Contestation anti-OGM : tous à Bruxelles ?

Partager sur : TwitterFacebook

Selon le site bien renseigné Ecolopedia.fr, Arnaud Apoteker, après avoir été le responsable de la campagne OGM à Greenpeace France pendant 15 ans, a quitté début mai 2011 la multinationale verte pour devenir le responsable de la campagne anti-OGM du groupe européen Les Verts/ALE. Dans le sillage de José Bové, ancien meneur des faucheurs volontaires d’OGM, de Michel Dupont, ancienne cheville ouvrière de la lutte anti-OGM à la Confédération paysanne, et de Corinne Lepage, présidente du CRIIGEN, voici donc un autre ténor de la lutte anti-OGM qui rejoint Bruxelles. Est-ce à dire que le champ de bataille des OGM se situe désormais à l’échelon européen ? Il semble en effet que la stratégie des responsables anti-OGM est de mettre une énergie toute particulière dans le projet de renationalisation des autorisations des OGM et, surtout, dans celui de réforme de l’évaluation des OGM par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Il faut ajouter que l’absence, pour l’instant, de cultures transgéniques en France a été une bonne raison pour mener la lutte ailleurs. Ce qui, soit dit en passant, démontrerait que l’inquiétude des responsables anti-OGM porterait davantage sur les cultures OGM que sur les importations qui se poursuivent de façon massive… Les faucheurs volontaires et autres militants anti-OGM, quelque peu délaissés par leurs figures de proue, vont peut-être bientôt prier pour que les cultures transgéniques reviennent dans l’hexagone dans le but de remobiliser les troupes sur le terrain !

Sources

http://www.ecolopedia.fr/?p=1065

9 commentaires sur “Contestation anti-OGM : tous à Bruxelles ?

  1. Je ne crois pas que le champ de bataille se situe surtout à l’échellon européen.
    Mais plutôt qu’il est plus rentable de faire du lobbying auprès de la commission européenne, vu qu’au final les prise de positions de la commission (directives) seront obligatoirement transcrite en droit national.

    Et comme la commission est remplie d’incompétents notoires sur les affaires environnementales et scientifiques, de personnes très bobo-gauchistes, ils sont donc très réceptifs aux idées des écolos.

    Jusqu’à ce que cela devienne pire. Cf le rapport Du conseil Allemand pour le développement durable (qui préconise l’établissement d’un conseil spécial non soumis aux voies électives et qui décidera seul des lois à appliquer dans le pays), ou bien ces deux sites suivants:
    http://www.vhemt.org/findex.htm
    http://www.prevensectes.com/gaia1.htm

    1. La Commission européenne a l’initiative des textes législatifs, mais pas de pouvoir de décision. Les opinions sur le pouvoir du lobbying sur la Commission en matière législative sont très exagérées et tiennent beaucoup du fantasme ainsi que de la désinformation (c’est fou ce que les mouvements anti-tout peuvent trouver comme mains invisibles des « lobbies » industriels guidant la main de fonctionnaires incompétents, paresseux, etc.).

      La décision appartient conjointement, selon des modalités qui varient selon les objets, au Conseil (les chefs d’État et de gouvernement) et au Parlement, ce dernier jouant un rôle de plus en plus important.

      Je ne partage pas l’avis de Daniel. Les fonctionnaires que j’ai pu voir à l’oeuvre sont dans leur très grande majorité très compétents. Et ce ne sont pas des casse-cou. Il n’y a d’influence des idées écolos in fine que lorsque ces idées sont susceptibles d’être bien reçues dans les instances investies du pouvoir de décision.

      Le Parlement, avec les nombreux assistants parlementaires pas encore entièrement secs derrière les oreilles, est une cible beaucoup plus importante pour les escrolos. Arnaud Apoteker, responsable de la campagne anti-OGM du groupe européen Les Verts/ALE ? Bon choix.

      1. Je plussoie, les procèdures de recrutement chez EPSO n’ont rien avoir avec le copinage politique. Si ma mémoire est bonne, les DG Sanco et Environnement sont situées à Beaulieu, donc assez loin du Parlement et des bureaux de lobbyistes qui s’y agglutinent. Mais c’est vrai qu’il y a énormément de lobbyistes dans les couloirs du PE, ils y ont accès toute l’année grâce à un badge spécial.

  2.  » Il faut ajouter que l’absence, pour l’instant, de cultures transgéniques en France a été une bonne raison pour mener la lutte ailleurs. »

    nos « faucheurs » (ou idiots volontaires) ne sont pas sans activité !
    Il semble qu’ils aient commis quelques exactions en Espagne et en Belgique.
    Faut garder la faux bien en main…..

  3. apparemment, d’après Associated press, même Evo Morales un des leaders mondiaux anti-ogm changerait d’avis, ils vont commencer à se sentir bien seuls les faucheurs français…

    1. Tout les pays environnant sont en train de s’enrichir avec les soja OGM, vu qu’il ne peut pas exporter sa coca, le soja OGM est une bonne alternative pour ses amis paysans. Attention à la calvitie et à la gayïsation quand même.

  4. Surtout ne pas se précipiter !

    Le projet de loi de révolution productive, communautaire et agricole (ley de Revolución Productiva, Comunitaria y Agropecuaria) prévoit une instruction d’établir des règles pour l’utilisation des OGM dans la production agricole.

    Il s’écoulera beaucoup de temps avant que cela se matérialise, et les obstacles sont nombreux. Et ensuite, il faudra voir le « produit », ainsi que son application.

    Selon la source ci-dessous, le même texte prévoit que « la dissémination d’organismes génétiquement modifiés provenant d’autres écosystèmes ne doit pas compromettre l’intégrité des ressources génétiques locales, ni des écosystèmes ». Par ailleurs, si « la production, l’importation et la commercialisation de transgéniques seront réglementés par une loi » selon l’article 409 de la constitution (ce qui soit dit en passant rend le projet de loi susvisé redondant), l’article 255.8) prévoit que la négociation, la signature et la ratification de traités internationaux sera régie par le principe (…) de l’interdiction de l’importation, de la production et de la commercialisation d’organismes génétiquement modifiés ». L’opposition aux OGM dispose donc de belles rampes de lancement, sans compter l’imprévisibilité d’Evo Morales.

    D’un autre côté, les provinces orientales du pays, très agricoles et tournées vers l’Argentine et le Paraguay, sont sécessionnistes et font ce qu’elles veulent. Alors, ce qui se dit et se fait à La Paz, à Santa Cruz…

    Ne pas oublier : le Pérou vient de voter un moratoire de dix ans.

  5. Il est possible que le soja au profil d’acides gras enrichi en oméga 3 jusqu’à approcher l’huile de poissons, bientôt cultivée au Brésil fasse réfléchir du coté de La Paz, même interdit il parait vraisemblable que les provinces orientales copient les voisins brésiliens.

    Il est amusant de trouver un article positif sur Good planète, certes opportuniste, le parti écolo aura un autre grief contre l’approche commerciale de l’écologie prônée par YAB, bien seul dans le parti de l’ « agrainoir vert tendre» depuis que notre Nicolas national a perdu sa boussole et confié sa fondation, risqué comme manip alors que la mer s’annonce agitée, des fois que le nouveau patron parte avec le bateau.

    http://www.goodplanet.info/Contenu/Depeche/Bientot-du-soja-OGM-aux-omega-3/(theme)/276
    Monsanto est le premier mais pas le seul http://www.newscientist.com/article/dn18049-us-fda-says-omega3-oils-from-gm-soya-are-safe-to-eat.html

    le papier de Forbes qui en dit long sur le sujet : http://blogs.forbes.com/jeffmcmahon/2011/04/11/monsanto-modifies-soy-beans-to-grow-fish-oil/
    Monsanto a gagné les deux premières manche, les semenciers européens sont KO debout et le combat semble bien désormais avoir lieu entre entreprises américaines.
    « Ptêt » qu’ils vont arrêter de subventionner les ONG antiOGM en Europe du coup !

Les commentaires sont fermés.