Quand le bio tue la bio

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« La bio », une histoire de petits paysans simples et heureux de vendre leur production à leurs voisins? A la bonne blague!!! En France, le bio, c’est désormais 8 milliards de chiffre d’affaires et des mastodontes du secteur comme Biocoop, la Vie Claire…et Bjorg. Justement, ce dernier a annoncé il y a quelques jours « abaisser ses prévisions de résultats annuels en raison d’une concurrence accrue en France, son principal marché. Cet avertissement sur résultats fait plonger le titre Wessanen de 22% en Bourse d’Amsterdam, ce qui devrait le condamner à sa plus forte baisse en une séance depuis l’introduction en Bourse de l’entreprise en 1985. » Un vocabulaire très financier que les consommateurs (naïfs?) n’imaginent pas vraiment dans de milieu de « la bio ».

Que se passe t-il alors dans le secteur? Les grandes surfaces ont compris il y a quelques années que jouer sur les bénéfices jamais démontrés du bio pouvait être une excellente machine à cash. Conséquence: les « historiques » sont fortement concurrencés et voient leurs résultats baisser. Dans toute cette histoire, c’est encore le porte-monnaie des consommateurs qui trinque et les agriculteurs conventionnels accusés de tous les maux alors qu’ils s’évertuent à nous fournir depuis des années des produits parfaitement sains.

 

13 commentaires sur “Quand le bio tue la bio

  1. La grande distribution propose le bio simplement parce qu’il y a un marché.
    Cependant, ils ne sont pas dupes et connaissent parfaitement les habitudes des consommateurs et surtout, savent que leurs portefeuilles ne sont pas extensibles: il n’y a qu’à constater l’évolution de l’activité des GMS dans le mois. Pour beaucoup, les problèmes de fin de mois commencent le 3. Dans ces conditions, il est illusoire de croire que les consommateurs vont arbitrer leurs achats globaux en faveur de l’alimentaire.
    Autre point identifié par les GMS: pour obtenir un prix acceptable par le consommateur, les GMS sont obligées d’importer en masse beaucoup de denrées alimentaires estampillées bio, ce qui coupe le lien territorial consommateur/producteur. C’est pour cette raison que l’on voit apparaître de plus en plus de démarches de productions associant le produit à une région/pays ou mode d’élevage par exemple, lait de pâturage, porcs sans antibiotiques… produits qui se faisaient mais dont la communication avait été négligée.
    Enfin, pour l’instant, le bio n’a pas été touché médiatiquement par des problèmes sanitaires mais ça peut ne pas durer.

    1. effectivement il faudra importer de plus en plus de bio pour deux raisons:
      1: le climat de la France est peu propice au bio ( trop humide), donc mauvais rendements et pesticides obligatoires
      2:l’état capturant 57% du PIB le seul moyen est d’importer du bio pas cher .
      Au final, cela se traduira par une augmentation nette du chômage ( plus d’importation et moins d’argent du consommateur disponible pour des investissements). Nos politiques biberonnées à l’économie socialo-keynesienne ont du mal à accepter cette réalité des marchés et ils se fourvoient en pensant que le bio est bon pour l’économie.

      1. Visor
        Parce que le non bio vient exclusivement de France? Quand je passe dans un supermarché je vois aux rayons fruits et légumes des origines lointaines , pommes de Nouvelle Zélande, haricots verts du Kenya, etc, etc. Pour les viandes c’est pareil, Argentine , Brésil, Nouvelle Zélande ou d’autres viandes qui ont fait 3 pays d’Europe entre la naissance et l’abattage.
        Quand on veut trouver des arguments pour démonter quelques choses, on les trouve, trop fort Visor! Le bio responsable du chômage, bien sûr. Il fallait oser.

    2. Noublions pas que les grandes surfaces travaillerons a faire baisser le bio et que ce sera pour eux un veritable levier pour baisser encore les produits issus de l’agriculture conventionnelle . Il n’y a pas ou peu a , attendre de la part des grandes surfaces pour défendre les producteurs . ils ont l’avantage et la loi les avantages ….!

      1. « les grandes surfaces travaillerons a faire baisser le bio et que ce sera pour eux un veritable levier pour baisser encore les produits issus de l’agriculture conventionnelle »
        franchement, je vois pas le lien entre les deux, à moins que le bio importé soit moins cher que le conventionnel, ce qui peut attendre un peu à mon avis.
        Je ne veux pas défendre les GMS mais elles se font une guerre sans merci entre elles et leurs marges sont faibles: le principal gagnant de la baisse des prix est d’abord le consommateur.
        Quant aux producteurs, seule des organisations peuvent permettre de mieux valoriser leurs productions, même si il ne faut pas se leurrer: quand les cours mondiaux sont à la rue, c’est difficile pour tout le monde, surtout pour les produits de grande consommation.
        Encore faut il que nos pouvoirs publics n’organisent pas des distorsions de concurrence comme ils savent si bien le faire.

        1. la grosse distorsion de concurrence pour les produits Francais c’est les charges et impôts ( car on a le record mondial). A niveau égal de performance et à quantité de travail égal le producteur ( ou distributeur) Français est dans les choux par rapport à ses concurrents, même Européens à cause du poids d ela fonction publique ( + 300 milliards € vs Allemagne!!).Ou bien on harmonise nos charges et impôts sur nos concurrents ou bien on se protège! Pour cette raison, les échanges forcés par les mondialistes ont fait disparaître presque toutes les industries Francaises , même celles qui étaient au top mondial.

          1. Industries ont disparues en France ???????. Tu sors souvent de ta cave Visor ? A part l église et le café du commerce c est quoi tes loisirs?

            1. L’industrie ne représente plus que 9 % du PIB ( c’était plus de 20% !!). Les fleurons Francais disparaissent les uns après les autres. Il ne reste presque rien en chimie ( Rhone Poulenc, Roussel Uclaf exit)et peut être n’avez vous pas entendu parler de Péchiney,Arcelor, Alcatel, Lafarge et bien d’autres!! sans parler du changement de mains dans l’actionnariat des entreprises côtées en France ( CAC 40 détenu très majoritairement par des étrangers maintenant). Si vous niez la réalité évidente et les faits vérifiables il y a peu de chance que vous puissiez raisonner correctement. Macron a  » donné  » Alstom aux Américains ( Montebourg a été viré car il ne le voulait pas) .Ce qui reste va , ou est déjà;bientôt passer aux mains des Chinois ( Areva, Peugeot, aéroports etc ….). Pour l’instant des gens comme vous ne se rendent pas compte car vous consommer des produits fabriqués ailleurs mais une balance commerciale déséquilibrée ne peut durer éternellement.Il y a déjà 15 millions de gens en âge de travailler qui ne font rien et si vous pensez que ce n’est pas un problème c’est votre affaire.

    3. Douar
      Certains consommateurs font des choix, privilégier des aliments de qualité et réduire d’autres dépenses sur un autre poste. Oui ça existent les consommateurs intelligents.
      Il y a bien eu des problèmes sanitaires avec des aliments bio ces dernières années, cela n’a pas empêché au bio de gagner des consommateurs. Un steak bio ou pas provient du même type d’abattage, donc les risques de contaminations aux E. Coli sont les mêmes. certains consommateurs ont les infos.

      1. @MP
        Le fait d’acheter plus cher sa nourriture et de privilégier celle-ci à d’autres dépenses ( culturelles, loisirs, voyages etc..) n’est pas une question d’intelligence.Par contre, acheter bio en pensant que c’est mieux pour la santé ne me semble pas bien intelligent puisque ce n’est pas étayé par des faits. Il est faux de dire que les risques ne dépendent pas du mode d’abattage: il a été prouvé ( et c’est logique) que les risques de contamination à E coli sont supérieurs avec les égorgements à vif rituels.Si le bio gagne ( un peu) en part de marché ce n’est pas glorieux car ceci est largement basé sur des assertions mensongères ( pas de pesticides …) et quant au bio importé sa qualité laisse souvent à désirer et il est bien souvent produit dans des fermes industrielles tant décriées par les adeptes du bio.

    4. Il y a un marché pour le premium, mais ces clients ont déserté les GMS depuis longtemps, suffit de se balader dans un hyper pour établir un profil des clients et comprendre que ces gens n’ont les moyens et aucune affinité avec la démarche de fond de l’AB.

  2. Toute activité à besoin de finance pour se développer, certains naïfs vont devoir atterrir.

    Mais l’atterrissage risque d’être brutal dans certains cas. L’AMF vient d’alerter sur le mode de financement de BIO C BON. Juste une mise en garde, adressée aux conseillers en gestion de patrimoine, sur la forme et l’information mais on y retrouve les ingrédients qui ont mené un paquet d’épargnants à se faire plumer dans des scandales récents(Aristophil,Maranatha…). Rendement miracle « garanti », infos discutables, etc. Cela promet!
    Affaire à suivre…
    https://www.anacofi.asso.fr/wp-content/uploads/2018/07/ALERTE-AMF-MARNE-ET-FINANCE.pdf

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