Bibliothèque verte : Illich et « La Convivialité »

Partager sur : TwitterFacebook

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir un nouvel ouvrage qui vient compléter notre bibliothèque verte virtuelle. A l’heure des grosses chaleurs et des premières vacances, profitez-en pour (re)découvrir les origines de la pensée écologiste.

La convivialité, Ivan Illich, Seuil, 1973.

Ivan Illich, prêtre autrichien « en congé » de l’Eglise, propose un changement profond de la société, allant bien au-delà des questions de la protection environnementale. Il est en cela fortement influencé par le livre de Jacques Ellul, La technique ou l’enjeu du siècle, qu’il a découvert en 1964 à l’initiative de l’écrivain Aldous Huxley.

Dans cet ouvrage, Ivan Illich propose une critique radicale de la société industrielle. Il s’inquiète non seulement de la croissance des biens mais aussi à celle des services : « (…) les limites assignables à la croissance doivent concerner les biens et les services produits industriellement. » Dans sa ligne de mire, il y a notamment tous les services publics comme l’école, les transports ou la santé. Pour lui, « les hommes ont la capacité innée de soigner, de réconforter, de se déplacer, d’acquérir du savoir, de construire leurs maisons et d’enterrer leurs morts. » Autrement dit, l’Etat et les professionnels ont monopolisé bon nombre de tâches qui pourraient être accomplies par les individus. Par exemple, Illich considère que « certains outils sont toujours destructeurs, quelles que soient les mains qui les détiennent, que ce soient la Mafia, les capitalistes, une firme multinationale, l’Etat ou même un collectif de travailleurs. Il en est ainsi par exemple pour (…) l’école. » Il explique en effet que « trois ans d’école ont de pires effets que l’absence de scolarisation : ils font de l’enfant qui abandonne un raté ». Alors que faire ? Illich affirme que « les dirigeants d’aujourd’hui forment une nouvelle classe d’hommes (…). Ce sont eux qu’il faut liquider ». Se voulant rassurant, il précise : « Mais il ne servirait à rien de les massacrer (…). Il n’y a qu’une façon de liquider les dirigeants, c’est de briser la machinerie qui les rend nécessaire. » Exemple : « Le professeur n’a pas de place dans une société sans école. »

En proposant de « liquider » de la sorte les professeurs, les médecins, les PDG, etc., il appelle à « reconstruire la société de fond en comble » et à établir une société conviviale post-industrielle pour remplacer la société industrielle. Il définit la société conviviale comme une société « où l’homme contrôle l’outil ». Et l’outil est convivial « dans la mesure où chacun peut l’utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu’il le désire, à des fins qu’il détermine lui-même. » Ainsi, pour le Mexique, il estime qu’à la place d’un système autoroutier, « un système de vélos et de charrettes, motorisés au besoin, aurait constitué, pour 99% de la population, une solution techniquement plus efficace ». Il aborde également la crise écologique que l’on résoudra, selon lui, avec « une limitation de la procréation, de la consommation et du gaspillage ». Concernant plus spécifiquement le « surpeuplement », il préconise que le contrôle des naissances soit réalisé de façon « conviviale », c’est-à-dire sans recourir aux médecins pour effectuer stérilisations ou avortements : les intéressés doivent en effet prendre « conscience que cette opération délicate peut être aussi bien, sinon mieux, menée par un profane ». Il se félicite aussi de voir que « les forces qui tendent à limiter la production sont déjà en travail à l’intérieur du corps social » et que « la formation d’une élite organisée, chantant l’orthodoxie de l’anticroissance, est concevable ». Elle devrait permettre l’éclosion de la société conviviale dans laquelle « l’homme retrouvera la joie de la sobriété et de l’austérité ». Il avertit néanmoins que la transition risque d’être douloureuse : « Le passage à une société conviviale s’accompagnera d’extrêmes souffrances : famine chez les uns, panique chez les autres. Cette transition, seuls ont le droit de la souhaiter ceux qui savent que l’organisation industrielle dominante est en train de produire des souffrances encore pires sous prétexte de les soulager. Pour être possible, la survie dans l’équité exige des sacrifices et postule un choix. Elle exige un renoncement général à la surpopulation, à la surabondance et au surpouvoir. »

6 commentaires sur “Bibliothèque verte : Illich et « La Convivialité »

  1. Et il est encore en vie cet abruti????
    j’espère qu’il a suivi ses propres préceptes quand il est est devenu vieux et malade. Il s’est soigné tout seul????

    « trois ans d’école ont de pires effets que l’absence de scolarisation : ils font de l’enfant qui abandonne un raté ».
    Et celui qui ne va jamais à l’école n’est pas même pas un raté, c’est un écervelé, totalement manipulable à souhait!!!

    « un système de vélos et de charrettes, motorisés au besoin »
    Des charrettes motorisées, moi j’appelle cela des voitures ou des camionnettes!!! Et il faut bien des routes pour qu’elles roulent correctement, sinon cela devient des « méchants » 4X4!!!

    « conscience que cette opération délicate peut être aussi bien, sinon mieux, menée par un profane ».
    C’est cela , oui, bien sur… Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu…Si « l’opération est délicate », alors elle ne peut pas être réalisée par un « profane ». En une seule phrase cet ignare associe deux faits en totale opposition!!! J’espère que les femmes qui ont recours à l’IVG clandestin avant la loi de Simone Veil ne liront jamais ce tas d’immondices idéologiques!!! Il y a bien qu’un homme machiste et inculte pour sortir un tel fatras de connerie.

    « l’homme retrouvera la joie de la sobriété et de l’austérité ».
    Je ne sais pas si les hommes de cro-magon étaient si joyeux de se battre contre la nature tout les jours. Et si les disettes, les maladies et les prédateurs les rendaient vraiment heureux!!! Quid des serfs du moyen age???

    « Cette transition, seuls ont le droit de la souhaiter ceux qui savent que l’organisation industrielle dominante est en train de produire des souffrances encore pires sous prétexte de les soulager.
    La conclusion est le pompon!! Heureusement dans ce délire, il reconnait que
    seuls les écolo intégristes souhaitent une société de régression. Et ils sont peu nombreux…

    « Pour être possible, la survie dans l’équité exige des sacrifices et postule un choix. Elle exige un renoncement général à la surpopulation, à la surabondance et au surpouvoir.  »
    Et qui va décider des choix des survivants, qui sera sacrifier, sur quels critères, qui va décider des critères???

    Un beau ramassis de connerie une fois de plus… Je pense que ces gens devraient stopper le pot, ca arrange pas leurs faibles cerveaux!!!!

Les commentaires sont fermés.