Lobby de Veolia contre l’agriculture !

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« L’eau meilleure à la ville qu’à la campagne » titre le journal le Parisien du jour en reprenant une étude de l’association Que Choisir. Le journaliste Frédéric Mouchon pointe du doigt les « zones inondées de pesticides ». Il est courant de voir les pesticides ainsi mis en accusation. Ne sommes-nous pas en pleine semaine des « alternatives aux pesticides » avec grand renfort de marches blanches… citoyennes bien entendu. Mais braquer les feux sur la responsabilité des pesticides et des agriculteurs est également l’exercice favori d’une entreprise comme… Veolia dont l’une des activités majeures est la gestion de l’eau.

N’a-t-on pas vu encore récemment le groupe d’Antoine Fréro co-organiser avec le magazine Le Point des conférences dans de grandes agglomérations (Lille, Toulouse, Versailles, La Rochelle notamment) sur le thème « Vivre à Toulouse demain ».

Ces évènements font salle pleine (300 personnes) et s’articulent autour de trois intervenants (toujours les mêmes)
-Geneviève Ferone, directrice du développement durable de Veolia Environnement
-Jean-Robert Pitte, professeur de géographie à l’Université Paris-Sorbonne, Membre de l’Institut (très bon).
-Cyrille Bombard, Fondateur de la société Wision à La Rochelle.

Au cours de ces conférences, il est pour le moins stupéfiant d’entendre les propos de Genevière Férone. La ville du futur ? Forcément basée sur un rapprochement avec… l’agriculture (qui est le cœur d’activité – c’est bien connu – de Veolia !) : comment ramener l’agriculture en ville (si, si), comment cultiver sur le toit des immeubles à l’instar de ce jeune informaticien canadien (lire ici), comment développer une agriculture de proximité à l’image d’une Amap nantaise livrant sa production à des citoyens (encore eux)-consommateurs nantais de l’autre côté de l’Erdre (avec au passage collecte des toilettes sèches pour en faire du fumier) !!

Pratiquement rien sur les transports, l’énergie ou encore la propreté. Silence radio sur la gestion de l’eau. Pourtant des sujets au cœur des préoccupations des citadins et des activité de Veolia de surcroît.
Genevière Ferone ayant achevé son discours bucolique, parfaitement utopique et réellement bobo passe ensuite la parole au dernier intervenant : Cyrille Bombard, consultant dans « la sensibilisation des particuliers au développement durable » (tout un programme !). Son propos : Ecophyto. Et oui, c’est important quand on est citadin de se préoccuper d’Ecophyto, c’est comme affirmer que la survie des ours du pôle-nord est votre préoccupation quotidienne quand vous habitez Paris 18e. On est forcément d’accord.

Et la salle d’applaudir à tout rompre sur la nécessité de réduire l’utilisation des pesticides.

Bref, la directrice du développement durable de Veolia est au service d’une stratégie de communication bien huilée : créer des écrans de fumée pour parler au maximum de l’agriculture et des pesticides et non de la gestion de l’eau et des multiples problèmes d’assainissement comme par exemple les résidus de médicaments et de produits de lessive dans les eaux usées…

Conférences-débat organisées par Veolia et le magazine Le Point :

09 décembre 2010 : «Vivre à Toulouse demain»
18 avril 2011 : « vivre à La Rochelle demain »
10 octobre 2011 : « Vivre à Lille demain »
9 novembre 2011 : « vivre à Versailles demain ».

Portrait de Genevière Férone : www.liberation.fr/terre/01012377441-la-main-verte

15 commentaires sur “Lobby de Veolia contre l’agriculture !

  1. Au prix où ces enfoirés vendent leur flotte de merde (mixture avec une duretée supérieur à 25 chez moi, en plus ils ont un contrat pour l’entretien de la robinetterie, histoire d’être bien sur que les fuites ne seront pas réparée et des économiseurs d’eau pas installé) on se demandent bien ce qu’ils font de leur pognon. Pas compliqué, ils arrosent les « ONG » écogistes pour obtenir de nouvelles normes, histoire de faire payer bien cher le prétraitement et le retraitement de la flotte.

  2. http://www.quechoisir.org/environnement-energie/eau/eau-potable/etude-la-qualite-de-l-eau-du-robinet-de-votre-commune

    Pour ceux ou celles qui veulent connaître la qualité de leur eau,voici le détail par puits de captage.

    Dans tous les cas comme d’habitude, les commentaires de  » Que choisir » sont apocalyptiques alors que par exemple dans mon département,La Marne,où l’agriculture et la viticulture sont dites intensives** la Marne est donc citée comme très mauvaise élève » et ayant des eaux très polluées par les pesticides et les nitrates.
    A part 2 ou 3 captages au dessus des normes pesticides ( principalement des résidus d’atrazine ,molécule plus utilisée depuis 2003) et quelques capatages dépassant parfois les 50 mg de nitrate, tous les captages sont dans les normes.

    Donc pour un département utilisant depuis 50 ans des tonnages importants de pesticides et de nitrates,ce n’est pas dramatique mais plutôt rassurant de voir des eaux d’aussi bonnes qualités.

    ** culture intensive = agriculteurs travaillant largement plus de 35 heures par semaine,parfois le double lors des périodes de semis et de récoltes.

    1. Il convient de rappeler en outre que la norme de 50 mg/l pour la teneur en nitrates résulte d’une erreur scientifique ancienne et que l’eau est parfaitement potable à une teneur plusieurs fois supérieure.

      1. En tant qu’aquariophile je trouve cette norme déjà trop laxiste.

        1. Les normes de portabilité qui coûtent la peau des fesses à tout le monde ne devraient pas être arrêtées en fonction de la petite minorité des aquariophiles, qui n’ont qu’à se payer un dispositif d’épuration.

  3. Geneviève Ferone était intervenue dans une école Supérieure d’agriculture pour la Leçon inaugurale, en 2008. Je ne l’ai pas vue, seulement lu son discours. Un seul mot: consternant. Ce n’était qu’une synthèse des rapports de WWF, Greenpeace, du GIEC et les poncifs qui vont avec. Le plus beau, quand même, était de ressortir la pseudo citation de Einstein sur les abeilles. Donc, poubelle.

  4. Admetons c’était l’époque Proglio, voyons ce que Frérot nous propose.

    Demettre Geneviève Ferone de ses fonctions serait une bonne entrée en matière!

    Lu dans UFC que choiisir:
    Pesticides Le risque entraîné par les pesticides est celui de l’exposition à long terme, à des doses très faibles mais répétitives, avec des interactions possibles entre les différents pesticides. Les risques suspectés, sans qu’ils aient pu être démontrés à ce jour, pourraient être des cancers (leucémies notamment), des troubles du système nerveux ainsi que de troubles de la reproduction.

    On savait , pas grace à UFC que choisir, que les leucémies étaient liées au benzène ajouté dans l’essence pour remplacer le plomb ( tous les pétroliers en cause ) , on apprend que les pesticides sont concernés, c’est faux.
    Je savais UFC que Choisir fonctionnant à l’enveloppe pour recommander telle ou telle marque, ici c’est plus grave, ils ont fondu le plomb ( faute volontaire).

  5. Lu dans le Figaro et c’est presque honnête pourtant signé YAB

    « Si la pollution aux nitrates et aux pesticides est due à l’activité agricole et aux excréments des animaux d’élevage, il existe aussi des traces de très nombreux résidus (médicaments, hormones, cosmétiques…) directement imputables à l’élimination de ces produits par l’organisme. …Pour y traiter l’eau, on verse donc, très tôt au cours du circuit, une goutte de chlore dans 1 000 litres d’eau. D’ailleurs, depuis 2001, le plan Vigipirate fait une quasi-obligation d’ajouter ce produit dans l’eau pour prévenir d’éventuelles attaques. « Le chlore protège l’eau pendant son transport, poursuit Marillys Macé. Parfois, certains se plaignent que l’eau du robinet sente le produit. Cela signifie qu’il a trouvé sur sa route des organismes qu’il a éliminés. Cette réaction chimique dégage un gaz à l’origine de cette odeur caractéristique. Mais c’est sans danger pour la santé  »

    Bon j’ai dit presque http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/environ/chlor-fra.php

    « L’ajout de chlore s’effectue pendant le traitement de l’eau potable. Toutefois, le chlore réagit également avec les matières organiques d’origine naturelle présentes dans l’eau, telles les feuilles en décomposition. Cette réaction chimique produit une famille de composés appelés sous-produits de la chloration. Ceux qu’on rencontre le plus souvent sont les trihalométhanes (THM), notamment le chloroforme.  » + »Les animaux de laboratoire exposés à des concentrations très élevées de THM présentent un risque accru de cancer. Plusieurs études chez l’humain ont également révélé un lien entre l’exposition prolongée à des concentrations élevées de sous-produits de la chloration et une incidence accrue de cancer. Par exemple, une étude récente a mis en lumière une augmentation du risque de cancer de la vessie et peut-être du côlon chez les sujets ayant consommé de l’eau chlorée pendant trente-cinq ans ou plus.

    Les concentrations élevées de THM peuvent également avoir un effet sur la grossesse. Dans une étude réalisée en Californie, on a observé un risque accru d’avortement spontané chez les femmes enceintes qui buvaient de grandes quantités d’eau de robinet à forte teneur en THM »

    C’est bien de bénéfice risque qu’il s’agit pas de principe de précaution. Mieux vaut le chlore mais le chlore pas terrible quand même.

    Au fait pour quelle étrange raison personne ou presque ne parle de médicaments, hormones, cosmétiques….

    Il n’y a pas de norme, c’est bien cela…mais il y a bien des produits très actifs dans l’eau voire dangereux alors que les pesticides ne le sont pas.

    Le principal pesticide dans l’eau : l’atrazine, interdit depuis 2003.

    En Suisse, l’atrazine vient juste d’être interdite, elle ne l’est pas au canada où l’on trouve de bonnes informations sur la contamination de l’eau par les médicaments et les oestrogènes artificielles qu’utilisent les française assez largement : vous avez dit cancer de la prostate chez les hommes?

    Sur les médicaments dans l’eau en Suisse?
    http://www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01021/index.html?lang=fr

  6. L’article sur les serres sur les toits de Montréal est marrant. La culture en serre est ridicule au Québec, elle représente 20 % des 2000 ha canadiens. Cultiver l’hiver, même en ville et même à Montréal, demande énormément d’énergie et une construction adaptée. Je me demande comment il va arriver à couvrir les coûts de chauffage surtout si il n’utilise que de l’électricité. Par ailleurs 2000 paniers par semaine ça me semble énorme. Si il ne faisait pousser que des tomates de mi-décembre à fin juillet (culture de printemps), il aurait un rendement vendable de 16 kg/m2 soit 45 t. Sur ces 34 semaines, cela ferait 68 000 paniers soit 0,66 kg/panier. Le prix au kilo serait de 33 $ alors que la tomate de supermarché se trouve à 3-5 $/kg. Bon j’avoue que c’est loin de la réalité, mais j’ai des doutes sur la rentabilité de ce projet.

    1. Ça me fait irrémédiablement penser à Lyssenko — de si triste réputation — qui se faisait fort de cultiver des tomates en Sibérie toute l’année. « Preuves » à l’appui : dans ses rapports, les plans de tomates, superbement dessinées, portaient des fruits coloriés au crayon de couleur rouge vif ! 🙂 🙂

      Toufta (TFT) ou truffes, en argot. Dissimulation, mensonge, travail bâclé ou inexistant que I ‘on enregistre en tant que vrai travail. 🙁 🙁

  7. @ bob

    « Les paniers à 22 $ pèsent environ 2,8 kg ce qui fait quand même plus que le prix du marché:  »

    === Oui, mais quand on aime, on ne compte pas…….

  8. @ Karg et Laurent Berthod,

    Pas inquiétant, juste factuel, ce n’est pas une dégradation de la situation mais simplement une révélation pour les français bercés par l’illusion que l’on ne trouve que des nitrates et des pesticides dans l’eau ( enfin pour les pesticides presque uniquement de l’atrazine et ses métabolites dans l’eau souterraine + du glyphosate adsorbé sur les colloïdes de sol en suspension dans l’eau des rivières facilement filtré par du sable ).

    Les médicaments et les oestrogènes ne sont pas encadrés par des normes, seuls les Suisse plus factuels que les français s’en préoccupent et communiquent en français et viennent juste d’interdire l’atrazine en 2012 soit 10 ans après la France, donc si le risque était si évident, si majeur…

    Ce qui parait le plus inquiétant, reste l’étude des canadiens, quasiment sans échos en France sur le lien entre les méthodes anticonceptionnelles et le taux de cancer de la prostate, cancer hormono dépendant, dans ce cas les résidus dans les eaux sont en forte augmentation après 1975, avec des différences entre pays selon les méthodes anticonceptionnelles utilisées.

    Aucune remise en cause ou contestation de cette étude, très lourde de conséquence en France, n’est sortie, la seule réaction d’une rare médiocrité a été de recommander aux communautés religieuses d’ingérer les oestrogènes artificiels en question pour se protéger vis à vis de cancers, assez rares comme ceux des ovaires et l’utérus . Clownesque et australien comme manifestation pour masquer un vrai questionnement.

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/12/07/01008-20111207ARTFIG00831-la-maternite-protege-du-cancer.php

    Il n’est jamais inquiétant de bien hiérarchiser les risques, c’est l’inverse qui l’est comme en France depuis une quinzaine d’années, alors que généralement les américains, les canadiens et ici les Suisses sont plus factuels.

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