Un « négationniste » dans le parti de Corinne Lepage ?

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Le 17 novembre, le site de CAP21, le parti de Corinne Lepage, a mis en ligne une vidéo de leur présidente dans laquelle elle prend la défense des « lanceurs d’alerte ». Une fois de plus (voir ici), elle utilise le terme « négationniste » – un délit qui consiste à nier l’existence des chambres à gaz utilisées par les nazis et qui est poursuivi pénalement – pour désigner ceux qui mettent en doute le catastrophisme écologique, et notamment le réchauffement climatique. Comble de l’ironie, c’est le cas d’Yves Lenoir, l’un des proches collaborateurs de la très médiatique avocate, puisqu’il est aujourd’hui responsable national au projet de CAP21, en charge des politiques énergétiques. En effet, on peut affirmer que Yves Lenoir est un pionnier du climato-scepticisme, en ayant publié en 1992 La vérité sur l’effet de serre : le dossier d’une manipulation planétaire (La Découverte) et Climat de panique (Favre) en 2001, présenté ainsi sur sa couverture : « Enfin un livre qui vous démontre le contraire de ce que l’on vous fait croire : il n’y a pas de réchauffement général de la planète ; les changements climatiques doivent peu à l’effet de serre, qui est indispensable à la vie. » Par souci de crédibilité et d’intégrité morale, devons-nous nous attendre à voir CAP21 traîner Yves Lenoir devant la justice pour « négationnisme » climatique ? Affaire à suivre !

Sources

13 commentaires sur “Un « négationniste » dans le parti de Corinne Lepage ?

  1. petite citation:
    « Tout simplement parce que la hausse des températures a réactivé la circulation océanique, ce qui a entraîné la libération de volumes importants de CO2 jusqu’alors piégés dans les eaux profondes. »

    Sauf que les eaux profondes sont très froides (4°), réchauffés elles ont une meilleurs capacités à dissoudre le CO2. J’attends de voir comment il explique que l’eau relargue du CO2 en réchauffant, parce les courants de fond océanique ne font pas remonter de matière organique, même dissoute, mais seulement des minéraux dissous. L’effet réel est vraisemblablement l’inverse: les remontés à la lumière d’eau profonde et riche en minéraux provoquent des blooms de phytoplancton et donc de la fixation de CO2 (phénomène des upwellings).

  2. Karg,

    Avant de proférer des erreurs manifestes il vaut mieux tourner sept fois sa souris dans sa paume.

  3. @ karg :

    « réchauffés elles ont une meilleurs capacités à dissoudre le CO2. »
    Hélas, trois fois hélas. Vous commentez une belle erreur!!!

    En effet plus l’eau est froide et plus elle dissous mieux les gaz, et donc le CO2.
    D’ailleurs quand vous chauffez de l’eau il apparait de petites bulles vers 50°c , puis plus grosse vers 80 et enfin l’eau bout à 100 °c, c’est parce qu’elle ne peut plus retenir les gaz dissous…

  4. L’ouvrage d’Yves Lenoir est remarquable. A ma connaissance c’est un des tous premiers livres climatosceptiques français. Rien que cela devrait valoir une médaille ou un prix à son auteur. Au minimum la Médaille Militaire, sinon la Légion d’Honneur, pour acte de bravoure face à l’ennemi (désinformateur) !

  5. un négationniste n’est pas seulement une personne qui nie les chambre à gaz, même si c’est dans ce domaine qu’il est le plus souvent utilisé. C’est celui qui nie certains faits historiques graves de façon générale. On notera le bon usage de ce mot par rapport au terme « révisionniste » qui est une attitude d’un historien qui cherche a vérifier ou mettre en doute un fait historique considéré comme « acquis ».

  6. Verger
    « On notera le bon usage de ce mot par rapport au terme « révisionniste » qui est une attitude d’un historien qui cherche a vérifier ou mettre en doute un fait historique considéré comme « acquis ». »
    Comme le Monsieur qui dans sa courbe nie l’optimum médiéval et l’âge glacière ?

  7. @Verger
    Le sens premier de négationniste est bien la négation du fait historique des chambres à gaz. L’utilisation de ce terme est donc bien connotée et n’a rien d’innocent ou de bénin.
    Ensuite, même en utilisant ce terme sous le sens de « contestation ou la minimisation d’autres faits historiques », son usage pour désigner les climato-sceptique est complètement incorrect:
    1) Un « fait » scientifique n’a rien à voir avec un fait historique. Un « fait » scientifique est soit constitué d’une mesure ou d’un jeu de mesures (qui ne sont éventuellement pas contestables en elle-mêmes, par contre la méthode de mesure et la théorie sur laquelle elle s’appuie peut toujours être contestée), soit constitué par une théorie validée (qui peut toujours être contestée en étendant le domaine de validation ou en apportant des mesures contradictoire dans le domaine de validation).
    2) Il n’existe pas de jeu de mesure sur le RCA (mesure directe de l’effet sur les températures des émissions anthropiques de CO2).
    3) La théorie (les théories devrais-je dire…) du RCA ne sont pas validées scientifiquement, elle ne sont même pas validables, puisqu’il n’existe aucun protocole de validation formel à ce jour..
    4) Les théories physiques dont on se sert pour construire les diverses théories du RCA ne peuvent pas valider la théorie construite avec…
    5) Un « consensus » d’opinions d’experts n’est pas une validation scientifique.
    Il n’y a donc pas de « fait » scientifique à proprement parler, il y a un ensemble d’opinions scientifiques qui forment un fait politique.

    S’opposer à une opinion en donnant une opinion contraire n’a rien à avoir avec une négation, c’est une contribution à un débat.

    De fait, s’il y a négationnisme, il est du coté de certains carbocentristes (pas tous heureusement…), quand ils nient la réalité du débat scientifique sur ces questions.
    Si je reprend une des définitions de wikipedia « La démarche négationniste a ceci de particulier qu’elle use d’une méthodologie partiale et malhonnête, opérant la sélection, la dissimulation, le détournement ou la destruction d’informations corroborant l’existence », et que je remplace « crime » par « débat », on en a une excellent illustration au travers du « climategate » et les échanges de mails qui ont été rendus publics…

  8. A Laurent Berthod
    Félicitations pour votre excellente description, factuelle et bien rédigée sur ces différentes questions ! Il est clair que l’utilisation du terme « négationnisme » cherche délibérément à discréditer tous ceux qui émettent le moindre doute sur les menaces climatiquse.
    Le point de départ de « Alerte Environnement » portait sur la contradiction entre les opinions exprimées par Me Lepage et le rôle que joue Yves Lenoir dans son organisation. L’un des deux aurait-il évolué dans ses opinions, et si oui lequel ?
    Affaire à suivre !

  9. Garrigues,

    Je n’ai pas suivi l’évolution de Lenoir. Ce que je sais c’est qu’il était dès le départ écolo.

    Or, j’ai souvent constaté que les écolos ne sont écolos que dans les domaines qui ne sont pas de leur spécialité. Dans leur secteur de connaisance ou d’activité ils sont contre les positions écolos. Normal, les écolos sont des idéologues qui ne tiennent pas compte de la réalité. On ne peut donc être écolo dans son domaine professionnel.

    C’est ce qui m’a d’ailleurs amené à être un fervent anti-écolo : toutes les conneries qu’ils racontent sur le domaine que je connais bien, l’agriculture et l’élevage.

    Mais il y en a qui restent écolos dans les domaines qu’ils ne connaissent pas. Ils doivent manquer d’esprit critique ou de curiosité.

    Il est donc possible que Lenoir n’ait pas évolué dans ses opinions. Lepage, quant à elle, comme tout chef de parti, est forcément un peu attrappe-tout.

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