Grosse manip’ du MDRGF sur les chiffres des pesticides

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chiffr-copieFrançois Veillerette aime les chiffres, qu’il manie avec aisance. Un de ses favoris est 76.000, brandi chaque année à l’occasion de sa Semaine sans pesticide. C’est en effet le nombre de tonnes de pesticides utilisées par an en France, et qui illustre selon le président du MDRGF l’ampleur du « problème ».

Bien entendu, François Veillerette sait que ce chiffre sur le volume n’a aucune pertinence (voir notre billet à ce sujet). Qu’importe, car il faut marquer les esprits, c’est-à-dire faire peur. Quitte à se rendre coupable de tromperie sur la marchandise. Car si la France utilise bien en moyenne 76.000 tonnes de pesticides depuis 2003, ce chiffre comprend aussi ce que le MDRGF considère être de « bons » pesticides, c’est-à-dire ceux autorisés pour l’agriculture bio, notamment le cuivre (fameuse bouillie bordelaise et le soufre). Et il ne s’agit pas de peccadilles puisque ces pesticides « bio » – par ailleurs vendus par les multinationales de l’agrochimie que le MDRGF dénonce – représentent environ un quart du volume total. Soit 19.000 tonnes ! Or à aucun moment, le MDRGF s’est alarmé sur cet usage, puisque en réalité l’association de François Veillerette ne s’oppose qu’à l’utilisation de ce qu’il considère être de « mauvais » pesticides, c’est-à-dire les 57.000 tonnes issues de la chimie de synthèse.

Mais comm’ oblige, François Veillerette préfère parler de 76.000 tonnes, mélangeant les « bons » et les « mauvais ». Martelé à longueur d’entretiens, et repris en boucle sur le net, c’est bien celui-la que le consommateur finit par retenir…

Sources :

http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr/index.php?pageid=380&print=true

19 commentaires sur “Grosse manip’ du MDRGF sur les chiffres des pesticides

  1. Et ce qui est intéressant dans le lien donné ci-dessus, c’est de voir l’évolution :

    en 2001 , on était à près de 100 000 tonnes, depuis 2003, on tourne aux alentours de 75 000 tonnes.

    Il serait intéressant de voir les chiffres d’avant 2001, pour voir si ce pic de 99600 tonnes était juste un pic dû à des conditions climatiques particulières, ou si on est bien sur une tendance baissière

  2. et probablement à l’ha on met plus de pesticides bios en poids que de pesticides de synthèse ….donc convertir l’agriculture française au 100% bio ferait augmenter le volume de pesticides ???
    quelqu’un a une réponse sur ce point ???

  3. @ yvesdemars :

    Si on prend l’exemple du mildiou de la vigne…

    Traitement bio à la bouillie bordelaise : limité à 6 kg de Cu métal par an en bio…sachant que cette dose correspond à 2 applications maximum (en général, la bouillie bordelaise est dosée à 20 % de Cu, la dose recommandée est de 15 kg/ha, soit bien 3 kg/ha par application. Et 2 applications de bouilie bordelaise, dans les appellations sous influence océanique (Bordelais, Anjou…), c’est très largement insuffisant pour assurer une bonne protection !

    Les fongicides de synthèse les plus performants, comme l’iprovalicarbe, la dose d’emploi est de 130 g/ha. Pour limiter les risques d’apparition de résistances, ces fongicides de synthèse sont souvent associés à un autre fongicide d’une autre famille chimique, comme par exemple le folpel, à une dose de 750 g/ha (c’est le dosage de la spécialité Sirbel de chez Bayer).

    Donc au total moins de 1 kg de substance actibve par application pour les fongicides de synthèse, contre 3 kg pour la bouillie bordelaise.

    En ce qui concerne l’oïdium, c’est encore pire ! Pour lutter contre l’oïdium, on utilise en bio le soufre (sous forme micronisé) à la dose de 10 kg/ha par application.
    Les meilleures molécules de synthèse, de la famille des triazoles, s’utilisent à des doses de l’ordre de 50g/ha !

  4. @ pecqror :

    Tout d’abord, le soufre et le Cuivre ne sont pas réservés à l’agriculture biologique peuvent être aussi utilisés par de l’agriculture conventionnelle

    Ensuite, pour être rigoureux, il faudrait tenir compte des types de cultures en bio…Par exemple, il y a beaucoup de bio en viticulture (c’est normal, en viticulture, plus le rendement est faible, meilleur est le vin, et plus on peut le vendre cher, et mieux on le vend…), or la viticulture utilise plus de pesticides que d’autres cultures comme les céréales par exemple…

  5. Je me suis trompé dans mon précedent commentaire, elle n’est pas utilisé que pour le bio, mais cuivre et soufre, ce n’est pas du sulfate de cuivre?

  6. @astre noir et pecqror

    merci, on peu en effet présumer sans risques que l’agriculture bio si elle ne représente que 2,2% des surfaces cultivées consomme plus de pesticides à l’ha que l’agriculture conventionnelle

  7. @ pecqror :

    « cuivre et soufre, ce n’est pas du sulfate de cuivre? »

    Non, ce sont bien deux produits différents.
    Le Cu est bien sûr souvent utilisé sous forme de sulfate (la bouillie bordelaise), mais c’est bien l’élément Cu qui est actif dans cette préparation. Et le Cu peut aussi être utilisé, même si c’est moins fréquent, sous forme d’oxychlorure.

    En revanche, le soufre est bien utilisé en tant qu’élément pur,avec d’autres usages que le Cuivre.
    le soufre est essentiellement utilisé contre l’oïdium (surtout en viticulture, mais aussi en arboriculture fruitière, en maraîchage)
    Le Cuivre s’utilise principalement pour lutter contre le mildiou, en viticulture, mais aussi sur les tomates, pommes de terre, fraisiers

    les deux sont également utilisés sur les plantes d’ornement (en pépinières, comme en espaces verts ou chez les particuliers)

  8. @Astre Noir,Pecqror,Yvesdemars

    Les produits phytos à base de cuivre ne sont pas homologués sur les grandes cultures conventionnelles,céréales,oléoprotéagineux,etc et sont homologués (bio y compris principalement sous forme sulfate) uniquement pour la vigne et certains fruits et légumes.
    Dans tous les cas si l’utilisation de sulfate de cuivre est autorisée sur céréales bio,elle est interdite en conventionnel.

  9. Vous oubliez que les phyto. de synthèse utilisés en agriculture conventionnelle sont quelques centaines de fois plus toxiques (à poids égal) que ceux, moins élaborés de l’agriculture biologique. Alors, ne vous faites pas une montagne avec trois galets. Vous serez tous contents lorsque les humains n’auront plus à consommer (principalement) que du blé, du maïs, des pommes de terre (Ogm?) et du riz lorsque les abeilles et autres pollinisateurs auront disparu…..!
    Pour les incrédules, tapez « le silence des abeilles » et en visionnant, réjouissez-vous de ce que vous vivez actuellement et continuez à casser de l’Écologiste et faites-vous plaisir pendant qu’il en est encore temps, car cela ne va sans doute pas durer……………….!!!!!!!!!!!!!
    Serez-vous clair dans votre « tête » lors qu’arrivera le moment de tirer sa révérence d’ici bas et de se dire : quelle vie pour nos enfants, avons-nous laissé une Terre propre et digne de nourrir les futures générations ?
    Alors arrêtez de parler pour ne rien dire et respectez les gens qui ils soient !
    Il y à quelques mois que je consulte votre site, il ne fait que « casser » une catégorie de personne, il mérite vraiment qu’on l’empêche de nuire…….
    Merci pour l’avenir que vous nous préparez avec vos beaux actes de bravoure anti écologiques et environnemental !
    Je suppose que vous allez « oublier » de publier ce courriel mais ce n’est pas grave, du moment que cela aura permis à quelques uns de se poser quelques bonnes questions………..
    Merci de votre attention.

  10. Bonjour à tous,
    Depuis le début de la polémique sur les dangers des produits phytosanitaires, je n’ai pas rencontré de discussion sur la possible responsabilité de ceux qui préconisent et de ceux qui emploient ces produits.
    La cible est le fabricant si possible multinationale mais il manque d’autres cibles : tous les collaborateurs des distributeurs ainsi que tous les techniciens privés ou public qui font de la préconisation.
    Il manque enfin de dernier maillon de la chaine, celui qui met en oeuvre ces produits.
    Il n’est jamais non plus expliqué les mesures draconniennes qui sont prises par l’AFSSA pour la mise en marché. Il n’est jamais expliqué ce qu’est une LMR!
    Il n’est pa

  11. Dans toutes les polémiques qui se développent autour des produits agropharmaceutiques rien ne transparaît sur les exigences techniques de l’AFSSA pour la mise en marché des dits produits. Rien n’est expliqué sur le fait que de nombreuses molécules pharmaceutiques largement utilisées telles celles de la famille des triazols sont aussi des molécules utilisées en agriculture. Je n’ai jamais vu ou entendu se développer des polémiques sur les dangers des triazols en pharmacie ! Les publications continuent à faire feu sur les fabricants de préférence les multinationales.
    Je n’ai jamais lu ou entendu parler de la responsabilité des préconisateurs et parmi ceux-ci les techniciens des distributeurs, les techniciens privés ou appartenant aux organisations administratives tels les instituts ou les chambre d’agriculture, pas plus d’ailleurs que celle des utilisateurs finaux des dits produits !!! Tirer sur ceux-là est moins portant que de tirer sur les granhds de la fabrication.
    Les produits en question ont une rigueur d’emploi comparable à celle des médicaments. Ils sont issus de la même chimie mais sont eux traités comme empoisoneurs : curieux de limiter ainsi la critique !
    Que reste t-il à faire : continuer à tirer jusqu’à ce que le balancier parte en sens inverse, jusqu’à ce que la production diminue dans de temlles proportions que des problèmes d’alimentation se feront jour.
    Le bio ne peut régler la question car le bio fonvtionne dans des conditions météorologiques perturbantes. Je n’ai jamais vu un agriculteur bio pouvoir protéger ses vignes ou ses vergers face à une pluviométrie capricieuse et/ou abondante.Dans la situation actuelle le bio sait qu’il ne peut faire fasse et s’il veut conserver une partie de sa récolte, qu’il doit revenir au traditionnel (violentes attaques de mildiou ou d’oïdium sur vigne, tavelure sur pommiers poiriers)
    C’est toujours navrant de constater que le paysage n’est regardé que par le même bout de la lorgnette. Messieurs les politiques et les autres, un peu d’honnêteté intellectuelle s’il vous plait.

  12. Abeille
    « une centaine de fois + toxique » Ah, oui et pourquoi Roténone est interdite?

    « à poids égal » sauf que le dosage utile pour les phytos de synthèse est autrement + faible que pour la roténone, la BB ou le soufre (Bien la peine qu’Astre Noir se décarcasse… voir post5)
    Et Roténone et BB sont tous deux toxiques pour les abeilles! Gros malin!
    Après c’est encore de l’Evangile, cette fois selon… Sainte Abeille, encore et tjs la même messe!

    « Alors arrêtez de parler pour ne rien dire » Faites de même parceque votre post contrairement à ce que vous supposez est bien publié et il ne nous apprend rien de neuf que la propagande écolo que vous avez gentiment gobée!

    Bollinger
    Il y’a déjà eu sur ce site des cours magistraux là-dessus de la part d’internautes au fait du sujet (LMR, AMM, etc…)

  13. @ Abeille…

    Comme dit rageous, je vais encore me décarcasser…

    Puisqu’on comparait les fongicides de synthèse avec les fongicides autorisés en bio, je vais continuer, avec les toxicités comparées…

    Contre l’oïdium de la vigne :

    Spécialité bio : soufre micronisé. Toxicité aigüe (DL 50 per os chez le rat) : 2g/kg)

    Spécialité de synthèse : difénoconazole (vendu principalement sous le nom commercial de Bogard). Toxicité aigûe (DL 50 per os chez le rat) : 1.4 g/kg

    Effectivement, le fongicide de synthèse est quelques centaines de fois plus toxique que le fongicide bio !

    Et en plus, comme je le soulignais plus haut, le soufre est utilisé à la dose de 10 kg/ha, alors que le difénoconazole est utilisé à la dose de 30 g/ha.

    Autrement dit, un seul traitement au soufre en bio est 200 fois plus toxique qu’un traitement conventionnel au Bogard

    D’autres questions ?

  14. @Abeille

    Comme le dit si bien Rageous,quelle déGelée Royale,les militants écologistes n’ont rien trouvé de mieux pour faire grossir leur rang et bien sûr assoir leur pouvoir en espérant un jour la plus haute marche,,,que de faire peur à la population en exagérant et détournant à leur profit le débat sur les Ogm,le Nucléaire et les Pesticides.
    Les abeilles et le reste de la nature sont devenus en quelques années ce qui serait le plus important au monde et gage de la survie de la Planète.

    Les agris et moi le premier sont ceux qui ont tout intéret à ne pas détruire cette nature puisque c’est elle qui nous fait vivre. Sachant que le risque zéro n’existe pas des précautions sont prises à chaque maillons de la chaine.
    Les fabriquants de produits phytosanitaires doivent remplir un cahier des charges avant de pouvoir vendre un nouveau produit,qui demande en moyenne 10 ans de travail ensuite vient le tour à l’Etat qui refait des tests(coût moyen 10 millions d’€ par produit et cela renouvelé tous les 10 ans et aux frais des fabricants de phytos ),viennent ensuite les essais de plein champs par les instituts techniques,INRA,Chambres d’Agriculture.
    Lorsque le produit peut être enfin utilisé par l’agricuteur,il y a une tracabilité obligatoire,des seuils à respecter et des contrôles d’organisme tel que la Protection des Végétaux qui a le pouvoir de mettre une amende à un agri qui n’aurais pas respecter la réglementation(cela peut aller jusqu’à la suppression totale des aides PAC).
    Et ce n’est pas fini,viennent ensuite des analyses recherchant d’éventuels résidus de produits phytosanitaires ne devant pas dépasser certains seuils,seuils avec un facteur de 100 voire 1000 avant les premiers signes de dangerosité des produits(DL50,DJA, etc).

    Toutes ces précautions ont un prix exorbitant et c’est le prix à payer pour garantir une alimentation saine,suffisante et avec un respect maximum de la nature, pour nourrir à prix modique les populations et surtout les plus modestes

    L’écologie d’aujourd’hui est un grand business et rien d’autre avec un bel exemple cité plus haut.

  15. Merci, Astre Noir, pour les infos de votre message n°15. D’une certaine façon cela rejoint un peu ce que j’explique dans mon article « Pesticides, le chiffre du jour » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-pesticides-le-chiffre-du-jour-43805662.html

    Le souffre est bio et il est ancien, le difénoconazole n’est pas bio mais il est plus récent que le souffre. Dans mon article il n’est pas question de la DL 50 mais de la DJA. C’est différent, mais ça ce rejoint sûrement un peu quelque part !

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