour être contaminé, il faut vraiment avoir la poisse »
    Une vétérinaire très bobo nous explique « La leptospirose et la salmonellose, les 2 principaux risques »

    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/les-rats-envahissent-paris-7773474982
    Les rats envahissent Paris
    Les rongeurs deviennent de plus en plus nombreux dans la capitale. Les pelouses du Louvre sont particulièrement concernées par une invasion de rats

    Certainement grâce à une limitation de l’utilisation des rodenticides, option très bobo de la municipalité de Paris.

    Bon pour la biodiversité, n’habitant pas Paris, je suis pour.

    2-Les autorités chinoises ont interdit à la population de quitter la ville de Yumen, cité de 30.000 habitants mise en quarantaine après qu’y a été découverte une première victime de la peste bubonique, le 16 juillet. http://www.lefigaro.fr/international/2014/07/23/01003-20140723ARTFIG00202-un-premier-cas-de-peste-detecte-en-chine.php
    «On croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête.» Une ville séquestrée, des habitants en quarantaine, des rats vagabondant dans les rues. La petite ville de Yumen de 30.000 habitants, au nord-est de la Chine, rappelle étrangement l’histoire de Bernard Rieux, retrouvé enfermé dans la ville d’Oran après une épidémie de peste dans l’ouvrage d’Albert Camus. À une différence près: il n’y a eu qu’un mort de peste bubonique le 16 juillet en Chine, ce qui n’est pas une pandémie »
    On fait confiance aux chinois pour faire ce qu’il faut mais l’équivalent à Paris? peut-être sera fait mais trop tard.

  6. Certes, et comme pour le chikungunya on peut attendre des autorités sanitaires l’utilisation massive de rodenticides si le risque d’introduction du virus en France devient plus notable, mais il est utile de souligner l’attitude infantilisée et infantilisante des médias bobos et des politiques qui boivent leurs propos.

    On pourra aussi s’amuser à lire cette pub pour le champagne bio:

    Début de citation
    « Champagne bio, le raffinement au naturel

    Source: lunion.presse.fr
    En 2012, la zone d’appellation Champagne réunissait 107 domaines de viticulture biologique. Le secteur est en expansion dans le vignoble, nous apprend l’Union de Reims.

    La conversion dans la production de champagne issu de l’agriculture biologique dure de trois à quatre ans. La motivation des viticulteurs reste le respect de l’environnement. « C’est une philosophie qui protège et développe la vie. Il s’agit de travailler en harmonie avec la nature et non pas contre elle », s’enthousiasme David Léclapart, viticulteur en agriculture biologique à Trépail. Francis Boulard, viticulteur basé à Cauroy-lès-Hermonville, précise d’emblée : « Il y avait une demande à satisfaire ».

    Il existe différentes manières d’aborder le bio en Champagne, où le climat septentrional complique les choses. David Léclapart et Francis Boulard, eux, ont choisi la biodynamie qui consiste en l’application de produits spécifiques à certains moments de l’année. L’utilisation de substances comme la bouillie bordelaise (à base de cuivre), le soufre, le purin d’ortie ou encore la silice permet d’éviter les produits chimiques de synthèse. Le travail du sol au cheval de trait est également l’une des solutions envisagées par ces viticulteurs pour obtenir une terre qui respire et absorbe l’eau nécessaire à la plante.

    La culture de raisins bio est un travail plus lent et qui nécessite d’être plus attentif aux maladies. « Il y a une méthode, un procédé à adopter », actuellement en conversion. Le coût du travail est également plus élevé et le prix de la bouteille s’en ressent, mais « les amateurs de vins veulent bien payer le prix fort pour une qualité optimale », »

    Il est question de soufre, sans danger et parfait, pourtant il nous semble que dans des vignes de Blaye en Gironde… une institutrice idiote…des enfants d’une école qui avaient les yeux qui piquaient suite à une pulvérisation …de soufre…
    et tout cela à fait grand bruit!

    On s’amusera donc du propos:
    « L’utilisation de substances comme la bouillie bordelaise (à base de cuivre), le soufre, le purin d’ortie ou encore la silice permet d’éviter les produits chimiques de synthèse. »

    1. « Le coût du travail est également plus élevé et le prix de la bouteille s’en ressent, mais « les amateurs de vins veulent bien payer le prix fort pour une qualité optimale »

      D’un point de vue technique, j’ai quelques doutes car les rendements visés en Champagne sont très élevés (supérieurs à 100 hl/ha), étant donné le peu de surface disponible et la demande qu’il y a en face. En passant en bio, le rendement ira jusqu’à …20-30 hl quand tout va bien?
      Au final, ça fait forcement très cher la bouteille. Je ne vois pas d’inconvénients, sauf quand on veut le généraliser (avec des subventions tant qu’à faire), pour satisfaire uniquement des catégories CSP+++, qu’on appelle ici, « amateurs de vins ».
      Ce modèle économique est voué à l’échec, quand on veut faire d’un produit de niche, un produit de masse.
      En Espagne par exemple, ils ont essayé de développer le jambon Iberico (un délice), un véritable produit de luxe: le résultat a été à la hauteur avec un produit très couteux à produire mais très difficile à vendre du fait, justement, de son prix. Beaucoup de producteurs ont du faire marche arrière quand ils n’ont pas carrément fermé.

  7. Et dans le cas du jambon iberico avec un résultat sur le plan gustatif incomparable.
    Mais l’inverse pour le champagne bio, surtout les printemps ou été humides.

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