Dialogue imaginaire entre faucheurs

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Antiogéhème est monté sur une caisse retournée à l’entrée du champ. Il s’adresse au groupe de faucheurs volontaires.

Antiogéhème : Camarades ! Si nous sommes réunis ici aujourd’hui, c’est au nom du principe de précaution. Principe qui, je vous le rappelle, nous oblige à agir, alors même que nous ne savons pas si nous devons agir. Mais c’est justement parce que nous ne savons rien que nous devons faire quelque chose. Ca paraît clair pour tout le monde ?

Nolwenn Bobové : Ben ouais c’est clair quoi. De toute façon, on agit pour les générations futures donc on n’a pas à se poser de questions.

Médéric Bobové : C’est clair, on est ici pour lutter contre les multinationales, donc on a encore moins à se poser de questions surtout que ces salauds, ils affament les populations africaines. T’inquiètes pas Antiogéhème, on n’aurait pas fait tous ces kilomètres si on n’était pas persuadés par le bien-fondé de ton combat.

Antiogéhème : Bon merci de votre soutien à tous, vous ne serez pas déçus du voyage. Alors, je vous fais une petite démonstration. Vous prenez…

Sansavis : J’aurais tout de même une petite question, Antiogéhème.

Antiogéhème : Patience, je vais t’expliquer pour que tu saches comment t’y prendre.

Sansavis : Oui, ça j’ai compris, il suffit de prendre le pied de maïs dans une main, la faucille dans une autre et de donner un coup sec. Mais je voulais te poser une question par rapport au principe de précaution.

Antiogéhème : Que veux-tu savoir ?

Sansavis : Eh bien voilà, c’est tout simple. Je voudrais savoir comment tu peux affirmer que l’on doit agir alors que l’on ne sait rien. Justement, ne devrait-on pas plutôt attendre, avant d’agir ?

Antiogéhème : N’as-tu donc pas écouté ce que j’ai dit ? C’est parce que l’on ne sait pas ce qui peut advenir demain avec ces plantes que l’on doit les détruire maintenant.

Sansavis : Ah… D’accord, mais je pensais que quand on ne savait pas, justement, cela impliquait que l’on fasse des expériences scientifiques, justement pour savoir.

Antiogéhème : Eh bien non, justement !

Sansavis : D’accord, mais comment pouvons-nous savoir a priori si une technologie est bonne ou mauvaise…

Antiogéhème : Bon, assez discuté, il est temps de passer à l’action. Justement nous faucheurs volontaires, tous, ici réunis décrétons à la majorité que la technologie OGM est mauvaise, c’est la raison pour laquelle nous nous devons de détruire ce champ au nom du principe de précaution.

Le groupe en cœur : Bien dit, bravo. Au travail.

Source : Jean-Paul Oury, La Querelle des OGM

4 commentaires sur “Dialogue imaginaire entre faucheurs

  1. Cela peut ressembler à cela! à peine fantasmé!!!
    Ma grande interrogation porte sur le fait qu’aucune ZAD ne s’est installée sur un aéroport en fonctionnement près d’une grande ville, pourtant terrible source de pollution pour la planète voire la santé des riverains lorsque trop proche des habitations.
    La ZAD de notre Dame des Landes était un non sens environnemental car source d’économie de Kérosène et de nuisance pour les populations des zones les plus denses.
    Son fonctionnement aurait été en relatif très favorable à l’environnement pour tous les vols transatlantiques, toutes les régions à l’ouest de la France reliées par TGV à cet aéroport.
    Idem pour les bureaux de tabacs ou les vendeurs de clopes à la sauvette qui devraient faire l’objet d’un joyeux passage à tabac, vu l’incidence sur la santé des populations et des riverains des fumeurs, en sus des incendies qui sont dus aux clopes jetées mal éteintes , mais là aussi rien, étonnamment rien !!!

    Si les écolos ou ceux qui se prétendent tels ne s’en prennent pas aux vraies causes de risque évitable pour les populations ou l’environnement , quels intérêt obscurs servent -ils? des fonds de pension ou vautours américains? ou des spéculateurs chinois?
    Quelques manipulateurs en leur sein, grassement récompensés et des dizaines de milliers d’ idiots utiles, nos voisins qui y croient encore, plus quelques centaines de mercenaires, petites mains du cocktail Molotov.

    1. Pas de complots , simplement des forces economiques qui savent jouer sur les peurs ancestrales avec la complicite ,l’interets des medias .Des partis politics en mal d’idees se precipitent sur cette opportunitee.Rien nouveau.Pas besoin de puissance etrangeres , de groupes occultes . Appliquons le rasoir d’ockham..

      1. forces économiques mais aussi idéologiques /utopiques ( les anciens troskystes, maoistes … ont bien dû se recycler!)

  2. Pas de groupes occultes bien évidemment, tout se fait désormais au grand jour, pas de complot mais de la rationalité économique, comme le dépeçage d’Alstom bien analysé par quelques députés et sénateurs, malheur aux vaincus reste la devise de ce siècle.
    C’est l’hypocrisie et les bons sentiments affichés mais les prébendes cachées des faux culs, les hulot, YAB, et autres écolos à quatre sous qui reste pénible pas les actes de guerre économique des financiers dépeceurs, de tous temps les « bourgeois » sans scrupules se sont accaparés les biens communs ou ont cherché à le faire.

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