Alimentation : contre indication médiatique

Partager sur : TwitterFacebook

Le site Doctissimo nous livre aujourd’hui un article intéressant sur le bio, à l’heure où Génération Futures emmenée par François Veillerette renforce les peurs autour de la qualité de notre alimentation, où plus exactement de celle de nos enfants pour faire encore plus peur.

« Vous mangez bio, ou vous êtes plutôt contre ? Respect de l’environnement ou qualité nutritionnelle, quelles sont vos arguments ? La « valeur » du bio est un sujet sensible qui fait toujours débat, et la communauté scientifique est généralement assez dubitative.

En 2003, un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) concluait que la composition nutritionnelle des aliments issus de l’agriculture biologique ne différait pas beaucoup de celle des aliments issus de l’agriculture conventionnelle. Et depuis 7 ans, une centaine d’autres d’études ont été publiées, dont voici les conclusions :

Pesticides
Pour les pesticides (interdits en AB), le taux de dépassement des limites maximales de résidus est plus faible pour les produits bio (1,24 % contre 4 %). Ce qui montre que les taux de résidus de pesticides dans les aliments non bio sont de 96 % inférieurs aux limites acceptables, elles-mêmes fixées avec une très grande marge de sécurité !

Nitrates
Concernant les nitrates, certains légumes de l’agriculture conventionnelle peuvent en être plus riches. Même si la toxicité des nitrates a été remise en cause il y a quelques années.

Mycotoxines
On n’observe pas de différence entre bio et non bio pour ce qui est des mycotoxines (sécrétées par les moisissures) et des concentrations en métaux lourds (dont le risque de contamination est limité).

Magnésium
Certains légumes bio seraient plus riches en magnésium, mais toutes les études sont contradictoires, et on ne peut rien affirmer de certain.

Vitamines/Antioxydants
On a peu de données sur les vitamines, sauf une tendance favorable au bio pour la vitamine C et les antioxydants dans les fruits et légumes. Mais les végétaux bio ont aussi une teneur plus faible en caroténoïdes.

Protéines / Lipides
Les céréales AB sont plus pauvres en protéines. Les produits AB d’origine animale sont souvent plus riches en certains acides gras polyinsaturés, du fait de l’environnement herbeux et du parcours en plein air : des conditions réalisables aussi en agriculture conventionnelle. Quelques études montrent une teneur globale en lipides diminuée chez des poulets AB, mais les différences semblent dues surtout à l’âge des animaux.

CONCLUSION
L’exposition à certaines substances peut être diminuée par le bio, mais son intérêt concerne surtout l’environnement. Sur le plan nutritionnel, les teneurs en glucides, minéraux et oligoéléments sont comparables pour les deux types d’agriculture. Au total, les différences observées entre aliments AB et AC restent faibles et n’ont aucune répercussion significative sur la nutrition et la santé.

Bref, l’argument en faveur du bio, c’est plutôt le respect de l’environnement, les conditions de travail des agriculteurs, et la condition de vie des animaux. »

Une analyse qui va à contre courant des messages d’inquiétudes relayés depuis ce matin par les médias.

17 commentaires sur “Alimentation : contre indication médiatique

  1. L’air est pollué, l’eau que nous buvons l’est aussi ; et notre alimentation est de mauvaise qualité.
    Résultat : notre espérance de vie ne cesse d’augmenter.
    Ce n’est pas logique.
    Il faut à tout prix que des « lanceurs d’alerte » 🙁 prennent cela en chargent, illico et aussi vite que presto, afin de remédier à cet intolérable état de fait. 🙂

  2. « Bref, l’argument en faveur du bio, c’est plutôt (…) les conditions de travail des agriculteurs »
    ???
    Heures de tracteurs multipliées x 2, ex faux-semi
    Agneaux plein-air, vermifugation x 3 ou 4, ex tenia (vs « condition de vie des animaux » manipulations supplémentaires = + de stress…)
    Du bon usage de l’herbe, changements de parcs constants pour éviter le sur-paturage et le parasitisme, exige d’en avoir suffisemment!
    Je vois pas bien le bénéfice dans cet argumentaire…
    « la condition de vie des animaux » pour lesquelles tout le monde s’émeut dès qu’il s’agit d’élevage en bâtiment, qu’en pensent-ils des parcs de nuit concentrés en montagne et des prédations sur les troupeaux avec des bêtes éparpillées et agonisantes?

  3. Pourquoi l’article d’hier.
    PIÈCES À CONVICTION – PLASTIQUES : ALERTE AUX TOXIQUES
    à été effacé?

  4. pecror,

    A mon avis, je suppose : menace de plainte en diffamation. L’article n’était en rien diffamatoire, mais supporter un procès n’est pas toujours facile. Il y avait un ou deux commentaires pas très gentils, mais enfin ils pouvaient être caviardés.

    Merci, pour tous les lecteurs de ce site, de votre vigilance, je ne m’en étais même pas aperçu.

  5. « Pour les pesticides (interdits en AB), le taux de dépassement des limites maximales de résidus est plus faible pour les produits bio (1,24 % contre 4 %). »

    Selon le dernier rapport de l’EFSA (institution corrompue, n’est-ce pas Mmes et MM. Bové, Lepage, Séralini, etc.) les dépassements portaient en 2008 sur 0,9 et 3,7 % des fruits et légumes. Pour la corruption, il y a lieu de préciser que les chiffres proviennent des organismes nationaux, dans ce cas précis de 22 États membres.

    Parmi les absents figurent l’Autriche et l’Italie, deux pays à fort pourcentage de la SAU en bio… étonnant, non ?

    Pour les produits (dits) biologiques, les autorités nationales n’ont pas fait la distinction entre produits sans résidus et produits avec, mais en-dessous de la LMR… étonnant, non ?

    Les tests effectués par les autorités nationales n’ont pas porté sur les pesticides autorisés en agriculture biologique… étonnant, non ?

    Mais acceptons les choses telles qu’elles sont pour constater :
    1. Pour les produits (dits) biologiques en dépassement de LMR, on peut difficilement accuser le voisin et le vent.
    2. Les consommateurs qui croient préserver leur santé en achetant du (prétendu) bio dépensent jusqu’à quatre fois plus cher, en fruits et légumes, pour diviser un « risque », déjà minime, par quatre.

    Pourquoi « risque » entre guillements ? Parce que le risque, réel, pour la santé n’existe que dans des situations très particulières, extrêmement rares.

    ___________________

    PS. : Pourriez-vous fournir les liens vers les articles que vous commentez ? Merci.

  6. « On a peu de données sur les vitamines, sauf une tendance favorable au bio pour la vitamine C et les antioxydants dans les fruits et légumes.  »
    —————————-
    Tout comme le prétendu « respect de l’environnement » du bio, les prétendues bénéfices des anti-oxydants, c’est encore une affirmation gratuite mais répétées tellement souvent et depuis tellement longtemps que ça devient vérité. Ce schéma de fonctionnement de l’obscurantisme post-moderne se reproduit si invariablement que c’en est d’un banal à pleurer.

    En effet, les anti-oxydants n’apporte strictement aucun bénéfice santé, cela a été démontrée depuis longtemps et encore confirmé par la méga (191 pages!) méta-analyse Cochrane Database of Systematic Reviews publiée en 2007 dans le JAMA . C’est bien résumé par le blog junkfoodscience : parmi des centaines d’études depuis 50 ans, il n’y a pas une seule étude, PAS UNE SEULE, qui ait trouvé un quelconque bénéfice sur la santé des anti-oxydants : http://junkfoodscience.blogspot.com/2008/04/jfs-special-results-of-largest-study-on.html

    Seule une -et excellente- étude* a trouvé de manière certaine des bénéfices substantiels des anti-oxydants … dans les bilans des charlatans vendeurs de promesses de l’industrie des alicaments.

    *miniTAX et al 2010, revue AE / France.

  7. Comment peut-il y avoir des dépassement de LMR dans des produits Bio puisque les pesticides sont interdits???

    Réponse:
    parce qu’ils sont largement utilisés!!!

    Et vive le bio.

  8. MiniTAX,

    Je me souviens d’un article dans La Recherche qui disait : ce n’est pas les antioxydants qui nous font rester jeunes, c’est parce qu’on vieillit que notre organisme produit moins d’antioxydants ! Enfin un truc de ce genre. Je rechercherai la référence et si je la trouve je l’indiquerai sur ce fil.

  9. @Daniel
    Bio ou pas, la nourriture est NATURELLEMENT bourrée de ce que les écochondriaques appellent des « toxiques », il n’y a que les pastèques qui sont trop ignorants et/ou bigots pour ne pas le savoir.

    Il suffit de voir le cocktail de « cancérigène » qu’on ingère à chaque repas : http://www.mitosyfraudes.org/Risks/hollidayDinner.html
    Même la réaction de maillard produit des composés cancérigènes et pour la cuisson au barbecue, n’en parlons même pas (je me souviens d’un numéro de Science et Vie d’il y a des années qui conseillait le plus sérieusement du monde, foi « d’expert », de ne manger que de la viande bouillies pour réduire le risque de cancer des aliments grillés, délire !).

    Si les hystériques de la bande à Veillerette pouvait en prendre connaissance et aller jusqu’au bout de leur chimiophobie, à savoir arrêter de manger tout ce qui contient des cancérigènes, ça nous ferait des vacances, vu qu’ils vont à coup sûr crever soit de faim, soit de trouille.

    Exemples :
    Acetaldehyde (apples, bread, coffee, tomatoes)—mutagen and potent rodent carcinogen
    Acrylamide (bread, rolls)—rodent and human neurotoxin; rodent carcinogen
    Aflatoxin (nuts)—mutagen and potent rodent carcinogen; also a human carcinogen
    Allyl isothiocyanate (arugula, broccoli, mustard)—mutagen and rodent carcinogen
    Aniline (carrots)—rodent carcinogen
    Benzaldehyde (apples, coffee, tomatoes)—rodent carcinogen
    Benzene (butter, coffee, roast beef)—rodent carcinogen
    Benzo(a)pyrene (bread, coffee, pumpkin pie, rolls, tea)—mutagen and rodent carcinogen
    Benzofuran (coffee)—rodent carcinogen
    Benzyl acetate (jasmine tea)—rodent carcinogen
    Caffeic acid (apples, carrots, celery, cherry tomatoes, cof-fee, grapes, lettuce, mangos, pears,
    potatoes)—rodent carcinogen
    Catechol (coffee)—rodent carcinogen
    Coumarin (cinnamon in pies)—rodent carcinogen
    1,2,5,6-dibenz(a)anthracene (coffee)—rodent carcinogen
    Estragole (apples, basil)—rodent carcinogen
    Ethyl alcohol (bread, red wine, rolls)—rodent and human carcinogen
    Ethyl acrylate (pineapple)—rodent carcinogen
    Ethyl benzene (coffee)—rodent carcinogen
    Ethyl carbamate (bread, rolls, red wine)—mutagen and rodent carcinogen
    Furan and furan derivatives (bread, onions, celery, mushrooms, sweet potatoes, rolls,
    cranberry sauce, coffee)—many are mutagens
    Furfural (bread, coffee, nuts, rolls, sweet potatoes)—furan derivative and rodent carcinogen
    Heterocyclic amines (roast beef, turkey)—mutagens and rodent carcinogens
    Hydrazines (mushrooms)—mutagens and rodent carcinogens
    Hydrogen peroxide (coffee, tomatoes)—mutagen and rodent carcinogen
    Hydroquinone (coffee)—rodent carcinogen
    d-limonene (black pepper, mangos)—rodent carcinogen
    4-methylcatechol (coffee)—rodent carcinogen
    Methyl eugenol (basil, cinnamon and nutmeg in apple and pumpkin pies)—rodent carcinogen
    Psoralens (celery, parsley)—mutagens; rodent and human carcinogens
    Quercetin glycosides (apples, onions, tea, tomatoes)—mutagens and rodent carcinogens
    Safrole (nutmeg in apple and pumpkin pies, black pepper)—rodent carcinogen

  10. Merci beaucoup Minitax pour le lien.
    L’introduction est croustillante : « No human diet can be free of naturally occurring chemicals that are rodent carcinogens. Of the chemicals that people eat, 99.99% are natural. »
    Je suis en train de lire le texte, qui fait suite à l’analyse en question. C’est tout simplement passionnant.
    « ‘Natural’ Foods are not Carcinogen-Free » Mais puisqu’on vous dit que c’est N-A-T-U-R-E-L…

  11. @ME51
    C’est la même source, juste traduite en français par Larecherche. Je m’étonnais aussi que Larecherche, un nid de gauchistes réchauffistes ait pu écrire un article aussi rationnel et tellement politiquement incorrect.

  12. Antioxydants. Bon c’était pas tout a fait ce que j’ai écrit en 10, mais presque. Ce n’est pas les radicaux libres qui nous font vieillir, c’est le vieillissement qui nous fait produire des radicaux libres. Conséquence : inutilité des antioxydants pour lutter contre le vieillisssement.

    Article d’Aleksandra Trifunovic du Karolinska Institute, à Stockholm, paru dans La Recherche N°406 de mars 2007.

    Lien : http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=7609

    Je ne sais pas si l’accès à l’article est gratuit pour les non-abonnés.

  13. @Laurent Berthod

    Je ne suis pas abonné à la « Recherche » et pourtant cela passe.

    Bien à vous.

Les commentaires sont fermés.