Carottes : l’interdiction du 1-3 D fait chuter les rendements

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Le non-renouvellement de la dérogation pour l’utilisation du 1-3 dichloropropène (1-3 D) qui permet de lutter contre le nématode à kyste de la carotte, un ver très à l’aise dans les terres de sable blanc du littoral occidental de la Manche, se révèle être une catastrophe pour les producteurs. La France Agricole du 8 février cite un producteur désemparé : « On ne parle même plus de perte de rendement. Les surfaces traitées avec des solutions alternatives (sic) produisent 15 t / ha de carottes non marchandes, contre 60 à 70 t / ha de carottes marchandes en situation saine ». En parlant, le cultivateur « (brandit) hors de terre une touffe de carotte fourchues et pas plus longues que la paume de la main ». C’est ce désastre qui a poussé Alexandra Tirel, « la quarantaine, fille et petite-fille de producteurs », à arrêter à la fin de l’exercice, « au 31 mai prochain ». « Ca fait mal, parce que la production de carottes, nous l’avons dans nos gènes » explique celle qui va devoir « retrouver du travail ailleurs ». Comme 33 équivalents temps plein. Alexandra est la première des 80 producteurs (générant 1 000 emplois directs) que compte ce territoire littoral sableux à raccrocher. Certains s’en sortent encore cette année car ils avaient anticipé les traitements à l’automne 2017, avant donc le non-renouvellement de la dérogation pour l’utilisation du 1-3 D. Mais comme l’explique La France Agricole, « en 2019, presque plus aucune parcelle ne bénéficie de la protection ». Quand on sait que cela fait 25 ans que l’on cherche des solutions alternatives efficaces au 1-3 D en vain, on se demande bien quels imbéciles dans leurs bureaux parisiens ont pu prendre la décision de ne pas renouveler la dérogation. Incompétence crasse, extrémisme écologique ou trahison ? Peut-être les trois, qui sait ! Une chose est sûre, les producteurs étrangers de carottes rigolent et se frottent déjà les mains…

Lire aussi :
> Quand des carottes bio contiennent plus de résidus de phytos que des carottes conventionnelles

8 commentaires sur “Carottes : l’interdiction du 1-3 D fait chuter les rendements

  1. HS, mais je suis tombé sur ça:
    https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/5364573/le-marseillais-proneem-plume-la-concurence.html

    où l’on apprend que cette société fait un carton grâce à ses microparticules qu’elle intégre dans le traitement du linge de lit. Et ces microparticules contiennent des extraits de margousiers, plus connus sous le vocable de neem (azadirachtine), réputé pour être un puissant perturbateur endocrinien.
    Otez moi d’un doute: J’espère que le dossier est béton pour avoir l’autorisation de commercialisation. ça a beau être d’origine naturelle, ça n’en demeure pas moins un produit agressif, bien plus en tout cas que d’autres, voués aux gémonies parce que de synthèse.

    1. J’aime bien le potentiel « effet cocktail » micro? nano? particules + azadirachtine…..

      Voies d’exposition des con sommateurs lamba: cutanée, respiratoire et un petit peu orale quand même? Compte tenu de la persistance dans l’organisme de ces « particules » vecteurs de perturbateur endocrinien……..

    2. @ Douar
      CORRECTION!

      Je viens de lire l’article de La Provence dont vous avez donné le lien. il ne s’agit pas de « microparticules » mais de « microcapsules » ce qui n’est pas la même chose! Cette formulation microencapsulation est connue et utilisée dans plusieurs domaines (agriculture et cosmétique notamment). Les microcapsules sont faites polymère(s) et contiennent la matière active. Elles se rompent et libère le produit.

  2. « Incompétence crasse, extrémisme écologique ou trahison  »

    >>>> Ce n’est hélas que le début de cette débacle!

  3. « ….extrait de margousier… » – >>> C’est quand même plus rassurant que azadirachtine non? Cà sonne « naturel », « végétal »…..
    « Jusque-là, celui-ci était autorisé à la vente à titre transitoire, l’huile de neem n’ayant pas fait l’objet d’études poussées de la Commission européenne. » >>>>> 1) Ce n’est pas la Commission européenne qui fait les nombreuses « études poussées » requises mais c’est elle qui les épluche et donne son verdict.

    Effectivement lorsque j’ai eu à connaître ce dossier in il y a déjà fort longtemps, la demande d’AMM était pour des utilisations agricoles. Le dossier était d’une maigreur et d’une qualité tout à fait pitoyable,; les études ayant été faites en Inde (il y doit bien y avoir 25 ans maintenant. « ….. reconnue par la Commission européenne comme inoffensive » >>>> La Commission européenne n’est pas ce machin qui est très à cheval sur le règlement quand il s’agit de produits phytosanitaires? Mais effectivement dans le cas présent il n’y a pas de risque puisqu’on met çà dans les couettes, oreillers, draps, etc.… auxquels sont exposés quotidiennement les humains de tous âges et de toutes conditions de santé…
    « …. une demande d’AMM. Procédure, longue, coûteuse – plus de 100 études ont été menées sur quatre ans aux frais de la PME marseillaise. Mais qui a payé. »>>>> Effectivement, qui a payé? Compte tenu du fait que la boite en question est une petite entreprise pas riche au départ……

    « …..plus de 100 études ont été menées sur quatre ans  » >>>>>> Je serais quand curieux de voir le dossier! Plus de 100 études sur 4 ans seulement! Quand on la pratique de la constitution des dossiers d’AMM pour les phyto on peut se poser la question.
     » On est les premiers et les seuls à avoir un actif d’origine naturelle et de fabrication française. » >>>> Mais çà ne va pas tarder à susciter les convoitises et l’azadirachtine a de beaux jours devant elle….Les couettes aussi!

  4. il avait encore la chance d’avoir le dichloropropène pour les nématodes , eux !!
    Ben nous autres viticulteurs nous avions il y a encore 18 ou 20 ans le Shell DD à appliquer 6 mois avant plantation (si je me trompe pas) , soit cette matière active similaire .
    Le dichloropropène fait parti des insecticides organochloré soit quand même , il faut le dire la famille d’insecticide la plus « merdique » qu’il existe .
    Alors moi , désolé mais pour une fois je suis d’accord techniquement pour son interdiction
    Après il doit certainement être possible de le remplacer par du Perlka à 600-800 kg/ha
    En plus c’est « bieau » (sic) avec du dégagement de cyanure « bieau » sous forme gazeuse
    pendant quelques jours .
    Pour finir c’est les structures agricoles des sables des Landes qui se frotte les mains .
    PS : elles sont comme les asperges , elles n’ont aucun goût , mais bon , si c’est « bieau »

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