Les méthodes de Greenpeace dénoncées par les pécheurs

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Mercredi 2 novembre, au nord-ouest de l’Irlande,  des militants de l’organisation écologiste ont barré la route  au « Pierre-Jacques Matigny », chalutier basé à Lorient. Et pas n’importe comment : « Quatre militants de Greenpeace se sont jetés à l’eau devant l’étrave du bateau. Le patron du Pierre-Jacques Matigny a pu les éviter mais ils auraient pu être happés par un des câbles du navire en pêche », nous rapporte l’article de Ouest France.

Protestant contre la pêche des grands fonds, nos braves militants affrontent le danger jusqu’à l’inconscience totale. Il est facile de savoir qui aurait été rendu responsable en cas d’accident…

Résultat, une condamnation quasi unanime :
Norbert Métairie, maire de Lorient : « C’est un nouveau coup d’éclat à visée médiatique qui ne me surprend pas. C’est un geste hostile, qui aurait pu mettre en danger la vie des gens. C’est bien loin de la concertation que nous prônons ici. »

Gwendal Rouillard, député socialiste du Morbihan : « Les responsables c’est nous et les irresponsables c’est eux. Il y en a marre des donneurs de leçon. »

Les Verts n’osent condamner mais on ressent une certaine gêne :
Jean-Paul Aucher, adjoint au maire de Lorient et élu Europe Écologie : « Sur l’action en elle-même, je n’ai pas grand-chose à dire. Je me dis simplement que les gens de Greenpeace sont assez grands pour savoir ce qu’ils font. Mais la Scapêche (nom de la société de pêche, ndlr) est plutôt promoteur d’une discussion avec ces associations, alors on peut regretter que cela se passe comme ça. »

On garde le meilleur pour la fin avec la réaction d’Olivier Le Nézet, président du comité local des pêches de Lorient-Étel : « Il y en a marre de ces organisations non gouvernementales, les ONG, qui ont une méconnaissance totale de nos métiers. Greenpeace, ce sont des ayatollahs ! On ne les entend jamais sur la pêche minotière ni sur la pollution des océans par les rejets terrestres. Ce type d’action est pathétique. »

15 commentaires sur “Les méthodes de Greenpeace dénoncées par les pécheurs

  1. Les méthodes de greenpeace sont lamentables, mais le probléme est réel, quoiqu’avant tout économique, quand la densité de poisson sera trop faible les chalutiers gourmands en fioul finiront à la casse. Ce n’est qu’une question de temps.

    La pêche minotière, la grande farce des bons pêcheurs français, la pêche minotière est très bien géré, ce sont des espèces à cycle court qui se remettent facilement…ce qui les emmerde c’est que ça alimente l’aquaculture, leur grande ennemis.

    Les rejets terrestres? Encore du foutage de gueule, il a fallut 15 ans de pression pour qu’ils arrêtent de balancer les ordures par dessus bord. Les rejets n’ont pas d’influence au delà de la zone côtière, que les pêcheurs côtiers se plaignent d’accord, mais pas les chalutiers.

    A l’inverse la pêche des grands fonds c’est l’anéantissement quasi total de stock évalué à posteriori) en quelques années de pêches intensives. Même les soviétiques avaient pris la peine d’évaluer les stocks avant de commencer à les exploiter de façon relativement durable. On a détruit des stocks avant même de décrire les espèces, c’est du grand délire, et bien sûr subventionné.

    La pêche au chalut ne sera jamais durable, elle détruit l’habitat même des espèces ciblés et 70% de la biomasse capturés est invendables. Aucune activité terrestre ne pourrait être autorisé avec un tel bilan. Pourtant ça continue, seul la mort économique à petit feux aura raison de cette folie.

    1. Concernant les captures accidentelles, là encore, vous vous basez sur des vieilles lunes, des vieilles publications qui témoignent de réalités dépassées!
      Les chiffres que vous citez sont issus d’une publication basée sur des données datant d’avant 2001!!
      Vous semblez informé et curieux de ce sujet, donc ne colportez pas sans user de votre sens critique les contre-vérités des Claire Nouvian et Greenpeace… Cela ne peut que nuire à la justesse de la réflexion, et à la justice des décisions!

      1. Ecoute mon coco j’ai passé 80 jours en mer sur des bateaux de pêches, quand les marins pécheurs t’expliquent cash qu’au chalut ils balancent les 3/4 des animaux ramassés, ils ne mentent pas. Le matériel n’a pas changé depuis 2001, le chalut ne sera jamais sélectif. On trouve du poisson en dessous de la taille chez presque tout les poissonniers. Il n’y a pas d’état de droit dans la pêche, point barre.

        1. Cher Karg, vous semblez vous emporter!
          quelques remarques et informations :
          – je vous rappelle la grande diversité des pêches au chalut, que ce soit celles pratiquées au fond ou celles en pélagique. Les déterminants de ce qui génère des rejets sont très nombreux, et les écarts entre pêcheries sont TRES importants.
          – vous n’ignorez pas que des travaux très importants ont été menés avec succès (et de nombreux autres sont en cours) pour améliorer ce que les scientifiques appellent le « profil des captures » au chalut, ert de façon générale la sélectivité. Il est unanimement reconnu que cela marche et que des progrès très significatifs ont été obtenus (Golfe de Gascogne, mer celtique, ouest des îles britanniques, mer du nord). Ce n’est pas moi qui le dis, mais le CSTEP, organe de conseil scientifique et technique européen, rattaché à la Commission européenne.
          – toute pêche génère des captures indésirables, comme toute activité humaine déploie des externalités négatives. Le filet des petits bateaux génère sur certaines pêcheries plus de rejets que les grands chalutiers!
          – concernant l’état de droit (État de droit?), ce sont les pêches des plus grands navires qui sont les plus suivies, tracées, identifiées, contrôlées. Et c’est bien ainsi.
          – concernant la taille, il est vrai que si vous achetez du bar d’élevage, il sera généralement plus petit que la taille minimale réglementaire de pêche (36 cm). C’est un choix de consommation. Pour le reste, grâce à des contrôles et des sanctions (enfin!) menés par les autorités, le poisson sous taille est ultra marginal. Ce sont les petits bateaux qui peuvent encore travailler de la façon la plus trouble, en débarquant un peu ce qu’ils veulent, où ils le veulent, quand ils le veulent. (ce n’est pas le cas des grands navires)
          Bref, tous vos « arguments » se confirment d’une grande faiblesse je le crains.

          Ecoute mon coco j’ai passé 80 jours en mer sur des bateaux de pêches, quand les marins pécheurs t’expliquent cash qu’au chalut ils balancent les 3/4 des animaux ramassés, ils ne mentent pas. Le matériel n’a pas changé depuis 2001, le chalut ne sera jamais sélectif. On trouve du poisson en dessous de la taille chez presque tout les poissonniers. Il n’y a pas d’état de droit dans la pêche, point barre.

          1.  » je vous rappelle la grande diversité des pêches au chalut, que ce soit celles pratiquées au fond ou celles en pélagique. Les déterminants de ce qui génère des rejets sont très nombreux, et les écarts entre pêcheries sont TRES importants »

            S’il est vrai que le chalut pélagique est moins destructeur, mais il permet de faire des coups ciblés sur le bar ou le maigre. Le bar qui se reproduit est en banc, il ne veut rien commercialement (plusieurs tonnes qui débarque dans une criée sature très vite le marché), il fini en farine (au prix de retrait garantie par l’UE). Ramassé un banc de bar en train de pondre c’est l’assurance de toucher le jackpot. Vous trouvez ça normal?

            « – vous n’ignorez pas que des travaux très importants ont été menés avec succès (et de nombreux autres sont en cours) pour améliorer ce que les scientifiques appellent le « profil des captures » au chalut, et de façon générale la sélectivité »
            Je sais aussi que les pêcheurs refusent ses aménagements, par exemple les dragueurs de langoustine refuse de mettre des trappes pour laisser s’échapper les petits merluchons.

            « mais le CSTEP, organe de conseil scientifique et technique européen, rattaché à la Commission européenne »
            Quand on voit comment les stock on était sauvé en Amérique du Nord, on ne peut que ricaner à la vue de ses mesurettes.

            « – toute pêche génère des captures indésirables, comme toute activité humaine déploie des externalités négatives. Le filet des petits bateaux génère sur certaines pêcheries plus de rejets que les grands chalutiers! »
            je vais vous donner un chiffre, de mon expérience personnel sur seineur industriel:
            – pêche sur banc libre: exceptionnellement quelques gros pélagique (makaire, raie)
            – pêche sur objet flottant: 2 à 3 t de faux poisson à chaque coup de filet, sans parler des thons juvéniles rejeté ou d’espèce noble (patudo, albacore) qui finissent avec les listao.
            Que fait l’UE? rien, aucun interdiction de la pose de balise et d’immersion de radeau flottant (très efficace pour capturer les tortues marines).

            « – concernant l’état de droit (État de droit?), ce sont les pêches des plus grands navires qui sont les plus suivies, tracées, identifiées, contrôlées. Et c’est bien ainsi. » Oui et? je parle pas de comportement illégale dans l’action de pêche, je parle de l’absence de logique entre la lois et l’esprit des lois. La gestion des pêches n’est pas compatibles avec les lois cadres sur l’environnement.

            « – concernant la taille, il est vrai que si vous achetez du bar d’élevage, il sera généralement plus petit que la taille minimale réglementaire de pêche (36 cm).  » Vous me prenez pour un imbécile, je sais reconnaitre des bars d’élevages.

            « C’est un choix de consommation. Pour le reste, grâce à des contrôles et des sanctions (enfin!) menés par les autorités, le poisson sous taille est ultra marginal. Ce sont les petits bateaux qui peuvent encore travailler de la façon la plus trouble, en débarquant un peu ce qu’ils veulent, où ils le veulent, quand ils le veulent. (ce n’est pas le cas des grands navires) »
            A l’inverse de ce que pense les écogistes, je suis persuadé que des petits moyens artisanaux suffisent pour attenter à l’environnement. Ce n’est pas parce que c’est des petites unités qu’elles n’ont pas un fort impact, notamment local.

            Sinon envoyez vos sources (les publications) pour les espèces cités, ça m’intéresse.

  2. Mon cher Karg,

    Je sais bien que l’ergonomie un tantinet merdique de ce site n’y encourage pas vraiment, mais ce serait bien que vous nous renvoyiez à quelques articles ou références qui étayent vos dires.

    Merci d’avance.

    1. =>FISHBASE, allez voir le statu de conservation des espèces en eau profonde. L’Ifremer fait aussi des fiches espèces, avec au choix « il faut réduire les captures » ou « il est urgent de réduire les captures » qui se traduisent en fait par « fermez la pêcherie d’urgence » quand on connait le gap entre le langage officiel et les données des halieuts.

      1. vous êtes très imprécis.
        Limiter une activité de prélèvement sur une ressource renouvelable (ce ne sont pas des ressources minières!!) ne signifie pas sa fin! Vous allez bien vite en besogne je trouve.
        Ou alors diminuer les émissions des moteurs signifie la fin des véhicules automobiles et des avions!
        Par ailleurs, il n’y a pas d’idées cachées à trouver derrière les termes employés par les scientifiques. Quand ils disent diminuer, cela ne veut pas dire zéro. Ils savent aussi l’exprimer en français dans le texte…

        1. Quand il reste 5 à 10% du stock optimal et que le temps de doublement de la population est de 14 ans, il faut pas mal de temps avant de revenir au taux de capture optimal (MSY). Dans le cas présent autour de 40 à 60 ans. Au niveau économique ça veut dire une génération sans exploitation…

          1. Très cher Karg (suis-je vraiment votre coco?), il ne suffit pas d’avoir passé quelques semaines sur un bateau (avec quelles fonctions d’ailleurs?) pour devenir un expert de la pêche (et de laquelle d’ailleurs?). Vous qui êtes très informé, vous devez connaître la publication récente de Neat et Burns (2010), qui établit que la biomasse du stock de grenadier de l’ouest des îles britanniques est stabilisé, probablement à la moitié du niveau de la biomasse vierge. Par ailleurs, les dernières publications sur la lingue bleue, publiée dans la revue du CIEM (2010) attestent que la taille de cette espèce augmente (après avoir décru) et que l’abondance est non seulement stabilisée mais en augmentation. Pour ce qui est du sabre noir, les dernières évolutions démontrent une extension géographique de l’espèce (réapparition sur les sondes de 600-700m) et une augmentation de l’abondance. Pour ces deux dernières espèces, l’âge de première maturation sexuelle correspond assez précisément aux espèces traditionnelles de la « hauteur » (type lieu noir). Enfin, les dernières données issues du programme Obsmer (observations scientifiques des pêches, sous contrôle et protocole Ifremer) montrent que le taux de rejets se situe à moins de 3% pour la pêche sur les espèces de grands fonds, par rapport à la pêche totale.
            Bref, je radote : vous répétez de façon mimétique et faussement renseignée les messages simplistes et les vieilles lunes des ONG ultras.
            A noter d’ailleurs que FNE par exemple, tient un discours très mesuré et circonstancié sur ces activités.
            Pour finir, n’oubliez pas qu’il n’existe pas UNE pêche mais DES pêches!

  3. « Jean-Paul Aucher, adjoint au maire de Lorient et élu Europe Écologie : « Sur l’action en elle-même, je n’ai pas grand-chose à dire. Je me dis simplement que les gens de Greenpeace sont assez grands pour savoir ce qu’ils font. » »

    Sur la manoeuvre en elle-même, je n’ai pas grand-chose à dire. Je me dis simplement que le chauffard est assez grand pour savoir ce qu’il fait.

  4. http://envlit.ifremer.fr/infos/glossaire/e/espece_de_grand_fond

    (Molva dypterygia) [Lingue bleue] Recommandation CIEM : interdire dans tous les fonds de pêche
    (Molva molva) [Lingue] Recommandation CIEM : interdire dans tous les fonds de pêche (Hoplostethus atlanticus) [Empereur] Recommandation CIEM : interdire dans tous les fonds de pêche
    (Brosme brosme) Recommandation CIEM : interdire dans tous les fonds de pêche

    Sans parler des espèces exploités et non évalués…

    1. Je vais faire « ma fouine », ou la « mauvaise langue » c’est au choix. Mais l’IFREMER, ce ne serait pas la « caution scientifique » de ces mêmes écolos pour dire que les côtes Bretonnes sont polluées par les marées d’algues du fait des nitrates agricoles ?
      Ces mêmes gens qui refusent de s’exprimer sur l’effet booster du phosphore sur ces algues ?
      Et sur l’effet quasi neutre de l’azote ?

      Qui n’ont rien à dire sur les performances « variables » des stations d’épuration des communes Bretonnes ?

      C’est juste un constat de « prime abord », maintenant peut-être que sur la pêche les gens de l’IFREMER sont bien plus pertinents ….

      1. Les halieuts ne sont pas des chimistes des eaux, ce n’est pas parce qu’une personne à l’Ifremer n’est pas d’accord avec vous sur les marées vertes qu’il faut en déduire que toute l’Ifremer est un nid d’écolo fondamentaliste. D’autre part leurs travaux font l’unanimité dans la communauté scientifique, malgré des pressions politiques qui soutiennent l’exploitation irresponsable des stocks pour des raisons politiques.

        Quand on capture 10 à 20% par an d’un stock qui a un temps de doublement de 14 ans minimum, il n’ait pas étonnant de voir le dit stock s’effondrer rapidement.

    2. Karg, si vous regardez les références citées sur la page de l’ifremer, elles datent de 2003!
      Depuis, la science a avancé, la pêche a reculé.
      A peut près tout ce que vous citez est dépassé, à la fois sur les connaissances biologiques (cf âge de première maturation) et sur les évolutions de ces stocks.
      Il est faux de dire que cette activité fait l’unanimité dans la communauté scientifique, car aucun avis du CIEM ne recommande d’interdire cette pêche. Juste d’être précautionneux (pour les écosystèmes et les ressources), ce qui est fait par l’Europe depuis … 2003. On pourra toujours regretter que cela fut tardif, mais on ne peut pas dire que cela n’existe pas, ni que les tendances de ces stocks est inversée.
      C’est d’ailleurs ce que dit … Ifremer!
      Vous versez dans des affirmations très imprécises et en décalage total avec la réalité de ces pratiques, qui ont bien changé depuis 10 ans!

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