Des ONG écologistes en VRP du bio

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Rien de plus normal que de voir des associations faire appel aux dons auprès du public afin de promouvoir leur(s) cause(s). Que des entreprises, pour améliorer leur image, jouent un rôle de mécénat ou de partenariat auprès d’associations, pourquoi pas. En revanche, on peut sérieusement s’interroger sur la pratique de certaines associations à buts non lucratifs qui consiste à solliciter le financement d’entreprises en leur proposant de promouvoir leurs produits ou activité commerciale.

C’est le cas notamment du WWF France avec sa campagne baptisée « Oui au bio dans ma cantine ». Parmi les partenaires financiers de cette campagne, on trouve plusieurs entreprises qui ont un intérêt commercial direct dans cette campagne. Il y a en effet Vivrao, une agence conseil spécialisée justement dans… l’approvisionnement de la restauration collective en produits bio. Sur le site du WWF, elle est présentée comme une entreprise ayant « lancé le concept « Mon assiette bio, ma pelle » afin de promouvoir et organiser l’introduction de produits bio locaux en restauration collective ». Il y a aussi Vectabio,une filiale d’un poids lourd du bio : le groupe Ekibio au chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. Or Vectabio est une société de distribution nationale de produits bio… en restauration collective. Enfin, il y l’entreprise Triballat Noyal, au chiffre d’affaires de 270 millions d’euros, qui « propose une gamme complète de produits laitiers et de plats cuisinés bio et gourmands ».

Mais le WWF France n’est pas la seule association écologiste à jouer le rôle de VRP du bio. Dans sa plaquette destinée aux entreprises, l’association antipesticides Générations Futures (ex-MDRGF) est pour le moins explicite ! Générations Futures appelle clairement les entreprises bio à sponsoriser une « association qui soutient la bio », décrivant toutes ses « actions en faveur de la bio ». Et voici la première raison évoquée par l’association pour que des entreprises bio l’aident financièrement : « Soutenir notre travail d’information des citoyens sur les dangers de pesticides et sur l’importance de manger bio, c’est permettre de développer le secteur de la bio en général et donc de créer un climat propice au développement de votre propre société. » Générations Futures ajoute : « En nous octroyant un don, vous pouvez nous aider à être un interlocuteur incontournable dans la lutte contre les pesticides et leurs dangers et un acteur actif dans la promotion de l’agriculture biologique. » Il est en effet assez évident que dénigrer l’agriculture conventionnelle comme le fait systématiquement Générations Futures depuis plusieurs années ne peut qu’être bénéfique, commercialement parlant, aux entreprises du bio. Ces entreprises du bio l’ont tellement bien compris que, depuis 2010, Générations Futures est présidée par Maria Pelletier, membre du conseil d’administration de Synabio, c’est-à-dire le Syndicat national des entreprises bio, et présidente de Bioconvergence Rhône-Alpes, le réseau rhône-alpin des entreprises de la transformation et de la distribution bio. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même !

Sources

Extrait de la plaquette « partenariat entreprise » de Générations Futures (Ex-MDRGF)


2 commentaires sur “Des ONG écologistes en VRP du bio

  1. Le purin d’ortie bientôt autorisé à la commercialisation en France

    LEMONDE.FR avec AFP | 20.04.11 | 19h22
    sponsorisés par

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018.AFP/MYCHELE DANIAU

    Jusqu’alors interdit à la vente en France, le purin d’ortie (une décoction de la plante) sera finalement bientôt autorisé à la commercialisation pour encourager les agriculteurs à utiliser des produits naturels, a annoncé mercredi 20 avril le ministère de l’agriculture dans un communiqué.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018. Ce plan, élaboré lors du Grenelle de l’environnement, a fixé comme objectif la réduction « si possible » de 50 % des pesticides dans l’agriculture d’ici à 2018.

    Pour « favoriser la mise sur le marché de produits » naturels, le ministère a annoncé la publication dans « les prochains jours de la première liste des substances autorisées pour les préparations naturelles peu préoccupantes », qui permettra notamment la publication de l’arrêté autorisant le purin d’ortie, selon un communiqué.

    PROBLÈMES DE RÉGLEMENTATION

    Attendue depuis longtemps par les militants d’une réduction de l’utilisation des pesticides, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) achoppait sur des questions réglementaires depuis janvier 2006 et l’adoption de la loi d’orientation agricole, qui soumet ces produits à la même procédure européenne d’autorisation que les pesticides chimiques. Une obligation que les militants de l’Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants (Aspro-PNPP) jugeaient « inadaptée » dans un article du Monde publié le 9 décembre 2010, au lendemain d’une action spectaculaire en faveur du purin d’ortie : une séance d’épandage devant la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

    La mesure est en effet très onéreuse : il en coûte 40 000 euros pour déposer un dossier, rappelait Le Monde à cette occasion, évoquant une « guerre des nerfs ». Sans compter que pour être homologuée, une substance doit remplir une série de critères (stabilité, homogénéité…) très difficiles à atteindre techniquement pour ce type de produits. Les jardiniers amateurs bénéficiaient d’une tolérance, mais les agriculteurs prenaient des risques, car ils sont tenus d’utiliser des préparations dotées d’une AMM.

    Mais le ministère de l’agriculture a indiqué mercredi avoir « trouvé une voie réglementaire un peu étroite pour sortir de la difficulté ». « Nous avons demandé l’inscription de l’ortie sur la liste européenne des ‘substances de base’, ce qui nous permet désormais d’autoriser la mise sur le marché » du purin d’ortie, mais aussi d’autres préparations naturelles, explique-t-il.
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  2. Conflit d’intérêt et Prise illégale d’intérêt.

    Ou comment utilisé des vraies « fausses » associations pour faire son petit commerce sur les deniers de l’état.

    Pour d’autres c’est directement la case procès et prisons.
    Pour les bobo-écolo-gauchisants c’est NORMAL….

    Scientifique je suis, titulaire d’un doctorat en science environnementale et pour le moment j’attends toujours que l’on me prouve que:
    1) l’agriculture (la vraie) est néfaste pour l’environnement
    2) que les produits de l’agriculture sont néfaste pour la santé humaine
    3) que l’agriculture bio soit meilleure que l’agriculture pour l’environnement
    4) que les produits bio soient meilleurs pour la santé humaine

    Les produits naturels ne sont pas exemptent de risques voir de toxicité importante.
    Ils ne sont pas non plus forcément efficaces, et alors leurs utilisation entrainerais des pertes de récoltes qui auraient des effets dramatiques sur la vie (survie) de millions de personnes dans le monde!!!

    Vouloir protéger l’homme des effets « néfastes » des pesticides, c’est d’abord lui donner à manger!!!

Les commentaires sont fermés.