Diméthoate : face à Nicolas Hulot, l’agri Céline Imart dénonce l’hypocrisie de l’interdiction

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Ce 22 novembre dernier sur France 2, l’agricultrice Céline Imart, ancienne vice-présidente des Jeunes Agriculteurs, interpelle Nicolas Hulot, l’ancien ministre de l’Environnement, sur le problème de distorsion de concurrence que représente l’interdiction faite aux producteurs français de cerises d’utiliser le diméthoate, seul outil efficace contre la mouche drosophile, ce qui a entraîné une chute de la production made in France tandis que des cerises espagnoles, italiennes ou turques traitées avec ce produit sont largement importées dans notre pays :

Comme l’explique La France Agricole du 30 novembre 2018, « cette situation concerne de nombreux autres produits interdits en France, dont le glyphosate fera peut-être bientôt parti ». L’hebdo juge que « Nicolas Hulot a botté en touche » : « L’ancien ministre a affirmé son accord de principe et son opposition historique à certains traités de libre-échange. Mais rapidement, il a dévié la conversation en parlant de la réforme de la Pac ».

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3 commentaires sur “Diméthoate : face à Nicolas Hulot, l’agri Céline Imart dénonce l’hypocrisie de l’interdiction

  1. Bizarre , il me semble avoir entendu à la télé que le Diméthoate était également interdit en italie ainsi quand Espagne .
    On m’aurait donc menti !!!!!

  2. en principe l’importation de cerises traitées au diméthoate est interdite
    https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2018/4/6/AGRG1809196A/jo/texte
    mais il semble bien que ceci ne soit pas totalement respecté . Le respect de l’interdiction condamnerait d’ailleurs certaines filières ( ex: cerises confits : domaine où la France est leader monial) et ferait perdre des emplois.
    Encore une fois, des décisions sont prises sans faire d’étude d’impact au préalable.
    On se rappelle l’interdiction de la roténone ( insecticide bio) en vergers et lorsque les arboriculteurs ont signalé qu’il n’y avait pas d’alternative et qu’il était donc impossible de produire des pêches le gouvernement a autorisé l’huile de neem ( pourtant perturbateur endocrinienet bien pire que tous les aphicides utilisés en  » conventionnel « ) alors qu’il n’y avait pas de dossier tox et écotox suffisant pour obtenir une véritable homologation.
    Il y a eu la même chose en conventionnel quand le gouvernement avait  » accordé  » une dérogation  » au chorméphos sur mais ( alors que le dossier tox et écotox ne pouvaient permettre en aucun cas son autorisation) suite à l’interdiction du gaucho au prétexte qu’il y aurait eu des risques pour les abeilles ( alors que le mais n’est pas une plante mellifère) : le gouvernement est toujours prêt à interdire un pesticide ( effet de comm) .. pour finalement accorder une dérogation à un pesticide bien pire ( il faut bien produire). dans le cas de la cerise le problème est qu’il n’y a pas d’alternative car l’INRA, qui garantissait en 2007 plein de « méthodes alternatives » n’a rien fait en 10 ans malgré ses 10 000 salariés. Pourtant l’INRA aurait pu s’inspirer des méthodes utilisées en Espagne contre la mouche méditerranéenne des fruits ( ceratitis) : piège avec des attractifs et contenant des insecticides adaptés : il y a évidemment zéro résidu sur les fruits puisquil n’y a pas de pulvérisation.

  3. La principale faute du diméthoate a été de ressortir de l’étude EAT2 de l’ANSES comme le seul pesticide autorisé qui soit préoccupant.
    Figuraient sur cette liste une mycotoxine, des métaux lourds ( dont certains des accumulateurs des voitures électriques) , des dioxines.

    Depuis et très récemment l’EFSA a rendu un avis très préoccupant, plus encore préoccupant pour les dioxines:https://www.actu-environnement.com/ae/news/Dioxines-dose-tolerable-aliments-Europe-32429.php4
    « Les données recueillies en Europe indiquent un dépassement de la dose tolérable récemment mise à jour par l’Efsa pour tous les groupes d’âge », indique laconiquement l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) dans un communiqué publié mardi 20 novembre. Cette communication concerne l’exposition alimentaire aux dioxines et PCB de type dioxine. Des polluants chimiques persistants qui s’accumulent dans les tissus adipeux des animaux et expose les populations via la consommation de poisons gras, de viande de bétail, de fromage ou d’oeufs. L’agence européenne a fixé une nouvelle dose hebdomadaire tolérable (DHT) pour les dioxines et les PCB de type dioxine dans les aliments suite à nouvelle évaluation des risques que la Commission européenne avait réclamée en 2015. Cette évaluation, adoptée le 14 juin dernier par l’Efsa, se révèle préoccupante du fait d’une exposition considérable de la population. »

    Les dioxines sont des perturbateurs endocriniens certains et parmi les plus redoutables.

    Avec ses nombreuses usines d’incinération d’ordures ménagères ayant fonctionné sans filtre avant 2000 la France est particulièrement exposée sous le panache de fumée de ces usines, les sols sont toujours contaminés.

    Si les produits animaux contaminent les humains, les animaux se contaminent avec la consommation du végétal contaminé en surface ou l’ingestion de terre pour le paturage direct. Il n’est pas évident que le mode de production bio soit favorable à la protection vis à vis de ce contaminant, voire l’inverse.

    On attend la suite que donnera l’agence sanitaire ANSES à cette nouvelle évaluation.

    Clairement une explication crédible pour les problème de fertilité des européens .

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