La transition énergétique est juste le nom d’une ère encore plus polluante

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C’est ce que rappelle la revue Décisions durables n°37 de décembre 2018-janvier 2019 :

Le vernis « green » de la transition énergétique et les attraits dématérialisés de la révolution numérique nous ont fait croire à un avenir affranchi de la matière et de la pollution. Les métaux rares nous rappellent à la réalité : jamais n’a été aussi importante. Dans un monde qui abritera 10 milliards de personnes à la fin du siècle, toutes voulant consommer des produits numériques et de l’énergie propre, le remède pourrait être pire que le mal. Ainsi, la Banque mondiale estime que ces technologies pourraient consommer « significativement plus de ressources que les systèmes traditionnels basés sur les énergies fossiles. »

Le tout avec les encouragements des écolos de tout poil (sauf les décroissants, reconnaissons-leur un certain mérite, celui de la cohérence) et des ONG environnementalistes.

Pourtant, l’extraction de tous ces métaux rares est extrêmement polluante :

« En Chine, la production de terres rares a causé de graves dommages à l’environnement, notamment en raison de la radioactivité du thorium, de l’uranium et du radium. Les rejets en quantité de produits toxiques dans l’eau, dans les sols, ont également des effets désastreux de mieux en mieux documentés sur la santé des populations locales, note Gilles Lepesant, géographe et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). L’exploitation et le raffinage nécessitent des solvants chimiques, et rejettent dans la nature beaucoup d’eau extrêmement polluée (environ 200 m3 pour une tonne de terre rare). Sans compter les conditions de travail des mineurs, souvent déplorables. « Plusieurs acteurs du secteur informatique ont ainsi revu leur chaîne d’approvisionnement en cobalt après la révélation que des enfants étaient sollicités dans certaines mines du Congo. »

Et ce n’est que le début. La transition énergétique tant voulue par les écolos ne fait que commencer :

Selon Gilles Lepesant, « la demande en métaux critiques de la part du secteur photovoltaïque pourrait s’accroître de 270% d’ici à 2030. Pour l’énergie éolienne, la demande en dysprosium pourrait augmenter de 660%, celle de néodyme de 2 200%. L’essor annoncé de la voiture électrique et de l’énergie éolienne devrait multiplier la demande en dysprosium par 7 et celle en néodyme par 28 d’ici à 2035 ». Or les terres rares sont plus difficiles à extraire. A titre d’exemple, il y a 1 000 fois moins de néodyme dans le sol que de fer. Cela signifie donc 1 000 fois plus d’extraction pour un même volume. « Cela revient à extraire 3 grains de sel d’un tourteau de pain » illustre Guillaume Pitron, journaliste et auteur de La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (éditions Les Liens qui libèrent). La seule fabrication d’une puce de deux grammes implique l’extraction de deux kilos de matériaux.

Comme vous pouvez le constater, cette transition énergétique vendue aux peuples par des ONG environnementalistes et des gouvernants avides de bonnes raisons pour accroître la pression fiscale n’a rien de vert ou d’écologique.

15 commentaires sur “La transition énergétique est juste le nom d’une ère encore plus polluante

  1. Tant que ça se passe dans un autre pays et que les ouvriers ne sont pas exposés aux méchant pesticide de synthèse et aux OGM (organismes génétiquement maléfiques) , ça ne dérangeras pas nos chères éscrolos. Et puis grâce aux énergies renouvelables (terme four-tous quand on veut faire de l’écologie mais qu’ont n’a ni idées, ni connaissances), nos politiciens pourront résoudre le problème de l’énergie à l’aide de la fiscalité, moi qui pensait qu’il fallait des centrales (quelque soit le types) pour produire de l’électricité.

  2. et on oublie de dire que un système éolien solaire ne peut fonctionner sans backs ups charbon / gaz ou lignite,si on veut plus de nucléaire, car on ne sait pas stocker l’électricité (sauf avec les STEP dont le potentiel est limité et le rendement au mieux de 70%, donc la pollution ne sera pas qu’en Chine, mais aussi chez nous. Plus c… que ces gugusses tu meurs dans la minute

  3. Énergie renouvelable est une absurdité : Aucune énergie n’est renouvelable. On apprends cela en secondaire. J ai vu cela en seconde en 1980…..

    1. Et encore moins gratuites (argument souvent utilisé pour le renouvelable genre « le vent et le soleil c’est gratuit »), chacune nécessite d’être extraient que ce soit par fission, fusion, combustion ou avec des panneaux solaire et des éoliennes.

    2. Le soleil et le vent peuvent être considérés comme renouvelables à l’échelle humaine mais par contre, ils sont intermittents et , comme vous le dîtes, ce n’est pas gratuit ( c’est le moins que l’on puisse dire) de produire de l’énergie utilisable pour nous. Les  » auto déclarés  » écolo ne sont que des  » progressistes  » recyclés qui rêvent d’imposer leur vision de la société et de contraindre les libertés individuelles et économiques..

      1. Uniquement pour pinailler c’est vrai que les énergies renouvelables ne le sont qu’a échelle humaine. Une naine jaune comme le soleil a une durée de vie de 10 milliards d’années (il lui en reste 5), le vent n’existe que temps que l’atmosphère est alimenté en énergie et le bois (à condition de bien gérer la forêt exploitée) doit être alimenter par énergie solaire (photosynthèse). Donc une énergie comme le nucléaire (y compris le thorium et la fusion si ont y arrive un jour) qui peut durer des milliers d’année voir plus, présente les mêmes avantages que le renouvelable mais sans l’intermittence.

        1. exact . Il faudra bien redonner plus d’importance au nucléaire, ce que certains pays font déjà. Ce qui pourrait néanmoins rendre le solaire et l’éolien moins problématiques serait la capacité de stocker l’électricité en quantité énorme et de manière économique ( on en est encore loin). La question des déchets nucléaires pourrait être résolue un jour ( voir les travaux en cours faits à la suite du Francais prix Nobel de physique de cette année sur un certain type de rayons lasers ultra puissants qui seraient capables de transformer l’atome en composés non radioactifs).

          1. Je pense que le stockage à grande échelle de l’électricité est une chimère, la nature même de cette dernière (déplacement d’électrons) fait de son stockage un non-sens (stocker un mouvement). Il vaudrait mieux investir dans une production plus efficace et une amélioration de son transport et utilisation.
            Pour les déchets nucléaires deux article intéressent de l’AFIS
            https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article3033
            https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article3016

  4. A ce sujet il me semble utile de rappeler l’existence d’un petit ouvrage tout à fait intéressant et assez bien documenté mais passé (mais est-ce tellement étonnant…… ?) inaperçu au moment de sa parution en 2017. Il s’agit de:

    Eolien, une catastrophe silencieuse
    Coûts, nuisances, efficacité, les chiffres qui font peur

    Jean-Louis Butré
    chez L’ARTILLEUR (2017)

  5. « Selon Gilles Lepesant, « la demande en métaux critiques de la part du secteur photovoltaïque pourrait s’accroître de 270% d’ici à 2030 »

    >>>> Il va sans dire que cette information vaut son lepesant de lantanides…..

    Bon d’accord, je sors…

Les commentaires sont fermés.