Quid de l’Homme (avec un grand H) ?

Partager sur : TwitterFacebook

Le taux de suicide chez les agents du Ministère de l’Ecologie est très élevé. C’est ce que révèle le quotidien l’Humanité dans son édition de lundi 21 septembre.  : «Chez les agents de l’équipement et de l’environnement, le nombre de tentatives de suicide par an serait de 150 à 250 et le nombre de décès par suicide serait de 15 à 25!»


Cette information qui est un drame en soi nous amène à une réflexion.
Le Développement Durable doit s’appuyer sur trois piliers : l’économique, le social, l’environnement. Et si l’on parlait trop d’écologie au détriment du social et de l’économique ?
Avouons que si l’on se préoccupe beaucoup du bien être de la Terre, on oublie trop souvent celui de l’Homme. Une vraie conversion s’impose.

27 commentaires sur “Quid de l’Homme (avec un grand H) ?

  1. On pourra supposer que ce phénomène est lié aux exigences contradictoires qui sont demandées aux agents, et aussi à une perte de repère par rapport au sens commun.

    Tout est com’ et paillettes, vertes de préférence les paillettes.

    L’agent qui prend son travail trop a cœur et veut faire œuvre utile, a deux options:
    – soit se tirer rapidement,
    – soit se tirer une balle dans le citron s’il n’a pas choisi à temps la première option.

    Il faut donc soit une grande dose de détachement et de stoïcisme pour y survivre, soit être le roi de con et ne rien voir du contexte de son travail et de ses conséquences réelles, soit une dernière option non développée ici mais c’est la plus rare.

    Les individus normalement constitués finissent par être tiraillés entre le bon sens impossible à assumer et l’exigence d’en faire toujours plus pourvu que ça mousse.

    Un engagement sincère pour l’environnement teinté de réalisme ne peut tenir longtemps dans de telles conditions.

    On s’est même laissé dire que certains, sont contraints de noyer leurs inhibitions dans le whisky avec des glaçons en provenance directe de la banquise, par airbus ministériel s’il vous plait, tant qu’il en reste….de la banquise.

    Le pire est que cela n’a rien à voir avec les actuels locataires des bureaux d’en haut, le phénomène est historique depuis la création du ministère, avec des agents obligés de jouer la com’ et l’invention de risques nouveaux et de mesures nouvelles pour soit disant les contrer, histoire de satisfaire le besoin d’angoisse verte d’une population repue par ailleurs, qui ne craint plus ni la faim, ni l’épidémie.

    Une accélération est quand même observée depuis le Grenelle.

    En fait pour faire retomber le soufflet, seule une bonne crise économique, une vraie, pas l’ersatz actuel, quoique peut être son prolongement? …. serait de nature à remette les pendules à l’heure et les priorités à leur juste place.

    Manger sain pas forcement bio, dormir au calme , un peu de culture mais pas alambiquée et pas vendue par des journalistes « à la con » qui se prennent pour le nombril du monde, des loisirs mais pas trop chers et trop compliqués, de la convivialité simple, du rire et de l’humour basique, pas obligatoirement méchant.

    Du travail, du travail utile et reconnu comme tel: plombier, électricien, maçon, carreleur, couvreur, facteur, agriculteur mais pas agriculteur bio ( trop pour les bobos), donc agriculteur qui nourrit le monde , médecin de campagne, des métiers utiles quoi! Pas banquier, prof ou journaliste.

  2. « Un engagement sincère pour l’environnement teinté de réalisme ne peut tenir longtemps dans de telles conditions ».

    Pourtant, dans un autre Ministère, celui de l’agriculture, j’en connais, des fonctionnaires qui y croient. C’est le jour où ils perdent la foi qu’ils risquent de se flinguer. C’est pourquoi ils font tout pour se persuader de ne pas la perdre !

    « …des agents obligés de jouer la com’ et l’invention de risques nouveaux et de mesures nouvelles pour soit disant les contrer, histoire de satisfaire le besoin d’angoisse verte d’une population repue… »

    Mais aussi pour justifier leurs postes et leurs budgets…

    Est-on sur que c’est dans les services de l’écologie que ces suicides sont constatés ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt à l’équipement. Quand on a une religion chevillée au corps, en général on se suicide moins. Quand ce pour quoi on a travaillé toute sa vie, l’équipement et la modernisation de la France, le bien-être de ses concitoyens, et que tout ça est remis en cause par une religion obscurantiste, mais qui gagne, il est assez compréhensible qu’on ne se sente pas trop bien dans ses baskets.

    Personnellement, j’ai travaillé à la modernisation de la France, pas à l’équipement, ailleurs. Je me sens bien dans mes baskets mais Monsieur Hulot et tous les autres cons de son acabit me mettent en colère à chaque fois que je les entends. Je ferme donc de plus en plus fréquemment ma radio et ma télé. Je suis tout aussi bien dans mes baskets et moins souvent en colère !

  3. @Alzine
    « des métiers utiles quoi! Pas banquier, prof ou journaliste. »

    Ouais t’as raison Polpot, aux champs les intellos !
    Juste une question comme ça: dans ton monde idéal, tu feras comment pour les former tes médecins de campagne, sans profs ?

  4. Bonjour,

    Dans son livre, de Kervasdoué dénonce dès le premier chapitre ce conflit entre l’impératif humain (le social, indirectement l’économie) et l’impératif écologique. Le danger des écologistes c’est qu’ils se focalisent sur le second et passent sous silence le premier car, au fond, il n’aiment pas l’humanité.

  5. A blackstar,

    Non tu te trompes d’époque et de bonhomme, « Aux champs les intellos », ce n’était pas polpot, qui n’a fait que reprendre une idée érouvée, polpot pale copie du maître. C’est bien Mao, et bien avant, de septembre 1965 à avril 1969 pour la révolution culturelle, la bien nommée. Nous fêtons donc le 44ème anniversaire de cette grande inspiration du timonier.

    Je te sens pas mal, un peu intello dans ta réaction : prof du secondaire ou du supérieur, peut-être enfant ou petit enfant, légitime ou naturel, de mai 68: réjouis toi car je cite ton maître à penser.

    Dur n’est ce pas, d’être confronté à la réalité.

    Bon je joue un peu la provoc dans mon post, histoire d’alimenter le débat.

    Quoique mon fond utilitariste me pousse à penser que comme il est plus facile de trouver des profs que des plombiers, les seconds sont plus utiles, donc doivent être bien mieux payés.

    De toute façon rassure toi, avec ce qui est en train de se préparer sur la confrontation économique Est-Ouest, les choses vont retrouver avant 5-10 ans leur cours naturel, sans aide de qui que ce soit.

  6. Et moi non plus, Alzine, je n’ai pas bien compris votre sortie contre les professions de « banquier, prof ou journaliste », toutes trois honorables et fort utiles, et même indispensables.Et ça n’a rien à voir avec mon maoïsme éventuel. D’ailleurs c’est l’ensemble de ce fil qui me semble dépourvu d’intérêt. Dérouler des théories aussi définitives que creuses à partir de deux chiffres… Ça fait un peu café du commerce.

  7. A Bruno
    J’ai entendu dire que les écologistes mangent les enfants. As-tu des détails ?

    A Alzine
    Bien joué le coup de la divination.
    Et ton raisonnement utilitariste il est en or. On peut le pousser si tu veux: comme il est plus facile de trouver des plombiers que des patrons de banques, c’est que les patrons de banques sont plus utiles, donc ils doivent être mieux payés (là c’est le cas donc tout va bien).
    C’est ça, j’ai compris ?

  8. Au rédacteur de ce billet nauséabond (Engueyrand ?):

    les suicides au ministère de l’écologie n’ont rien à voir avec l’écologie, de même que les suicides à France Telecom n’ont rien à voir avec le téléphone.
    Quand ils sont concentrés en si grand nombre au sein d’une organisation, il y a fort à parier qu’ils prennent leur source dans les conditions de travail.
    Il y a des gens, qu’on appelle les sociologues (pour Alzine, comprenez des tocards qui ne servent à rien), qui ont étudié cela.
    Au lieu de faire référence à ces travaux, que vous pourriez connaître vu que vous êtes presque journaliste, vous cherchez à faire feu de tout bois en vous appropriant ces morts pour conforter votre point de vue simpliste.

  9. @ blackstar:

    La vague de suicide à FT ne l’est que parce que les syndicats et les médias en parle en ces termes. Ce sont eux qui se sont appropriés des « morts » et leur détresse à des fins purement démagogiques.

    Mais quand on regarde de plus près on ne peut que se rendre compte de la manipulation syndicale basée sur la tristesse et la mort de personne.
    En effet, comme les chiffres que j’ai donné ci-dessus (post 27 septembre 2009 à 20:04) le nombre suicide moyen en france est de 16 / 100 000 personne par an.
    Hors à FT il y a eu 23 suicides en 18 mois et ce pour plus de 106 000 employés en France (186 000 dans le monde). Ce qui fait qu’il n’y a pas du tout de « vague de suicide ». Rien de plus que la normale.

    Pour le ministère de l’écologie, il serait de bon ton de connaitre le nombre d’agents et ainsi de comparer le taux de suicide dans ce ministère avec le taux moyen des français.

  10. Blackstar,

    Je ne vois pas en quoi ce billet est nauséabond. Il suggère qu’en France on sous-estime l’économique et le social et les conséquences qui en découlent sur le bien-être des travailleurs et sur le taux de suicide. En somme ce billet dit ce que vous reprochez à Alzine de ne pas voir. Puisque vous dites à peu près la même chose que ce billet, vous seriez donc vous-même nauséabond !

    Black, peut-être, mais star, sûrement pas !

  11. Daniel,

    L’article de l’Humanité prétend qu’au ministère le taux de suicide serait de 25 à 26 pour 100 000.

    1° Peut-on croire l’Humanité sur parole ?

    2° Est-ce que 20 à 25 contre 16 est vraiment significatif d’une situation particulière ?

    (La fourchette est vraissemblablement due à ce que les syndicats du Ministère, bien que réclamant certainement régulièrement des postes supplémentaires, sont incapables d’en connaître le nombre d’agent, comme d’ailleurs le ministre lui-même et comme son service du personnel !)

  12. Daniel, on ne peut pas comparer le taux de suicide chez FT avec le taux de suicide dans la population générale. Il faudrait comparer avec une cohorte comparable au niveau sexe, âge, niveau d’étude, santé etc. À première vue il y a déjà une catégorie assez suicidaire qui n’est pas représentée : les vieux. (et aussi les ados, je crois). Le mieux dans ce cas la, en l’absence d’étude sérieuse, c’est de se taire.

  13. Oui, excusez-moi, dans l’article de l’Humanité il n’y a pas de fourchette sur le taux, qui est indiqué comme s’élevant à 25/100 000. C’est sur le nombre absolu (15 à 25).

    Or ces deux données, nombre absolu et nombre relatif, sortent du même document officiel selon l’Humanité. S’il y a une fourchette sur le nombre absolu on ne voit pas qu’il ne puisse y en avoir une aussi sur le nombre relatif. La fourchette serait alors de 15/100 000 à 25/100 000. (A moins qu’on ne divise le bas et le haut de la fourchette absolue par un nombre d’agents différents !)

    On peut lire l’article de l’Humanité sur http://www.humanite.fr/Suicides-et-travail-l-epidemie-cachee-au-ministere-de-l-Ecologie-et-de-l-Equipement

    Les réactions des lecteurs de l’Humanité sont très intéressantes par leur diversité. Certaines font état de harcèlement, ce qui rejoint les préoccupations du rédacteur du billet et de Blackstar. Un intervenant au moins explique que travailler à des missions auxquelles on ne croit pas est très déprimant, ce qui rejoint un peu les préoccupations d’Alzine et de moi-même. Un femme, sans doute, appelle avec beaucoup d’humour l’attention des lecteurs sur les dégâts collatéraux : « Certains fonctionnaires zélés appliquent à leur famille les méthodes de management que le ministère leur a inculquées : l’épouse dont les compétences sont jugées obsolètes est d’abord mise à l’écart avant d’être « licenciée », parallèlement, une « collaboratrice » performante est recrutée. »

  14. On n’est même pas certain de savoir s’il y a quelque chose à expliquer mais d’aucuns ont déjà des certitudes quand à l’explication du phénomène. Étrange.

  15. @ Daniel:

    non content de ne pas reconnaître vos erreurs ou vos partis pris quand vous vous fourrez le doigt dans l’oeil*, vous êtes, au choix, soit une quiche en statistiques, soit, pire, de très mauvaise foi.
    Je vous laisse le bénéfice du doute et choisis la première solution.

    Par ailleurs, ainsi qu’au tocard qui a rédigé ce billet, la sociologie du travail ça doit vous passer nettement au-dessus de la tête.

    * cf. votre fameuse absence d’étude sur les acides gras trans, là : http://www.igr.fr/index.php?p_id=1508

  16. Blackstar,

    Je ne vois toujours pas en quoi la sociologie du travail passe au-dessus du rédacteur de ce billet. Vous êtes d’une mauvaise foi incorrigible, qui en devient donc nauséabonde.

  17. Blackstar,

    Un peu de modestie en épidémiologie s’il vous plait. Dans le communiqué auquel vous renvoyez on peut lire : « Par ailleurs, contrairement à ce qui a été montré dans des études asiatiques, ces travaux ne mettent pas en évidence d’effet protecteur des acides gras oméga 3 d’origine marine sur le risque de cancer du sein »

    Alors c’est quoi la vérité : les résultats de cette étude ou ceux des études asiatiques ? Ce n’est pas la dernière étude qui a nécessairement raison ; les résultats des études épidémiologiques sont toujours à prendre avec beaucoup de prudence. Elles sont souvent contradictoires. D’ailleurs les écolos contestent systématiquement celles qui ne confirment pas leurs préjugés idéologiques, comme par exemple celles qui montrent l’absence d’effet bénéfique de la consommation de produits bio, et citent celles qui confortent leurs préjugés, alors qu’ils sont incapables de lire toutes ces études avec le recul critique suffisant.

  18. @ Capitaine poltron :
    « Daniel, on ne peut pas comparer le taux de suicide chez FT avec le taux de suicide dans la population générale.[…]. Le mieux dans ce cas la, en l’absence d’étude sérieuse, c’est de se taire. »

    Désolé Capitaine poltron, mais je pense que vous auriez du lire l’étude que je donne en référence. La majorité des suicides est dans la tranche 25 – 54 ans, principalement le fait d’homme (26 /100 000).
    Il est vrai que le suicide chez les personnes âgées est important, mais ramené à la population, il apparait moindre. Ainsi, la répartition par âge montre que la tranche 25 -64 (les actifs) représente 66.5% des suicides, alors que les jeunes (65 ans) 23,3%.
    En outre l’étude montre que les célibataires et les divorcés se suicident plus que les gens mariés, faut-il interdire les divorces et autoriser les mariages forcés???

    @ blackstar :
    Je suis une quiche en statistique??? Ah bon et sur quoi vous basez vous pour dire cela, vous n’avez même pas le courage de vous exprimez et de poser votre raisonnement!!!

    Quand à votre article, deux choses:
    1) Je reconnais que la littérature scientifique montre des effets des trans / cis. Je n’avais pas trop suivit cette évolution de la recherche (ce n’est pas mon domaine de base). Mais tous les articles montrent une forte consommation des trans. Aucun ne parle d’effet à des doses normales.
    2)J’ai pris le temps de le lire, pas le simple résumé mais l’intégralité (ici : http://aje.oxfordjournals.org/content/vol167/issue11/).
    Le résumé fait mention d’une relation entre teneur élevé en Acide Gras Trans et risque de cancer. Ce qui correspond à ce que j’indiquais dans le point 1, les doses d’AGT sont largement supérieures aux dose normales.
    Mais un point me chiffonne, il est bien fait mention que les cas étudiés diffèrent des cas témoins pour le risque de cancers du sein pour plusieurs facteurs : la taille, gestation, utilisation de traitement hormonaux de la ménopause, le niveaux d’éducation, et l’historique de cancer du sein dans la famille (!!!). Ce dernier point montre que les cas étudiés étaient prédisposé (génétiquement sans doute) au cancer du sein. Ce qui fait qu’ils auraient du être ipso facto retiré de la liste (source externe du risque de cancer). Ce qui n’a pas été fait (???).
    En outre, pour certains acide (linoleique, oleique et palmitoleique) aucune distinction n’a été faite entre les trans et les cis(???). Hors se sont ceux, avec l’acide elaidique qui montre le plus fort risque relatif rapproché (odds ratios) dans le tableau 3.
    Par contre dans le tableau 4, la distinction est faite et le odds ratio devient plus significatif pour les acides trans-palmitoleic acid (anova p trend = 0.002) mais pas pour le trans-elaidic acid (anova p trend = 0.12)et le trans-linoleic acid (anova p trend = 0.10).
    Enfin, la combinaison trans-palmitoleic et trans-elaidic est elle aussi significative (anova p trend = 0.018). MAis là il est clair que l’action ne vient que du trans-palmitoleic (le niveau de p a fortement remonté, de 0.002 à 0.018).

    Cet article fort intéressant, ne prend en compte que les AGT monoinsaturés et pas les polyinsaturé (les plus courant)!!!
    En outre le titre est biaisé (pourquoi donc???) puisqu’il fait état d’une relation entre le cancers du sein et les AGT, alors que seul l’acide trans-palmitoleique est mis en cause!!!

    D’autres études montrent qu’il n’y a pas de différence entre les sources d’AGT (naturels ou industriels).
    http://www.ajcn.org/cgi/content/full/87/3/515
    Une autre montre qu’aux doses normales les AGT n’ont aucun effet néfaste sur la santé:
    http://www.ajcn.org/cgi/content/abstract/87/3/593

    Les doses normales (naturelles) dans l’alimentation humaine en AGT est de l’ordre de 3% de la consommation de graisse. Ces AGT proviennent du lait, du poisson (familles des oméga) et de la viande (rouge et blanche).

    Bien cordialement

  19. « Je ne vois pas en quoi ce billet est nauséabond. Il suggère qu’en France on sous-estime l’économique et le social et les conséquences qui en découlent sur le bien-être des travailleurs et sur le taux de suicide. »

    C’est une lecture bien sélective. Le billet dit qu’on s’occupe trop d’écologie et pas assez de d’économique et de social. Une mise en compétition de trois éléments que l’auteur considère comme mutuellement exclusifs.
    Il n’aborde la question de ces suicides que dans le cas du ministère de l’écologie. Ca tombe bien ! Il adore taper sur l’écologie !
    Et d’évoquer une « réflexion » qui suit à peu près cette trame : il y a beaucoup de suicides au Ministère de l’écologie, or, on parle beaucoup trop d’écologie à mon goût, et pas assez de social et d’économie (à vous de deviner d’où vient la cause des suicides…)

    Et comme un brave petit soldat, Bruno s’engouffre dans la brèche.

    Mais si, comme Daniel s’ingénie à le démontrer – et au passage je lui présente mes excuses sur ces capacités en statistiques, vrai de vrai, mais je n’ai pas eu le temps de dépouiller sa publi -, ces suicides n’ont rien de particulier et ne s’écartent pas vraiment des statistiques d’un échantillon présentant le même profil que les employés du ministère de l’écologie ou de FT, pourquoi pas un seul parmi vous ne conteste-t-il la réflexion particulièrement tendancieuse faite par l’auteur du billet ?

    Vous allez invoquer la liberté de « réflexion » ? Finalement on dit ce qu’on veut, on vogue au fil des idées sans relation logique, tant que ça a le mérite d' »alimenter le débat » ?

    Quant à la question de la sociologie dans l’analyse des causes de suicides,
    en effet, l’auteur s’assoit dessus. Qu’il y existe des causes analogues, relatives aux conditions de travail, et qui n’ont rien à voir avec l’activité de l’entreprise ou du ministère, ne lui a apparemment pas effleuré l’esprit.

    Ce qui le branche, c’est de taper sur l’écologie, représentée par le ministère en l’occurrence, et tous les moyens sont bons, même les plus dégueulasses.

    S’il s’était vraiment intéressé au sort des travailleurs en souffrance, comme tente de le faire croire maladroitement Laurent Berthod, il aurait aussi mentionné les cas similaires de FT et Renault, où là, franchement, ça parle beaucoup moins d’écologie que d’économie – quant au social on est d’accord, c’est pas du tout.

    Au passage, Laurent Berthod, sur les causes de suicides, le célibat ou le divorce sont certes des facteurs aggravants ; on ne peut influer dessus car ils font partie de l’histoire personnelle ; en revanche, on ne peut pas mettre dans le même sac les conditions de travail, qui sont une cause extérieure sur laquelle, oui, on peut jouer. C’est ce qu’a fait Renault il y a quelques années.

    A Daniel au sujet des acides gras :
    Bon, j’ai rien à dire sur le fond, j’imagine bien que cette étude peut être discutée – ce n’est pas mon domaine -, mais qu’on ne vienne pas me dire que c’est une question réglée.

  20. A blackstar,

    Pour les patrons des banques et leur utilité, après Maddof, un autre nanard, considéré comme un monstre d’innovation dans les produits dérivés qui nous fait le vieux coup de la pyramide de Ponzi, j’ai du mal à penser leur utilité.

    Ce sont devenus de prestidigitateurs, il y a, il y encore, il y a plus…vous l’avez dans le c-.

    C’est d’un décevant… faire tourner l’argent en prenant une bonne gorgée au passage jusqu’à que le bouteille soit assèchée

  21. Daniel, si vous reprenez les chiffres de votre tableau de 2006 en ne conservant que les classes de 25 à 55 ans, vous obtiendrez une moyenne de 21,5 suicides pour 100000 habitants, ce qui est différent de 17 . Avec une moyenne de 17 et un échantillon de taille 100000 tiré au hasard, on n’obtiendra jamais 21.5. On ne peut donc pas considérer les employés de FT comme un échantillon de la population générale. De plus rien ne nous garanti que la structure par sexe et par âge parmi les employés de FT soit identique à celle de la population générale, ce qui peut facilement faire varier le résultat de 2 pour 100000 dans un sens ou dans l’autre selon que l’on prends une population plutôt jeune et féminine ou vieille et masculine. Ajouter à cela que les fluctuations d’une année sur l’autre sont importantes (2 pour 100000 entre 2000 et 2006, avec des variations en sens différent selon les classes d’âge), que la sous déclaration des suicides introduit un biais mal connu et variable selon les départements, que les données syndicales ne sont pas forcément fiables, que d’autres éléments que l’âge ou le sexe peuvent encore venir biaiser tout ça (par exemple le fait que dans la population considérée il n’y a pas de chômeurs), je maintiens :
    • on ne peut pas comparer le taux de suicide chez FT avec le taux de suicide dans la population générale.
    • Les faits eux mêmes demandent à être établi avec plus de sérieux
    • Que tirer des conclusions définitives à partir de ces chiffres relève de la discussion de café du commerce, et de prétendre que ces gens sont mort du fait de l’idéologie écologiste relève du ridicule le plus complet. Les écolos disent assez de connerie comme ça sans avoir besoin d’en rajouter.

  22. @ Capitaine Poltron :

    Je pense que nous sommes d’accord sur un point:
    La manipulation dans l’utilisation du nombres de suicidés (autant pour les syndicats de FT que pour le ministère de l’écologie). C’est dans ce sens que j’avais écrit mon premier post. Dire que les gens se suicident uniquement du fait de l’ambiance de travail, de la « pression » manageriale, ou de l’absence de prise en compte du volet humain dans la mis en œuvre des politiques ministérielles est purement hypocrite.

    Par contre, pour revenir sur les chiffres de suicides, la moyenne nationale est bien de 17 / 100000.
    Oui elle est plus élevée sur la tranche 25 – 55 ans, et encore plus (26 / 100 000) pour les hommes actifs.
    Hors je le redis, dire qu’il y a « une vague de suicide » à FT (comme le font les syndicats) est une hypocrisie totale.
    Cette entreprise emploie essentiellement des hommes (techniciens de ligne, poseurs, cableurs…). Et le nombre de suicide ne dépasse nullement la moyenne nationale pour les hommes actifs (ils sont même inférieurs).
    Pire ces chiffres sont largement plus faible que ceux de la police nationale (39 / an pour 146 000 agents).

    Tout ceci est de la manipulation syndicale, en jouant sur la pathos, pour obtenir de nouveaux avantages de l’état ou l’arrêt de la restructuration de FT.

    Bien cordialement.

  23. @daniel :

    Vous n’avez pas l’air de connaître grand chose à l’entreprise FT ni à sa situation, aussi comme vous le suggère Capitaine Poltron vous feriez mieux de vous taire. Ce lundi il y a encore eu un suicide, non seulement on s’écarte de votre moyenne de 16 mais en plus il avait laissé un mot incriminant directement FT (comme bcp d’autres!). Alors quoi, vous allez nous dire que c’est les syndicats qui l’ont forcé à l’écrire avec le couteau sous la gorge ? Puisque vous aimez les calculs macabres, combien il en faut pour que ça soit significatif dans votre esprit ? 30, 40, 50, 20000.. ? Je rejoins Poltron : prétendre que ces gens sont morts du fait de l’idéologie écologiste relève du ridicule le plus complet.

  24. @ Laurent Berthod,

    Un peu de provoc ne nuit jamais si elle est identifiée comme telle, en parallèle avec une information structurée et construite comme vous la proposez dans votre blog, même si vous laissez une part trop limitée au doute et à l’incertitude, sur le réchauffement climatique par exemple, il n’est pas certain que le GIEC ait raison , mais il n’est pas non plus complètement certain qu’il ait complètement tord.

    Effectivement le coup de canif sur les banquiers, les profs et les journalistes était à dessein: les deux derniers ne voulant n’avoir rien à voir avec les premiers, même ceux, surtout ceux, parmi les premiers faisant correctement et honnêtement leur boulot. Je vous l’accorde, banquier honnêtes aussi indispensables que ceux qui construisent de leurs mains les habitations, nourrissent et soignent les hommes, et de façon caricaturale assurent le lien, le facteur étant depuis longtemps « remplacé » dans la pratique par le technicien et l’ingénieur des Télecoms.

    Les métiers de l' »esprit » refusant tout ce qui s’apparente à la réalité de l’économie et du commerce de l’argent et occultant le caractère central des besoins basiques des hommes ne renvoient plus vers ces métiers l’image valorisante qu’ils peuvent légitimement revendiquer.
    Ils se la réservent à eux, il suffit de visionner ces émissions de télévision ou écouter la radio qui ne sont qu’émissions d’autocongratulations s’étirant durant des heures. En principe je coupe sauf pour examiner avec un œil d’ethnographe cette dérive du métier, de reporter à petit roi Ubu, il n’y qu’un pas.

    Si au sein des cas de suicide au travail, on peut souvent trouver des drames dont la part de détresse personnelle est majoritaire, l’image que le salarié ou le patron reçoit de la société est autant déterminante, avec un rôle déterminant de la presse dans cela.

    Lorsque l’on voit comment certains métiers sont traités par la presse comme par les enseignants face à leurs élèves et cela de façon générique, on comprend que l’estime de soi en prend un sacré coup . Dans ces professions, si le milieu familial n’est pas serein et si, comme vous le dites on n’a pas une foi solide qui peut être transcendance (religions telles que nous les décrivons) ou pour certain dans une démarche humaniste basée sur l’apport progrès ( nombre de membres de l’AFIS se reconnaitront), cela peut mal tourner.

    Les agriculteurs sont les principales victimes des suicides, l’isolement joue certes, mais aussi les difficultés économiques liées à des politiques instables, la complexité administrative assurément mais aussi désormais et depuis une quinzaine d’année , ces derniers sont devenus tête de turc d’une coalition médias, profs, écolos alors que jusqu’à plus ample informé, ils continuent de nourrir le monde. Le caractère indispensable du métier aurait pu été mieux perçu en 2007-2008 mais risque de l’être davantage dans un futur désormais proche.

    Le coup de projecteur sur les suicides au ministère de l’écologie comme sur France Telecom est une manipulation médiatique parmi d’autres.

    De même une évocation des suicides à l’éducation nationale aurait pu être bien plus intéressante, sur les origines du phénomène.
    Dans ce cas on pourrait boucler sur le cas de Philippe Mérieux, que vous citiez, idéaliste qui a raté ses réformes, dont la responsabilité dans une mauvaise évaluation de la réalité scolaire de la France d’aujourd’hui et de la façon dont il fallait structurer l’enseignement peut paraître assez évidente. L’homme n’était pas animé de mauvaises intentions mais de façon évidente est partie à contre sens avec les conséquences catastrophiques pour les maîtres et les élèves normal qu’il rejoigne le parti écolo, c’est tout un symbole qui les rejoint.

  25. La nouveauté ne serait-elle pas qu’on impose un devoir de résultats à une catégorie de salariés jusque là encore assez épargnée?
    Ce dernier avait en poche un petit mot pour ne donner aucun doute sur sa motivation et dans l’ultime espoir que son geste soit médiatisé à bon escient…

    Beaucoup plus discret dans le milieu agricole au sein d’exploitations individuelles progressivement amenées à disparaitre laissant l’ouvrage à des sociétés d’exploitations nettement plus solides.

    Au sein du milieu enseignant, ce ne sont pas les suicides qui prévalent mais des fins de carrières en psychiatrie ou en arrêt de travail de longue, très longue durée… Pour avoir connus quelques cas qui me scandalisent, à ceux là on devrait leur imposer un petit retour à la terre forcé pour leur plus grand bien!

  26. Mon cher Alzine,

    Ce n’est pas en dévalorisant les métiers intellectuels que vous revaloriserez l’image de métiers mal considérés bien que très utiles.

    A propos de Mérieux, il était sûrement bien intentionné, mais la connerie a très souvent fait plus de mal que la méchanceté, car la méchanceté en général on la voit venir avec ses gros sabots. Sus à l’idéalisme des cons ! L’enfer est pavé de bonnes intentions. Sur ces considérations je sais que nous sommes d’accord.

Les commentaires sont fermés.