Bio/conventionnel : lequel est le meilleur pour la santé ?

Partager sur : TwitterFacebook

C’est l’étude qui commence à faire du bruit ces derniers jours, celle d’experts de l’Université de Newcastle, prouvant après une méta-analyse de 343 publications que les aliments et cultures bio contiennent jusqu’à 60 % de plus d’antioxydants clés que ceux produits en agriculture conventionnelle » et présentent en moyenne, des concentrations en métaux lourds inferieurs de 48 %.
Dans leur communiqué de presse, les experts précisent que cette méta-analyse contredit une précédente étude faite en 2009, cette dernière concluant qu’il n’y avait pas fondamentalement de différence nutritionnelle entre le bio et le conventionnel. Nous  sommes en train de regarder d’un peu plus près le document en question. Avis également aux amateurs…
Dernière remarque, cette méta-analyse a notamment été financée par un organisme de promotion du bio « Sheepdrove Trust », ce qui n’est évidemment pas innocent. Nous n’entrerons pas cependant dans la logique « François Veillerette » qui consiste à disqualifier une étude uniquement du fait de son financeur. A suivre….

 

22 commentaires sur “Bio/conventionnel : lequel est le meilleur pour la santé ?

  1. Une info intéressante sur Carlo Leifert (voir les signataires)http://www.independentsciencenews.org/wp-content/uploads/2012/10/Seralini-and-Science-fr.pdf

    1. Pathétique document, l’expérience de Séralini est inacceptable parce qu’elle ne respecte pas les standards de l’OCDE. Il ne suffit pas d’ajouter du temps à une expérience pour la rendre plus précise, il faut que la taille de l’échantillon soit suffisante pour compenser la variabilité des résultats qui augmente avec l’âge des animaux. Sans admettre ce fait simple et irréfutable tout débat est impossible du fait même de l’incompétence ou/et de la mauvaise fois des contradicteurs.

  2. M. JFK a fait une observation très intéressante. En gros : follow the money.

    Application pratique :

    La méta-analyse de l’Université de Newcastle comporte notamment comme auteurs M. Charles Benbrook, qui fut conseiller scientifique (il est économiste…) de l’Organic Center de 2004 à 2012. Connu pour ses activités de promotion de l’agriculture biologique et de dénigrement des produits phytos et des OGM.

    Il y a aussi M. Urs Niggli, directeur du FiBL, l’Institut (suisse à l’origine, privé) de recherche de l’agriculture biologique. Lire : de promotion de l’agribio.

    La méta-analyse a été révisée par Lord Peter Melchett, directeur des politiques de la Soil Association, l’association britannique de l’agribio.

    Elle a reçu un soutien pratique et financier du Sheepdrove Trust qui, est-il dit, soutient la R&D indépendante (ben voyons… ces gens soutiennent toujours les bidules “indépendants”) sous-tendant le développement de l’agriculture et des systèmes alimentaires biologiques et soutenables.

    Au moins, les auteurs ont été transparents. Pas comme ce célèbre professeur qui a fait monter une société – oups ! Une association écran.

    Alors… follow the money ?

    .

    Plutôt que d’éructer des anathèmes – et de lancer des diatribes contre ceux qui ont l’audace de jeter un oeil critique sur une publication correspondant à l’idéologie ou aux sentiments du lanceur de diatribes – on peut aussi lire la publi et se faire une opinion sur pièce.

    J’ai parcouru l’oeuvre de M. Leifert et al. C’est une oeuvre qui cherche à confirmer des convictions. C’est plutôt facile avec les méta-analyses : il suffit de bien choisir le matériau de base et d’interpréter dans le bon sens. Attention, lanceurs de diatribes : je n’ai pas écrit que c’est bidonné.

    Dans le tableau 1, les auteurs résument leurs observations pour 36 facteurs. Ils n’évaluent la fiabilité de leurs résultats comme « bonne » que pour… deux facteurs.

    On peut aussi juger à partir du tapage médiatique qu’ils ont eux-mêmes organisé. Lire ceci est un signal d’alerte rouge :

    « Le professeur Carlo Leifert, professeur d’Agriculture Ecologique à l’Université de Newcastle, qui a dirigé l’étude, a déclaré : « Cette étude démontre que le choix d’aliments produits selon les normes de l’AB peut conduire à une consommation accrue d’antioxydants nutritionnellement souhaitables et à une exposition réduite aux métaux lourds toxiques. Elle apporte aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu’à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont été souvent source de confusion. » »

    .

    On notera aussi que leur communication (et, en fait, l’étude elle-même) est axée sur les facteurs qui donnent un avantage aux produits bio.

    La figure 3 fait état d’une très importante – à mon sens surprenante – diminution de la teneur en protéines des produits bio. Idem pour les fibres. Les auteurs n’en parlent pas dans leur com’…

    Au total, cette étude n’apporte pas grand chose de nouveau, à part l’agitation médiatique et les transes de quelques commentateurs.

    Il devrait pourtant être facile de comprendre que les conditions de culture varient bien plus à l’intérieur d’un système de production qu’entre les systèmes, si l’on met à part l’emploi de produits phytosanitaires de synthèse (rappel : l’agriculture biologique emploie aussi des pesticides).

    La communication axée sur les anti-oxydants – quasiment le seul argument de vente de l’agriculture biologique sur le plan de la diététique – est à la limite de la tromperie. Sur les pesticides, trouver que « des résidus de pesticides étaient quatre fois plus susceptibles de se retrouver dans les cultures conventionnelles qu’en AB », n’est pas à l’avantage de l’AB : on ne devrait en trouver aucun dans l’AB. Et ne venez pas dire que ce qu’on trouve, ce sont les pesticides du voisin.

    Quant au cadmium, ce que l’étude trouve est largement une coïncidence. Le facteur essentiel en la matière est la nature du sol et les teneurs des apports fertilisants.

    1. Oups ! Le début avait sauté.

      J’aireproduit ci-dessus – par paresse – les commentaires que j’avais sur Actu-environnement.

    2. « des résidus de pesticides étaient quatre fois plus susceptibles de se retrouver dans les cultures conventionnelles qu’en AB »,

      >>> Comment doit-on comprendre le terme de « susceptible »?

      >>> Quel est le sens de « quatre fois plus susceptible »? Comment mesure-t- la susceptibilité en question?

  3. plus sérieusement les anti oxydanst contrarement à ce qu’on pensait depuis longtemps sans l’avoir observé, AUGMENTENt LES RISQUES DE CANCER

    non seulement ils ne protègent pas des risques génétoxiques des oxydants, mais câchent les attaques à la cellule qui n’active plus les systèmes de défense.

    un peu comme une lunette de soleil noire mais qui ne protège pas des UV.

    autre chose à voir c’est l’ordre de grandeur de l’intérêt de santé…

    si comme ils le disent ca se contente de vous protéger des accidents de girafes alcooliques, l’incidence est faible.

    j’ai vu le même effet (cyclisme véhiculaire lire johnforester.com) avec les pistes cyclables identifiées comme réduisant drastiquement les accident rares en lignes droite (5%) et triplant les accidents (95%) aux intersections quand on en sort…

    c’est un peu comme les fromages aux lait cru qui induisent plus d’intoxication alimentaires en apparence, mais réduisent les intoxications dans la population des pays qui en consomment…

    pour le moment ce que j’observe c’est que le comcombre espagniol qui est une graine germée bio allemande a tué autant voir plus que la vache folle (si on tient compte des greffés et dyalisés condamnés a long terme).

  4. Je suis d’accord avec AlainCo, les dernières études montrent que les antioxydants sont au mieux inutiles, au pire dangereux.

    1. Karg se a dit : Je suis d’accord avec AlainCo, les dernières études montrent que les antioxydants sont au mieux inutiles, au pire dangereux.

      >>>> Quelques références valables pour soutenir vos affirmations concernant les anti oxydants à tout les deux? Merci!

  5. Ces parmesans là étaient aussi certifiés conformes et pourtant chargés en contaminant naturel cancérigène si je traduis bien « naturally occurring carcinogen » :

    Four people have been arrested and thousands of wheels of Parmesan cheese seized by police after a conspiracy to falsify documents and cover up the use of toxic milk was uncovered in Italy this week.

    According to The Local, the cheese had been made with milk containing aflatoxin, a naturally occurring carcinogen that is commonly found in crops grown during droughts and in the milk of cows that eat moldy food. Small amounts are not harmful to adults, but the milk used to produce the Parmesan had twice the level of aflatoxin allowed by E.U. health codes. Tests had been conducted on the cheese, but the results had been altered to cover up the excessive aflatoxin levels, police say.

    Suspicious prosecutors privately ordered another set of tests, which revealed both the toxin and the coverup. The head of agricutural nutrition for the city of Parma was among the four people arrested so far in conjunction with the toxic cheese. Three cheese producers were also arrested, and up to 60 more people are under investigation.

    In large amounts, aflatoxin can cause liver problems including cirrhosis and even cancer. Children are more susceptible to it than adults, and can suffer delayed development and stunted growth from excessive consumption.
    http://www.thedailymeal.com/italy-seizes-thousands-wheels-toxic-parmesan/62114

    Rien vu dans la presse française à ce sujet, qui peut en dire plus?

  6. Cette affaire de parmesan est sans doute en rapport avec le scandale sanitaire italien dû à la récolte de maïs de 2012 très chargée en mycotoxines, notamment l’aflatoxine, et dont une énorme partie (350000 tonnes officiellement, sans doute beaucoup plus en réalité) a fini dans des centrales thermiques. Au moins une coopérative d’éleveurs (peut-être plusieurs !) a enfreint les interdits et a nourri les vaches avec ce maïs, d’où une teneur tout à fait anormale d’aflatoxine dans le lait et ses dérivés.
    http://www.lespiedsdansleplat.me/le-mais-le-petit-papillon-et-les-mechants-champignons-fable-italienne-tres-edifiante/
    A ce propos, est-ce que les auteurs de cette meta-analyse se sont préoccupés de comparer le taux de mycotoxines en conventionnel et en bio ? C’est un critère sanitaire essentiel vu la dangerosité de ces choses-là et il serait très surprenant que la comparaison soit en faveur du bio !

    1. Non pour les mycotoxines. Le mot n’apparaît pas dans l’article.

      Les auteurs se sont concentrés sur les sujets qui – a priori – donnaient un avantage au « bio », avec des incursions dans les domaines, la teneur en protéines par exemple, que, décemment, ils ne pouvaient pas ignorer. Le titre est clair : « Higher antioxidant and lower cadmium concentrations and lower incidence of pesticide residues in organically grown crops ».

      La publi est ici :

      http://csanr.wsu.edu/m2m/papers/organic_meta_analysis/bjn_2014_full_paper.pdf

      1. @ Wackes Seppi

        « Non pour les mycotoxines »

        >>> Courageux pas téméraires quand même….

  7. « They are also grateful to the Sheepdrove Trust for the ‘Meta-analyses
    of data on composition of organic and conventional foods’
    for providing financial and technical support. The Sheepdrove
    Trust supports independent R&D underpinning the development
    of organic and sustainable farming and food systems.
    Financial support was provided by the Trust without conditions,
    and the Trust had no influence on the design and
    management of the research project and the preparation of
    publications from the project. »

    >>> C’est le genre de déclaration que Séléralini et sa clique n’auraient pas reniée……

    1. Sauf que Séralini et sa clique ne l’ont pas faite. Et pour cause… Ils ont dissimulé leurs sources financement derrière une association écran de circonstance, Ceres, dont le seul membre connu avec certitude est Auchan (pour Carrefour, il y a un sacré sac de noeuds).

      1. @ Wackes Seppi

         » Sauf que Séralini et sa clique ne l’ont pas faite »

        >>> C’est la raison pour laquelle j’ai utilisé le subjonctif.

  8. Cela n’a pas grand sens de comparer agri bio et agri conventionnelle compte tenu de la diversité des situations ( sols, rotations, climats, variétés etc…). L’approche statistique est à revoir complètement.La variabilité au sein du bio ou au sein du conventionnel est égale ou supérieure à la variabilité entre bio et non bio.le fait qu’il y ait moins de cadmium en bio est d’ailleurs la preuve du biais statistique car le cadmium ne peut venir que du sol ou des engrais ( d’ailleurs plus important dans les engrais bio). Les défenseurs du bio cherchent désespérément à gagner du temps car ils sont acculés dans leurs mensonges( dangers mycotoxines,moindre performance économique et environnementale etc..).

  9. « Financial support was provided by the Trust without conditions,
    and the Trust had no influence on the design and
    management of the research project and the preparation of
    publications from the project. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2014/07/17/bioconventionnel-lequel-est-le-meilleur-pour-la-sante/#comments »
    ————————–
    @Zygomar,
    Admirez le verbiage typique des gauchistes pour noyer le poisson et éviter d’avoir à dire l’essentiel. En gros, ils disent que leurs financeurs n’ont aucune influence sur le management et la préparation de l’étude (ce dont on s’en fiche) pour ne pas avoir à parler de l’influence du financement sur les CONCLUSIONS de l’étude.

    Avec la propagande escrolo, il faut soit s’attendre à du mensonge délibéré, soit du mensonge par omission. Càd qu’on est obligé de trier systématiquement soit-même le bon grain de l’ivraie (l’expression « watch the pea under the thimble » est parfaite mais malheureusement intraduisible).
    C’est à la main, c’est fastidieux, c’est chiant. C’est bio quoi.

Les commentaires sont fermés.