La rouille noire vaincue par la mutagenèse que les Faucheurs volontaires dénoncent aujourd’hui !

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Apparue en 1999 en Ouganda, la rouille noire se développe à une vitesse fulgurante. Elle est en passe d’atteindre les greniers à blé que sont l’Ukraine et le Kazakhstan. Loïc Chauveau de Science et avenir nous explique sur le site de la revue comment s’est organisée la lutte :  » Depuis 1964, la FAO travaille avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à l’utilisation des techniques nucléaires dans l’amélioration des semences au sein d’un laboratoire commun situé à Seibersdorf près de Vienne (Autriche). C’est donc la mutagénèse provoquée par irradiation qui a été choisie. La mutagénèse est un phénomène naturel d’apparition d’une mutation génétique au sein de l’ADN. L’exposition à des rayonnements ionisants permet d’accélérer ces mutations afin de rechercher plus rapidement des caractères de résistance aux maladies. Ce n’est donc pas une modification génétique de type OGM puisqu’il n’y a pas introduction d’un gène étranger dans le patrimoine de la plante. »
Dans le cas de la rouille noire, il a fallu cinq ans de recherche en laboratoire et une collaboration de 20 Etats et organismes de recherche pour définir les bonnes variétés. En 2009, raconte la FAO, « Miriam Kinyua, chercheur au Département de biotechnologie de l’Université d’Eldoret (Kenya), a envoyé 10 kg de semences de blé appartenant à cinq variétés aux laboratoires FAO/AIEA de Seibersdorf (Autriche), où elles ont été irradiées pour mutation induite. Les graines ont été ensuite réexpédiées au Kenya où elles ont été semées dans un ‘point chaud’ de la maladie pour être triées et sélectionnées».
C’est en constatant la résistance au champignon dans les champs que des variétés ont pu être choisies. Ces essais ont permis d’identifier huit lignées résistantes à Ug99. Quatre variétés ont finalement passé avec succès les derniers tests de rendement et de stabilité et six tonnes de semences pourront être commercialisées dès la prochaine campagne de semis au Kenya. La semaine dernière, l’Université d’Eldoret a ouvert ses portes à des milliers d’agriculteurs kenyans venant s’informer sur ces blés nouveaux
. »

Nous tirons plusieurs conclusions de cet article :
-La recherche est souvent accusée par les anti-ogm de servir des intérêts privés . On voit ici le succès de la collaboration d’instances publiques et d’universités pour aboutir à un résultat probant.
-Encore une fois, il est répété que la mutagénèse n’est pas « une modification génétique de type OGM ». Avis aux faucheurs français !
-Surtout, la recherche permet des sauver les récoltes dans des pays dont la ressource alimentaire est essentiellement du blé. En clair : des millions de vie sauvées !
-Enfin, on voit qu’il est possible de trouver au sein du Groupe de presse du Nouvel Obs (auquel appartient Science et Avenir) des journalistes honnêtes et non-idéologisés !

Allez un petit voyage d’étude des Faucheurs Volontaires au Kenya ?

19 commentaires sur “La rouille noire vaincue par la mutagenèse que les Faucheurs volontaires dénoncent aujourd’hui !

  1. À quoi bon faire de la mutagenèse puisque MM. Robin nous a démontré par A+B qui le push-pull peut conférer aux cultures une résistance éternelle.

    1. c’est quoi le Push-Pull svp ?
      Je connais le Push-Pull mais en électronique ……. rien à voir je suppose.

      1. C’est une technique qui consiste à complanter la plante d’intérêt (en l’espèce le maïs en Afrique orientale) avec une plante répulsive (Desmodium ) pour les pyrales et la plante parasite Striga, et d’entourer le champ avec des plantes attractives (comme le Napier grass,Pennisetum purpureum). Ça marche, et apparemment même bien.

        On se marre sur ce site et ailleurs parce que la récipiendaire de la Légion d’honneur (cadeau de Mme Batho, qu’elle a accepté…) s’est imaginé que cette solution pouvait être appliquée partout, avec des plantes tropicales et des pyrales qui ne sont pas les mêmes qu’en Afrique orientale… Desmodium est aussi pérenne.

        La technologie a été adoptée par près de 70.000 petits agriculteurs. Ce n’est pas énorme. En fait, le système présente quelques sérieux inconvénients. Mais c’est un aspect que les idéologues du calibre de la dame ignorent superbement.

        1. D’après mes souvenirs, cette technique fait passer le rendement de 7 à 12 quintaux, le souci c’est que nous on est à 100 quintaux.

  2. 6 tonne de semence, ça fait pas des masses de surface semée, quelques dizaines d’hectare. J’espère que c’est de la multiplication et que des croisements permettront d’introduire rapidement ce ou ces gènes de résistance dans un grand nombre de variété.

    1. C’est un article écrit par un journaliste pour le grand public. Je ne prendrais pas toutes les informations qui y figurent pour argent comptant.

  3. Je vois aussi une autre conclusion :
    La recherche ne s’est pas faite en France, pour être sur d’arriver à un résultat !!!

    1. En même temps de la rouille noire, on n’en a pas en France …. Et tant mieux, vu la calamité que c’est !

  4. Le journaliste ne cite pas ses sources sur les essais au kenya et l’étape de mutagenèse. Par contre les 2 articles de Sciences de août 2013, évoquent très clairement l’intérêt de la transgenèse / cisgenèse pour introduire dans le blé les différents gènes permettant une résistance max contre Ug99. Bref, faire de l’empilement de gènes comme pour les OGM de dernière génération.

    Sources:
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/72234047/Science-2013-Periyannan-Ug99.pdf
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/72234047/Science-2013-Saintenac-Ug99.pdf

  5. La technique push -pull fonctionne plus ou moins bien sur les insectes, on continue à utiliser des insecticides en Afrique pour lutter contre les insectes.
    Push pull qui fonctionne pas trop mal sur certains insectes, mais pas du tout sur les maladies.

    Quoique….
    Pour les maladies, la rouille noire et la famine induite push les populations africaines à quitter l’afrique de l’est pour de meilleures contrées et l’Europe où se nourir est un droit , pull ces mêmes populations pour venir s’y installer.

    Il s’agit là d’une exception historique de la fin du XXème siècle pour l’Europe et du début du XXIème , et une exception géographique dans un monde où se nourrir reste un objectif premier, Europe où personne ne meurt de faim quoiqu’en disent les médias boboisés jusqu’au trognon ( rare région du monde où l’on jette de la nourriture non avariée pour des questions de normes selon la FAO, FAO dont on saluera le retour à beaucoup plus de lucidité depuis la fin de l’ère Diouf, ouf !) .

    Exceptions historique et géographique de l’Europe….jusqu’à quand?

  6. Attention, s’il n’y a pas OGM, il y a mutation provoquée par irradiation. Rien ne dit que les semences mutantes ne provoqueront pas de maladies ou ne seront pas la cible e nouveaux parasites si on ne les cultive pas plus que quelques mois ! Des dizaines d’années de culture sont nécessaires…

    1. « Des dizaines d’années de culture sont nécessaires… »
      ???
      Pour savoir si c’est « totaly safe » ?
      A ce moment-là arrêtez les véhicules propulsés par un moteur thermique, même l’avion n’a pas de sécurité 100% garantie …

    2. Vu que cette technologie a au bas mot 60 ans et qu’elle a utilisé sur la quasi totalité des variétés cultivé vous pouvez nous citer un cas concret?

  7. Article sur les réticences des consommateurs aux organismes transgéniques:
    http://amgar.blog.processalimentaire.com/reglementation/les-aliments-genetiquement-modifies-sont-le-contraire-de-la-croyance-populaire/

    Avec cet espoir que la nécessité faisant loi , les oppositions s’éteindront d’elles même.

    Cela ressemble à la naissance du chemin de fer , certaines communes ne voulait pas que la ligne traverse leur territoire sans parler de l’éventualité d’y construire une gare.
    Les années passant , elles se sont mordues les doigts…..!

  8. Tient au fait pourquoi sur ce forum ne parlent on pas de toutes ces cultures d’OGM qui ont mal tourné ( comme l’invasion d’Amarante devenue résistante au glyphosate, aux USA, ou le coton en Inde et plus récemment au Burkina Fasso, ou alors le maïs en Afrique du Sud, …), malgré les promesses des « grands semenciers » qui continuent de tenir leurs discours de marchant de soupe en croyant les citoyens assez dupes pour tout gober?

    Ha bizarre pourquoi sur un site aussi indépendant n’en parle t on pas ?

    Et oui les consciences citoyennes changent beaucoup, surtout les derniers temps; et le temps de créer du temps de cerveau disponible pour les multinationales est de plus en plus révolu!

    1. @Claud-Gallo:

      À propos de l’amarante et des pseudo «superweeds» de la mythologie écolo: http://weedcontrolfreaks.com/2013/05/superweed/

      Concernant la faillite des OGM en afrique, ce serait sympa d’amener des faits et des observations pour que l’on puisse évaluer ce qui a «mal tourné». Mon petit doigt me dit que la transgenèse n’a rien à voir la dedans.

  9. La résistance de l’amaranthe et quelques autres espèces au glyphosate est un phénomène tout ce qu’il y a de plus normal, tout ou presque résiste à tout ou presque, c’est une question de temps.

    Cela conduit les naturalistes à s’extasier régulièrement sur la capacité d’adaptation des espèces vivantes à leur milieu… extase qui une trouve une limite: la résistance aux pesticides et aux OGM.
    Ce qui est digne d’extase dans le cas général est dans le cas d’une résistance à un des ces outils , inventés par Homo sapiens pour survivre mieux, est laid.

    Personnellement, mon extase porte sur ce dualisme de comportement des naturalistes, que je ne comprends pas. Il est vrai que pendant 150 ans, un désintérêt par le grand public pour l’approche naturaliste s’est manifesté soit grosso modo de 1840 -1990, période où la science qui améliorait le quotidien et avait la cote. Faut –il y voir l’origine des rancoeurs contre les sciences pratiques ? les ingénieurs et les techniciens.

    Donc avec les naturalistes retour 150 ans en arrière avant la science appliquée : 75 % du budget doit servir à se nourrir, les femmes doivent mourir en couche ou ne plus faire d’enfant…et vive les épidémies dont le chikungunya n’était qu’un amuse gueule. La pièce était proposée par les naturalistes du Ministère de l’écologie qui ont demandé à baisser la garde en matière de lutte antivectorielle à la Réunion.
    Paf ! un coup de chikungunya dans le pif en 2005 -2006 et une ministre de l’écologie à terre: 200 000 malades, 10 000 hospitalisés et 200 morts « officiels ». Une ministre de l’écologie mais aussi quelques réunionais.

    Les français sont vraisemblablement prêts pour ce cirque mais quid des européens du nord? quid des brésiliens? quid des chinois? La fin du grand mensonge viendra certainement de l’étranger. Grand éclat de rire sur les décisions prises dans l’hexagone, à force cela finit par s’entendre !

  10. Moi je dis « MERCI LES FAUCHEURS VOLONTAIRES » …. et j’adhère à leur mouvement à 100% !

Les commentaires sont fermés.