Néonicotinoïdes : l’AFP déraille

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Lisez donc cette interview de Christian Huyghe, Directeur scientifique adjoint agriculture à l’Inra. Plutôt intéressante sur les 2 premières questions et notamment sur les conséquences environnementales de l’interdiction des néonicotinoïdes.

Quelles conséquences va avoir la réutilisation massive des produits de contact?

R: Ils vont avoir un impact sur l’environnement: des résidus dans les sols, l’eau et un peu dans l’air. Ces produits vont exposer davantage les agriculteurs et ils sont un peu plus chers que les néonicotinoïdes

Cette réponse est particulièrement limpide mais par certain que l’AFP ait saisi le pourquoi du comment. Il aurait pu rajouter qu’il n’est pas certain, dans ce cas du colza que les abeilles s’en portent mieux.

En revanche, on déraille à la  question 3 « Quelles conséquences va avoir la réutilisation massive des produits de contact? »



R: « L’interdiction du Cruiser n’est pas le facteur déclencheur, mais l’élément de plus qui a permis aux agriculteurs de se dire: on ne peut plus rester comme ça, il faut trouver des solutions alternatives. Et il y a beaucoup de développements en cours pour pouvoir modifier le désherbage et utiliser moins d’herbicides sur le colza. Certains travaillent à écarter davantage les semis pour pouvoir pratiquer du désherbage mécanique. La mise en place de cultures compagnes est en train de se développer aussi : vous associez au colza des espèces qui vont couvrir l’inter-rang, permettant de lutter contre les adventices (plantes indésirables, NDLR), qui va restituer de la matière organique au sol quand elle va pourrir et, si c’est une légumineuse, apporter de l’azote. Et vous pouvez imaginer en plus que ces espèces-là servent de garde-manger pour des auxiliaires de culture. »

On a là une confusion totale entre insecticides et herbicide et surtout pas de nuance entre la réalité, les expérimentations en cours et la part de rêve. A la lecture de cette dernière réponse, on peut penser que l’INRA se mélange les pinceaux… ou alors mauvaise retranscription de l’entretien par l’AFP. Nous préférons pencher pour la 2ème solution.

 

 

 

6 commentaires sur “Néonicotinoïdes : l’AFP déraille

  1. Moi aussi, j’aurais préféré pencher pour la deuxième solution. Mais il faut lire aussi :

    « Ensuite, vous avez deux autres options. Vous mettre dans une situation où la structure de l’environnement, le type de rotation des cultures réduit la probabilité que l’insecte se développe. Ou favoriser la présence des auxiliaires de cultures, par exemple des coccinelles contre les pucerons. »

    En clair : ce monsieur ânonne le bréviaire.

    L’AFP – que je ne cesse de critiquer par ailleurs – n’a pas dérapé. Ce monsieur de l’INRA non plus. Car, il me semble, cela fait quelque temps que l’INRA n’est plus, tout au moins pour sa partie médiatiquement visible, au service des agriculteurs, mais du boboïsme.

    1. Excusez-moi, j’admire vos connaissances scientifiques approfondies, mais je ne suis pas toujours d’accord avec vos thèses « sociétales » (pardonnez-moi, il est tard et je n’ai pas trouvé de meilleur mot).

      L’INRA n’a à être ni au service du boboïsme, ni au service des agriculteurs, mais au service de la vérité scientifique.

      1. Un institut de recherches agronomiques au service des agriculteurs produit la vérité scientifique au service des agriculteurs.

        Un institut de recherches (en principe) agronomiques au service du boboïsme produit de la science dévoyée.

        C’est ce qu’ont fait Henry et al. avec leur travail sur le thiaméthoxam et les abeilles, tout au moins au niveau de l’exploitation médiatique et politique de leur travail, exploitation à laquelle ils ont largement contribué.

  2. au cas où ce soit utile
    http://www.nytimes.com/2013/05/03/science/earth/government-study-cites-mix-of-factors-in-death-of-honeybees.html?smid=tw-nytimesscience&seid=auto&_r=1&

    Study Finds No Single Cause of Honeybee Deaths
    WASHINGTON — The devastation of American honeybee colonies is the result of a complex stew of factors, including pesticides, parasites, poor nutrition and a lack of genetic diversity, according to a comprehensive federal study published on Thursday. The problems affect pollination of American agricultural products worth tens of billions of dollars a year.

    a creuser…
    rioen de neuf par rapport aux info que j’ai

    1. L’image du bateau percé de partout est vraiment excellente.

  3. Des nouvelles du CCD, apparemment la nutrition des abeilles jouerai un rôle important dans la capacité de ces dernière à supporter la présence de produits phyto.

    Source: http://www.pnas.org/content/early/2013/04/26/1303884110.abstract

    PDF: https://dl.dropboxusercontent.com/u/72234047/PNAS%20HONEY.pdf

    « We determined that constituents found in honey, including p-coumaric acid, pinocembrin, and pinobanksin 5-methyl ether, specifically induce detoxification genes. …This up-regulation has functional significance in that that adding p-coumaric acid to a diet of sucrose increases midgut metabolism of coumaphos, a widely used in-hive acaricide, by ∼60%. As a major component of pollen grains, p-coumaric acid is ubiquitous in the natural diet of honey bees and may function as a nutraceutical regulating immune and detoxification processes. The widespread apicultural use of honey substitutes, including high-fructose corn syrup, may thus compromise the ability of honey bees to cope with pesticides and pathogens and contribute to colony losses.»

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