Tribune de Pierre Rustin et Paule Bénite sur les SDHI : film fantastique ou comique ?

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Une fois de plus, les ONG environnementalistes et leurs sbires nous montrent qu’elles savent utiliser tous les leviers des agences de marketing. Après le courrier envoyé le 18 août par des ONG au gouvernement pour demander l’interdiction des néonicotinoïdes (notre décryptage ici), voici une nouvelle attaque en règle contre les fongicides SDHI par le biais d’une tribune publiée ce matin par le journal Libération.

  • Ce n’est pas la 1ère fois que le journal ouvre ses colonnes aux 2 chercheurs Pierre Rustin et Paule Bénit. La rédaction avait déjà publié un texte des scientifiques-militants en avril 2018 sur le sujet. Depuis cette date, Libé est revenue pas moins de… 9 fois sur les SDHI à force d’interviews alarmistes, tribunes libres et  articles à charge. A ce niveau-là, ce n’est plus du journalisme mais une obsession. En réalité, Libération participe à un story telling concerté dans lequel le journal Le Monde ne va pas manquer pas d’alimenter ultérieurement le feuilleton.
  • Sur le fond, la tribune des chercheurs n’apporte aucun élément scientifique nouveau. Au contraire, nos chercheurs quittent définitivement la posture de scientifiques qu’ils ne cessent de revendiquer pour endosser la tenue de militants environnementalistes. C’est ce qui m’avait fait dire il y a quelques temps que Rustin était en voie de séralinisation. Nous y voici véritablement. Comment un scientifique peut-il recourir à ce qu’on pourrait appeler l’argument d’autorité par le nombre ? « Nous étions deux en 2017, 11 en 2018, 450 début 2020 dans un appel paru dans le Monde, à demander en vain l’application urgente du principe de précaution » écrivent les chercheurs. Mais le nombre de signatures (non scientifiques dans l’immense majorité) ne signifie pas vérité scientifique. A ce compte-là, les pétitions de Pollinis seraient scientifiques (!). Tiens d’ailleurs, à partir de quel nombre de signatures une pétition deviendrait-elle scientifique Monsieur Rustin ? C’est une question qu’elle est bonne !!
  • Juste un mot sur le procédé dialectique de la tribune : il y est question de « bombes » (2 fois) qui risquent d’exploser (rien de moins !), « d’écocide », de « catastrophe écologique », de « SDHI qui sont partout » (mouais, ils représentent en réalité 2% des volumes de fongicides utilisés en France… !). On se croirait dans le dernier film de Christopher Nolan « Tenet » qui sort aujourd’hui. Le gentil doit empêcher le méchant de détruire le monde. Sauf que le spectateur ne comprend rien à l’intrigue à force d’effets spéciaux… (bon je dis ça mais je n’ai pas vu le film. J’ai juste écouté les critiques). Vous l’avez compris, on a affaire un mauvais scenario de film catastrophe et non à un texte de scientifiques !
  • Allez, je garde le meilleur pour la fin. Selon les signataires de la tribune : « le bénéfice des SDHI pour l’agriculture est loin d’être évident ». Ainsi donc les agriculteurs s’amuseraient à utiliser des produits qui ne servent à rien. Et en plus, ils paieraient pour ça et en redemanderaient. Car un paysan ça adore dépenser ses sous pour rien, jeter l’argent par les fenêtres. Ça aime badigeonner ses champs de produits-toxiques-très-chers-et-qui-ne-protègent-pas-les-cultures. Cette fois, on quitte le film d’épouvante et on rejoint le film comique. Merci Pierre Rustin et Paule Bénite pour ce moment.

 

 

10 commentaires sur “Tribune de Pierre Rustin et Paule Bénite sur les SDHI : film fantastique ou comique ?

  1. La philosophie des Lumières défendait l’idée que la souveraineté d’un peuple libre se heurte à une limite, celle de la vérité, sur laquelle elle ne saurait avoir de prise : les « vérités scientifiques », en particulier, ne relèvent pas d’un vote.
    Etienne Klein, Le gout du Vrai

  2. « Nous étions deux en 2017, 11 en 2018, 450 début 2020 […] à demander en vain l’application urgente du principe de précaution »

    « Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port Tant, à nous voir marcher avec un tel visage, Les plus épouvantés reprenaient de courage. »

    Le Cid Pierre Corneille

  3. « …Car un paysan ça adore dépenser ses sous pour rien, jeter l’argent par les fenêtres…. »

    >>>> Puisqu ‘on n’arrête pas de vous le dire, les paysans ne sont qu’un ramassis de ploucs pas très futés…….

    En tous cas pas aussi futés que certain.e.s militant.e.s-chercheu.euse.rs ou bien chercheu.euse.rs -militant.e.s (?)

    Paule Bénit, ingénieure de recherche, Inserm et Pierre Rustin, directeur de recherche, CNRS

  4. #agridemain
    @Agridemain

    « Dans le Maine-et-Loire, la régulation des #sangliers et des #cervidés devient urgente face à la destruction très importante des cultures https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/ #gibier #faunesauvage »

    >>> Réguler la faune sauvage et puis quoi encore? La faune sauvage EST à sa place partout sur cette pauvre planète si meurtrie et tellement en danger! C’est l’homme qui y est en trop! Demandez au sieur Cochet ce qu’il en pense!
    Réguler réguler…. Et le bien-être animal bordel!

      1. 59,1% de NON à l’heure où j’écris…

        Les pique-meurons ont décidé en 1974 d’interdire la chasse. Aujourd’hui il payent onze « gardes de l’environnement pour tirer sangliers et cervidés…

        1. @seppi en usant de techniques que nous considérons en France comme braconnage du style chasse de nuit avec des projecteurs… encore une idée des escrolos qu’elle était bonne…

  5. N’empêche qu’à chaque publication, de nombreux nouveaux clampins sont convaincus. j’en veux pour preuve l’histoire suivante :
    Il y a quelques mois, je cherchais sur le web un bon fongicide pour traiter différentes plantes à fleurs (en Allemagne, pas en France car la vente de ces produits aux particuliers est interdite en France). J’en ai trouvé un qui avait l’air pas mal, d’après son spectre d’action. Mais c’était un SDHI.
    Eh bien, j’avoue : je n’ai pas pris celui-là !
    Pourtant, je milite contre l’interdiction des produits phytosanitaires que je considère comme contraire au bon sens…
    Allez-y, vous pouvez me traiter de c.. Je le mérite.

    1. Se réclamer du « bon sens » sans avancer d’argument relève d’une vision que je ne partage pas car cela élimine toute possibilité de contradiction. Qui a véritablement le « bon » sens au point de décider d’imposer ses vues ?
      Au nom du « bon sens », on justifie n’importe quoi et ce n’est pas sain. C’est même carrément fasciste.

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