Le blabla de Stéphane Le Foll

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Stéphane Le Foll connaît l’état de l’agriculture française mais peu importe la priorité est de soigner son de ministre de l’agriculture écologique : « la conciliation de la performance économique et écologique passe par un retour à une approche basée sur l’agronomie. » « Selon moi, la performance économique et écologique de l’agriculture ne peut pas se résumer à une succession de décisions et de normes appliquées exploitation par exploitation.» « Il vaut mieux travailler à construire l’avenir. » et blablabla et blablabla…

22 commentaires sur “Le blabla de Stéphane Le Foll

  1. Les deux extraits que vous reproduisez ici me conviennent très bien.
    Agronomie pour tirer le meilleur parti du sol et du climat, en préservant ou en améliorant la fertilité.
    Les normes édictées d’en-haut tournent souvent à l’absurde contre-productif.
    L’agronomie peut être moderne, utiliser toutes les techniques et ressources apportées par les progrès scientifiques.

    Par contre, il ne peut hélas s’empêcher de vouloir « créer des modèles nouveaux », des « cadres juridiques plus collectifs » fumeux…

    1. Les politiques Top Down fonctionne quand elles imposent des solutions simples, ce n’est absolument pas le cas des techniques que le Fol veut voir diffuser. Le pivot légal est faible, en tous cas à court terme, il faudrait reformer les agriculteurs mais aussi impliquer l’INRA qui pour le moment est plutôt spectateur que force de proposition dans ce domaine.

  2. @Wackes Seppi

    Les suisses restent très réalistes, petit pays, peu de ressources naturelles mais réalisme :
    On peut penser que les allemands au contact de leur cousins du sud vont aussi évoluer sur certaines technologies.

    Pour la France, impliquer la recherche, certes mais seulement après que la population ait senti le vent de la pauvreté qui souffle sur le sud de l’Europe et choisisse: un peu de bordel sur Paris en terme d’approvisionnement ou de transport ferait aussi du bien aux bobos pour cerner où se trouve l’essentiel. Avec l’automne chaud qui se prépare, on y va.

    1. Les Suisses ont aussi, malheureusement, une « opinion publique » manipulée.

      La Suisse, petit pays, peu de ressources naturelles… Oui, et une agriculture subissant d’importantes contraintes pour laquelle le « bio » et « l’agriculture respectueuse de l’environnement » peuvent être un moyen de se démarquer et de résister.

      À mon avis, les OGM n’auront de chance de percer en Suisse que quand ils apporteront un plus évident au consommateur.

  3. Encore une fois, on mesure l’étendue de la différence entre la beauté d’un discours et les faits. Oui, redonner du sens à l’agronomie est indispensable -à mes yeux- mais les dangers de politiques top down sont réels. et l’écologie n’est pas un gros mot, si elle est prise au sens littéral. C’est tout simplement de la science, et l’étude des équilibres des systèmes écologiques. On peut tout à fait concilier une agriculture productive avec un usage raisonnable d’intrants -chimiques ou organiques.

      1. Simplification, Exagération et adaption fine à l’auditoire. Principes de base de la propagande. Les discours construits sont inutiles voir néfaste.

    1. C’est quoi, « un usage raisonnable d’intrants -chimiques ou organiques » ?

      Posons le problème autrement : est-il déraisonnable de viser 100 quintaux de blé à l’hectare sur des terres qui s’y prêtent ou faut-il, au nom de conceptions tirées de l’écologisme politique (de salon et de salle de réunion, cela va de soi), imposer une limite à 70 quintaux ? Même si cela se traduit par une perte de marge brute pour l’agriculteur, une perte pour la nation en termes de sécurité alimentaire, d’activité économique, de balance commerciale ? Peut-être même par une perte écologique (par exemple parce que l’agriculteur devra compenser en ne cultivant que les espèces offrant la meilleure marge brute) ?

      La dictature de la bienpensance, ça suffit !

        1. C’est le raisonnement du rendement / coût marginal…
          Écologie et économie se rejoignent, généralement. Surtout quand on fait de l’écologie politique – si le concept a un sens – et qu’on se préoccupe de la vie de toutes les espèces, à commencer par l’espèce humaine.
          Ainsi, en situation de pénurie alimentaire les prix des produits agricoles de base augmentent, ce qui encourage et justifie l’intensification de la production, y compris avec un usage accru d’intrants. Conséquemment les intrants provenant de ressources non renouvelables sont renchéris, ce qui, malgré le besoin accru, motive à leur utilisation plus rationnelle.

          Enfin… Cela en l’absence d’intervention étatique coercitive!

        2. « Tu peux faire 100qtx sans forcément maximiser la marge… »

          Exact, mais c’est le problème de l’agriculteur quand il est en situation agronomique de les faire.

          La question est de savoir si on doit accepter sans broncher des mesures coercitives ou des pressions (politiques, administratives, médiatiques), et ce, sur la base de concepts fumeux, pour limiter la production à 70 quintaux.

          On « célèbre » en ce moment la semaine internationale de l’eau organisée par le Stockholm International Water Institute (SIWI). C’est évidemment l’occasion pour plein de gens et d’organisations de faire du buzz et, pour certains, de s’en mettre plein les fouilles. Cette année on parle d’agriculture et, évidemment, on entend plein d’appels à réduire les pertes et gaspillages. Contraindre un agriculteur à produire 70 quand il peut en produire 100 (si tel est son choix), et demain 50, quoi-t’est-ce ?

          Que faut-il entendre par : « Selon moi, la performance économique et écologique de l’agriculture ne peut pas se résumer à une succession de décisions et de normes appliquées exploitation par exploitation » ? Qu’il va fixer par un ukase une limite de production ? Une fertilisation max ? Un IFT max ?

      1. Et c’est quoi « des terres qui se prêtent à 100 qx/ha » ? Comment déterminez-vous ‘a priori’ le rendement potentiel d’une terre?
        Bien-penser, ou penser bien ou même penser tout court me semble important…

        Je ne sais de quelle autre dictature vous vous faites le prêcheur !

        (et pour + de détails, voir les com plus bas)

        1. En France, le blé a un rendement moyen de plus de 7 t/ha. Bien des pays n’ont pas le luxe d’avoir des conditions agro-climatiques permettant de tels rendements.

  4. Le terme « raisonnable » a une connotation moralisatrice. Par contre, il faut raisonner – à condition de raisonner bien – après avoir observé.

    Choisir la bonne date de semis, la bonne densité, dans un sol bien structuré par une inter-culture, par exemple…
    On peut réduire les doses de pesticides en maximisant leur efficacité grâce à l’optimisation des conditions d’emploi: hygrométrie, température, absence de vent, adjuvants… Cela sans se priver de leurs bienfaits, bien au contraire!

    1. En effet, difficile de savoir quel terme choisir ! Le terme « raisonable » peut paraitre moralisateur, mais le terme « raisonné » sonne aujourd’hui galvaudé. (On a trop parlé d’agriculture raisonnée !) Alors quel mot utiliser?
      Je vous rejoins tout à fait sur l’observation, les choix… C’est le message que je voulais faire passer: ne pas se refuser à l’emploi de produits chimiques (pesticide et autres), mais les utiliser « avec tact et mesure » (cette expression serait-elle plus juste?)
      Donc redonner tout son sens à l’agronomie !

  5. A propos de normes…

    Les normes de rejets sont comptabilisés par vache laitière: les éleveurs de vaches de race jersiaise, souvent de sensibilité « écolo », sont les plus lésés.

    Les IFT sont évalués à partir des doses homologuées, établies un peu arbitrairement à partir de dossiers d’homologation plus ou moins astucieusement présentés par les firmes.

    Sur un forum agricole, un sympathisant de Le Foll sollicite des idées de mesures pour son ministre préféré. Son idée serait un contrat sur 5 ans – rémunéré – dans lequel l’agriculteur s’engagerait à augmenter la population de vers de terre dans ses champs… L’objectif est agronomiquement louable, mais en pratique qui va mesurer, et comment, l’atteinte de l’objectif?
    On n’en a pas fini avec les usines à gaz— à effet de serfs!

    1. « mais en pratique qui va mesurer, et comment, l’atteinte de l’objectif?  »
      Ca ne devrait pas être un problème pour ces gnoufs de créer des emplois verts et durables pour compter les taupinières (Grrrrrrrrr….) et autres rats taupiers! Pfuiiit

  6. @Cultilandes
    « Son idée serait un contrat sur 5 ans – rémunéré – dans lequel l’agriculteur s’engagerait à augmenter la population de vers de terre dans ses champs… L’objectif est agronomiquement louable, mais en pratique qui va mesurer, et comment, l’atteinte de l’objectif? »
    Cela aurait plus de sens que de réduire de moitié la quantité de « pesticides utilisés » .
    Il suffit pour cela d’étudier sérieusement les pratiques qui permettent cette augmentation, celles qui l’entravent et de rémunérer des jeux ouverts de pratiques allant dans le sens de l’augmentation, pas imposer de façon stalinienne, mais laisser au sein du jeu de techniques, les agriculteurs composer leur itinéraire qui va dans le bon sens, celui de la préservation des lombrics.
    Sachant que les vers de terre sont un bon indicateur du bon fonctionnement du sol et de la gestion de l’eau, faire augmenter les populations est un bon objectif, c’est une obligation de résultat via une incitation de moyens.
    Cela dit la dernière étude menée dans les zones de viticulture de Montpellier était en faveur de l’agriculture conventionnelle pour ce résultat. L’utilisation des pesticides qui désormais n’impacte plus les vers de terre, produits autorisés et doses, à l’exception du cuivre est sans incidence pratique.
    Le labour quasiment imposé par le bio est en revanche terrible pour ces animaux.
    L’apport de matière organique donc la bonne relation agriculteurs -éleveurs est très favorable aux vers de terre. Le labour ne doit être utilisé que pour l’enfouir.
    On peut ménager les vers de terre et viser les 110 qx voire plus dans certains sols picards, plus encore, les vers de terre sont des artisans pour atteindre ce résultat en améliorant la porosité du sol, luttant contre l’érosion, évitant la contamination des cours d’eau par les nitrates et le phosphore…
    Doubler la population de vers de terre a donc plus de sens que de réduire de moitié la consommation de phytos ( on peut souligner que – 25-30 % en consommation lissée sur 5 ans peut avoir du sens, davantage ou évalué année par année n’en a pas, purement politique comme décision).

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