Le repentir d’un anti-ogm

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Oui, c’est possible ! Est-ce possible en France ? Espérons-le.

Extraits de l’intervention de Mark Lynas, « le repenti » : «Je voudrais commencer par présenter mes excuses. J’aimerais qu’on sache, ici et maintenant, que je m’excuse d’avoir passé tant d’années à déchiqueter des semences OGM. Je suis aussi désolé d’avoir contribué à la naissance du mouvement anti-OGM, au cours des années 1990, et d’avoir ainsi concouru à diaboliser une option technologique de première importance et potentiellement très utile pour l’environnement.

En tant qu’écologiste, persuadé que toute personne sur cette planète a le droit de choisir l’alimentation saine et nutritive qui lui convient, je n’aurais pas pu opter pour une trajectoire plus contre-productive. Et c’est ce que je regrette aujourd’hui, absolument.

Bien sûr, vous devez vous demander ce qui m’est arrivé entre 1995 et aujourd’hui pour que je change non seulement d’avis, mais que je veuille le reconnaître et le faire savoir publiquement. La réponse est relativement simple: j’ai découvert la science et par la même occasion, j’espère être devenu un meilleur écologiste.»

29 commentaires sur “Le repentir d’un anti-ogm

  1. Patrick Moore, l’un des fondateurs de Greenpeace a lui même fait son mea culpa quand il a quitté cet organisme. Cela n’a pas empêché GP de prospérer. J’ai quand même l’impression que les britanniques tendent à se désenverder petit à petit (nucléaire, gaz de schiste, OGM…). Sachant que la France suit le mode de vie de la perfide Albion toujours avec quelques années de retard, il va falloir patienter..si nous avons encore le temps.

  2. Je ne crois pas que nous n’ayons beaucoup de temps. Nous sommes au bord de la falaise, en haut, et c’est pas Normal 1er qui va nous en écarter !

  3. La différence entre ces personnalités et nos écogistes c’est qu’ils sont réellement indépendants et vivent de leur propre notoriété, pas de financement pas des organisations occultes ou des entreprises privées qui les utilisent pour leur marketing.

  4. « Vilipender les OGM, c’est être aussi anti-science que ceux qui contestent la réalité du changement climatique, affirme Lynas. » Ouais ben c’est pas gagné quand même…

    1. Bonsoir rageous,

      « ceux qui contestent la réalité du changement climatique »

      Il est nécessaire de dire exactement de quoi l’on parle.

      Ce « repenti » (bravo à lui, pour cet évolution) a-t-il précisé s’il s’agissait du Réchauffement Climatique Anthropique (RCA), ou pas ?
      Là est toute la question car, pour l’heure, il n’a pas encore été donné de réponse scientifiquement recevable – n’en déplaise au Giec et aux réchauffistes carbophobes !

      1. 🙂 JG!
        High Tide: The Truth About Our Climate Crisis de Mark Lynas en 2004
        Il a pas vraiment changé d’avis encore de ce côté là, on dirait…
        De réchauffement, on est passé à dérèglement puis + « coulant » à changement, ce qui franchement n’a plus grand chose à voir avec l’hystérie de départ, pas un scoop quoi. Je suppose que vue le niveau « scientifique » de l’intéressé en sortant cette comparaison, j’ai tout lieu de penser qu’il fait allusion au délire carboné qui dure depuis 15 ans.
        Il doit pas être au courant que le GIEC pense finalement que le réchauffement serait finalement du… au soleil!

  5. vous pourriez me donner la référence qui montre que le Giec pense que c’est le soleil le responsable.

        1. 😀
          En principe je préfère mettre le site de l’auteur, j’ai aussi hésité avec Skyfall, précurseur pour cette info mais plus « abrupte » pour ceux qui n’ont pas forcément une connaissance scientifique et qui viennent lire ici (je ne parle pas d’isoproturon bien sûr), merci de l’avoir ajouté. 😉

  6. Première impression : c’est super, il est possible qu’un sectateur anti OGM retrouve la liberté de penser. Témoignage utile, première impression …mais….

    Deuxième impression : moins évidente et comme le souligne Rageous, nous avons là un farouche partisan du réchauffement anthropique à 6° pour la fin du siècle, donc un mystique des modèles du GIEC dans leur version la plus extrême, pas celle modérée qui limite le réchauffement anthropique entre 1 et 2° à l’échéance 2100, réchauffement largement compensé par des phénomènes naturels, dont l’influence du soleil qui accentue ou compense l’augmentation de température liée aux GES .

    La question : Peut -on rester crédible en se positionnant contre les OGM lorsque plus de 90 % des grandes nations agricoles les ont adoptées et que rien d’évident sur les effets négatifs n’apparait, excepté le phénomène normal et très naturel des résistances aux herbicides ou à la toxine Bt mais qui vaut pour toute pression anthropique sur un organisme vivant donc capable de s’adapter.
    Sachant que côté bénéfice tout n’a pas été explicité, cela pourrait venir dans les années à venir en Europe sur la base de ce qui est communiqué outre atlantique mais pas encore et paradoxalement en Europe.

    Pour sauver le concept du réchauffement anthropique et de la nécessité de sauver les quotas de CO2 et le business associé pour les milieux financiers de la City, mieux vaut sacrifier coté des OGM avec plus de réalisme alors le retard pris par l’Europe ne rapporte qu’aux lobbies américains et utiliser l’argument pour maintenir ferme autant que possible les positions politiques du GIEC.
    L’expression : «Le débat sur les OGM est terminé. Clos, fini. La question de leur innocuité ne se pose plus…Vous avez plus de chances de vous prendre une météorite sur la tête que d’être contaminé par des aliments OGM» me choque profondément.

    Un tel propos est résolument antiscientifique, seule la comparaison avec le météorite a éventuellement du sens: l’innocuité ou le risque sont des notions relatives, liées à des contextes et pour les OGM à des constructions, jamais absolues.

    Donc le débat ne doit jamais être clôturé mais alimenté en positif comme en négatif avec des arguments rationnels, en relançant une analyse bénéfice /risque comme pour toutes les activités humaines.

    Sinon aucun médicament ou aucun biocide ne serait autorisé, ni les véhicules automobiles, ni l’essence ou le diesel pour les alimenter, ni même l’alimentation à cause des allergies à telle ou telle substance très naturelle.

    Cette expression est celle des sectateurs du GIEC, en science un débat n’est jamais clos: il existe des théories qui permettent d’expliquer ce qui est observé et qui collent à 80, 90,99% avec l’observation.

    Le 100 % n’existe jamais et un débat n’est clôturé que par ceux qui prêchent l’obscurantisme.
    En conclusion : malgré le coté aguicheur de cette confession et des arguments recevables et utiles, je reste extrêmement réservé sur les intentions de ce témoin qui n’ a pas de culture scientifique et je reste hostile à une démarche qui inciterait à clôturer un débat scientifique, notamment sur l’innocuité des OGM . De fait le débat ne peut se limiter aux OGM mais à toutes les techniques de production de l’aliment, dont le conventionnel, dont le bio, bio qui a fait l’objet de débats tronqués après les affaires E coli et atropine.

    Deux évènements à ne pas instrumentaliser à charge contre le bio mais en correctifs sur les façons optimisées de produire afin de sécuriser le contexte de production.

    1. Deuxième impression : moins évidente et comme le souligne Rageous, nous avons là un farouche partisan du réchauffement anthropique à 6° pour la fin du siècle, donc un mystique des modèles du GIEC dans leur version la plus extrême, pas celle modérée qui limite le réchauffement anthropique entre 1 et 2° à l’échéance 2100, réchauffement largement compensé par des phénomènes naturels, dont l’influence du soleil qui accentue ou compense l’augmentation de température liée aux GES .

      Facile de critiquer les modèles qui font consensus chez les climatologues, sans doute c’est le même complot que celui des toxicologues qui ne remarque rien avec les OGM.
      Mais tout cela est vain: en 2100, il restera quoi à brûler? Plus grand chose, et très cher. La question du RCA on peut la zapper: les pays pauvres vont brûler quelques soient les agitations des pays riches (enfin des européens), et on ne résoudra le problème qu’en mettant sur le marché une vrai alternative aux énergies fossiles, c’est à dire moins couteuse.

      Elle existe:
      http://energyfromthorium.com/2012/08/05/thorium-energy-cheaper-than-coal/

  7. En complément, je préfère nettement la « profession de foi  » de Jean-Claude Jaillette, bien plus « honnête » et sans arrières pensées comme c’est le cas avec Mark Lynas.

  8. « Le 100 % n’existe jamais et un débat n’est clôturé que par ceux qui prêchent l’obscurantisme »
    D’ accord avec vous et toujours rappeler que l’expertise OGM se pratique au cas par cas.

  9. Le texte de sa conférence est ici :

    http://www.marklynas.org/2013/01/lecture-to-oxford-farming-conference-3-january-2013/

    C’est tout simplement REMARQUABLE.

    Je conseille vivement à chacun de le lire et de s’élever au-dessus des considérations qui peuvent naitre d’une comparaison avec ses positions – du reste, quelles sont-elles aujourd’hui ? – sur le changement climatique ou de la lecture des « comptes rendus » de crétins de journalistes qui n’ont retenu que le plus percutant en oubliant les arguments qui y ont amené.

    En plus, plaisir qui ne gâche rien pour un agronome de ma génération (qui s’est certes fourvoyé dans d’autres domaines dans sa carrière), il fait de superbes références à Norman Bolraug, le plus grand bienfaiteur de l’humanité de tous les temps. Entre autres :

    « It is important to recall that Borlaug was equally as worried about population growth as Ehrlich. He just thought it was worth trying to do something about it. He was a pragmatist because he believed in doing what was possible, but he was also an idealist because he believed that people everywhere deserved to have enough to eat. »

    Dans un texte aussi touffu, il était impossible de ne pas citer Vandana Shiva, celle dont on fera peut-être le décompte des morts qu’elle a sur la conscience – enfin, si elle a une conscience :

    « And unfortunately the antis now have the bureaucrats on their side. Wales and Scotland are officially GM free, taking medieval superstition as a strategic imperative for devolved governments supposedly guided by science.

    It is unfortunately much the same in much of Africa and Asia. India has rejected Bt brinjal, even though it would reduce insecticide applications in the field, and residues on the fruit. The government in India is increasingly in thrall to backward-looking ideologues like Vandana Shiva, who idealise pre-industrial village agriculture despite the historical fact that it was an age of repeated famines and structural insecurity. »

    Cette dame – qui convoque régulièrement les suicides des agriculteurs à l’appui de ses manoeuvres – a répondu sur Twitter :

    « Saying farmers should be free to grow GMOs, which can contaminate organic farms, is like saying rapists should have freedom to rape. »

    http://www.fwi.co.uk/Articles/07/01/2013/137045/Hate-mail-sent-to-pro-GM-speaker-Mark-Lynas.htm

    Réponse de M. Lynas :

    « Comparing me with rapists is disgusting and offensive. You are a reactionary fraud and an enemy of the poor. »

    1. Shiva, c’est la folasse qui explique que la science occidentale est misogyne, donc fausse, alors que la société traditionnel indienne est matriarcale donc bonne. En Inde le viol est un art de vivre, une pratique traditionnelle (la moitié des enfants sont violés), c’est sans doute cela qu’elle considère comme une société d’égalité et de respect de l’autre.

  10. Merci Wackes Seppi pour le lien de sa conférence!
    Y’en a une sacrée tartine! Je finirais demain! Ce type se retrouve dans une drôle de tourmente, aussi détestable que l’ont été les sceptiques du RCA…

    « Actually there are many very natural and organic ways to face illness and early death, as the debacle with Germany’s organic beansprouts proved in 2011.
    This was a public health catastrophe, with the same number of deaths and injuries as were caused by Chernobyl, because E.-coli probably from animal manure infected organic beansprout seeds imported from Egypt.
    In total 53 people died and 3,500 suffered serious kidney failure.
    And why were these consumers choosing organic?
    Because they thought it was safer and healthier, and they were more scared of entirely trivial risks from highly-regulated chemical pesticides and fertilisers. »

    Le parallèle avec Tchernobyl va rendre hystérique toute la clique d’escrolos!

  11. Certes tout cela est excellent, le parallèle Borlaud / Ehrlich, le premier grand bienfaiteur de l’humanité et le second fossoyeur, une absolue nécessité, les exemples tous plus justifiés les uns que les autres.
    MAIS
    Adosser cela aux théories extrêmes du GIEC ( modèle à 6°), et l’utiliser dans le cadre d’une instrumentalisation du réchauffement climatique d’origine anthropique ( qui parait aussi vraisemblable que modéré) et au marché du CO2, c’est dénoncer une escroquerie pour soutenir une histoire encore pas très claire.

    Vouloir fermer le débat scientifique et englober tous les OGM dans un pack commun: « ils sont bons, point » ; et les maintenir séparés des systèmes de production agricole reste une approche héritée des positions précédentes de M. Lynas, hostiles par principe.

    Les OGM doivent être évalués évènement par évènement et dans le cadre d’un système de production agricole global dans lequel on peut faire varier indépendamment d’autres paramètres agronomiques. Variation simultané dans la partie OGM et dans la référence de comparaison.

    C’est le fait de poser les OGM comme une amélioration différente des améliorations génétiques précédentes qui pose réellement problème.
    Par exemple une plante chimérique comme le triticale, avec utilisation ancienne d’hybrides au sein des céréales à pailles, avec en sus un recours massif à la mutagénèse dans les années 60, aurait dû poser d’autres questions.
    On peut citer au passage puisque c’est d’actualité, sa sensibilité à l’ergot du seigle comparativement au blé et aux conséquences pour la santé animale. Le triticale étant largement adopté par les producteurs bio.

    Cela dit le triticale du point de vue de l’agronome est une plante géniale, c’est mon point de vue, mais avec les lignes qui précèdent il y a de quoi lancer une vraie polémique ….qui n’aura pas lieu puisque la plante est cultivée largement depuis plus d’un demi siècle partout dans le monde.

  12. Oups, la » tartine » c’était les 440 commentaires derrière! Merci pour le lien traduit! 😉
    @ Alzine
    Après lecture je serais plus indulgente, Mark Lynas revient de loin! Les commentaires saignants qu’il essuie devraient notamment le faire réfléchir sur la façon dont sont portées les critiques des réchauffistes aux climato-sceptiques… « assassins », « négationnistes », etc.
    Ce n’est pas un scientifique non plus pour apporter la nuance au cas par cas, sauf que d’énumérer les actions aveugles et violentes de ses ex comparses de sa part soit à saluer…

    Le triticale est abondamment cultivé en conventionnel avec il est vrai peu de traitements, mais pas encore entendu de conséquences notoires d’intoxications sur le cheptel par l’ergot de seigle.

    1. Pour le triticale et l’ergot
      « En bref Les résultats de ces essais indiquent bien que les triticales ont démontré une grande sensibilité à la maladie tandis que le blé tendre était plus résistant que l’orge. »http://www.agrireseau.qc.ca/grandescultures/Documents/lorge-bl-4p.pdf

      Témoignage d’un agriculteur qui passe au bio, on a ici un bon agriculteur bio qui observe et mesure les risques:
      « Bonjour,je viens tout juste d’entamer ma reconversion au 1er mai, ou j’ai conduit une partie de mes parcelles chimiquement jusqu’à cette date, et me suis essayer au mélange céréaliers(triticale,avoine, pois) pour mon élevage de JB sans pesticides , je suis en présence d’ergot de seigle, et les quelques site que j’ai consulté ne sont pas très rassurant(risque à partir de 1g par kilo).
      Si certains y ont été confronté, est ce que je peux espérer que les ergots tombent lorsque les épis vont commencer à vraiment couder. »
      A quoi un autre agriculteur répond de façon utile d’aller voir sur http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab340-03.htm
      Pour la réalité du pb notamment chez les bovins: http://www.facmv.ulg.ac.be/amv/articles/2004_148_2_04.pdf
      Noter que les cycles courts exposent davantage les animaux, le passage par un collecteur qui vérifie la qualité grâce aux outils de triage du grain performants est une sécurité.

      Savoir que le risque existe reste le meilleur moyen de l’éviter.
      La pire des attitudes reste le déni.
      La supériorité des canadiens est la transparence et la rationalité, deux qualités en perte de vitesse en Europe en général et en France en particulier.

      1. Merci pour les liens, jusqu’à présent en ovins on n’a pas encore eu à déplorer ces symptômes ni la présence d’ergot sur nos triticales. Je suis bien d’accord qu’il faille rester vigilants.
        Une fois de + le danger ne serait donc pas aux endroits pointés du doigt par les marchands de peur!? 😀

  13. Moi, je ne gâcherais certainement pas mon plaisir de lire un texte d’une telle puissance par une exégèse phrase par phrase ou par une analyse comparée de sa nouvelle position sur les PGM, l’agriculture, l’alimentation mondiale et l’environnement, et de sa position apparemment constante sur le changement climatique.

    C’est une conférence, pas un texte scientifique. C’est un appel à la raison, pas une conversation au coin du feu.

    Et oui, il a raison quand il dit :

    « Je ne sais pas pour vous, mais j’en ai assez. Donc, ma conclusion aujourd’hui est très claire: le débat sur les OGM est terminé. Il est fini. »

    Car « le débat … est terminé » ne signifie pas que les PGM sont sûrs, quelle que soit leur nature et de par leur nature.

    « Nous n’avons plus besoin de discuter si oui ou non il est sûr – plus d’une décennie et demie avec 3 000 000 000 000 de repas GM mangés et il n’y a jamais eu un seul cas de préjudice justifié. »

    C’est aussi exact, au moins sur le fond (je ne m’avancerais pas sur la statistique. Il suffit d’y ajouter : grâce aussi aux mesures d’évaluation (qui ont par exemple permis d’écarter un soja « amélioré » à la noix du Brésil allergène).

    Mais, de mon point de vue, il exagère avec : « Vous êtes plus susceptible d’être touché par un astéroïde que de vous faire du mal avec des aliments GM. »

    Et alors ? Dans une telle conférence il faut frapper les esprits, ce qu’il fait avec : « Plus précisément, les gens sont morts pour avoir choisi du bio, mais personne n’a succombé en mangeant des OGM. »

  14. «Je voudrais commencer par présenter mes excuses. J’aimerais qu’on sache, ici et maintenant, que je m’excuse d’avoir passé tant d’années à déchiqueter des semences OGM. Je suis aussi désolé d’avoir contribué à la naissance du mouvement anti-OGM, au cours des années 1990, et d’avoir ainsi concouru à diaboliser une option technologique de première importance et potentiellement très utile pour l’environnement.

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