Allemagne : le coup de chaud des anti-nucléaire

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nucleaire2Plus de 10 000 personnes ont manifesté samedi à Berlin (50 000 selon Reuters, « plusieurs milliers » selon Direct Matin), à trois semaines des élections législatives du 27 septembre, pour réclamer « une véritable sortie du nucléaire ».

Les participants au plus gros rassemblement anti-nucléaire de ces dernières années ont aussi exigé la fermeture du site de stockage de déchets radioactifs de Gorleben situé en Basse-Saxe, dans le nord de l’Allemagne.

Réchauffement. L’ancien gouvernement, qui reposait sur une majorité socialiste et écologiste, avait décidé de fermer les 17 centrales nucléaires existantes d’ici 2021. Mais l’actuel gouvernement met en avant le réchauffement climatique pour retarder cette sortie du nucléaire.« Nous ne pouvons pas sortir du nucléaire aussi vite que certains le souhaiteraient », a estimé la chancelière Angela Markel. « Mais à long terme, c’est-à-dire dans la seconde partie de ce siècle, nous pourrons bénéficier d’une grande quantité d’énergies renouvelables. Nous sommes donc convaincus que nous pourrons un jour ou l’autre abandonner le nucléaire. » A voir.
Angela Merkel qui pourrait se débarrasser lors du scrutin du 27 septembre de ses actuels partenaires de coalition sociaux-démocrates, et former une coalition avec les libéraux du FDP, favorables à la prolongation de la durée de service des centrales.

Lobby. « Nous ne tolèrerons pas que l’on revienne sur la sortie du nucléaire », a prévenu Fritz Pothmer, agriculteur du nord de l’Allemagne, sous les acclamations des participants. « Comment Merkel a-t-elle pu à ce point devenir la marionnette du lobby nucléaire? », s’est-il interrogé, faisant mine d’ignorer l’existence d’un lobby éolien, particulièrement actif en Allemagne.

« La sortie du nucléaire est déjà promise depuis longtemps, mais jusqu’ici rien ne s’est passé, et ça ne peut pas continuer ainsi », a trépigné dans un communiqué Jochen Stay, porte-parole de organisateurs de la manifestation, qui vont des Verts… à l’Eglise protestante. Un constat qui sonne comme un aveu d’impuissance : le nucléaire est et restera indispensable à l’Allemagne pendant très longtemps encore, à moins de revenir aux centrales à flamme (gaz, fioul ou charbon) génératrices de CO2…

Selon une étude rendue publique samedi, 59% des Allemands sont opposés à une prolongation de la durée de vie des centrales. Faut-il préciser que cette étude a été commandée parGreenpeace ?

Le nucléaire ne s’est toutefois pour l’instant pas imposé comme un thème central de la campagne des législatives.

2 commentaires sur “Allemagne : le coup de chaud des anti-nucléaire

  1. Merkel est polytechnicienne et docteur en physique. Elle est bien mieux placée que n’importe quel vulgaire militant écologiste pour parler du nucléaire. Les allemands ne savent pas ce qu’ils veulent, à refuser le nucléaire et le charbon, avec leurs éoliennes qui ne tournent jamais et les propulsent premiers émetteur de CO2 en Europe.

    Notons que les écologistes ont une fois de plus recourt à l’insulte suprême du lobbyiste en guise d’unique réponse. C’est pas possible d’être aveuglé à ce point…

  2. « C’est pas possible d’être aveuglé à ce point… »

    Eh, si, malheureusement !

    Le besoin de croire, même n’importe quoi, est inscrit dans la nature humaine. Le doute, qu’il soit politique, philosohique ou scientifique, est une vertu exceptionnelle.

    Bien à vous.

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