Une nouvelle carabistouille sur le bio !

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Dans un article publié sur le site du réseau « La ruche qui dit oui », Gérard Michaut  président de l’agence bio et François Mulet, fondateur du réseau Maraîchage Sol Vivant livrent leur point de vue sur la question du glyphosate et du labour. Soyons honnête, cette double interview sort de discours de propagande habituel. Nous vous invitons donc à le lire. Ce qui ne nous empêche pas de relever un élément assez curieux. Il s’agit de la réponse Gérard Michaut à la question suivante :

Pourquoi n’arrive-t-on pas à être aussi productif en bio qu’en conventionnel, malgré les engrais naturels ?

GM : La farine de plume, le guano, ça coûte très cher donc très peu de gens l’utilisent. L’augmentation de rendement sera de 10 quintaux, ce qui représente le prix de l’engrais que vous avez mis, à quoi ça sert ?  En productivité, on est moindre qu’en conventionnel, mais en rendement on est meilleur. Je m’explique : en  conventionnel, à l’heure actuelle, il faut investir l’équivalent de 40 quintaux d’engrais pour sortir 80 quintaux de récolte. En bio, on en investit 2 pour en sortir 30.

Si on fait le calcul sur la base de 160 € la tonne de blé, et si on suit le raisonnement de Gérard Michaut, le coût de la fertilisation par ha conventionnel serait de 640 €. A notre avis, un chiffre plus que fantaisiste. Quant à l’affirmation de 2 quintaux d’engrais pour en sortir 30 en bio, on aimerait avec les références techniques.

 

17 commentaires sur “Une nouvelle carabistouille sur le bio !

  1. Le coût de production du blé bio est d’environ 300 €/ tonne. Certes le poste engrais est moins élevé en bio mais les frais de mécanisation sont supérieurs.
    Le bio se rentabilise du fait d’un prix de vente très élevé. Est-ce une solution d’augmenter le prix de l’alimentaire à un moment où le pouvoir d’achat des Francais amorce une chute qui va s’accentuer très fortement?

    1. J’avais lu un reportage d’un céréalier anglais qui visait 60 € de coût de production par hectare. C ‘est sans doute excellent mais qu’en est il en moyenne, dans le bassin parisien?

      1. Je ne vois pas comment cela serait possible car en Angleterre les prix du foncier sont élevés ( bien plus que 60 €/ha) . En France, pour reprendre les chiffres de l’INSEE, les charges de structure ( frais fixes) en céréales sont de 600 €/700 € par hectare ( vs 1300 à 1500 € /ha pour le total des charges). Lorsque les frais fixes sont élevés il n’y a pas d’autre solution que d’optimiser les rendements pour couvrir ces frais fixes.Pour cette raison, l’extensif ou le bio sont incompatibles avec la réalité Française ( hors subventions). Dans certains pays les frais fixes sont effectivement très faibles ( Russie, Australie etc…) : l’extensif peut alors être envisagé.

    2. Bonjour le mouvement des gilets jaunes si l’alimentation augmente de 50%, ce sera des gilets rouges, rouges de colère.
      Ne pas pouvoir se déplacer est une chose, crever de faim en est une autre.

    3. Intéressant le raisonnement : « Je m’explique : en conventionnel, à l’heure actuelle, il faut investir l’équivalent de 40 quintaux d’engrais pour sortir 80 quintaux de récolte. En bio, on en investit 2 pour en sortir 30. »
      Tout simplement parce qu’un sol riche en matière organique et avec un apport de compost peut sortir 30 ou 40 quintaux /ha pour aller au delà il faut une fertilisation minérale.
      Enfin ce raisonnement vaut pour un mode de production avec des rotation où le blé revient une année sur 4, au Royaume Uni, une année sèche sans maladies, 2015 à vérifier, il a été possible de produire plus de 90 quintaux de blé /ha en bio… mais les 7 années qui précédaient étaient en luzerne avec enfouissement d’une grande partie du fourrage et non exportation pour nourrir les animaux. ramené à une rotation normale en bio, un blé tous les 4 ans, cela fait 45 qx/ha mais sans production les autres années de la rotation.
      L’engrais minéral apparait donc comme le point bloquant du bio, reste à trouver une forme de production d’azote minéral qui ne consomme pas de méthane d’origine fossile et qui entraine le rejet de CO2 dans l’atmosphère. Une telle évolution enlèverait l’essentiel du sens du bio car le conventionnel deviendrait aussi moins contributeur à l’effet de serre / ha cultivé. Il est déjà nettement moins contributeur par quintal produit malgré l’utilisation des engrais minéraux.
      L’histoire de la biodiversité liée au bio est neutralisée par les surfaces d’intérêt écologique qui l’on peut conduire sans mauvaise herbe toxiques en conventionnel et pas en bio.

      1. Cela dit l’argument de CO2 n’est pas bon car ce gaz ne joue qu’un rôle très faible ( 0,04% dans l’atmosphère) , son effet est déjà saturé. Le co2 anthropique joue encore moins de rôle.Dans les temps géologiques l’augmentation du co2 était une conséquence de l’augmentation de la température ( liée à l’activité solaire) et non la cause ( libération du co2 dissous dans les océans). Pourquoi les lois de la physique ne s’appliqueraient elles plus? .De toute façon, l’homme n’a pas la capacité de changer le climat et ce n’est pas une catastrophe si il fait 1 ou 2 degrés de plus dans 100 ans.Le problème du bio est quand même d’être obligé d’épandre des excréments ( qui ne seraient pas disponibles en quantité suffisante si les surfaces bio étaient importantes) plus ou moins infestés de bactéries et virus alors qu’il existe une solution propre et hygiénique avec l’azote minéral provenant de l’air.

      2. Pour le record en blé bio :

        http://seppi.over-blog.com/2015/10/un-ble-bio-fait-99-quintaux-a-l-hectare-outre-manche-et-alors.html

        L’azote minéral ? Le procédé Haber-Bosch utilise du gaz naturel, mais il y a des procédés utilisant l’électricité ( procédé Birkeland-Eyde, par exemple) et des travaux sont en cours, notamment chez Siemens. On envisage même des filières électricité-ammoniac-électricité, donc pour le stockage de l’électricité, ce qui implique que les rendements ne doivent pas être trop mauvais.

        Le caca nerveux des émissions de gaz à effet de serre par la production d’engrais azotés peut être résolu.

        Quant à la contribution du bio à l’effet de serre, il ne faut pas oublier que le bio utilise aussi des engrais azotés d’origine chimique… mais une fois qu’ils ont été « blanchis » par le passage dans un système digestif.

        1. Yes Sir, et c’est un vrai changement de paradigme pour la production de biomasse!
          On remarquera au passage mais l’analogie vaut le détour que l’Angleterre, c’est:
          – 1843 John Bennet Lawes et Joseph Henry Gilbert à Rothamsted pour démontrer dans la pratique les théories de Justus Von Liebig sur la nutrition des plantes.

          – 1943 Sir Albert Howard, Albert publie son testament agricole et lance l' »organic farming » le modèle international que l’on traduit ( mal) en français par « agriculture biologique » contre la fourniture d’engrais minéral au sol que permet le procédé Haber Bosch ( allemand) pour une fixation efficace.

          -2043 mais certainement bien avant pour le début on verra certainement à partir de l’Angleterre où sont les pilotes industriels actuellement, une large généralisation de la production locale d’azote minéral via la voie du « green ammonia  » à laquelle fait allusion Seppi , véritable révolution dans la source et le coût énergétique de la production d’azote minéral.

          Révolution pas seulement pour l’agriculture mais aussi pour le stockage de l’énergie renouvelable. Ce sont des procédés d’électrolyse de l’eau pour produire le flux de protons nécessaire à la fixation de l’azote de l’air avec 90% de la conservation de l’énergie qui permettent cet extraordinaire bon en avant . Le procédé Birkeland-Eyde était trop coûteux en énergie mais rien ne dit non plus qu’il ne puisse être amélioré.

          La technologie est allemande ( Siemens) mais le choix de l’Angleterre est liée au fait que l’île a le premier potentiel éolien européen.
          On pourrait faire la même chose avec l’électricité nucléaire mais nettement moins sympathique et plus délicat dans l’environnement des centrales nucléaires.

            1. Les projets en question font l’objet d’une communication très mesurée comme celle pour les ampoules leds au moment où l’industriel vendait des ampoules fluocompactes à plein régime, courte période et grande arnaque , un véritable attrape nigaud, vu l’efficacité de la génération led qui a suivi.
              Un peu la même chose avec la voiture électrique avec batteries actuellement qui correspond à la génération fluocompacte.
              On peut retrouver aussi des publications du CEA sur les procédés d’électrolyse efficace et de fixation de l’azote, mais les français sont gênés par la source de l’électricité, nucléaire et le coût du grand carénage qui fragilise le discours.

              Deux communications parmi d’autres, mais ce développement est bas bruit mais avance comme annoncé dès le départ, démarrage réellement vers 2025, maturité dix ans plus tard.

              Les vraies innovations sont toujours bas bruit avant de s’imposer comme une évidence. Les innovations à grand renfort de communication et de pub sont là pour attirer les bobos prêts à investir n’importe où et leur piquer les sous: « better place » pour la voiture électrique par exemple… ou Tesla dont on va rapidement constater la déconfiture, qui en est l’exemple le plus évident et le plus actuel.

              On suppose que les grands de l’énergie hexagonale, Total et CEA ont infiniment plus de billes sur la question, la travaillent aussi mais semblent avoir un tout petit temps de retard par rapport au tandem allemands-anglais, d’où leur discrétion.

              http://www.siemens.co.uk/en/insights/potential-of-green-ammonia-as-fertiliser-and-electricity-storage.htm

              https://ammoniaindustry.com/green-ammonia-pilot-plants-now-running-in-oxford-and-fukushima/

  2. Les engrais synthétiques qui sont constitué des élément nécessaire aux plantes présent dans les engrais « naturelle » mais sans tous le surplus inutile serais moins efficace, ce types est un magiciens. Il maintient en plus l’idée que l’on arrose les champs d’engrais synthétique, alors que la quantité mise est assez faible.

  3. Pour ce qui est du glypho il serait utile de faire lire l’article à Nicolas Hulot. Et à E Macron. I

  4. Dire dans l’article que le cuivre n’est pas limité en conventionnel alors que les quantités sont « scrupuleusement respectées  » en bio,c’est dire d’abord des erreurs et ensuite c’est croire au Père Noël , normal , c’est la saison :
    – c’est d’une part oublier que presque tous les vignerons non bios sont en agriculture raisonnée avec des doses de Cu autorisées plus faibles (oui) qu’en bio (ce qui est normal puisqu’on peut quasiment se passer de ce produit avec les phytos de synthèse) .
    – c’est ignorer aussi que ce sont les quantités OFFICIELLES de Cu qui sont limitées . Quand à celles qu’on peut se procurer en payant en liquide sous un faux nom chez n’importe quel distributeur , nous jetterons sur elles un voile pudique …

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