Quand les écologistes soutenaient Pol Pot

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Depuis le 27 juin 2011, quatre anciens hauts responsables du régime Khmer rouge sont jugés devant les Chambres extraordinaires des tribunaux cambodgiens (CETC) pour génocide. En effet, sous le règne de Pol Pot, de 1975 à 1979, environ 1,7 million de personnes, soit 21% de la population cambodgienne, ont été exécutées ou ont péri de faim, de maladie ou d’épuisement dans des camps de travail agricoles. Tout cela est bien connu. C’est l’occasion pour nous de rappeler que, en Occident, Pol Pot avait à l’époque de fervents supporters : les écologistes !

Tout d’abord, il y a un article paru dans The Ecologist de juillet 1975 intitulé « The City is Dead » – La ville est morte. Alors, il ne s’agit pas d’une quelconque tribune libre ou d’une rubrique « opinion » écrite par un obscur scribouillard de seconde zone. C’est l’éditorial de la revue, rédigé par Robert Allen, rédacteur en chef adjoint de The Ecologist, responsable des publications à l’UICN et coauteur avec Teddy Goldsmith du célèbre Changer ou disparaître (1972), véritable bible des écologistes des années 70. Que dit Robert Allen ? Pour bien souligner la convergence avec le projet de Pol Pot, Robert Allen rappelle d’abord quelques convictions essentielles exprimées dans la revue : « Depuis sa fondation il y a 5 ans, The Ecologist défend la revitalisation de la communauté rurale. Dans le numéro de décembre 1970, par exemple, Edward Goldsmith (…) avance que la seule société stable pouvant rendre heureux ses membres est celle qui est composée de petites communautés autorégulées clairement liées au reste de la nature. » De là, il s’enthousiasme pour la révolution Khmer rouge : « L’abandon par le Cambodge de l’économie urbaine est donc d’un intérêt particulier pour nous (…). Ils semblent faire de leur mieux pour s’assurer que le parasitisme urbain ne puisse pas à nouveau se produire. Ils ont fermé les usines, détruit l’approvisionnement urbain en eau, démoli les banques, brûlé leurs archives et tout le papier monnaie sur lesquels ils pouvaient mettre la main. Ils sont retournés au système du troc. » Il ajoute : « Outre l’utilisation du métal d’équipements militaires détériorés pour en faire plein d’instruments, de la faux aux couverts, les Khmers rouges encouragent l’utilisation de médicaments traditionnels, affirmant qu’ils sont aussi efficaces que ceux importés. » Robert Allen décrit « Phnom Penh désertée pour la campagne » comme le « symbole du futur », et n’hésite pas à y voir une source d’inspiration : « Si le Cambodge réussit à forger une économie rurale décentralisée, cela nous forcera à réévaluer la prison de l’industrialisme. » Ce qui le fait conclure : « Ils méritent nos meilleurs vœux, notre sympathie et notre attention. »

N’allez pas croire maintenant que Robert Allen écrivait ces lignes ignorant les milliers de morts causées par l’évacuation des villes cambodgiennes et les avertissements sur les risques de génocide. L’écologiste britannique en parle, mais en exprimant sa « frustration » face aux informations « déformées par la perplexité et l’hostilité de la presse ». Il affirme ainsi que « contrairement aux prédictions des Américains, il n’y a pas eu de bain de sang ». Robert Allen s’offusque que des journalistes aient dépeint les Khmers rouges comme des « monstres totalitaires » et s’indigne que « certains commentateurs aient exprimé leur préoccupation concernant le fait que beaucoup de cambodgiens vont mourir de faim avec un retour si précipité à l’économie rurale ». Et quand il cite un représentant des Nations unies qui avertit que « ce que les Khmers rouges font est purement et simplement un génocide », Robert Allen introduit dans la citation un « sic » de protestation ! Il se moque de ceux qui « semblent croire que la nourriture pousse seulement dans les magasins » et prédit : « Etant donné la terre disponible et l’injonction de la travailler, ils vont rapidement se nourrir de façon suffisante. » On connaît la suite de l’histoire…

Les écologistes français ne sont pas en reste. Ils ont, eux aussi, été de chauds partisans des Khmers rouges. Ainsi, dans un numéro de mai 1975 de La Gueule Ouverte, le premier journal écologiste français, Arthur (Henri Montant de son vrai nom) dénonce d’abord la presse française qui « chauffait ses lecteurs à blanc » en annonçant que « au Cambodge, il se passait des horreurs pas racontables, des pogroms de blancs tout à fait insoutenables ». Avant de louer les Khmers rouges : « Quelle leçon de ces paysans khmers en guenilles, de ces révolutionnaires en culotte courte, de ces paysans déportant une ville entière à la campagne dans le pur style Alphonse Allais. Si massacre il y eut, ce fut un massacre des symboles, un massacre de l’objet. Une révolte radicale, prolongement de la révolte noire de Watts au USA et en quelque sorte aussi de mai 68 en France, contre la société de consommation, contre ce règne de la pacotille où trône la marchandise. Là est le vrai sacrilège pour un esprit occidental (bourgeois ou non). (…) Piller les magasins, brûler les bagnoles, pisser sur le matériel hifi, casser les montres, bref tourner le dos au « progrès industriel » et au catalogue de la Redoute réunis, alors là, c’est vraiment un CRIME ! » L’écologiste se met alors à rêver qu’une telle révolution puisse survenir en France : « Les paysans khmers envahiraient la France, ils enverraient la rédaction du Nouvel Obs, (temple moderne de l’objet), repiquer les poireaux, et le spectacle des Parisiens binant les champs de patate et sarclant les plaines de la Beauce ne manquerait pas de sel. Ah, voir les bourgeois de St Germain en Laye partant sur les routes relayer les mineurs de Lorraine, J.J.S.S. en maillot de corps trimant à Usinor et Giscard à la plonge de la cantine, voir ça une fois et mourir. » Toutefois, Arthur, un peu désespéré, ajoute : « Mais ne rêvons pas ! La classe révolutionnaire française est à créer. Il n’y a rien à attendre de la social-démocratie adipeuse qui louche sur le trône giscardien. »

Heureusement pour nous, cette classe révolutionnaire française, ils n’ont pas réussi à la créer !

Sources

Robert Allen, « The City is Dead », The Ecologist, vol. 5, n°6, juillet 1975.

Arthur, « Mai 75 au Cambodge », La Gueule Ouverte, n°53, 14 mai 1975.

24 commentaires sur “Quand les écologistes soutenaient Pol Pot

  1. terrifiant, quand on pense que ces gens là ont été les pères de nos écolos (qui se réclament d’eux)

  2. P..tain…

    Quand je pense qu’à l’époque, je lisais « La Gueule Ouverte », et que je n’ai jamais rien trouvé de révoltant dans ce journal que j’avais tendance à croire tout ce qu’il écrivait…

    Mais bon, j’étais jeune et con…
    Qui a dit « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con » ? 🙂

  3. Je vous conseille à ce sujet : « Pol Pot-anatomie d’un cauchemar » de Philipp Short. Derrière la « dialectique » bizarre de Pol Pot, il y avait effectivement un projet cauchemardesque sans équivallent dans l’histoire (je ne parle pas d’échelle dans l’horreur mais de la nature du projet). En s’appuyant sur la fraction la plus arriérée de la paysannerie, il s’agissait visiblement de « purifier » le pays de toute trace de l’ « impérialisme », et de revenir à l’état de nature et de dénuement où les hommes ne sont pas corrompus. D’ailleurs si je me souviens bien, les ouvriers n’étaient plus acceptés au parti communiste avant la prise du pouvoir (car contaminé par l’esprit impérialiste ou par le perfide voisin vietnamien) . D’où la déportation des citadins, les camps, la destruction de la monnaie (bien qu’une nouvelle monnaie ait d’abord été imprimée mais jamais utilisée), la violence barbare des kmers qui correspondait aux normes des paysans les plus arriérés . Violence, il faut bien le dire, millénaire, et soigneusement entretenue pendant toute la période coloniale si on en croit Philipp Short.

    Toujours est-il qu’il n’est pas vraiment étonnant que certains ultra de l’écologie ait pu y voir un modèle, en se cachant les yeux devant les atrocités commises par Pol Pot…

  4. « la violence barbare des kmers qui correspondait aux normes des paysans les plus arriérés. »

    Je ne vois pas en quoi les paysans les plus arriérés auraient des normes barbares.

    Les dirigeants Khmers rouges étaient tous des intellectuels, dont certains avaient fait leurs études en Occident.

    Les dirigeanst khmers verts d’aujourd’hui ne sont pas des paysans arriérés mais des intellectuels. Le père de José Bové était un chercheur de l’INRA de haute volée. JB n’a pas été élevé dans une cours de ferme des années 50. Le seul qui ne soit pas un intello, c’est Hulot, mais il n’a hérité d’aucune culture paysanne, quelle qu’elle soit, ni arriérée ni moderniste.

  5. Ah, le romantisme des 68ards ! Cela dit Pol Pot n’est qu’un Mao caricatural qui a mal tourné.
    Il est vrai qu’il n’y a plus beaucoup d’intellectuels qui aujourd’hui se réclament de Mao. Vu ce qu’est devenue la Chine et qui désormais l’affiche sans complexe, effectivement !

    Indépendamment de cela, ne fustigeons pas la vie rurale au profit de la vie citadine, le médecin ou le boulanger d’Aubenas, l’un étant aussi utile que l’autre, a certainement une qualité de vie globale supérieure à celle de son confrère du XIIIème arrondissement et je ne parle pas du 93, c’est un autre débat.

    On peut décliner sur une bonne partie de la population et des métiers intermédiaires, seuls les bobos friqués ont légitimement de bonnes raisons de préférer la vie citadine, modèle qu’ils voudraient imposer à tous, mais pas dans les mêmes conditions.

  6. @Laurent : « Je ne vois pas en quoi les paysans les plus arriérés auraient des normes barbares.
    Les dirigeants Khmers rouges étaient tous des intellectuels, dont certains avaient fait leurs études en Occident. « …..
    Oui, les dirigeants étaient des intellectuels, et Pol Pot avait étudié en France ». Quant à la violence endémique dans laquelle baignait la société traditionnelle de cette région, c’est l’auteur cité qui en parle, personnellement je ne suis pas historien.

  7. @Laurend, Anton, alzine: les milieux paysans traditionnels ne sont pas forcément reconnu pour leur douceur et leur humanité. Le mythe de la paysannerie heureuse et douce est une image d’Épinal.

    1. « les milieux paysans traditionnels ne sont pas forcément reconnu pour leur douceur et leur humanité. Le mythe de la paysannerie heureuse et douce est une image d’Épinal. »

      Je suis d’accord. Mais entre une certaine brutalité – du genre de celle des parents de Delphine et Marinette dans « Les Contes du Chat Perché » – et la barbarie des Khmers rouges, il y a de la marge.

  8. Laurent : « Les dirigeants Khmers rouges étaient tous des intellectuels, dont certains avaient fait leurs études en Occident.  »
    ———————-
    Précision à toute fin utile, les dirigeants Khmers rouges (ils sont plus verts que rouges mains bon, passons) Pol pot, Khieu Samphan, Son Sen, Ieng Sary, etc ont TOUS fait leurs « études »… en FRANCE. où ils ont eu droit à un lavage de cerveau en bonne et due forme par nos « intellectuels » marxistes tout acquis à la cause anti-capitaliste et l’anti-américaniste. Tous comme les nombreux autres dictateurs du tiers-monde Ho Chi Minh, Enver Hoxha, Khomeny…
    Nous sommes bien une pouponnière de dictateurs collectivistes, reconnaissons le !

    bon, d’accord, ce n’est pas la seule cause du massacre, il faut savoir qu’il y a une spécificité Khmère qui a conduit à ce génocide, génocide qui n’aurait jamais pu exister au Vietnam ou au Laos (les cocos vietnamiens envoient leurs dissidents plutôt dans les camps de « rééducation », ce qui est presque la même chose, en plus discret).
    Les Cambodgiens ont une approche assez bizarre et imprévisible de la loyauté. Contrairement aux Chinois et (dans une moindre mesure) les Vietnamiens, pour qui la fidélité et la loyauté sont des valeurs cardinales, les Cambodgiens peuvent très bien vous sourire pendant des années et vous poignarder dans le dos du jour au lendemain. C’est ainsi que se produisent régulièrement depuis la nuit des temps des pogroms anti-Vietnamiens & Chinois vivant au Cambodge , dont un particulièrement sanglant dans les années 70.
    Pour la petite histoire, si l’armée vietnamienne avait fini par envahir le Cambodge, mettant fin au génocide par la même occasion, c’est parce qu’au sommet de leur délire, les Khmers rouges s’étaient même avisés de vouloir récupérer ses anciens territoires au Sud Vietnam en attaquant son voisin aguerri (et 10x plus nombreux !), pour dire à quel point ils sont allés dans le déni de réalité !

    Donc les massacres contre des communautés, les Cambodgiens s’y connaissent déjà un peu ! Si ce n’est que dans le cas du génocide, après avoir zigouillé tous les exogènes, ils en sont réduits à s’exterminer entre eux-mêmes ! Ils ont en quelques sortes fini par avaler leur propre poison, quelque part, je dirais qu’il y a une justice divine à l’échelle du peuple Khmer, même si ça ne peut en aucun cas justifier autant de morts d’innocents à l’échelle individuelle. Ceci est d’autant plus incompréhensible qu’ils sont de religion boudhiste (du moins avant que leurs dirigeants aient eu la bonne idée de la troquer avec la religion écolo-communiste). Ils sont donc sensés croire à la notion de karma, sorte de crédit de bien et de mal : si tu fais le mal, tu payeras en retour soit dans ta vie actuelle ou celle de tes descendants, soit dans tes vies futures (une approche philosophique plutôt remplie de bon sens).
    En l’occurrence, le paiement en retour avait bien eu lieu, et en grosse coupures, cash !

  9. @ATX: le bouddhisme est une hygiène intellectuelle, mais elle ne protège pas totalement de la folie collective, à défaut d’en provoquer comme les religions du Livre.

  10. A part l’islam, les religions du Livre, si elles n’en préservent pas, ne provoquent pas de folie collective, sinon sur des esprits déjà dérangés ( à chercher surtout du côté de sectes protestantes) .

  11. Ben voyons…
    Les 6 siècles d’inquisition et les guerres de religion, le massacre de la Saint-Barthelemy n’ont jamais existé!!!! Cela s’appelle de la cécité sélective…
    Toutes les religions, y compris le Boudhisme, à partir du moment ou elles ont disposé ou été associées à un pouvoir temporel, ont conduit à du dirigisme et épisodiquement au massacre des hérétiques…
    Il n’y a pas de religion meilleures que d’autres. Une religion ne pose pas de problème si et seulement si elle est pratiquée dans le seing privé et n’interfère pas avec la vie publique.

    1. Bon, en ces temps là on massacrait au nom de beaucoup de choses : l’intérêt du royaume, de l’empire, pour des querelles de succession, pour le pouvoir, pour la conquête de colonies, pour se procurer des esclaves, etc. etc. Encore en 14-18 on a fait des millions de morts au nom de la Nation. Alors si les guerres de religions étaient une folie, tous les massacres au nom de toutes les autres causes aussi. La folie aurait donc été généralisée ! Je ne crois pas. Je dirais plutôt : autres temps, autres mœurs !

      Et pour ce que je dis de l’islam, c’est simplement que le terrorisme islamiste n’est plus en phase avec les mœurs de notre temps, c’est pourquoi il peut paraître une folie collective. Mais la conquête guerrière et sanglante de l’Empire romain d’Orient par les Arabes islamisés, le djihad, n’était, en son temps, pas plus une folie que les croisades ultérieures.

      1. Il y a de grosses différences entre les guerres (menées par des royaumes ou au nom des nations) et les guerres civiles religieuses (ou idéologiques).
        Dans le premier cas (sauf en cas de vacance du pouvoir, ou un pays est ravagé par des bandes de guerriers sans engagement), les « massacres » se font entre soldats, et les civils ne sont éventuellement impliqués que s’ils sont à proximité des combats. Même pour 14-18 c’était le cas (ce n’était bien sur plus le cas lors de la deuxième guerre mondiale, mais même dans ce cas l’idéologie était le moteur des massacres, pas la guerre elle-même).
        Dans le deuxième cas, c’est la totalité des territoires et des populations qui sont concernées. La « folie » est générale.

        1. M Berthod vous n’avez pas lu la même bible que beaucoup de criminel de guerre et contre l’humanité juif et chrétiens. L’islam n’est que la version arabe du même texte haineux et criminel.

        2. Bon, vous devriez demander aux populations civiles concernées ce qu’elles pensent de la séparation entre militaires et civils lors du sac du Palatinat par les troupes de Louis XIV. (Juste une exemple comme ça entre bien d’autres). Et demandez aux piou-piou de 14-18 s’ils étaient des miltaires dans l’âme : c’était des civils qu’on avait transformés en militaires par la contrainte. Etc., etc.

          1. @Laurent Berthod
            Se faire massacrer, à priori, ça fait jamais plaisir à personne…
            Mais en quoi votre « argument » contredit-il ce que je dis? je ne cerne pas la logique…
            Ou est-ce juste une réaction émotionnelle?

            Le but du sac du Palatinat était d’augmenter la sécurité par une action préventive. Cela a été une erreur (ce qui effectivement fait une belle jambe aux massacrés… mais là n’est pas la question…).
            Vous continuez de confondre la violence circonstancielle (dans des actions n’ayant pas pour but premier le massacre) et la violence ayant pour but la destruction de populations à cause de leurs races, leurs idées ou leurs religions.
            Les massacres généralisés sont toujours la conséquence du deuxième type.

  12. @ Karg,
    Chaque texte doit être replacé dans son époque, la partie de la bible qui vient de la tradition des hébreux est un assemblage de textes au sein desquels il existe un équilibre entre des textes qui justifient l’acte violent mais d’autre appellent le pardon et la remise des fautes.
    Les règles du peuple juif ne sont pas les pires dans les 5 siècles qui précédent la date retenue comme étant celle de la naissance de Jésus de Nazareth, plutôt en avance sur leur époque avec la remise des dettes , l’émancipation des esclaves…
    Les évangiles écrits dans les deux siècles qui ont suivi, interprétés et corrigés ensuite, constituent une rupture par rapport aux règles morales de l’époque et annoncent les valeurs de l’époque moderne, que vous adhériez ou pas au récit qui est fait de la vie de Jésus.
    Vous baignez y compris dans les cercle laïques en occident, dans des règles de vie et une morale qui en sont imprégnées puisque la société occidentale est construite sur ces bases.
    On notera que les évangiles reprennent au passage la partie la plus humaniste des textes hébraïques puisque les évangiles s’inscrivent bien dans la tradition juive en insistant la part de lumière de cette tradition.
    Pour le reste, la place des enfants dans la famille, le rôle de la femme dans notre société doit énormément à la morale issue des traditions que traduisent ces textes, peut être davantage dans ceux des textes dits de l’ « ancien testament ».

    Ensuite la critique sur les risques de voir la religion dénaturée lorsqu’elle se mélange en excès au pouvoir temporel, ou est récupérée par ce pouvoir ( épisode Constantin à la fin de l’Empire Romain, puis Clovis avec la fondation de la dynsatie mérovingienne) est une réalité mais c’est le cas de toute religion ou philosophie au cours de l’histoire et il existe des cas bien plus terribles comme le communisme.
    Les religions du livre s’en sont plutôt bien sorties comparativement.

  13. Mon cher Karg,

    L’Ancien Testament, comme dit Alzine, porte sa part de violence et sa part de lumière. Mais il y a un mais. Le christianisme, le judaïsme moderne et l’islam ne reposent pas sur l’Ancien Testament, ou du moins que très, très, partiellement. Il leur sert surtout de référence généalogique.

    Le christianisme est fondé sur les Evangiles, le judaïsme moderne sur le Talmud et l’islam sur le Coran. Lisez les trois textes et puis vous viendrez nous dire ce que vous tirez de leur comparaison. Vous vous étonnerez vous-même !

    Par ailleurs je partage ce que dit Alzine dans son message précédent.

    1. « Le christianisme est fondé sur les Evangiles, le judaïsme moderne sur le Talmud et l’islam sur le Coran. Lisez les trois textes et puis vous viendrez nous dire ce que vous tirez de leur comparaison. »
      => Ce qui compte n’est pas le contenu idéologique et moral des livres sacrés… mais la force du pouvoir temporel associé. Une idéologie ou une religion mène au massacre quand elle se sent menacée (par une autre idéologie ou religion, ou simplement par la paranoïa du pouvoir)… ce ce quelque soit le contenu moral véhiculé…
      D’ailleurs, pendant les guerres de religion, si le huguenot était « sensé » étudier les évangiles (au moins pour ceux qui savaient lire…), le catholique était lui catéchisé, il ne connaissait donc des évangiles que ce qui lui était révélé… et s’ils se massacraient avec vigueur et dévotion, ce n’était souvent pas en s’opposant moralement, mais par exemple à propos du culte des saints et des jours fériés (et donc chaumés) associés… on voit bien que le contenu des évangiles n’y est pas pour grande chose…

      1. M Berthod le fondement est le même, quand l’esprit est corrompus par l’idée original du prêtre sémite, à savoir l’existence d’un dieu unique et morale, l’esprit malade devient la norme.

        Que les trois religions imposent les névroses de tel ou tel prophètes ou groupe ethnique dont elles sont l’émanation ne changent rien au problème de départ, le divinité et la morale sont des inventions humaines, imposer un dieu unique et une morale unique est la source de notre décadence.

        @Alzine: le nettoyage de l’Espagne après le Reconquista a été humanitaire? Les pogrons contre les juifs sont une vieille tradition européenne dont les nazis n’ont fait que donner une dimension industrielles.

  14. @Alzine
    « il existe des cas bien plus terribles comme le communisme. Les religions du livre s’en sont plutôt bien sorties comparativement. »
    => C’est loin d’être évident… En France, les 8 guerres de religions on décimé de 15% à 20% de la population en environ 50 ans. Les différentes purges staliniennes, en prenant les hypothèses les plus pessimistes (30 millions de victimes), on fait moins bien en pourcentage….
    … et il y a eu des régions en Europe ou le bilan des guerres de religions a encore été bien plus important (voire guerre de 30 ans par exemple…).
    Si on cherche bien, avec un regard d’historien et sans a-prioris… il est difficile de départager les idéologies, qu’elles soient religieuses ou politiques, dans la capacité d’aboutir à des massacres (tout en prétendant apporter le bonheur à l’humanité…) …

    Seul le pragmatisme des états (quelqu’en soit le régime) a pu parfois en limiter les ravages…

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