Les journalistes scientifiques se rebiffent

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En cause, la com’ du scientifique et la clause de confidentialité négociée avec le Nouvel Obs qui a a empêché tout travail critique des journalistes avant la publication de l’étude : […] « nous récusons et condamnons la clause de confidentialité imposée par l’équipe de Gilles-Eric Séralini. Celle-ci consistait à fournir à quelques journalistes  sélectionnés l’article sous  embargo, en leur réclamant en contrepartie de ne pas recueillir l’avis d’autres scientifiques sur cette étude. Ce qui visait clairement à obtenir une présentation biaisée de cette étude, dénuée de tout regard critique ou simplement compétent. C’est pourquoi cette clause fut repoussée par certains journalistes scientifiques sollicités, puis dénoncée, en France, par l’Union Européenne des Associations de Journalistes Scientifiques (1) et ailleurs (2), comme contraire aux bonnes pratiques résultant de concertations entre le monde scientifique et celui des journalistes spécialisés en science. »

Cette déclaration a été mise en ligne sur le blog sciences de Libé, média bien connu pour être à la solde du lobby pro-OGM.

14 commentaires sur “Les journalistes scientifiques se rebiffent

  1. « Cette déclaration a été mise en ligne sur le blog sciences de Libé, média bien connu pour être à la solde du lobby pro-OGM » ?

    L’ironie est un art difficile sur le papier et le numérique. Vous devriez indiquer en clair que c’est de l’ironie.

    Même si M. Sylvestre Huet fait des efforts.

    1. Toute reproduction sexuée est génératrice d’OGM et heureusement , nous en serions toujours aux organismes unicellulaires …..vous direz : on s’en rendrait pas compte !!

  2. L’affaire Séralini nous apprend un truc: il est bien plus néfaste de violer les quelques règles des journalistes que de violer les règles élémentaires d’expérimentation scientifique.

    Je pense qu’en publiant n’importe comment son scoop, Séralini s’est mis à dos la presse, son gagne pain. Dommage pour lui, je le pensais plus futé que ça.

    1. Vous me semblez bien optimiste.

      Dans quelque temps, M. Séralini ou un autre militant de son obédience proposera un autre scoop… et qu’adviendra-t-il ?

      Il est temps que les rationalistes se posent très sérieusement la question d’une stratégie de communication cohérente et efficace.

      1. Oui, un autre que Séralini nous refera le coup. Mais Séralini lui même est grillé pour quelques années que ce soit dans la presse mainstream ou dans les revues scientifiques.

        Je pense que notre niveau de vie fausse notre vision du risque. On pinaille sur une possible toxicité chronique du Roundup (cf des commentaires sur le blog de S. Huet) mais on n’hésite pas à vivre en sédentaire non-sportif qui aime la bonne bouffe et l’alcool (ahhh qu’est ce qu’on ne ferait pas pour notre «terroir»). Dans ce contexte je vois mal comment des rationalistes pourraient efficacement renverser la tendance. Les tenants de l’évolution on déjà bien du mal à combattre le créationnisme alors que leurs arguments sont extrêmement affutés et leur domaine d’étude plus restreint.

        Une solution serait de faire des documentaires comme celui-ci: http://youtu.be/0imYGWNjKF0
        Transformons le rationnel en rêve et donnons envie aux autres d’en faire partie et le tour sera joué 😉

        Documentaires que l’on peut même aider via des sites de levée de fond (exemple de contre info: http://www.kickstarter.com/projects/1009530098/fracknation)

        1. « Transformons le rationnel en rêve et donnons envie aux autres d’en faire partie et le tour sera joué »

          Ben, si sur le plan de la compréhension du monde je suis un rationaliste, une vie dans le monde exclusivement rationnelle, me paraît bien triste, dépourvue d’attraits, autrement dit, un peu « chiante » ! Je ne vois pas trop comment transformer le rationalisme en rêve.

          On peut s’opposer aux cauchemars des environnementeurs par des contes de fée qui font rêver, j’en suis persuadé, mais qui n’auront pas grand chose de rationnel. C’est pourquoi les rationalistes sont en position d’infériorité, ils se refusent à « raconter des histoires ».

          1. Je suis tout à fait d’accord avec vous Laurent.
            Il ne s’agit pas de mentir ou de raconter des histoire. Il s’agit uniquement de fédérer le public. On se rappelle de M. Luther King pour son rêve et pas de la façon technique d’y arriver. Idem, Apple ne vend pas des téléphones qui ont un GPS captant les signaux américains et russes avec des processeurs à 4 coeurs. Apple vend juste un idéal du téléphone et l’accès à une communauté branchée. Les gens s’en foutent des caractéristiques techniques qui font qu’un produit est meilleur qu’un autre. Ils veulent s’identifier à ce qu’ils achètent. Le mec qui mange du bio est convaincu que son geste est bon pour la nature et l’agriculteur. Je pense que les rationalistes devraient mettre en avant ce qui est bon dans l’agriculture moderne. Oon peut faire rêver le public avec une agriculture de précision, des outils informatiques et des satellites, des cultivars de pointe et des pratiques culturales excellentes pour le sol etc etc. Bref, il faut montrer ce que la Révolution Verte 2.0 nous apporte de mieux que l’agriculteur «traditionnelle».

  3. Si vous voulez vous marrer un peu!! Notre savant scientist of the year photographié » à l’insu de son plein gré » ….. dans son laboratoire en train de « tester » le Roundup . L’imbécile est de plus en plus ridicule si tant est que cela soit encore possible:

    http://tempsreel.nouvelobs.com/ogm-le-scandale/20121011.OBS5243/ogm-seralini-recoit-le-soutien-de-chercheurs-internationaux.html

    Le professeur Séralini teste le produit dans son laboratoire, le 16 janvier 2009. (M. DANIAU/AFP)

  4. Intéressant!

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/10/debat-%C3%A0-france-culture-sur-les-ogm-et-s%C3%A9ralini.html

    Débat à France culture sur les OGM et Séralini

    L’émission Le secret des sources de Jean Marc Four, sur France Culture portait sur l’affaire Séralini OGM. J’y ai participé avec Stéphane Foucart, (Le Monde), Jean-Claude Jaillette (Marianne), la sémiologue Mariette Darrigrand et Eric Chaverou.

    Il est intéressant de lire les commentaires de l’émission qui montrent que parmi les confusions provoquées par l’étude de Gilles-Eric Séralini et son mode de médiatisation, on relève le brouillage des positions de différents acteurs ou médiateurs. Ainsi, le refus de la dérive médiatique empreintée par Gilles-Eric Séralini ou la perception de la faiblesse méthodologique, pour être poli, de son expérience, ont souvent été confondus avec une sorte de soutien à toute plante génétiquement modifié ou même aux OGM en général. C’est ce qui est arrivé à plusieurs biologistes, voire à des journalistes spécialisés en sciences.
    Il semble ainsi, à lire certains commentaires du blog que des internautes m’aient mis dans le sac des « pro OGM » alors que je considère que le recours aux plantes génétiquement modifiées pour tolérer l’herbicide Round Up est une erreur agronomique (par la sélection de mutants résistants en raison de l’usage répétitif et massif de l’herbicide) et un risque environnemental (par l’accumulation des métabolites du glyphosate dans les sols et l’eau). Or, s’il faut se passer des herbicides chimiques, il faut donc ipso facto se passer des PGM qui les tolèrent et n’ont donc aucun autre intérêt. C’est en raison de cette conviction ancienne que, l’été dernier, je suis allé faire un reportage dans un centre de l’Inra, près de Dijon, sur une expérience de longue durée de cultures sans herbicides. Le hasard du rythme des publications dans Libération a fait que ce reportage a été publié… la même semaine que l’étude de Séralini.
    Par Sylvestre Huet, le 21 octobre 2012

    1. On le savait. Il avait déjà donné son avis dans les commentaires d’un de ses billets sur Séralini.

      Je paris que dans quelques temps il tiendra exactement le même discours avec les pesticides.

Les commentaires sont fermés.