Le lobbying de Marc Dufumier

Partager sur : TwitterFacebook

Le dossier du Nouvel Observateur dont nous faisions l’écho hier témoigne de l’importance du lobbying exercé par Marc Dufumier auprès des pouvoirs publics en général et du Ministère de l’Agriculture en particulier. Le dossier consacré au bio par l’hebdo s’achève en effet sur une interview croisée de Bruno Le Maire avec Marc Dufumier, « professeur à l’institut national agronomique et membre du comité d’experts de la Fondation Hulot ».

Et Marc Dufumier n’y va pas par quatre chemins pour promouvoir le bio : « le bio est un acte de résistance à l’agriculture chimique. On sait que ces processus de production ont un effet bénéfique sur la santé et sur l’environnement. » Et lorsqu’il évoque l’agriculture conventionnelle, ce n’est pas sans cliché : « on peut parfaitement relocaliser notre agriculture sur les capacités de production de nos terroirs sans les gaver d’engrais et des pesticides ».

Bruno Le Maire est de son côté plus pragmatique sur les pratiques agricoles. « L’heure est venue de réguler les marchés agricoles. On ne peut exiger des agriculteurs qu’ils réduisent les pesticides et les engrais sans qu’ils aient des revenus stables. On ne peut pas non plus les laisser démunis face aux impasses techniques et à la concurrence. Savez-vous par exemple que nous avons interdit en France deux molécules pesticides, le méthomyl et le diuron, qui restent en usage en Europe ? Il faut donc trouver des solutions alternatives.«  Et on pourrait ajouter que la recherche sur ces solutions alternatives est primordiale et doit intervenir avant les évolutions réglementaires.

11 commentaires sur “Le lobbying de Marc Dufumier

  1. La fondation Hulot a un comité d’expert ? Une galerie de clowns, oui !

    Des clowns qui ne font pas rire et qui sont dangereux, parce qu’ils croient et arrivent à faire croire à leurs sornettes.

  2. Et Marc Dufumier n’y va pas par quatre chemins pour promouvoir le bio : « le bio est un acte de résistance à l’agriculture chimique.

    Dufumier, l’expert en engrais et fumure organiques?

  3. Comme je l’ai dit dans un commentaire d’un autre article :

    Épandre du fumier ou du compost présente beaucoup plus de risque de lixiviation des nitrates que mettre au bon moment la bonne dose de nitrate minéral, directement assimilable par la culture. ça s’appelle le fractionnement. Avec l’azote organique on ne maîtrise pratiquement rien du processus de sa minéralisation, ce qui aboutit souvent à ce que sa forme soluble et assimilable soit présente au mauvais moment, période hivernale sans culture ou période durant laquelle les besoins sont très faibles, pluies, etc. Vlouf ! tout se retrouve dans la nappe !

    Vive le Bio !

    Dufumier, agronome d’opérette !

  4. Le fumier ça marche très bien en engrais de fond sur des cultures d’été.

  5. J’aime bien comprendre ce que les gens mettent dans les mots qu’ils utilisent, car chacun les emploie un peu à sa façon.

    Qu’entendez-vous par fumure de fond, en particulier quand réalise-t-on l’épandage et avec quel objectif technique ?

    Un exemple de ce que vous entendez par culture d’été ?

    Pour les cultures d’hiver, que préconisez-vous comme forme d’engrais azotés ? Et pour les cultures de printemps ?

  6. Fumure de fond: préparation de la terre avant semis, avec les engrais complets PK + parfois d’autre additif selon l’espèce à produire (genre du bore pour le tournesol) ou une carence particulière de la terre (souffre, magnésium). Le N c’est qu’une partie des apports qui est assuré avant le semi. Les exploitations qui font de l’élevage et de l’ensillage maïs fonctionnent comme ça, c’est efficace et ça permet de garder une bonne partie de la minéralisation dans l’exploitation.

    Culture d’été: le terme est peu être abusive mais je considère que le maïs, sorgho, tournesol, soja maraichage d’été (melon, tomate, courgette etc.) sont des cultures d’été. Le semi est au printemps (si tous se passe bien et qu’il ne s’agit pas d’une dérobé) mais l’essentiel du cycle a lieu durant l’été, le pois ou une céréale de printemps sont par contre de vrai cultures de printemps, semées en mars, récoltées en juin.

    Comme engrais azoté sur un blé ou colza? ça dépend, si le précédent c’est pomme de terre ou melon, pas grand chose. C’est sorgho, il faut tous remonter. Le fumier améliore le taux de matière organique, c’est jamais un mal d’en mettre. Mais 20T, pas 60T comme en Bretagne.

  7. Bon, on est en gros d’accord sur les mots.

    Je ne vois pas comment on peut apporter de l’azote exclusivement sous forme organique sur les cultures d’hiver et de printamps sans gros risque de minéralisation à des moments où la culture n’en n’a pas besoin et donc sans les risques de lixiviation qui vont avec et qui aboutissent à des afflux non négligeables de nitrates dans la nappe.

    Pour les éleveurs dont les superficies en maïs ensilage ne sont pas trop limitantes par rapport à leur cheptel, OK, mais pour ceux qui font des cultures de vente d’été, l’optimisation du rapport quantité produite/dose d’azote épandue, passe souvent par l’épandage fractionné d’azote minéral.

    NB Je ne suis pas contre l’utilisation des fumiers sur l’exploitation, bien au contraire, je dis simplement que ce n’est pas la fumure azotée « écologique » que prétendent les bios.

  8. « Comme engrais azoté sur un blé ou colza? ça dépend, si le précédent c’est pomme de terre ou melon, pas grand chose »

    Peut être pour du blé à 30qx ha et du colza à 15 qx conduient en bio mais pas pour du blé à 90 qx ou du colza à 40 qx.

  9. « Peut être pour du blé à 30qx ha et du colza à 15 qx conduient en bio mais pas pour du blé à 90 qx ou du colza à 40 qx » Des reliquats de plus de 100 unités sont possible derrière du melon ou des pommes de terre, en tournesol semence on met rien derrière et ça marche. Dans ma région (où il y a du melon) le colza à 40 quintaux c’est assez rare. Un truc me chagrine, depuis le début tous le monde ne parle que d’azote, ça suffit pas pour faire pousser des plantes.

  10. Dans quelle région êtes vous?Si des reliquats de 100 unités sont possibles, mais ils ne sont jamais totalement disponible pour les plantes suivantes.
    Un blé a besoin en moyenne de 3 kg d’azote pour produire 1 ql donc avec 100 kg de reliquat azoté le rendement aura beaucoup de mal à dépasser les 30 qx ha.
    Autre remarque,si vous avez 100kg de reliquat azoté derriére melons ,Pde T ou Tournesol,c’est tout simplement que vous avez surfertilisé ces cultures au risque de lacher de l’azote vers les nappes.

  11. « Un truc me chagrine, depuis le début tous le monde ne parle que d’azote, ça suffit pas pour faire pousser des plantes. »

    Excellente remarque. On ne peut pas apporter réellement de phosphore ainsi : aucune culture ne le fixe à ma connaissance. Alors comment on réponds à ce problème en bio ?

    Marc Dufumier n’est absolument pas professeur en agronomie. Il enseigne en Sciences Economiques, Sociales et de Gestion.
    Ceci explique probablement cela.

Les commentaires sont fermés.