« Checknews » et Emmanuelle Ducros : la lettre ouverte de Nicolas Beytout à Libération et Facebook

Partager sur : TwitterFacebook

Cher(s) Laurent,

Je m’adresse à toi, cher Laurent Joffrin, pour obtenir un certain nombre d’éclaircissements sur une des rubriques de ton journal. Libération a noué depuis deux ans un partenariat avec Facebook grâce auquel tu peux financer une rubrique de vérification de l’information, Checknews.

Celle-ci s’est attaquée à une journaliste de l’Opinion, Emmanuelle Ducros. Je dis bien « s’est attaquée », tant la dimension personnelle semble l’emporter sur tout autre motif. L’article cherche en effet à démontrer que notre journaliste est achetée, que ses avis sont compromis par une dépendance financière aux « lobbies de l’agro-alimentaire ». Sa faute ? Considérer que les campagnes menées contre le glyphosate sont souvent dictées par des objectifs idéologiques, et qu’elles font peu de cas de ce que dit (ou ne dit pas) la science. Son péché ? Avoir le courage de ses convictions, jusqu’à contester le dogmatisme de tel gourou vert ou les prises de position de telle grande prêtresse de l’investigation, Elise Lucet bien sûr. Soutenus par une intense campagne de haine sur les réseaux sociaux, quelques journalistes-justiciers ont donc juré de disqualifier notre journaliste. Par tout moyen, y compris les plus indignes : enquête à charge, menaces à peine voilées sur des « témoins », usurpation d’identité pour soutirer des preuves, le tout enrobé dans un délicieux fumet de suspicion comme il convient dans cet univers où la faute ne se démontre pas, elle s’insinue.

Le résultat est magnifique : ton site donneur de leçons, ce Panthéon de la déontologie, parvient à démontrer que notre journaliste participe à des colloques et conférences organisés par des « lobbies » (c’est donc qu’elle est en accord avec eux, comme si un journaliste ne devait fréquenter que des cénacles partageant ses idées), et qu’elle a été défrayée une fois, à hauteur de 1000 euros, pour intervenir un week-end dans un événement organisé par… le syndicat de la boulangerie !

Je sais que tu es attentif à la qualité et à l’intégrité de ton média… et que ce n’est pas toujours de tout repos. Je sais aussi que tu admets que l’on pense différemment de toi. Cette affaire t’aura donc certainement échappé, mais j’aimerais savoir si tu partages les objectifs réels de cette rubrique, tels qu’ils apparaissent désormais.

Cher Laurent Solly, Facebook, que tu diriges en France, a signé un accord avec Libération qui permet à ce journal de recevoir 100 000 dollars par an pour vérifier des informations. Cette tâche extrêmement noble, qui sert la défense de notre profession de journaliste et lutte contre le dévoiement des fake news, est-elle compatible avec de tels règlements de compte pratiqués sur fond d’idéologie ?

Je vous remercie l’un et l’autre pour vos réponses,

Attentivement,

Nicolas Beytout

Source.

19 commentaires sur “« Checknews » et Emmanuelle Ducros : la lettre ouverte de Nicolas Beytout à Libération et Facebook

  1. Excellent.
    J’attends la réponse de Joffrin, qui n’est pas vraiment connu pour son honnêteté !!!

    1. « ….J’attends la réponse de Joffrin …. » » »

      >>> Bon courage, beaucoup de patience, beaucoup d’espoir, pas d’illusions, et peut-être, peut-être une réponse, qui sait?

        1. De ce que je peux lire, l’honnêté de Joffrin est bien loin de faire l’unamité !!!
          Il en répond que sur les « ménages » et ne parle quasiment que d’un seul, qui d’ailleurs n’a pas eu lieu.
          Donc l’accusation de M Beytou, à mon sens, est fondé.
          J’irais même plus loin : Le Journal Libération qui veut faire du « fact-checking » et se fait payer par Facebook pour cela… Comment-dirais-je… C’est d’une totale hypocrisie !!! Une collusion d’idéologies anti-liberté !!!
          « nos journalistes ne touchent pas un centime dessus en dehors du salaire que leur verse Libération. » … Bien sur, puisque le financement de Facebook va dans les caisses de Libération. Mais sans ce financement, est-ce que ce « travail » de Fact-checking » serait possible ??? Là est la question !!! Et quel est le degré de « liberté et d’indépendance » des dits-journalistes ??
          Mais ce n’est que mon avis !!!

    1. Un peu normal quand plus de la moitié du territoire français est agricole.
      Par contre, que signifie le terme « pollution » que l’on met à toutes les sauces?
      C’est avant tout une histoire de doses dans un milieu. Mais à entendre certains, il ne faut plus de « pollution », ce qui se traduit par « il ne faut plus d’activités humaines ».

    2. Maltra dans votre article:
      « Par exemple, pour le désherbage du maïs, l’usage du S-Métolachlor a plus que doublé entre 2013 et 2017 en Seine-et-Marne. Les applications se faisant principalement au printemps, les concentrations moyennes mensuelles passent de 0,010 à 2 µg/L entre les mois d’avril à juin. »
      La norme eau potable pour l’arsenic est de 10 µg/L….. Donc 2 c’est pas bien mais ont est loin des pb de risques pour la santé. Dépassement en moyenne??? ça se ne veut pas dire grand chose et ses dépassements se font sur une très courte durée (pas tout le printemps mais juste après les applications sur désherbages maïs pendant quelques jours, seulement et seulement si pluies pour raviner le produits dans les rivières. Le discours  » en moyenne  » est minablement trompeur. Je suis des captages d’eau potable « grennelle » et peux vous dire que si l’on peu encore s’am/liorer , le pb polution phyto n’a plus rien a voir avec ce qui s’est passé dans les année 80/90

      1. Ce n’est pas parce que pour l’arsenic la norme est à 10 µg/L que ce taux est valable pour le S-Métolachlor.

        1. Sur ce point vous auriez du vous taire :
          DL50 de l’arsenic chez le rat en voie orale : 100 mg /kg
          DL50 du S-Métolachlor chez le rat en voie orale : 2 200 mg/kg
          Ce qui veut dire que le S-Métolachlor est 22 fois moins toxique que l’arsenic !!!
          La norme de l’Arsenic est fixée par rapport à des analyses de toxicités et de risques. Elle est de 10 ug / l d’eau potable
          La norme pour le S-Métolachlor est fixée par rapport à la capacité de mesures des techniques d’analyses, et non pas par analyses des risques. Elle est fixée à 0,1 ug/l. Soit 100 fois moins que celle de l’arsenic !!!
          Mais en réalité le risque est bien plus élevé pour l’arsenic !!!

          1. Ce n’est pas parce que la DL50 du S-Métolachlor chez le rat est supérieure à celle chez l’humain que ce résultat est transposable à l’humain.

            1. ah oui quand même!!
              « Capacité » argumentaire bien rodée!! LOL
              Dans le style « argumentaire » du votre je rajouterai que vous avez raison sur le fond surtout que les rats semblent souvent beaucoup plus résistants que l’homme pour pas mal de choses. Toujours selon votre style, « la preuve » ils transportent sans pb de nombreuses maladies sans pb pour eux alors qu’elles peuvent nous tuer!!!
              J’ai failli ajouter que la partie « écolobobo » ne vous concernait pas forcement mais l’oublie était bien venu en fait!
              La science ne peut rien pour vous a ce niveau de mauvaise foi !
              Ha si, les neuro sciences peuvent vous expliquer ce que sont les « Blocages par ancrage cognitifs ».
              (et il vous reste l’argument ultime ( idiot et faut) en me désignant comme payé par le lobby de la chimie…)
              @Daniel: merci pour les liens très intéressant.
              Le cuivre  » a la mode » du moment est toujours mesuré en quantité largement au dessus des autres éléments et pas qu’un peu !
              Je ne trouve toujours aucune personne pour relever le défi que je lance depuis quelque temps déjà!
              Trouver un seul fongicide de synthèse plus éco toxique que le cuivre !!!!
              Quand ont voie les valeurs de cuivre mesurées ……………….et nos politiques le défendre en attaquant les glypho!!! Quel Honte vis à vis des autres pays qui l’on déjà interdit.
              Un monde à l’envers !

        2. Maltra
          oui Daniel vous a correctement répondu, l’arsenic est un vrai toxique sans commune mesure avec les phyto qui sont homologué aujourd hui . Les normes réglementaires non basé sur les niveaux risques pour la santé sont draconienne et hyper protectrice … Simplement une info qui pour un écologue est très parlante (pas pour les pénibles écolobobo bloqués du bulbe qui ne servent a rien hormis nous en….der tellement leur religion les rend débile).
          Les verrons et surtout les gougeons sont revenues dans nos rivières ( vue dans Sevre niortaise, l’Autize,..) d’où effectivement fin 80 début 90 ils avaient disparues. Ce sont des signes important de propreté de l’eau qui devraient vous rassurer! (malgré les « PB médoc » qui s’améliore aussi ) .Pour les grenouilles en avale des stations d’épuration des villes malheureusement nous avons toujours un pb a cause des estrogènes de le pilule contraceptive…

          1. Maltra
            oups!!! réponse trop rapide.
            Pas le temps de parler de rapport de sécurité fois 100 ou même foi 22…
            je viens de me relire et comprendre que vous serez même plutôt conforté dans vos idées par mon exemple ironique!
            Renseignez vous quand même sur les blocages cognitif svp

          2. @yann

            « Les verrons et surtout les gougeons sont revenues dans nos rivières ( vue dans Sevre niortaise, l’Autize,..) d’où effectivement fin 80 début 90 ils avaient disparues. Ce sont des signes important de propreté de l’eau qui devraient vous rassurer!  »

            et aussi le retour de la loutre qui recolonise de nombreux cours d’eau, signe de bonne qualité de l’eau…

        3. Maltra

          « Ce n’est pas parce que pour l’arsenic la norme est à 10 µg/L que ce taux est valable pour le S-Métolachlor. »

          >>> Arrêtez de vous prendre pour un toxicologue, vous n’y comprenez rien et vous êtes totalement ridicule. Contentez vous seulement de parler du domaine qui est le votre, si toutefois vous vous en avez même un!

    3. « Dans les cours d’eau français, les pesticides et leurs produits de dégradations sont les premières substances détectées. »
      Ce qu’il faut comprendre par cette phrase c’est : les pesticides sont les produits les plus recherchés (320 molécules cherchées contre moins de 20 médicaments). Les recherches sur les autres produits sont encore faibles.
      https://professionnels.afbiodiversite.fr/sites/default/files/brochure-contaminants-bd.pdf
      Mais si on regarde les causes des pollutions, les pesticides agricoles ne sont pas les plus importants, car il existe une très forte proportion de « pesticides domestiques », et surtout de produits provenant du milieu urbain !!!
      https://professionnels.afbiodiversite.fr/sites/default/files/pdf/2015_115.pdf

      1. Pour apporter un peu d’eau (claire ?) a votre moulin /https://www.coordinationrurale.fr/ampa-retrouve-dans-les-cours-deau-les-agriculteurs-accuses-a-tort/

Les commentaires sont fermés.