Apiculture : tout va très bien Mme la Marquise…

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Dans son dernier numéro, le trimestriel Campagnes et Environnement revient sur la journée d’études consacrée à l’abeille organisée fin novembre par l’ANSES. Rien de neuf sous le soleil puisque l’origine des mortalités d’abeilles est toujours qualifiée de “multifactorielle”, c’est à dire qu’elle ne saurait être expliqué par un seul facteur. C’est pourtant ce qu’on peut lire à longueur d’articles de presse qui n’ont que les pesticides pour expliquer ces phénomènes de mortalité. Mais la réalité est bien plus complexe. Campagnes et Environnement cite donc tout d’abord “l’insuffisance des ressources alimentaires”, puis les “stress biologiques occasionnés par des parasites et prédateurs (l’acarien Varroa, le champignon Nosema ceranae, le frelon asiatique…)” et enfin les “agressions chimiques (pesticides, hydrocarbures…)” et le “climat”. Cette hiérarchie (non politiquement correcte) dans les facteurs n’est pas encore confirmée mais se fait tout de même de plus en plus fréquente dans la communauté apicole et scientifique. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un problème d’alimentation et de gestion sanitaire du cheptel. Pourtant, certains propos rapportés par Campagnes et Environnement ont de quoi surprendre : “les apiculteurs ont su se fédérer face aux différentes problématiques de la filière : pesticides, biodiversité, Varroa…” selon Dominique Ronceray, président de l’ADA France (Association de développement apicole en réponse à François Gerster (responsable du plan de développement durable de l’apiculture 2013-2015) qui jugeait le profession “divisée”. Alors que la filière apicole est dans un état désastreux, cette réponse plus que surprenante de Dominique Ronceray a même été complétée par Jean-Marie Sirvins, vice-président de l’UNAF, qui a osé dire que “la filière apicole se réorganise, mais elle était déjà pas mal organisée” !!!
Impasses techniques au niveau sanitaire, refus de travailler avec le monde agricole, production de miel divisée par deux en 10 ans, diminution du nombre d’apiculteurs, difficultés à l’installation de jeunes producteurs, divisions syndicales… Le bilan de la filière apicole serait donc positif selon certains dirigeants de cette même filière ! Coïncidence (?), ce sont les mêmes que l’on retrouve systématiquement dans le militantisme outrancier anti-pesticides. Une manière de trouver un coupable et de masquer ainsi leur bilan ?

15 commentaires sur “Apiculture : tout va très bien Mme la Marquise…

  1. Question : « agressions chimiques (pesticides,…) »

    Pesticides, lesquels ?

    Fluvalinate, coumaphos, amitraze, voire antibiotiques ou acide oxalique, les antibiotiques étant aussi des antifongiques, donc des pesticides? … tous utilisés directement dans la ruche et largement présents dans le miel récolté.

    Quelques résultats d’analyses de miel mis en ligne seraient instructifs sur ce point et de nature à faire basculer certains discours.

    1. Les traitements anti-varroa s’effectuent en fin de saison après levée des dernières hausses de miel.
      Les risques de résidus dans le miel suite au traitement de l’année antérieures ne se présentent que si l’apiculteur récolte des cadres de miels dans le corps de la ruche.
      L’amitraze a une durée de vie courte , de plus utilisé sous sa forme avec AMM ( Apivar ) avec prescription vétérinaire les risques de résidus sont nuls.
      Seul environ 50% des ruches en France sont traitées avec des produits sous AMM …
      Coté antibiotique aucun produit ne bénéficie d’une AMM d’ou une tolérance zéro
      ( deux controles par la DSV chez moi en trois ans)

    1. Désespérant de voir qu’il y a des gens pour croire que Einstein est prononcé cette prédiction :

      1* il ne l’a jamais prononcée !

      2* Même s’il l’avait affirmé : il n’avait aucune compétence en entomologie ou en agronomie .

    2. Mon commentaire sur Atlantico:

      Arrêtez ce délire !

      Voilà un personnage qui pérore sur la base d’une publication (pseudo-)scientifique qu’il n’a pas lu.

      S’il l’avait lue, il se serait rendu compte que les annonces alarmistes reposent sur des calculs théoriques très éloignés de la réalité.

      S’il avait fait preuve d’un tout petit peu de jugeote, il se serait demandé comment les plantes cultivées peuvent produire comme elles le font maintenant avec un tel déficit d’abeilles.

      Mais non ! Il est bien plus « juteux », médiatiquement, d’annoncer l’apocalypse.

      M. l’entomologiste ! « La plupart des plantes à fleurs doivent leur reproduction à la fertilisation par les abeilles » ? Les abeilles jouent un rôle mineur dans la pollinisation, par rapport aux espèces sauvages… C’est même mentionné dans la publi !

      « L’homme aura toujours de quoi se nourrir car les plantes oléagineuses cultivées comme les céréales (mais, blé, riz…) ne dépendent pas de pollinisation mécanique par les insectes mais par l’action du vent » ? Encore un ramassis d’âneries scientifiques.

      C’est désolant !

  2. J’imagine un angry-culteur ( apiculteur –> happyculteur ) :

    «  » Il est évident que Mr Seppi n’a pas de ruche à vendre à un conseil générale ou une commune !!
    Comment convaincre des élus de débourser des dizaines de milliers d’euros par an si vous nous cassez la baraque ? «  »

    1. Très drôle ! J’ai bien ri.

      Remarquez, si j’avais des ruches à louer, je m’élèverais cette étude, car les mercantis de l’apocalypse ont passé sous silence le fait que le nombre de ruches a augmenté en Europe de 2005 à 2010.

      « Total honeybee stocks across the 41 countries rose by 7% between 2005 and 2010 from 22.5 M colonies to 24.1 M colonies ».

      Ce qui est extraordinaire avec cette étude, c’est que, dans les informations supplémentaires, on fait état d’une augmentation de 22.540.300 à 24.371.200, ce qui donne, selon mon tableur manifestement moins fiable que celui des auteurs, une augmentation de 8,12 %.

      La France se distingue avec une baisse de 23 %. Ce n’est pas la plus importante (c’est la Suisse avec -47 %, mais « bizarrement », on n’y fait pas le même caca nerveux sur le déclin des abeilles qu’en France, vu qu’on y a une vision bien plus réaliste du problème).

      Quand on va chercher du côté des sources d’informations, on apprend que, de 2004 à 2010, la France métropolitaine a perdu 40 % de ses apiculteurs (de 69.237 à 41.836) et seulement 20 % de ses ruches (de 1.346.575 à 1.074.218). Quant à la production totale de miel, elle n’a décliné que de 28 % (une baisse de 18,9 à 17,1 kg de miel par ruche, soit 10,5 %). Ces chiffres doivent évidemment être maniés avec précaution. Mais – au-delà de la question des pertes hivernales et estivales de colonies, qu’il faut remplacer – on peut constater qu’une des cause principales du déclin des populations est la disparition des… apiculteurs.

      1. J’ai appris que depuis 2010 un apiculteur doit immatriculer ces ruches……….
        Ce qui doit faciliter le dénombrement !

    1. Ouais mais les australiens c’est comme les états-uniens c’est méchants capitalistes -mondialistes-néolibéraux.

    2. Comme cette déclaration du Dr Jean-Louis Thillier chez GRW :
      « C’est pourquoi une évaluation des risques pour l’homme s’impose. En attendant d’en savoir davantage, les huiles essentielles à base de thymol devraient être interdites dans les ruches, non seulement pour ne pas accélérer le dépérissement chronique des abeilles, mais aussi pour ne pas contaminer le miel. »
      aaeta, je crois, avait mis le lien, je renouvelle
      http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/entretiens,5/pesticides-la-face-cache%CC%81e-des-plantes,918.html

      Ça va être dur d’encaisser pour les apis, convaincus du contraire!

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