Kokopelli : l’écologisme, Gaïa et les extra-terrestres

Gaïa contre la tyrannie des croyances occidentales

Sur le site personnel de Dominique Guillet (www.liberterre.fr), ce dernier annonce tout de suite la couleur en criant haut et fort sa bataille « pour libérer la Terre, la Vie et les Consciences de la tyrannie des croyances occidentales ». Il déplore qu’« après 2000 années de théologie de l’annihilation, la société occidentale a transformé cette belle planète Terre (…) en une vaste poubelle agricole et industrielle, génératrice de cancers ». Pêle-mêle, il dénonce « les tendances mortifères de cette société: génocides, pesticides, herbicides, fongicides, raticides, bactéricides… » Pas étonnant selon lui puisque « le symbole dominant des croyances religieuses de cette civilisation est un crucifié sur le « mont aux crânes »… ». Et il se demande si l’humanité ne serait pas « piégée à jamais dans une erreur fondamentale ».

Pour appréhender le fond de sa pensée, il faut savoir que Dominique Guillet est adepte des cogitations éthérées d’un Américain du nom de John Lamb Lash, dont Guillet est le traducteur français attitré avec à son actif une quarantaine de textes traduits. Que dit John Lash ? D’abord, il rejoint explicitement l’historien Lynn White, qui en 1964 dans son essai « Les racines historiques de notre crise écologique », fut le premier à attribuer la crise écologique à la religion judéo-chrétienne. Tournant le dos au judaïsme, au christianisme et à l’islam, le mentor de Dominique Guillet veut revenir aux cultes païens et vénérer ce qu’il appelle les « vrais dieux », dont « Sophia, la déesse de la sagesse, qui s’est métamorphosée en la planète Terre. Aujourd’hui, nous l’appelons Gaïa. Elle est la source de la vie et de l’intelligence pour l’espèce humaine et pour toute vie douée de sensations, incluant la vie moléculaire. Tel est l’ancien enseignement Païen préservé par les gardiens des Mystères. » Ainsi, pour lui, « la Nature Sacrée est la source mystérieuse de l’humanité » et rappelle qu’« avant que les théologies et les religions de toutes sortes ne promulguent des croyances en un dieu créateur mâle, la Grande Mère était le point de focalisation de la spiritualité humaine. Notre relation à la nature était vécue à l’aune de notre révérence pour la Déesse (…) ».

L’objectif de John Lash, et Dominique Guillet, est de « se réapproprier les Mystère de Sophia, que les Païens considéraient comme la divinité et l’intelligence de la Terre ». Comment y arriver ? Lash dit qu’il faut d’abord « apprendre au sujet de cette ancienne religion païenne, l’apprécier et l’assimiler. » Ensuite, il considère l’écologie profonde comme le moyen de revenir à ce culte de la Terre Mère – Gaïa. L’écologie profonde, selon Lash, « affirme que la Terre, le ciel, les animaux, animaux, microbes et plantes ont une valeur sacrée intrinsèque indépendante de nous et de l’usage qu’on peut en faire ». Le penseur américain poursuit : « Je crois que le chemin de l’écologie profonde est un retour à ce que nous avions avant l’émergence de l’idéologie patriarcale et rédemptrice. Elle nous ramène à considérer la terre comme une présence divine, à reconquérir notre connexion avec l’extase (…). Je pense que l’écologie profonde est le chemin pour nous ramener à Sophia, la déesse de la sagesse et aux Mystères Païens qui ont été massacrés par l’émergence de la chrétienté ».