Alerte sur le bio contaminé : que fait le gouvernement ?

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Un communiqué de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) annonce le rappel de plusieurs lots de farine de blé bio et semi-complète de la marque Minoterie Suire contaminés par une mycotoxine dangereuse.

« Suite à la détection d’ochratoxines A et par mesure de précaution, nous procédons au rappel » énonce le communiqué. Cette mycotoxine est une sorte de moisissure produite par un champignon. Si les lots concernés ont théoriquement été retirés de la vente, certains ont pu être achetés par des consommateurs avant la mesure de retrait.

Dans le communiqué, les experts expliquent que l’ochratoxine et une mycotoxine dont la contamination pourrait présenter « un risque en cas de consommation répétées sur le long terme. » C’est pourquoi ils conseillent à toutes les personnes qui possèdent l’un des lots concernés de le ramener en magasin afin d’être remboursées.

Déjà, en début d’année, des lots de farine de sarrasin bio avaient dû être rappelés.

C’est un paradoxe : les marchands de peur alimentent des angoisses auprès du grand public sur les pesticides pourtant indispensables et sûrs quand ils sont correctement utilisés. Le gouvernement fixe un cap vers « toujours plus de bio » au mépris des alertes sanitaires qui nous rappellent la réalité du terrain : les vrais risques sont bactériens et microbiens. Et encore, il ne s’agit là que d’alertes. Rappelez-vous qu’entre mai et juin 2011, la bactérie E. Coli présente sur les graines germées bio a causé l’une des plus graves crises sanitaires vécues en Europe, causant rien qu’en Allemagne quelques 53 morts, 4 000 malades et plus de 800 personnes hospitalisées notamment pour un syndrome rénal ! En France, 24 malades et 15 hospitalisations avaient été recensées… Du tristement tangible, contrairement aux croyances infondées sur le glyphosate, par exemple !

Mais ne comptez pas sur les ONG, lobbies et groupuscules écolos pour s’en inquiéter. Elles sont comme une boussole qui indiquerait le sud : elles sont muettes quand l’humain est menacé. Quand elles braillent sur un ton millénariste (« la fin du monde est pour demain »), c’est généralement pour lever des fonds ou embaucher de la main d’œuvre militante plus ou moins bénévole (« Nous allons sauver le monde ensemble… »).

Au contraire, ces groupes nous font à tous courir de nouveaux risques avec, à la clef, potentiellement des dizaines voire des centaines de problèmes sanitaires. En effet, avec le bio, la France baisse la garde sur la sécurité sanitaire des aliments et met en danger la santé des plus sensible : enfants, femmes enceintes et personnes âgées. Sous influence des ONG, l’actuel gouvernement s’engage à grands renforts de communication à développer le bio. Très bien, mais dans ce cas, il faut être prêt à gérer le risque. Risque dont ne sont absolument pas conscient ni la population ni les élus de LREM qui ne voient des problèmes que dans les phytos, ainsi que le montre une note avec des éléments de langage liés au projet de loi EGALIM que nous nous sommes procurés. A ces doctrinaires hors sols, nous disons : Attention, on ne joue pas avec la santé des gens…

 

Voici les références pour identifier les produits concernés : Farine de blé bio meule bise 5kg, Farine de blé bio meule crème, Farine de blé bio meule semi complète DLC : 18/09/0218, 16/09/2018, 08/09/208, 05/09/2018, 26/09/2018 Numéros de lots : CS4L405, CS4L402, CS1L4046, CS1L4033, CS4L410

17 commentaires sur “Alerte sur le bio contaminé : que fait le gouvernement ?

  1. Selon le site Oulah! (http://www.oulah.fr/rappels-produits/alimentation/) généralement bine informé, il y a eu 11 avis de rappel de produits bio sur 101 avis de rappel en France depuis le début de l’année 2018.
    Je ne pense pas que cela doit faire l’objet d’un article chaque fois que cela arrive …
    Enfin, comme tous les produits alimentaires, les produits bio sont tout aussi sensible au risque microbien.

    1. 11 avis de rappel sur 101, il y a quand même un léger problème.

      1. La liste des aliments rappelés:
        http://www.processalimentaire.com/Rappels-produits
        Il faut regarder en détail pourquoi les produits ont été rappelés, présence de cailloux, de gluten, ce n’est pas toujours d’origine microbienne.
        La 14 mai la farine de sarrasin non bio contenait trop de résidus de pesticides. On retrouve en pagaille la présence de salmonelles et d’E. Coli dans différents aliments d’origine animale, pas de surprise.
        Les contrôles dans les produits bio sont souvent plus fréquents , il n’est donc pas étonnant de voir des aliments bio dans la liste.

        1. « Les contrôles dans les produits bio sont souvent plus fréquents » ?

          Ah, bon ? Pouvez-vous le prouver ?

      2. 10% reste un ordre de grandeur qu’il faudra affiné fin 2018 …

  2. les céréales bio sont plus exposées aux risques de mycotoxines du fait de l’absence de produits adéquats pour leur bonne conservation ajoutons que les céréales les plus sûres de ce point de vue sont les céréales … OGM

  3. Des croyances infondées sur le glyphosate? Sérieusement? Alors que Monsanto a soudoyé de pseudo-experts scientifiques et payé depuis 20 ans moultes études orientées pour minorer les effets du Roundup? Je me demande pour lequel de ces groupes agro-chimiques travaille la personne qui a rédigé cet article… Et curieusement l’auteur(e) laisse entendre que les produits bio représenteraient un risque sanitaire plus important que les produits en agriculture traditionnelle. Comme il/elle le précise, les produits bio utilisent également des pesticides, mais en quantité bien inférieure à l’agriculture non bio. Par ailleurs, il est possible d’acheter des légumes et des céréales biodynamiques, qui eux ne contiennent aucun pesticide. Faut-il le rappeler, les pesticides n’ont pas vocation à assurer la santé des consommateurs mais protègent les agriculteurs des mauvaises récoltes en augmentant la résistance des espèces végétales et les rendements.

    1. Voilà un avis d’expert — tout de même entrelardé du bel ad hominem classique… mais à qui y s’est vendu çuilà ? (Variante : mais qui l’a acheté çuilà ?).

      Les mycotoxines constituent un danger. Un danger sérieux, grave, amplement démontré. En mangeant (également en inhalant), on prend un risque.

      Ce risque, on peut le diminuer en réduisant l’exposition. Par le soin donné aux cultures, au stockage des récoltes, à la préparation des aliments.

      On peut concocter une notion de « risque de risque ». Ce « risque de risque » est nul quand l’organisme producteur de mycotoxines n’a pas été présent, que ce soit par suite d’une bienveillance de la Nature (un année climatique favorable par exemple) ou de l’expertise du producteur et des moyens mis en œuvre pour combattre l’organisme.

      L’un des moyens ce sont… les fongicides. L’agriculture biologique n’en a pas, hormis le sulfate de cuivre, sur certaines espèces. Ainsi, par idéologie, l’agriculture biologique accepte un « risque de risque » augmenté.

      Non, « les produits bio » NE « représenteraient » PAS « un risque sanitaire plus important que les produits en agriculture traditionnelle »: ils REPRESENTENT..

      Oui, « les produits bio utilisent également des pesticides », mais non, ce n’est pas « en quantité bien inférieure à l’agriculture non bio ». Quand l’agribio est forcée d’utiliser du sulfate de cuivre, comme en vigne, elle utilise des quantités bien supérieures de produits que l’agriculture conventionnelle qui utilise des produits de synthèse plus efficaces.

      Et enfin, « Faut-il le rappeler, les pesticides n’ont pas vocation à assurer la santé des consommateurs » est FAUX. Ils ont également cette vocation.

    2. Les légumes et céréales biodynamiques contiennent bien des toxines et pytohormones en quantité non négligeables par rapport aux résidus de pesticides des produits de l’agriculture conventionnelle. Mais dans ce milieu bio, on les ignore. C’est tabou d’en parler, et je connais bien ce domaine. J’étais dans le bio plus de 30 ans et utilisais la farine de la minoterie SUIRE. http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2613

  4. S’agissant d’Ochratoxine A, le propos est bien rassurant  » risque consommation long terme », que n’entendrait -on s’il s’agissait de pesticide. La réalité l’est moins !
    C’est en fait soit de mauvaises conditions de conservation (humidité et température), soit plus probablement une activité d’insectes des denrées stockées qui échauffent le grain par leur activité et transportent des champignons avec eux, assez classique en bio faute de disposer des insecticides suffisamment efficaces.
    Cela n’en reste pas moins dangereux et il vaut mieux ingérer des insecticides bien évalués présents sur le grain en conventionnel ( et en bio pour ceux qui sont autorisés en bio mais nettement moins efficace surtout depuis l’abandon du BPO), qui sont assez fréquents dans les produits céréaliers que ces toxines bien naturelles mais infiniment plus dangereuses, car mal régulées, elles sont naturellement présentes, dangereuses et parfois à risques ( dose trop élevée) mais il faut bien se nourrir!

    1. Connaissant bien la minoterie en question(et proche de chez moi), ils s’approvisionnent essentiellement en blés de provenance étrangère. Le stockage et le transport peut effectivement poser problème.

      1. Attention Dan ,votre affirmation  » ils s’approvisionnent essentiellement en blés de provenance étrangère.  » est probablement fausse. Ce moulin appartenant à la minoterie-Girardeau doit avoir été le premier à s’engager dans la filière Agri-Ethique mise en place par la coopérative CAVAC. Il y a donc forcement du blé bio vendéen chez eux. Par contre la demande française de blé bio n’étant pas couverte par nos production française, il ont surement (et forcement) eux recours a des blés bio importés. Aux vues du développement des conversions en bio en Vendée, la part de ce blé importé va encore diminuée fortement. Je pense que votre « essentiellement  » est un peu fort (et non justifié pour le sous entendu que cette info laisse entendre==> blé bio étranger forcement plus mauvais que le français) Pour un PB de mycotoxines , je ne suis pas sure que la provenance soit réellement importante surtout en bio ( control impossible des fusarioses roseum responsable des myco. en France comme a l’étranger pour le blé bio). Peut être sur des condition de stockage…..

        1. J’ai moi-même utilisé de la farine de la minoterie SUIRE de blé de provenance étrangère, entre autres, car j’étais boulanger en bio. Pour avoir de la farine bio française, il fallait insister car il y en avait très peu, et était beaucoup plus chère, évidemment !

  5. Vu sur les gondoles d’entré des GMS du sud de la France, des solutions insecticides plus diverses les unes que les autres, plein d’insecticides pesticides biocides en vente libre, tous plus PE les uns que les autres, pour lutter contre les moustiques tigre, problème numéro 1 des populations cette fin mai.

    Cela commence à devenir invivable sur les terrasses des jardins et va le rester tout l’été. Merci les écolos. En attendant les arboviroses transmises.
    Mais la presse le minore ou ne souligne que les fausses solutions, les chauve-souris comme solution miracle, on pourrait en rire si ce n’était aussi sérieux.

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