Principe de précaution : retour sur terre ?

Partager sur : TwitterFacebook

Il semble que les divers débats autour du principe de précaution  commencent à porter leurs fruits. Les sénateurs ont adopté mercredi dernier une proposition de loi constitutionnelle  visant à modifier sa définition dans la charte de l’environnement. Selon les sénateurs, cet amendement doit permettre « d’éviter une interprétation souvent excessive, voire déraisonnable, des dérives, mais aussi des difficultés d’application ».
Si cette loi est adoptée, (ce qui n’est pas encore gagne), il faudra sans doute quelques années pour en voir concrètement l’application…

60 commentaires sur “Principe de précaution : retour sur terre ?

  1. Voici ce que donne le « principe de précaution » tel qu’amendé (j’espère que les italiques marchent) :

    « Art. 5. – Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution dans leurs domaines d’attributions et dans les conditions définies par la loi, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées , à un coût économiquement acceptable, afin de parer à la réalisation du dommage.

    Elles veillent également au développement des connaissances scientifiques, à la promotion de l’innovation et au progrès technique, afin d’assurer une meilleure évaluation des risques et une application adaptée du principe de précaution.

    Art. 6. – Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.

    Art. 7. – Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.

    L’information du public et l’élaboration des décisions publiques s’appuient sur la diffusion des résultats de la recherche et le recours à une expertise scientifique indépendante et pluridisciplinaire.

    L’expertise scientifique est conduite dans les conditions définies par la loi.

    Art. 8. – L’éducation et la formation à l’environnement et la promotion de la culture scientifique doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.

    Art. 9. – La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement.

    .

    Je n’ai pas lu en détail l’exposé des motifs, ni les débats, qui seront de toute manière oubliés quand il s’agira de passer à l’action, ou plutôt l’inaction, ou plutôt encore l’interdiction. Mais voici.

    L’article 5 soumet donc l’action (l’interdiction…) des autorités publiques à des « conditions définies par la loi ». Inflation législative en perspective ?

    L’ajout de « à un coût économiquement acceptable » est ambigu ! Il semble qu’il ne se rapporte qu’à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées – et non à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques. En tout cas, on verra le tollé que cette intrusion de l’économie suscitera chez les marchands d’apocalypse et de sainte trouille. Comment ? On sacrifie la précaution à des considérations économiques ? Impensable !

    Même indigence rédactionnelle de notre législateur pour le paragraphe ajouté à l’article 5. Le « développement des connaissances scientifiques », etc. ne sert pas à « souligner que ce principe, loin de s’opposer au progrès, impose au contraire de promouvoir la recherche et l’innovation » comme indiqué dans l’exposé des motifs. Non ! C’est « un encouragement à la recherche, à l’innovation et au progrès technologique » (exposé des motifs), « afin d’assurer une meilleure évaluation des risques et une application adaptée du principe de précaution » (texte adopté).

    L’ajout à l’article 7 requiert, in fine, un ou plusieurs textes législatifs pour définir les conditions de l’expertise scientifique… Vu la guérilla qui est menée contre l’évolution de la société et les activités économiques, ces textes ne pourront qu’être détaillés. On adore faire des lois… surtout pour régler des domaines encore inconnus à ce jour, le principe de précaution exigeant nécessairement d’être… prévoyant.

    Mais ce qui est plus inquiétant, ce sont les exigences d’indépendance – on sait les attaques menées contre quiconque a eu une « relation d’affaire » dans sa carrière scientifique – et de pluridisciplinarité – bonjour l’« expertise » dominée par la sociologie postmoderne.
    .
    Pour conclure, une loi mal rédigée peut être appliquée à bon escient et judicieusement. Il suffit d’une bonne volonté politique, juridique et sociétale.

    Une loi bien rédigée (c’est à mon sens le cas de l’article 5 de la Charte de l’environnement) peut à l’inverse être mal appliquée et dévoyée. C’est manifestement le cas dudit article 5…

    Les modifications apportées à cette loi – sauf à être explicites – ne suffisent pas à remédier à son détournement.

    Dans le cas d’espèce, on peut craindre que le remède est pire que le mal.

    Le courage et la volonté politiques et administratives ne se décrètent pas.

    1. Comme vous le dite « l’indépendance de la recherche » sera attaquée par les écolos. Car pour eux une recherche est indépendante si elle va exclusivement dans leur sens.
      j’ai encore eu une discussion récemment avec une collègue sur le rendu du Conseil Constitutionnel sur les OGM. Dès que j’ai dis:
      « il y a plusieurs milliers de publications scientifiques aux cours des 15 dernières années qui montrent toutes l’absence d’effet toxiques sur l’environnement ou la santé animale ou humaine »
      j’ai eu comme réponse :
      « qui a payé ces études !!! »

      Voila l’argument massue des écolos : si les études ne sont pas « financées » par les écolos alors elles sont toutes suspicieuses et donc à rejeter en bloc !!!

      1. Mpn cher Daniel,

        Vous avez écrit : « Voila l’argument massue des écolos : si les études ne sont pas « financées » par les écolos alors elles sont toutes suspicieuses et donc à rejeter en bloc !!! ». Vous vouliez sans doute dire : « Si elles ne sont pas réalisées par Séléralini et al. Capone » !

  2. Le principe de super précaution poussé à l’extrême (et pourtant c’est vrai !) c’est l’interdiction dans la règlementation Française surtransposée de Bruxelles pour un arboriculteur de faire monter sur un escabeau de plus de trois marches les ramasseurs pour éviter tout risque de chute et de blessures. Ailleurs en Europe c’est 3m de hauteur maxi , en France c’est 3 marches ! Cherchez l’erreur.
    Déjà que les arboriculteurs ne trouvent que des Polonais et des Espagnols pour récolter les pommes, les prunes et les cerises… (en effet comme en France on est en plein emploi … il n’y a pas de demandeurs d’emploi volontaires)et que l’on ne se bat plus depuis très longtemps avec les mêmes armes que nos concurrents directs (phytos, coût horaire,…) alors on va tout droit du principe de précaution au principe de décroissance .

    1. « ….alors on va tout droit du principe de précaution au principe de décroissance »

      >>> N’est-ce pas finalement le but recherché?

    2. @doriphore :
      la hauteur de 3m est applicable pour les moins de 18 ans seulement .
      l’argument des arboriculteurs est que les jeunes ne pourront pas travailler en job d’été en raison de cette mesure.
      La vrai raison est qu’il seront obligé d’employer des plus de 18ans et là ça les emmerde :
      Si la personne a moins de 17ans :son smic est de 20% inférieur au smic légal , si il a entre 17 et 18ans , son smic est 10% inférieur.
      Abbattement supprimé si la personne a plus de 6 mois de pratique professionnelle dans la branche d’activité dont ils relèvent.
      Le truc est d’employé des novices .
      Dans le code du travail , il existe déjà des restrictions pour les personnes de moins de 18 ans , rien de nouveau sous le soleil et c’est une de plus , c’est vrai .

      1. la hauteur de 3m est applicable pour les moins de 18 ans seulement

        >>>> C’est très amusant de voir la manière dont on prend un soin méticuleux des adolescents lorsqu’il s’agit du travail (3 marches de 17 cm!) et lorsque l’ont voit ce qu’ils sont capables de faire avec une planche à roulettes ou une bicyclette sur des aires en béton construites par les municipalités….. C’est quand même bien parce que c’est le travail qui est un danger extrêmement menaçant nos chers petits tellement fragiles….. C’est pourquoi le système les protège de plus en plus du travail!

        1. vous faites un amalgame de contextes complétements étrangers les uns des autres.
          Le travail des mineurs est réglementé et c’est une bonne chose en raison du lien de subordination .
          Les aires de jeux sont d’accès libre hors caractère professionnel , il n’y a pas de lien de subordination .
          Vous voulez d’autre explications ?

          1. @ roger

            « Vous voulez d’autre explications ? »

            >>> Des comme celles-ci? Non, merci, pas la peine! Vous me faites un peu penser, toutes proportions gardées bien entendu et avec tout le respect et l’admiration que je porte à jean Baptiste Poquelin, à Sganarelle lorsqu’il dit: » Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette »…

            Moi, je vous parle de comparaison du risque effectivement couru par les jeunes qui montent sur un escabeau d’une dizaine de marches pour cueillir des abricots, des pommes ou des cerises (avez-vous vu la hauteur réelle de ces arbres fruitiers dans la vallée du Rhône par exemple?) et le risque couru par ceux qui font de la planchette à roulette autrement nommée par les spécialistes « skate board » ou ceux qui font ce qu’il est convenu d’appeler BMX? Ces derniers ont énormément plus de chances (au sens statistique du terme) de se casser un ou plusieurs abattis ou de se fracasser la tronche sur les pistes en béton aimablement offertes par les contribuables que ceux qui peuvent rarement tomber dans l’herbe en cueillant les fruits à 1,2 m de hauteur….

            Je suis tout comme vous satisfait que le travail des mineurs soit réglementé. Encore faut-il que la réglementation soit réaliste et intelligente et leur permette d’apprendre un métier et ou de gagner un peu de sous pendant l’été en faisant un travail au bon air de nos campagnes pratiquement pas dangereux!

            Votre réaction épidermique me fait penser à celles du camarade inspecteur du travail et commissaire du peuple Gérard Filoche ……

          2. @zygomar

            Le contexte privé et le contexte professionnel ne sont pas comparable , sans ça on autorise tout !

          3. @zygomar
            Vous oubliez les stades construits avec l’argent des contribuables où des gamins cavalent après un ballon et qui risquent de se casser un poignet ou de se faire une entorse.
            Il y a aussi les aires de Tennis , les piscines (noyades ) , les établissements d’équitation (chute )….

  3. Il semble qu’effectivement une inflexion soit possible, des dangers très naturels sont en train d’atteindre un point haut en 2014. Une révision du principe de précaution version écolo-bobo.

    On a déjà évoqué l’épidémie de chikungunya aux Antilles dont la dynamique reste ascendante et qui pourrait bien toucher la métropole cet été.
    Les grandes agglos seront particulièrement exposées,. Aussi suite à l’article de la France agricole, les mycotoxines dans les céréales et la demande faite à l’EFSA dont on a vu que 2013 constituait un point haut en France après des années plutôt calmes. Le Datura dans le sarrasin bio mais pas seulement, entre autre graines dangereuses qui polluent les récoltes faute de désherbage suffisant…

    Dans un premier temps voyons coté chik avec son arrivée en France et la façon des collectivités qui se sont enflammées contre les pesticides pourront expliquer qu’il est nécessaire de procéder à des épandages dans la rue, massivement, au plus près des habitants. Des insecticides, de la deltaméthrine, à supposer que cela suffise.

    Il serait utile cependant que de nombreuses citées refusent la pratique pour servir de témoin sans insecticide en application du principe de précaution tel que conçu par les médias et de nombreux politique : les risques sont essentiellement anthropiques et la Nature est forcement bonne. Très utile les comparaisons.
    Au premier mort, les citoyens risquent cependant de faire « la fête » au conseil municipal, d’où l’importance de nombreux témoins pour compenser les conseils municipaux qui devront compter avec des plaies et des bosses et changeront d’avis en cours de route. Il en faut donc des bien verts , bien têtus jusqu’au bout pour compter les malades et les morts dans ces témoins.

    1. Vous apportez de l’eau à mon moulin et vous soutenez mon adage favori qui dit que les Français ne comprennent et n’avancent qu’à coups de pied dans le cul…..

  4. @ Zygomar, effectivement mais ce coup de pieds doivent être sensibles et non rapportés par la presse pour être perceptibles.

    Poux, punaises des lits, gale qui grouillent dans les écoles, bientot Chikungunya,et ne pas compter sur la presse qui minimise, relativise ces problématiques. La presse dérive aussi sur le terme tarte à la crème d’invasion biologique, invasions liée au réchauffement climatique anthropique évidemment. Tout est lié au réchauffement anthropique: le chaud, le froid, le sec, l’humide, le vent comme le temps calme, la pluie et le brouillard…. comme aux fautes de l’homme vis à vis de Dieu au moyen age. « Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas », effectivement, il l’est mais cette religion là n’était pas au programme.

    Un sujet aussi minimisé, celui du benzène dans le milieu intérieur dans les grandes villes : http://www.batiweb.com/actualites/legislation-et-reglements/qualite-de-lair-interieur-dans-les-ecoles-lecheance-de-2015-reportee-12-05-2014-24313.html

    Paradoxalement lorsqu’il est question de benzène, on pense davantage pesticides qui n’en contiennent plus depuis 35 ans qu’essence dont on veut développer l’usage en réduisant la motorisation diesel.

    « La qualité de l’air intérieur dans les établissements a déjà fait l’objet de trois décrets. Le premier, paru le 2 décembre 2011, rendait obligatoire les campagnes de mesures de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public, notamment les enfants de moins de 6 ans (crèches, écoles maternelles) avant le 1er janvier 2015 »

    « Le benzène provient d’une source extérieure : axe de circulation, parking fortement utilisé etc. mais on le retrouve à l’intérieur ! Cette substance a été classée cancérogène avéré ( depuis bien longtemps) pour l’homme, qui est susceptible de développer des leucémies en cas d’exposition.  »

    Et on coupera les cheveux des gamins en 4 pour savoir s’ils contiennent des pesticides! qui dans la pratique sont essentiellement ceux des shampoings contre les poux!

  5. Et s’agissant de poux:
    http://www.lepharmacien.fr/octobre-2011/analyse-les-insecticides-resistent.html

    « Les « étouffeurs » de poux font recette. Pourtant, rien ne vaut une lotion au malathion appliquée avec soin. »

    « Les étouffeurs font recette » sur le dos des bobos dont ils sucent les euros, pendant que les poux s’occupent du sang de leurs bambins.

    Les enseignants deviendront plus raisonnables vis à vis des pesticides à force d’invasions ibologiques de gentilles bestioles qui piquent et que ne régule pas bonne mère Nature.

  6. Et pour les punaises des lits, même sur les chemins de St Jacques: http://auvergne.france3.fr/2014/05/20/saint-jacques-le-pelerinage-des-punaises-de-lit-481273.html

    Ces bestioles ne respectent vraiment rien, ni personne!

    « Mais la lutte contre ce pèlerin inopportun est sans relâche. Sacs désinfectés, literies pulvérisées, répulsifs… Tout est bon pour s’en débarrasser, le meilleur moyen restant bien évidemment d’éviter de l’aider à se propager.

    « literies pulvérisées », le journaliste aurait pu ajouter: de permethrine!
    Comme pour les sacs . A une époque c’était de DDT et cela durait plus longtemps!

      1. Selon Alzine, c’est le benzène, respiré dans les ateliers de mécanique, qui pourrait expliquer le surnombre de lymphomes comptabilisé chez les agriculteurs, et non pas, comme le prétendent les environnementeurs, les pesticides.

        1. D’où l’importance d’avoir des données sur les personnes qui synthétisent les phyto ou les manipulent dans d’autres conditions.

          « Sept méta-analyses partiellement redondantes, ont été publiées
          entre 1992 et 2009, incluant 6 à 47 études publiées entre 1980
          et 2005. Cinq de ces méta-analyses portent sur une exposition
          dans le secteur professionnel agricole, une concerne l’exposition
          de travailleurs en industrie de production d’agents de pesticides
          et une intègre les études ciblant l’exposition professionnelle dans
          le secteur agricole et non-agricole.
          Les sept méta-analyses ont rapporté une augmentation du risque
          de survenue de LNH allant de 3 % à 98 % chez les professionnels exposés aux pesticides comparés à la population générale.
          L’augmentation de risque est statistiquement significative dans
          cinq méta-analyses. Pour deux méta-analyses, l’une étant une
          mise à jour des résultats de l’autre, il n’y avait pas de significativité statistique. La plus forte augmentation significative du
          risque a été observée pour les travailleurs en industrie de production de pesticides avec un excès de risque de survenue de
          LNH de 98 %. Cependant, au sein de chaque méta-analyse, la
          forte hétérogénéité existant entre les enquêtes épidémiologiques requiert une grande prudence dans l’interprétation des
          résultats. » inserm 2013

          1. « …..allant de 3 % à 98 %….. »

            >>> Bonjour la fourchette!!

          2. @ Mops86

            « ….une augmentation du risque de survenue de LNH allant de 3 % à 98 % »

            >>> Bonjour la fourchette….

            « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées  »
            (Winston Churchill).

          3. Comme d’habitude il s’agit d’étude portant sur le milieux professionnel.
            C’est à dire de savoir quels sont les risques encourus par les professionnels et donc les mesures à mettre en place pour réduire ce risque…

            Le problème : c’est que les écolos prennent ces études et les déforment pour assener leurs vérités : « Voyez les pesticides sont dangereux pour le CONSOMMATEUR ».
            Ce qui est TOTALEMENT FAUX !!!

            On peut montrer aussi que les fabricants de couteaux (qui manipulent 10 ou 30 000 lames par jour) ont plus de risques de se blesser avec une lame que le péquin moyen. Et donc sur ce raisonnement on va interdire les couteaux !!!

          4. Les études sur professionnels, qui ont une exposition plus « mesurable » permet de contraindre un peu mieux les études. Si le fabricants de couteaux se blessent on peu faire lien entre couteaux et coupure et ainsi savoir quels sont les risques potentiels.

  7. @ ME51

    le-benzene-augmenterait-les-risques-de-lymphomes-

    >>> Ce n’est vraiment pas un scoop!! Le benzène est classé dans le groupe I (« carcinogenic to human ») par IARC depuis 1987!!

    1. Merci également pour cette précision, mais ce qui vous semble évident ne l’est pas pour moi et surtout pour la plupart des français !!!
      Bonne journée

  8. @ Laurent Berthod,

    Je ne fais que reprendre les données de la presse professionnelle mais aussi grand public, pour la bonne.

    http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/air/benzene/index-fra.php

    http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=FAS%2034

    http://www.camip.info/Meta-analyse-de-l-exposition-au.html

    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/07/30/21076-cancer-risques-benzene

    Pour les agriculteurs, le facteur d’association à la manipulation des pesticides ne signifie pas une incidence du benzène dans les pesticides puisque ce solvant a été éliminé des pesticides au début des années 80, à cause de sa dangerosité, en revanche l’essence largement utilisée pour dégraisser les pièces de la moissonneuse ou des engins agricoles, elle en contient.
    Ce dégraissage se fait généralement sans protection particulière, l’essence étant considérée comme non dangereuse ou moins dangereuse que les pesticides, même lorsqu’elle contenait 5% de benzène en 1995, on est pas à un paradoxe près et aucune sénatrice ou députée ne s’est penchée sur la question. Elle l’ignorent ces gourdes.

    En revanche pour les études les plus anciennes, manipulations de pesticides avant 1985, les pesticides pouvaient effectivement contenir du benzène mais moins que l’essence entre 1985 et 2000.

    On notera que les biocarburants participent largement a éliminer le benzène dans l’environnement via la supression dans l’essence presque totale. N’est pas dit comme bénéfice sauf pour les autorisations du bioéthanol dans les ZAPA.http://www.actualites-news-environnement.com/28697-Roulons-Superethanol-E85-ZAPA.html

    1. Ce qui est important n’est pas de s’arrêter à savoir quelle est la concentration de benzène dans l’essence ou trouver partout où il pourrait être. Car ça c’est de l’incantation à la « oui mais », stérile et anti-science à souhait. Il faut savoir quelle est la contribution de chaque source. Sans cela c’est du blabla.

      1. Anti-science! La science, quelle science?

        Celle d’avant, rationnelle, qui a toujours cours ailleurs dans le monde, où bien ce que l’on qualifie de science, en fait une science relativiste et sociétalement correcte pour et par les écolo-bobos, qui soutiennent les faucheurs volontaires, les risques effroyables liés aux OGM, la responsabilité de l’Homme dans le développement technologique dangereux. Une science qui fait preuve de passivité face aux comportements humains à risque ( tabac, cannabis, vitesse…) qui sont principalement source d’exposition au danger.

        Pour le benzène, il n’y a plus de question sur son origine dans notre environnement, mais absence de volonté politique en France face à un lobby qui paradoxalement a complètement mis sous anxiolytiques médias et organisations environnementalistes.

        D’où l’intérêt d’aller aussi chercher l’information au Canada où le problème est posé plus clairement: « Les concentrations intérieures de benzène sont environ trois fois plus élevées dans les résidences dotées d’un garage attenant, par comparaison avec les concentrations mesurées dans les résidences sans garage ou dont le garage n’est pas attenant  » et de conseiller:
        « On peut considérer, lorsque cela est possible, retirer des garages attenants les solvants et tous les équipements, les outils ou les moteurs fonctionnant à essence, puisque la plupart des petits moteurs ne sont pas équipés d’un dispositif de lutte contre les émanations générées par les gaz d’évaporation. »

        Il convient ensuite de voir pour la France les conséquences des garages souterrains dans les immeubles avec cages d’escalier ou d’ascenseurs qui conduisent aux étages conséquence de la densification urbaine. On pourrait aussi parler du risque de cet urbanisme bien supérieur à celui qui est posé au Canada.
        Par chance 70% du parc automobile français est au diesel, donc avec un carburant aux faibles teneurs en benzène.
        Il pourrait être aussi au bioéthanol ou au diester et dans ce cas les risques seraient encore moindres.

        1. @alzine :
          « Une science qui fait preuve de passivité face aux comportements humains à risque ( tabac, cannabis, vitesse…) qui sont principalement source d’exposition au danger.  »
          (vous pouvez ajouter Alcool )
          Le Tabac et l’alcool :c’est 300 morts par jour ,je crois.
          La vitesse (l’excès de vitesse ) c’est plusieurs milliers par an (dont une bonne partie en raison de l’alcool )
          Le cannabis ..c’est confidentiel .. même si la consommation est de ..gauche.. 😉 !

          La science sert à créer de la connaissance : l’usage qui en est fait n’est pas de son ressort , c’est la société qui choisit .
          Ne mélangeons pas tout.

    2. « Je ne fais que reprendre les données de la presse professionnelle mais aussi grand public, pour la bonne. »

      Mon cher Alzine, connaissant votre sérieux, je n’en doutais pas !

      « …aucune sénatrice ou députée ne s’est penchée sur la question. Elle l’ignorent ces gourdes. » Serait-ce une petite touche sexiste ? Car aucun député ni sénateur non plus. 😉

  9. Aucun sexisme dans mon propos, par malchance pour les députées et sénatrices, deux femmes rapportaient sur les perturbateurs endocriniens, les pesticides…. Pour le chikungunya, je loue le realisme, discret mais réalisme quand même, de la ministre de la santé. Elle laisse ses services rendre compte de l’efficacité des insecticides et de la nécessité de les utiliser au plus près du corps. C’est énorme et ce n’est pas seulement sur ce dossier, sur les contraceptifs oraux, ses positions avaient été excellentes, en limite aussi de ce qu’elle pouvait faire en terme de rationnalité. Au-delà elle s’exposait aux lobbies.

    1. ah les méchants contraceptifs !

      Renseignez-vous sérieusement , les contraceptifs oraux ne sont pas plus dangereux que les autres médicaments .

  10. « pas plus dangereux que les autres médicaments » , on pourrait modifier : que bien d’autres médicaments: Madiator,Avandia, antimigraines à base d’extraits d’ergot, triazoles contre les mycoses…, la liste est longue.
    http://www.france24.com/fr/20110521-intelligence-economique-industrie-pharmaceutique-mediator-avendia-france-etats-unis-scandales-sanitaires-gsk-servier/#./?&_suid=140177273376307926134894981888

    Effectivement de nombreux médicaments sont au moins aussi dangereux que des pesticides, certains sont très voisins des pesticides, presque identiques ( triazoles contre les mycoses), les contraceptifs oraux sont aussi dangereux, seulement bien plus utilisés et systématiquement en France.

    La différence pesticides / médicaments est que l’on se protège des premiers lors de l’application et que l’on ingère les seconds et pas à l’état d’infimes traces sans conséquence mais à dose efficace donc avec des effets latéraux.

    La France premier pays consommateur de médicaments et très loin devant pour les contraceptifs oraux a peur des pesticides, un peu paradoxal.

    1. « La France premier pays consommateur de médicaments et très loin devant pour les contraceptifs oraux a peur des pesticides, un peu paradoxal.  »
      Rien de paradoxal Mr Alzine :
      Dans un cas (pesticides ) l’usage est imposé par une tierce personne et dans l’autre (médicaments ) c’est un choix personnel (en concertation avec le medecin) , donc forcément la perception du risque est faussé (même si certain font campagne contre les médicaments « allopathique » en faveur de l’homéopathie ).
      Au final : l’usage des phytosanitaires et l’essor de la médecine font que l’espérance de vie a fortement augmentée (mieux nourris et mieux soignés) et tous les pays qui y viennent voient leur condition de vie s’améliorer.
      Qu’on arrête de nous casser les couilles avec le Mediator , il y a et il y a aura toujours des gens malhonnêtes et des accidents , en quoi ça remet en cause le système , ce n’est pas les voitures qui provoquent des accidents , ce sont les conducteurs..
      Si on applique le principe du mamanjaipeur à 100% : on se tire une balle dans la tête ou on fini a l’asile !

  11. « Dans un cas (pesticides ) l’usage est imposé par une tierce personne ». Il est bien connus que ces pauvres paysans épandent les pesticides une kalachnikov dans le dos. N’importe quoi !

    1. Pauvre idiot , vous avez très bien compris ce que je voulais dire en parlant de tierce personne imposant ..
      Ce n’est pas le consommateur qui décide , c’est quand même évident non ?
      Que ce soit toxique ou non , on s’en branle ! c’est la perception du consommateur qui entre en ligne de compte , si il est con ce n’est pas la faute du producteur.

  12. « l’usage des phytosanitaires et l’essor de la médecine font que l’espérance de vie a fortement augmentée » certainement, pas que les phytosanitaires d’ailleurs, la fertilisation, l’amélioration génétique aussi ont contribué à améliorer la quantité, la qualité et la diversité de l’alimentation des populations.

    Pour la médecine, l’amélioration est surtout intervenue avec les bases de l’asepsie, époque pasteurienne et post pasteurienne et les campagnes de vaccination. Le tout concomitant avec une amélioration générale de l’hygiène, une alimentation convenable et plus équilibrée, une eau bactériologiquement et chimiquement acceptable grâce aux réseaux et au traitement des eaux usées comme des eaux potables.

    La médecine de ville actuelle, c’est la société de consommation, une médecine de confort, pas une médecine efficace en terme d’espérance de vie, espérance dont l’augmentation est synchrone dans tous les pays développés et indépendante des euros dépensés en médicaments et de la quantité afférente.
    Elle n’y participe qu’à la marge contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire.
    « Les Français consomment davantage de médicaments que [dans] les autres pays européens, et c’est une réalité que l’on ne peut pas écarter d’un revers de la main », a poursuivi la ministre de la santé. Or, « quand on regarde pourquoi les dépenses de médicaments sont plus importantes en France, plus importantes qu’ailleurs, on s’aperçoit qu’il y a plusieurs facteurs », selon elle.
    « Deuxième facteur d’explication de la surconsommation en France : il y a davantage de prescriptions, ce sont des enjeux de comportements. » Ainsi, « aux Pays-Bas, quand vous sortez de chez votre médecin, vous avez une ligne et demie en moyenne de prescription sur votre ordonnance, en France en moyenne cinq lignes », a-t-elle expliqué. »

    Il faudrait donc baisser au moins de moitié la consommation de médicaments.

    On peut lire aussi http://www.euractiv.fr/sections/sante-modes-de-vie/les-francais-toujours-accros-aux-medicaments-301374

    1.  » la diversité de l’alimentation des populations ». On est quand même rentré dans l’ultra standardisé. Regardez le choix de pommes.

      1. N’importe quoi. Vous êtes aveugle. Vous n’avez pas vu le nombre de variétés disponibles dans les rayons des grandes surface. Sans compter les pommes « bio ». Et toute l’année.

        Je parle pas des fromages ! Dans mon enfance, chez l’épicier du coin il y avait le « gruère » rance et le camembert un peu avancé qui piquait et sentait l’ammoniac. Vous voulez que je compte le nombre de variétés de fromage au rayon de mon Carrefour Market ? J’en suis bien incapable.

        Les salades. Longtemps je n’ai connu que la laitue, puis la frisée. Vous avez compté le nombre de salades en rayons aujourd’hui ?

        Vous nous racontez des salades, des lieux communs, des contrevérités, vous propagez les mensonges des escrolos environnementeurs.

        1. Précisions scientifiques.

          Le « gruère » rance c’est la lipolyse.

          Le camembert qui pique et qui sent l’ammoniac c’est la protéolyse.

          Toutes deux favorisées par l’absence de chaîne du froid.

          C’est ça le progrès, Messieurs les escrolos et bionimenteurs.

        2. Vous confondez choix par l’accès et diversité.

          On peut avoir maintenant plus d’accès (donc plus de choix final) grâce au réseau de distribution, ce qui n’empêche que le nombre de variété cultivées est moins varié. Deux choses indépendantes.

          1. Et c’est quoi l’important pour le consommateur ? Beaucoup de variétés de pommes accessibles chacune dans un seul village ou plusieurs accessibles partout. Quant à la diversité des variétés cultivées, il faudrait vérifier que ce que vous dites est exact concernant les pommes, ce qui n’est pas certain, mais en tout état de cause c’est inexact pour l’ensemble des espèces cultivées. => http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-biodiversite-vous-avez-dit-biodiversite-104709331.html

          2. Et comme par hasard c’est dans le monde forestier que le diversité semble menacée, selon la FAO, secteur qui est loin d’avoir atteint la rationalité, la modernité et l’intensification du secteur agricole. Comment cela se fait-il ? Parce que beaucoup d’espèces forestières et de variétés ne font pas l’objet de travaux d’amélioration par la sélection et la reproduction.

      2. Au début du XXème siècle, on avait surtout accès à des féculents, pain, pommes de terre, à du pinard à 8°, à la viande une fois par semaine et des bas morceaux. Pour le quotidien on utilisait les parties grasses que l’on ne donne même plus aux chiens amélioraient le gout. Pour les légumes, il a fallu l’initiative des jardins ouvriers pour permettre à une grande minorité des citadins d’y accéder régulièrement.

        Mops86 est un merveilleux exemple de bobo des villes. Totalement inculte sur ce qu’a été la véritable vie des populations d’avant. Il nous assène la litanie des poncifs des médias qui préparent le terrain pour un monde digne d’Orwell dominé par les U.S. Mais cet avenir est de moins en moins certain depuis que les chinois se moquent de la couleur des chats et que leurs chats attrapent des souris

        Jamais la diversité des l’alimentation accessible n’a été aussi grande, aussi peu chère mais cela ne veut pas dire que les citoyens gavés en profitent comme ils le devraient.

    2. « Les Français consomment davantage de médicaments que [dans] les autres pays européens, et c’est une réalité que l’on ne peut pas écarter d’un revers de la main », a poursuivi la ministre de la santé.

      La réalité, vraiment ?

      http://www.oecd-ilibrary.org/sites/health_glance-2011-fr/04/11/index.html;jsessionid=atl9qo7r4o203.x-oecd-live-02?contentType=%2Fns%2FStatisticalPublication%2C%2Fns%2FChapter&itemId=%2Fcontent%2Fchapter%2Fhealth_glance-2011-39-fr&mimeType=text%2Fhtml&containerItemId=%2Fcontent%2Fserial%2F19991320&accessItemIds=&site=fr

  13. A visionner :

    http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/environnement/le-programme-de-pulverisation-d-insecticides-271720.php

    et ensuite

    http://www.frequenceterre.com/2014/06/05/le-senateur-du-morbihan-veut-interdire-les-insecticides-neonicotinoides-pour-proteger-les-abeilles/

    Bref notre sénateur Joël Labbé veut surtout protéger les moustiques tigre, un vrai décroissant, réduire la population française en laissant se multiplier diverses misères, appauvrir l’alimentation des populations, retour des disettes et des épidémies induites. Un vrai fada mais à moins de 10% aux européennes.

  14. Toujours la maladie très chik qui fera un tabac cet été!

    http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/chikungunya-un-nouveau-cas-detecte-en-france-a-banyuls-sur-mer-06-06-2014-3902901.php

    « Une opération anti-moustiques géante aura lieu samedi dans la commune de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) après la découverte d’un 31e cas de chikungunya en France métropolitaine (cf. encadré). Le traitement sera appliqué dans un périmètre de 200 mètres autour du domicile de la personne touchée, un homme qui revenait d’un voyage dans les Antilles françaises.  »

    et des précisions sur le nombre de cas « importés »
    : « De premiers cas de chikungunya avaient été découverts en novembre 2013 dans l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, dans les Antilles. La maladie virale s’est ensuite étendue à plusieurs collectivités d’outremer comme la Réunion ou la Guyane. En février, la maladie vidait les écoles de Guyane et des Antilles françaises. Plusieurs enfants n’avaient pas pu s’y rendre car de grandes opérations de démoustication étaient en cours. Fin mai, un premier cas a été détecté à Tahiti (Polynésie française). »

    « En France métropolitaine, 89 cas suspects de dengue ou de chikungunya ont été signalés depuis le 1er mai, répertorie l’InVs. Parmi les trente cas confirmés de chikungunya, 10 ont été enregistrés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 7 en Rhône-Alpes, 7 en Midi-Pyrénées, 5 dans le Languedoc-Roussillon et 1 en Aquitaine. Par ailleurs 15 cas de dengue ont également été confirmés. Pour les deux maladies transmises par le moustique-tigre, aucun cas autochtone. »

    Importés, mon oeil, seulement des cas dans des zones d’implantation du moustique tigre ou alors les cas dans les zones non concernés par l’insecte sont passés sous silence.

    Impossible pour les médecins de déceler tous les cas ou risque de porteurs sains ou peu affectés, auquel cas on est bon pour l’épidémie.

    Quoique, ce printemps 2014, je vois bien peu de mouches et bien peu de moustiques, cela sent la démoustication préventive à grande échelle, en toute discrétion.

Les commentaires sont fermés.