Intox sur les pesticides dans l’eau à Tautavel : l’eau du robinet est archi potable.

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La diffusion sur TF1 il y a quelques jours d’un reportage sur les habitants de Tautavel (Midi-Pyrénées) nous donne l’occasion de nous pencher sur la problématique des pollutions de l’eau aux pesticides et de tordre le coup à la propagande des marchands de peur.

Rappelons tout d’abord que l’eau potable fait partie des « produits » les plus surveillés en France. Chaque année, des milliers d’analyses sont faites et nous avons la chance d’avoir une eau du robinet parfaitement saine.

En l’occurrence, les habitants de Tautavel sont privés d’eau potable depuis un mois et demi et bien sûr, la colère monte. On les comprend, ils sont en droit d’attendre comme tous les Français une eau tout simplement potable. Et aller chercher tous les jours ses bouteilles d’eau au point de distribution, n’est pas franchement l’une des activités des plus captivantes.

Rentrons maintenant un peu plus dans le détail.

La présence des résidus de pesticides dans l’eau potable est encadrée par la directive européenne 98/83/CE. Ce texte fixe des limites de qualité pour les pesticides: 0,1 µg/L par substance et 0,5 µg/L pour la somme de ces substances.

Selon les informations rapportées dans les média pour Tautavel, cette pollution de l’eau serait due à la présence de résidus de deux pesticides : le thiaméthoxame (famille des néonicotinoïdes, interdit en 2018) et le fluxapyroxade. Les taux de résidus de ces deux substances ont dépassé chacune le seuil réglementaire de 0,1 µg/L et cumulés, le taux de 0,5 µg/L, ce qui a déclenché une alerte de l’Agence régionale de Santé et une interdiction de boire l’eau du robinet.

Effectivement, lorsque l’on va voir les résultats d’analyse sur le site dédié, on trouve ces données datant du 24 juin :

Thiamethoxam 0,033 µg/L ≤ 0.1 µg/L
Fluxapyroxad 0,11 µg/L ≤ 0.1 µg/L

Le taux de résidus de thiaméthoxame est donc revenu en deçà du seuil de 0,1 µg/L et celui du Fluxapyroxade est au toujours au-dessus, ce qui justifierait l’interdiction toujours en vigueur de boire l’eau potable.

Sauf que les choses sont un peu plus compliquées : le seuil de 0,1 µg/L Est un seuil de qualité de l’eau potable et non pas un seuil sanitaire. Pour certaines substances, un seuil sanitaire a été défini (appelé Vmax). En l’occurrence, pour le  fluxapyroxade, cette valeur est de 44 µg/L. Qu’en déduire ? C’est que l’eau de Tautavel est parfaitement potable depuis fin juin !  Qu’attend l’Agence régionale de santé pour l’annoncer et pour rassurer la population ?  Quant aux ONG qui surfent sur ce sujet, elles confirment leur rôle de marchandes de peur.

18 commentaires sur “Intox sur les pesticides dans l’eau à Tautavel : l’eau du robinet est archi potable.

    1. Le Monde
      @lemondefr
      · 19h

      Les 3 quarts de la diversité génétique présente dans l’agriculture ont disparu au cours du XXe siècle. Des maisons des semences paysannes redonnent aujourd’hui vie à ce patrimoine vivant : l’aventure citoyenne des semences paysannes, « commun » nourricier https://lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/31/l-aventure-citoyenne-des-semences-paysannes-commun-nourricier_6047785_3451060.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1596199978

      >>> Tweet copié dans la rubrique de la colonne de droite de ce site en référence à l’intoxication familiale à la datura. Il est dit dans cette citation du Monde : » Des maisons des semences paysannes redonnent aujourd’hui vie à ce patrimoine vivant : l’aventure citoyenne des semences paysannes…… » Je ne sais pas ce que pensent les membres de la famille de jardiniers amateurs et surement écolos de salon attirés par la consommation de « légumes anciens » à la mode et les « maisons des semences paysannes « .

        1. @ Seppi

          Roellinger : « C’est quoi les pesticides ? Ce sont les insecticides, les herbicides et les fongicides. C’est tuer le vivant. Évidemment, si on tue à petit feu le vivant, on tue aussi l’humain. »

          >>> C’est quoi les antibiotiques? […] C’est tuer le vivant. Évidemment, si on tue à petit feu le vivant, on tue aussi l’humain. »

          1. Roellinger :
            Le doute est l’apanage des gens intelligents, les cons n’ont que des certitudes.
            Alain Leblay

            1. oui mais il ne faut pas douter de tout non plus et systématiquement car alors on n’avance pas. Il y a quand même des  » certitudes  » dans ce bas monde.

    2. Bien vu mais il s’agit là d’une bonne intoxication, puisque natuelle, si certains membres de la famille meurent, ce sera une bonne mort, très naturelle.
      Cela dit la famille en question semblait atteinte par le virus écolo, donc c’est leur choix de s’exposer. Ils guériront certainement de cette intoxication, mais de celle du virus bobobio pas certain.

  1. Posons votre question autrement: quand les ARS appliqueront-elles la législation ?

    Et question subsidiaire : quand virera-t-on les activistes de ces agences ?

  2. @ Seppi

    >>> Effectivement! On peut voir les choses comme çà aussi!

  3. 0.1 ug/l est devenu norme de qualité parce que c’était la LOQ dans les années 80 pour les pesticides, aucun caractére de risque ni de danger.
    On fait de même avec les métaux lourds ou de nombreux ubiquitaires issus des activités humaines, infiniment plus dangereux que les pesticides et infiniment moins controlés, carburants, industrie ou déchets ménagers et on arrête de boire de l’eau du robinet, alors que l’eau distribuée en France est une des meilleure du monde, en lien avec une ressource liée à des massifs montagneux et des zones blanches de toute activité humaine industrielle, bien répartis sur le territoire. Ce qui n’empêche pas la contamination par l’Arsenic et autres métaux mais naturellement présents dans la roche mère, le cas de Salsigne, infiniment plus préoccupant est d’une autre nature.

    1. Et pour rappel , la norme eau potable pour l’arsenic est de ….10 ug/l et non 0.1 ug/l comme imposé pour les phytos ! Oui c’est 100 fois plus élevé alors que nous n’avons aucun phyto aujourd’hui qui arrive a la cheville de l’arsenic niveaux danger.

    2. @ Alzine

      « 0.1 ug/l est devenu norme de qualité parce que c’était la LOQ dans les années 80 pour les pesticides  »

      >>> J’ai eu l’occasion de raconter ici il y a quelque temps, les circonstances (et non pas les éléments scientifiques » de la fixation du taux de 0,1µgL, anecdote qui remonte si je me souviens bien au cours de l’année 1999 et que je tiens d’une juriste de la Commission qui avait participé à l’élaboration de la fameuse Directive 98/83. Je reviens pas sur cette rencontre que j’ai relatée. Le fin mot de l’affaire est que la LOQ des résidus n’a été prétextée a postériri car l’argument que m’avait donné la juriste était que l’idée autour de la table du groupe de travail au départ du processus était que l’objectif était ZERO résidus dans l’eau potable « because pesticide residues do not belong to drinking water »…. Mais la juriste en question m’a aussi précisé que les participants étaient bien conscients que zéro n’ était pas réaliste et que par conséquent on retiendrait une valeur aussi près de zéro que possible… Plus tard devant les critiques et les sarcasmes on a décidé aux chimistes analytiques « caractériser scientifiquement » cette valeur aussi près que possible de zéro…… D’où la LOQ.

        1. @Zygomar LOQ / LOD
          Ce devrait être LOQ, limite de quantification, puisqu’on compare à une concentration (0,1 µg/L), plutôt que LOD, limite de détection. Mais c’est à confirmer…

  4. Je ne résiste pas à faire part de ce tweet sur lequel je viens de tomber et qui me paraît frappé au coin du bon sens!!

    « C’est quand même pas de chance que les types qui ont « des milliers de solutions » pour l’agriculture ne soient jamais agriculteurs. Ce monde est vraiment mal foutu. « 

    1. Comme dit le vieux proverbe « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » !!!

Les commentaires sont fermés.